DanielGate. Les deux listes : Un détenu espagnol gracié 48h avant le début de son procès !
- Écrit par Lakome, 7/8/2013
Le numéro 19 de la liste, Mohamed Mounir Molina, a été libéré
48h avant le début de son procès à Al Hