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samedi 10 août 2013

Répression contre les revendications des vrais paysan(ne)s de Timilte



et Employés Forestiers                                                                       d’usagers d'eau spécifique 
Région du Souss Massat Drâa                                                                 aux agriculteurs
Lotissement Monir Taflagt Taroudant                       Aoulouz
GSN 0668584636                                                    
                                               Conseil administratif
http://syndicatpetitpaysan2012.blogspot.com/
Bureau Syndical Régional


A Monsieur l’ambassadeur de l’Allemagne  au Maroc                  

Rabat


Objet : Compte-rendu de la réunion du 06/08/2013.



Nous avons l'honneur de vous écrire, Monsieur l’ambassadeur, sur la réunion du 06 aout 2013 à Aoulouz qui concerne le programme G1 sur les terres de Timile qui est un projet de votre État. Cette réunion s'est passée dans des conditions de répression contre les revendications des vrais paysan(ne)s de Timilte. Ceci est bien observé par ce qui suit :

-               L’intervention du Pacha, ses forces de répression et les gendarmes dès la première minute des préparations à la réunion.
-       L’intervention du Pacha, ses forces de répression et les gendarmes dans la salle de la réunion au moment des revendications des vrais paysans de Timilte.

-       L’exclusion des femmes paysannes des listes préparées par le bureau d’étude.
-               L’exclusion de certains vrais paysans de Timilte de ces listes par des raisons pseudo-politiques par l’intervention du président de la municipalité soutenu par le président de la chambre agricole. 
-       Les vrais paysans de Timilte convoqués à la réunion ont protesté
leurs revendications et quitté la salle de la réunion pour rejoindre leurs camarades qui ne sont pas convoqués, à cause de ces actes injustes qui touchent leurs droits à leur propre association constituée il y a trois ans.

En plus de tout ce qu’on a cité en haut, les vrais paysan(ne)s de Timilte vivent aujourd’hui sous la répression d’une bande de criminels constituée par le président de la municipalité objet d’un ensemble de plaintes au tribunal de Taroudant. Cette bande qui détourne l’eau de Timilte par forces et empêche l’association Timilte de ne pas compléter ses charges envers les paysan(ne)s.

Pour cela , nous voulons vous mettre sur la vraie situation des paysan(ne)s de Timilte en déclarant notre position sur le conflit de l’eau d’Aoulouz. Ensuite, nous portons à votre connaissance connaissance que nous restons relié à notre droit à l’organisation dans notre propre association constituée il y a plus de trois ans et qui gère la distribution de l’eau de Timilte avec une bonne compétence. Et que, toute convention avec les paysan(ne)s de Timilte doit être passée par notre association. Nous sommes à votre disposition pour vous organiser des contactes avec les vrais paysan(ne)s de Timilte.

Nous sommes avec toute charte établie par vous et 
 qui va vraiment dénouer la situation critique des paysan(ne)s de Timilte.

Pour plus de renseignements voir ces vidéos :








Aoulouz : le 08/08/2013

Conseil Administratif de L'association             Bureau Syndical Régional

Mustapha Essaidi                                                    Lahoucine Amal         


La drôle couverture du Danielgate par la presse marocaine

Portrait de Salaheddine Lemaizi
Salaheddine Lemaizi, Journaliste, 10/8/2013

Décevante ! C’est le terme approprié pour qualifier la couverture consacrée par la presse écrite marocaine, francophone et arabophone, à #Danielgate. Seule exception heureuse : le quotidien Akhbar Al Yaoum Al Maghribia. Le média dirigé par Taoufik Bouâchrine a réalisé un joli coup en consacrant une couverture à la mesure de l’affaire. Le quotidien sauve l’honneur de «Sa Majesté», c'est-à-dire la presse. Le reste, une bonne vingtaine de quotidiens est passé à côté de l’événement de l’été, volontairement.
Prenons, le cas de Al Akhbar et de Assabah. Ces deux quotidiens - parmi le top 3 des plus gros tirages de la presse écrite - ont zappé l’affaire de leurs éditions du vendredi 2 août. En tant normal, les journaux de Niny et d’Eco-média auraient fait de cette affaire leurs choux gras. Les faits divers et les faits judiciaires ont habituellement la part belle dans les pages de ces deux médias. Ppourtant, dans le cas de #Danielgate et vue l’implication du roi et de son cabinet c’est motus et bouche cousue.
Autocensure
C’est d’ailleurs la règle pour la grande majorité des autres quotidiens. Al Massae, le numéro 1 des ventes kiosques au Maroc dans ce segment, se contente dans l’édition du 2 août du service minimum. C'est-à-dire un article en Une, en sous tribune, sans photo et peu mis en en valeurLes quotidiens Al Ittihad et Attajdid font pareil. Le premier fait un round-up de l’affaire et le publie en dernière page, bien camouflé des regards. Alors que le quotidien du Mouvement unicité et réforme, très à cheval sur les questions de pédophilie, se contente d’un timide article en sous tribune sans faire trop de vagues. Seul, Akhbar Al Yaoum consacre sa UNE (manchette, bandeau et ventre) et une page à l’intérieur en plus d’un édito à #Danielgate. Ainsi va la presse écrite muselée et autocensurée.
Dans leurs éditions du week-end, on note un léger réveil de certains quotidiens. Mais peu d’entre eux prennent la mesure de l’affaire et lui accorde la place qu’elle mérite. Assabah, Al Akhbar et Al Massae se contentent du service minimum. Al Ahdath sort de son mutisme pour consacrer sa UNE à ce sujet. Akhbar Al Yaoum continue une couverture de l’affaire en lui consacrant son dossier du week-end (3 pages). Un bémol : ce journal n’était pas obligé de publier une nouvelle fois les photos des victimes. Audacieux mais sensationnaliste !
Réactionnaire
La répression subie par les manifestants durant le week-end et spécialement à Rabat ne constituera pas un tournant dans la couverture de #DanielgateLes éditions du lundi confirment que la presse écrite marocaine écoute une autre voix que celle de ses lecteurs. Si Al Massae et Akhbar Al Yaoum reviennent sur la répression du vendredi 2 août à Rabat. Les autres quotidiens se sont montrés frileux à publier les photos de manifestants tabassés par les forces de l’ordre. C’est le cas de Al Akhbar qui consacre l’ouverture de la UNE à des extraits du communiqué du cabinet royal. Puis sur une demi-page à l’intérieur, le journal déforme les revendications des manifestants. Indigne ! Dans cette même édition, Rachid Niny nous gratifie d’une chronique-édito pour dire ce qu’il pense de cette affaire. Sa conclusion : « En 2006, j’avais écrit –déjà- qu’il y a des dérapages dans le système de la grâce royale ». Narcissique !
En réalisant cette revue, la lecture de la presse partisane m’a beaucoup amusé. Mention spéciale à Rissalat Al Oumma, quotidien de l’Union constitutionnelle, qui après un silence de plusieurs jours, consacre une couverture exceptionnelle à #Danielgate. Après trois communiqués du Palais, tout devient possible.
En somme, la presse quotidienne nationale est passée à côté de l’affaire de l’été. Il est triste de faire ce constat. Si le web ôte le monopole de l’info à la presse écrite, seuls l’audace éditoriale et le respect du lectorat pourront renverser la vapeur et redorer le blason d’un secteur en berne.

Visiter le site de l'auteur:

Détention par la police - guide pratique de monitoring

  
article très intéressant

à  diffuser largement
  Par Abdelkrim El Manouzi

  Il faut le télécharger à partir du lien ou sur le site de APT 
Salutations

Détention par la police - guide pratique de monitoring

La torture et les mauvais traitements surviennent le plus souvent aux premiers stades de la détention : lors de l’arrestation, du transport et des interrogatoires de police. Pour prévenir les abus, les États sont toujours plus enclins à autoriser des visites régulières et inopinées dans des postes de police par des visiteurs indépendants. Ce manuel constitue une réponse à la demande croissante de conseils spécifiques sur la méthodologie et le suivi de ce genre de visites.
Plusieurs expert(e)s reconnu(e)s dans le domaine de questions policières et de la prévention de la torture ont contribué à cette publication. Elle constitue un outil indispensable pour toute organisation ou personne chargée d’effectuer des visites de monitoring dans des postes de police.



La rançon de la dictature




L'excès de tyrannie finit toujours par tuer la tyrannie ! Celle de Mohammed VI n'échappe pas à ce postulat implacable. Son refus d'amender le régime, son affairisme coupable, son accaparement de tous les pouvoirs, son obstination à s'entourer de prédateurs, de tortionnaires et d'incompétents, son refus de se séparer des corrompus qui l'entourent, lui font dire à qui veut bien y croire, qu'il exerce une monarchie exécutive, alors qu'il se trouve tout simplement à la tête d'une dictature.

Salah Elayoubi
L'affaire de la grâce le démontre clairement. A concentrer tous les pouvoirs, le despote finit par n'en maitriser aucun et n'est, dès lors, plus à l'abri du moindre faux-pas, de la moindre erreur ou peau de banane de son entourage. 
Déjà en 2000, Talsint
Personne n'a oublié l'image du roi, flanqué de tout ce que comptait le pays comme courtisanerie, accourant à Talsint, parce que quelques incompétents lui avaient fait miroiter le mirage d'un gisement de pétrole. Un rêve inassouvi d'accrocher enfin à côté de son titre de « Phosphato-monarque » celui tant convoité de « Pétro-monarque ».
« Jusqu'à deux (2) milliards de barils, l'équivalent de 35 ans de la consommation pétrolière du pays ! », péroraient les crieurs patentés, dans les colonnes des quotidiens et aux micros des radios et télévisions. En ce mois d'août 2000, Mohammed VI avait manqué une première occasion d'écouter autre chose que les voix des sirènes qui lui contaient fleurette, au lieu de se fier à celles des véritables patriotes, comme Abraham Serfaty. A voir le roi tomber ainsi dans le panneau, tous s'étaient mis à y croire, au point que le journal « Al Ittihad » « éditorialisait », bien que désabusé :
« La nouvelle de la découverte de pétrole et de gaz nous réjouit : elle va nous fournir l'énergie de l'espoir et de l'optimisme. Cependant, ne nous berçons pas d'illusions : les nombreuses richesses dont Dieu a gratifié ce peuple ont été accaparées par une meute de prédateurs. Les Marocains ont-ils jamais profité des carrières de sable, des ressources halieutiques, des terres arables, des vastes plages et des forêts ? »
Le misérable fin de partie, en forme de pschitt, n'aura pas dissuadé, loin s'en faut, le monarque de prêter l'oreille aux incompétents notoires qui l'entourent, puisque quelques mois plus tard, le 11 juillet 2002, il récidivait avec la misérable opération de l'îlot Persil.
Une déculottée pour un îlot battu des vents
Au mépris des conseils de prudence de quelques uns, le pays s'engageait dans une aventure qui aurait pu coûter au roi, rien moins que son trône. En cause, un îlot perdu en Méditerranée, battu de tous les vents et dont personne ne conteste la marocanité. Quelques troufions le prirent d'assaut, au mépris de la prudence la plus élémentaire, pour d'obscures raisons aventuristes, que seul le palais connaît. La réponse de l'Espagne ne s'est pas fait attendre.
Elle fut cinglante et eut lieu le 18 juillet, sous la forme d'une offensive militaire en bonne et due forme, avec intervention, de pas moins de vingt-huit (28) unités de commandos d'élites, héliportées par six (6) appareils, avec appui tactique de la marine de guerre et de l'aviation. Un joli prétexte à des manœuvres espagnoles, grandeur réelle, aux frais du Maroc.
Mais, c'est moins la déculottée humiliante, infligée au régime marocain, qui aura retenu l'attention du monde, que le silence assourdissant du roi, l'ignorance crasse et le mépris souverain en lesquels furent tenus le Premier Ministre marocain Abderrahmane Youssoufi et son gouvernement d'alors. Tout le temps que les entretiens ont duré, avant ce nouvel épisode de la « Reconquista » espagnole, notre pays a fait la démonstration de l'indigence de sa diplomatie et de l'amateurisme de ses dirigeants.
Les extraits de conversation entre les rares officiels marocains qui ont osé prendre au téléphone les représentants espagnols, sont accablants. C'est Ignacio Cembrero, qui nous les raconte, quelques mois, après les événements :
José María Aznar : « Ce que vous avez fait est un coup de force intolérable. J'exige une explication et le retrait de vos forces ! »
Abderrahmane Youssoufi : « J'ignore de quoi tu parles. Le gouvernement n'a rien ordonné. Le fait, je le connais au même titre que toi, mais je n'ai pas plus d'explications à te donner. »
José María Aznar : « L'affaire est grave, et elle l'est d'autant plus, que vous êtes incapables de réagir. J'exige, d'ici demain, une explication et une rectification. Si vous le faites, nous oublierons l'incident. »
Dans des déclarations ultérieures, Aznar, sarcastique, avouera à Cembrero, attendre, deux ans plus tard, le coup de téléphone promis par Youssoufi.
Et comme à chaque fois qu'une dictature est prise en défaut, ou la main dans le sac, ses thuriféraires ont recours au mensonge, comme lors de cet échange édifiant, entre Mohamed Benaïssa, Ministre des affaires étrangères et son homologue espagnol, Ana Palacio, lorsqu' après plusieurs tentatives infructueuses, celle-ci réussit enfin, à s'entretenir avec ce dernier :
Mohamed Benaissa: « Les autorités marocaines poursuivent des terroristes islamistes dans le détroit de Gibraltar, tout comme les Etats-Unis le font avec l'opération « Liberté Durable », en Afghanistan ! »
Ana Palacio qui a d'ores et déjà perdu tout respect pour son interlocuteur : « Ne me répétez plus jamais, ce que vous venez de me dire. Dites-moi des choses sérieuses. Si quelque chose de grave se passe à Perejil, dites-le nous, nous nous en chargerons ! »
Encore une affaire qui se dégonfle et qui éclabousse le Chef de l'Etat, d'un camouflet supplémentaire et le pays, d'une humiliation dont il se serait bien passé.
Aminatou Haidar, cette héroïne malgré elle
Je ne résiste pas, non plus, à l'envie de rappeler ce que fut l'affaire Aminatou Haidar, cette activiste sahraouie, décorée du « Prix du Courage civique » par la Train Fundation et que les sécuritaires ont poursuivi de leur assiduités, au point d'en faire l'héroïne des indépendantistes sahraouis.
Le 13 novembre 2009, alors qu'elle revient de New York, après y avoir reçu son prix, l'intéressée déclare sur sa fiche de police, résider au Sahara occidental et évite d'indiquer sa nationalité, dans la case réservée à cet effet. Interpellation, brutalités policières, garde à vue, audition par un procureur et expulsion du territoire vers Lanzarote, aux Îles Canaries, au motif que l'activiste aurait déchiré son passeport marocain et renoncé de son propre chef à sa nationalité. Purs mensonges. Hassan II avait eu recours au même subterfuge, pour se débarrasser d'Abraham Serfaty. Libéré sous la pression internationale, après dix-sept ans passés dans les geôles du régime, le Mandela marocain avait été expulsé du Maroc, au prétexte qu'il était de nationalité brésilienne.
A l'aéroport de Lanzarote, où elle entame une grève de la faim, Aminatou Haidar s'est glissée bien malgré elle, dans la carrure d'héroïne que lui ont confectionnée, les persécutions imbéciles des sécuritaires. Un mois plus tard, le 18 décembre 2009, sous la pression internationale et le lâchage de ses plus inconditionnels alliés, dont les Etats-Unis et la France, le Maroc fait une pitoyable marche arrière, après avoir épuisé son catalogue d'affabulations et de manœuvres dilatoires. Et la militante sahraouie de regagner le plus simplement du monde, son domicile de Laâyoune, auréolée d'une bravoure bien involontaire.
On aurait également pu évoquer, ici et maintenant, tant d'affaires qui ont jeté l'opprobre et la honte sur le pays, comme la torture à compte d'auteur, pratiquée à l'encontre de nos semblables, acheminés par les avions cargo, depuis l'Afghanistan, tel du bétail livré, pieds et poings liés, aux soins criminels de bouchers qui ne partagent plus rien avec le genre humain. Le roi pouvait-il ignorer les abominations que ces janissaires commettaient impunément, sur notre sol, au nom de la lutte contre le terrorisme ?
La comptine éculée du bon roi
« Les peuples qui ignorent leur histoire se condamnent à la revivre ! », disait Churchill. Autant se l'avouer, notre pays se trouve bien dans la situation de celui qui s'obstine à ignorer son histoire et qui la visite encore et encore, au gré d'insupportables recommencements. L'espace d'un instant fugace, nous avions espéré la fin de nos tourments, à la mort d'Hassan II. On se prendrait presque à regretter le défunt tyran, tant le Maroc semble naviguer à vue, d'improvisations en errements, de mensonges en travestissements de la réalité et d'exactions en forfaitures.
La prédation économique s'est accélérée, les prédateurs se sont multipliés. La corruption s'est généralisée à toutes les couches sociales et à toutes les professions. La magouille politique a atteint des sommets et le Maroc visite le fonds du classement de tous les indices. Autant de crimes et point de châtiments, parce que nous continuons de nous taire, d'un silence complice. Nous persistons à nous voiler la face, et à nous bercer de vieilles comptines éculées où il est question du bon roi et du vilain entourage.
Comme dans cette malheureuse affaire de grâce, l'Etat marocain a fait la démonstration de ses limites, et n'a désormais, plus rien d'autre à offrir que des coups de matraques, à ses détracteurs et des boucs émissaires, à la colère populaire légitime.
A de rares exceptions près, la classe politique, toutes tendances confondues, s'est claquemurée dans le silence du lâche quand elle n'a pas tout simplement, pris fait et cause, pour la grâce, sans aucune considération pour les victimes et leur famille. Des comportements indignes qui confortent le tyran dans sa tyrannie et l'incitent à persévérer dans son aveuglement.
Pourtant, hormis la répression policière, le limogeage des seconds couteaux ou encore l'emprisonnement des démocrates et la prédation économique, il y aurait tant à faire et qui, à défaut d'être entrepris, éloigne d'autant le Maroc du concert des véritables démocraties.
Il y aurait également tant de ces gestes à accomplir qui grandissent toujours, ceux qui les accomplissent. A commencer par le premier d'entre eux, celui de demander pardon, pour toutes les exactions, les crimes ou les erreurs du passé !

l’AMDH au Québec dénonce les événements récents au Maroc soulèvent l' indignation



Par Mohamed Saidi membre du conseil d’administration du comité de soutien à AMDH au Québec


Comité de soutien à l’AMDH au Québec
Montréal- Québec
Canada
                             Communiqué

Plusieurs événements récents au Maroc soulèvent notre indignation. Le roi Mohammed VI a gracié lors de la fête du trône, le 30 juillet dernier, le pédophile espagnol, Daniel Galvin, qui avait écopé de 30 ans de prison pour avoir violé 11 enfants marocains. Les manifestations pacifiques qui dénonçaient la grâce royale ont été violemment réprimées, avant que la grâce n'ait été annulée. Les militant.es continuent de subir les pires intimidations et sont traqué.es, comme c'est le cas de la militante de l’AMDH –Fès Adiba Kabbali qui avait été enlevée le 19 juillet dernier à la sortie de l’université et agressée sexuellement, et de l’avocat de l’AMDH Mohamed Massoudi actuellement poursuivi en justice.
  Ces derniers événements nous permettent de faire le constat suivant :

- L’échec dans l’instauration d’un pouvoir judiciaire indépendant, et l’absence d’une volonté de réforme judiciaire permettant la protection des droits humains,
- La sauvegarde d’un pouvoir extrajudiciaire (la grâce) en mains du roi ne faisant l’objet d’aucun contrôle et qui peut être source d’impunité,
- Presque toutes les manifestations pacifiques de l’opposition sont considérées illégales et sont sujettes à l’utilisation de la force inappropriée et excessive de la part de l’État,
- L’État au Maroc recourt de façon habituelle à l’enlèvement des opposant.es politiques et des militant.es des droits humains, et à la torture dans les prisons et les postes de police et de gendarmerie.
- À plusieurs occasions, ces militant.es sont poursuivi.es ou jugé.es sur la base d’accusations inventées et non fondées (Mohamed Massoudi), et sont sujets à des menaces continues, et parfois à des agressions par des civils encouragés par l’État (Adiba Kabbali).

Suite à ces événements:

Nous dénonçons la grâce royale accordée au pédophile espagnol Daniel Galvin, et nous réclamons l’abolition de ce pouvoir extrajudiciaire et l'indépendance de la justice,

Nous dénonçons la violence des forces de l'ordre lors de manifestations citoyennes pacifiques et encourageons le Collectif national des victimes de la répression de la manifestation à porter plainte contre les responsables des répressions,

Nous exprimons notre solidarité avec les familles des victimes du pédophile, ainsi que les réprimé.es et les détenu.es lors des dernières manifestations au Maroc,

Nous dénonçons tous les actes d'intimidation et de violence commis contre les opposant.es politiques et militant.es des droits humains, et exprimons notre solidarité avec les militant.es de l’AMDH Mohamed Massoudi et Adiba Kabbali,

Nous déclarons notre engagement à militer pour une démocratie au Maroc qui garantit les droits humains et les protège.

Le conseil d'administration
Montréal, le 07/08/2013


DanielGate : 18 associations portent plainte contre Laenser.

Par H24info, 9/8/2013

Le collectif marocain des instances des droits de l’Homme a décidé de poursuivre pénalement le ministre de l’Intérieur, Mohand Laenser, suite à l’intervention musclée des forces de l’ordre, vendredi 2 août, pour disperser le sit-in organisé en protestation contre la grâce royale accordée au pédophile espagnol, Daniel Galvan. 
Le collectif, qui regroupe 18 associations, a déjà entamé la procédure en déposant sa plainte jeudi 8 août, auprès du procureur général de la Cour de cassation à Rabat. «(le collectif) attend qu’un juge d’instruction soit désigné pour entamer la procédure d’enquête sur le ministre et tout autre fonctionnaire qui serait impliquée dans cette affaire», indique un communiqué des plaignants. 

Vendredi dernier, plusieurs manifestants, dont des militants associatifs et des artistes, ont été blessés, dont certains grièvement, suite à l’intervention très violente de la police, avait-on constaté sur place. Contacté par la presse au lendemain de cette répression, le ministre de l’Intérieur avait affirmé ne pas avoir ordonné de charger les manifestants. 
Mis à part cette déclaration laconique, aucune autre explication officielle n’a été fournie à ce sujet de la part du ministère de l’Intérieur. Le département de la Justice a, pour sa part, décidé d’ouvrir une enquête pour déterminer «la partie qui a ordonné de charger les manifestants lors de la marche de vendredi». 

Aïd : plus de 40 prisonniers en grève de la faim contre la grâce royale à 39 prisonniers

Par Younes Derraz, fb
Maroc, Plus de 40 prisonniers d'opinion, dont beaucoup sont des étudiants, entament une grève de la faim, ce jour de l'Aïd, dans les prisons du régime marocain dans plusieurs villes. Ils sont furieux suite à la grâce royale du pédophile et des trafiquants de drogue. Une grâce royale qui ne bénéficie jamais aux détenus politiques innocents ‪#‎Danielgate‬ ‪#‎mafrasich‬
 

vendredi 9 août 2013

Au Maroc, « quelque chose d’inédit est en train de se produire » Le DanielGate de A à Z

  Par Ilhem Rachidi, Mediapart, 8/8/2013
Cette réflexion émane d'un militant qui observe qu'en dépit du retrait de la grâce du roi Mohammed VI au pédophile espagnol, la contestation s'étend. « Dignité et justice ! » « Le Pouvoir au peuple ! », « il faut que les choses changent, au sommet de l'État », entend-on dans les cortèges. Correspondance à Rabat et Casablanca

 Les manifestations continuent au Maroc malgré l’arrestation en Espagne du pédophile espagnol, dont la grâce par le roi du Maroc a provoqué un scandale politique sans précédent. L’objectif de ces manifestations : réclamer des excuses du roi mais surtout revendiquer une justice indépendante et le droit de manifester.
La semaine dernière, des rassemblements avaient déjà eu lieu à travers le pays contre la grâce de Daniel Galvan, condamné à 30 ans de prison pour avoir violé onze enfants de quatre à quinze ans. Jamais une décision royale n’a été ainsi contestée. Fait exceptionnel, la rue marocaine a remis en cause cette décision et provoqué l’annulation de cette grâce. C’est la première fois que le roi Mohammed VI se justifie ainsi devant l’opinion publique.
« Ils ont été acculés à faire marche arrière », se réjouit l’économiste et militant Fouad Abdelmoumni. « C’est un mouvement douloureux pour le Palais, il n’a jamais fait ça. »
À Rabat, ils étaient plusieurs centaines à manifester mercredi 7 août 2013 devant le parlement, bougies à la main, afin de rendre hommage aux victimes de Daniel Galvan. La veille, à Casablanca, environ 2 000 personnes, dont beaucoup d’enfants, se sont rassemblées sur la place Mohammed-V.
A Casablanca, le 6 août 2013, manifestation contre la libération du pédophile Daniel Galvan
A Casablanca, le 6 août 2013, manifestation contre la libération du pédophile Daniel Galvan© Reuters
Said Maghrouh, un homme d’une trentaine d’années qui travaille dans un centre d’appels à Casablanca, participait à sa première manifestation. « C’est ma façon de dire que tout cela est une honte. Je suis là pour faire pression pour que Daniel soit jugé pour ce qu’il a fait », expliquait-il.
Un passant d’une soixantaine d’années décide de rester sur la place. Il ne décolère pas. « Comment le roi pouvait-il ne pas être au courant ?! Je proteste contre le tourisme sexuel, contre le gouvernement marocain. Les criminels sont ceux qui ont relâché Daniel ! »
« Nous réclamons l’indépendance de la justice ! » « Nous voulons que les responsables soient jugés ! » « Dignité et justice ! » « Le Pouvoir au peuple ! », scandaient les manifestants. Certains réclamaient aussi le départ du conseiller et proche du roi Fouad Ali El Himma.

Le 31 juillet, à l’occasion de la fête annuelle du trône, le roi Mohammed VI graciait le pédophile, qui faisait partie d’une liste de 48 Espagnols graciés. Il n’aura passé que 18 mois en prison. La mobilisation a rapidement pris sur les réseaux sociaux et, en quelques heures, une page Facebook appelant à manifester a réuni plusieurs milliers de participants.
Dès le vendredi suivant, des manifestations avaient lieu à travers le pays. Elles ont été réprimées à Tétouan, Tanger et Rabat, où plusieurs dizaines de personnes ont été blessées. D’autres rassemblements ont eu lieu à Kénitra, où vivait le pédophile, à Nador, Larache, Agadir, entre autres. Les Marocains de l’étranger aussi se sont mobilisés. À Paris, ils étaient 150 à se rassembler samedi devant l’ambassade du Maroc. Un sit-in a eu lieu à Boston, aux États-Unis.
Samedi 3 août, après trois jours de silence, le Palais royal affirmait dans un communiqué – une première – que le roi n’avait pas connaissance du cas Daniel Galvan et promettait une enquête sur les circonstances de cette grâce. Le lendemain, un second communiqué annonçait l’annulation de la grâce.
Aussitôt après cette réponse du Palais, les commentaires pleuvaient sur les réseaux sociaux, vecteurs de la colère des Marocains. Comment le roi pouvait-il ne pas être au courant ? Quelle est la responsabilité du cabinet royal dans cette affaire ?
Sous le hashtag « Mafrasich » (je n’étais pas au courant) les twittos marocains exprimaient leur scepticisme. @Hatimuuus « Mon budget et celui de ma famille est supérieur à celui de l’éducation et la santé ? »
ou encore @donilapute « J’aurais aimé avoir le Roi comme Papa, comme ça il signe les bulletins scolaires sans voir les notes. »

« Quelque chose d’inédit »
Lundi matin, les autorités marocaines émettaient un mandat d’arrêt international. Quelques heures plus tard, Daniel Galvan était arrêté dans la région de Murcie (sud-est de l’Espagne) et placé en détention préventive. Une première tête est rapidement tombée. Lundi après-midi, au terme d’une enquête particulièrement rapide, Hafid Benhachem, le délégué général à l’administration pénitentiaire et à la réinsertion, proche de la retraite, était limogé. Cet homme de l’ère Basri, ancien directeur de la sûreté nationale, est, pour de nombreux observateurs, le parfait bouc émissaire de ce que l’on appelle désormais le Danielgate.
Le communiqué du Palais royal, troisième du genre en trois jours pour une institution qui ne communique jamais, stipulait que « l’enquête a conclu que ladite administration, lorsqu’elle a été sollicitée par le cabinet royal, a transmis par inadvertance des informations erronées de la situation pénale de l’intéressé, qui faisait partie d’une liste de 48 détenus de nationalité espagnole ».
Une liste de 18 prisonniers à libérer avait été établie tandis qu’une deuxième liste concernait les 30 prisonniers qui devaient être extradés en Espagne. Les deux listes auraient été fusionnées et, au lieu de transférer Daniel Galvan dans une prison espagnole, les autorités l’ont libéré, ainsi que 29 autres prisonniers qui circulent dorénavant en toute liberté sur le territoire espagnol.
Joint par téléphone quelques heures après l’annonce de son renvoi, Hafid Benhachem acceptait de porter le chapeau de ce Danielgate. « J’assume mes responsabilités. C’est moi le directeur. L’administration a commis une erreur en transmettant une mauvaise information, par inadvertance, j’insiste. » C’est la conséquence de l’erreur d’un « subalterne », a-t-il ajouté. Hafid Benhachem reconnaît-il avoir une responsabilité dans les erreurs sur la liste des prisonniers graciés ? « Je suis responsable des prisons », a-t-il répondu.
Mardi 6 août, le roi recevait en audience les familles des victimes du pédophile. Depuis le déclenchement de l’affaire, le Palais s’est évertué à gérer cette crise particulière. Malgré l’absence de responsabilité établie et reconnue dans l’entourage du roi, pointé du doigt dès le début de cette affaire, la réaction du monarque a satisfait une partie des contestataires. Le roi s’était exprimé pour leur répondre, un événement en soi.
Sur la toile, ils étaient nombreux à crier victoire. Cependant, pour de nombreux Marocains, ce scandale est aussi l’occasion de dénoncer l’opacité du système de prise de décisions et de revendiquer à nouveau une réelle indépendance de la justice.
Dans la manifestation du 7 août à Rabat
Dans la manifestation du 7 août à Rabat
« Je continue de manifester pour l’indépendance de la justice et l’affaire n’est pas terminée. Je continue de croire à la pression de la rue pour que les choses changent enfin au sommet de l’État. Si certains sont satisfaits d’un simple communiqué, moi je fais partie de celles et ceux qui croient aux actes », déclare Lahcen Kabouri, un manifestant régulier.
Cette dénonciation de la grâce a fédéré des Marocains issus de milieux sociaux divers, pour nombre d’entre eux familiers du web – présence de beaucoup de twittos aux manifestations –, des militants, des intellectuels, des gens issus du milieu artistique.
Elle a aussi réveillé la contestation initiée il y a deux ans par le Mouvement 20-février, né le 20 février 2011 dans la foulée des mouvements de protestations tunisiens et égyptiens. Certains militants n’avaient pas pris part à une manifestation depuis plusieurs semaines. Lors du premier rassemblement à Rabat vendredi dernier, ils étaient nombreux à s’être déplacés de Kénitra (où vivait le pédophile), de Salé, Casablanca, Meknès, Fès. Certains n’avaient jamais manifesté.
« Quelque chose d’inédit est en train de se produire », affirmait un militant du Mouvement 20-février juste avant la manifestation réprimée à Rabat, « nous sommes plusieurs milliers à dénoncer cette grâce royale ».

Le silence des politiques
« Avant même que la manif ne commence, il y avait des courses-poursuites, des coups de matraque, des intimidations, raconte Tahani. Mais à chaque fois que les forces de l’ordre nous séparaient, on se regroupait pour scander encore plus fort nos slogans. C’était une journée historique celle où les Marocains et les Marocaines dignes se sont réveillés pour défendre l’honneur et la dignité de nos enfants. C’était un vrai moment de bonheur, malgré les coups, la répression, nous étions heureux de voir qu’il y a toujours de l’espoir. »
Dans la manifestation du 7 août à Rabat
Dans la manifestation du 7 août à Rabat
Reprenant le slogan phare des protestations de ces deux dernières années, les manifestants criaient « Vive le peuple » alors que les forces de police les matraquaient. Ils s’adressaient directement au roi, qui leur a « mis la honte » et les a « vendus à l’Espagne ».
Pendant ce temps, la classe politique s’illustrait par son silence.
Les partis PPS (coalition gouvernementale) et PAM (opposition) ont demandé l’ouverture d’une enquête. Mais le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane ne s’est pas exprimé et les rares intervenants n’ont fait qu’alimenter la colère des Marocains. Le porte-parole du gouvernement a déclaré qu’il ne disposait d’aucune information. Le ministre de la justice a quant à lui justifié la grâce en parlant d’une faveur accordée à l’Espagne pour des « raisons d’intérêt national » : « Il s’agit d’une décision royale dictée sans doute par des intérêts nationaux, même si le bénéficiaire est impliqué dans des crimes. »
La présidente de l’Association Touche pas à mon enfant, Najat Anouar, s’est attiré les foudres des Marocains sur la toile après avoir refusé de remettre en question cette grâce qui constitue, d’après elle, « un droit exclusif du roi ». Le site de son association était d’ailleurs piraté quelques heures après. Fatima Khayari s’est quant à elle retirée de l’association par la suite : « Quel fut mon dégoût, oui mon dégoût je dis bien, quand je vous ai vue justifier l’injustifiable, défendre l’indéfendable, choisir le camp de ceux qui pensent que l’honneur de nos enfants ne vaut même pas une excuse royale. »
Les médias officiels n’ont commencé à couvrir les événements qu’après la diffusion du premier communiqué du Palais, sans avoir auparavant couvert les manifestations.
Aucun dirigeant de parti politique ne s’est exprimé, excepté Nabila Mounib, secrétaire générale du PSU (Parti socialiste unifié). Pour elle, ce Danielgate s’inscrit dans les protestations que connaît le Maroc depuis deux ans. « C’est une véritable demande populaire qui s’installe », explique-t-elle. « Ça va continuer, ça se dessine clairement dans la tête des gens. La question fondamentale, c’est l’établissement d’un État de droit et la séparation des pouvoirs. »
Ce n’est pas la première fois que des manifestations concernent directement le roi. L’an dernier déjà, des sit-in avaient dénoncé la cérémonie d’allégeance et appelé à une réduction du budget du Palais royal. Les deux rassemblements avaient été réprimés. Mais contrairement au Danielgate, ils n’avaient pas mobilisé la rue marocaine.
D’après Hassan Akrouid, membre du Mouvement 20-février et de l’ONG Attac Maroc, ces dernières protestions sont « particulières ». « Ce sujet a à voir avec la dignité des Marocains. Les citoyens marocains ont refusé cette grâce royale et discutent maintenant de ces sujets ensemble. Cela va participer à étendre d’autres mouvements de protestation », affirme-t-il.

jeudi 8 août 2013

Nouveau printemps arabe

Mohammed VI, le prochain sur la liste ?

par Afriquinfos RABAT, 8/8/2013

Le Maroc connaît une crise politique encore relativement jugulée, mais qui pourrait virer au drame d’un moment à l’autre. Entre oppositions au sein du pouvoir, indignation du peuple et troubles dans les pays voisins, la situation est des plus sensibles…

Le roi du Maroc est-il en danger ? Mohammed VI, jusqu’ici, a été un monarque très populaire. Il a surtout réussi à traverser des périodes de crise potentiellement très dangereuses pour lui avec un certain brio, comme lors du printemps arabe de 2011. Mais ces derniers temps, on dirait que le vent tourne.
Hier, des centaines de personnes ont manifesté devant le Parlement de Rabat, en protestation à la grâce du pédophile espagnol Daniel Galvan. Là même où, vendredi dernier, la première manifestation en réponse à l’affaire avait été violemment réprimée par les forces de l’ordre. Avant-hier, un rassemblement similaire a eu lieu à Casablanca.
Nouveau printemps arabe : Mohammed VI, le prochain sur la liste ?Même si le roi a annulé son pardon officiel et que le criminel a été arrêté à nouveau, la colère du Maroc gronde encore.
 Pourquoi ? Le peuple réclame une plus grande transparence de la politique, une justice véritablement indépendante de toute influence et le nom des responsables de cette énorme erreur.
Mohammed VI est sur un trône instable
Sans aucun doute, le nom de Mohammed VI est entaché. Certes, le palais royal a clamé haut et fort qu’il ne savait rien de rien. Certes, il a annulé sa grâce royale, mesure éminemment exceptionnelle. Certes, il a destitué le directeur de l’administration pénitentiaire, pour l’exemple. Et certes, il s’est empressé d’exprimer sa « compassion » et son « empathie » aux familles des victimes. Mais il n’en reste pas moins que la figure sacrée du souverain tant aimé est partiellement désacralisée à la suite du scandale.

Derrière l’affaire Galvan, c’est une crise d’une toute autre ampleur qui se dessine ; et elle arrive au pire moment, sur toile de fond d’économie en berne. Sans compter la situation politique elle-même qui, discrètement mais sûrement, est au plus mal. Mohammed VI a fait tout son possible pour museler au mieux des islamistes au pouvoir, mais le départ du gouvernement de l’Istiqlal et la démultiplication des critiques contre sa personne sont loin de renforcer sa position.
Pour certains, l’affaire Galvan est donc un prétexte, une fenêtre ouverte permettant au Maroc de déverser le trop-plein de mécontentement et d’indignation. Reste à savoir si les manifestations se changeront ou non en véritable soulèvement, plongeant le Royaume dans un nouveau printemps arabe que, jusqu’ici, il avait su éviter.
Afriquinfos
  http://www.afriquinfos.com/articles/2013/8/8/nouveau-printemps-arabe-mohammed-prochain-liste-228325.asp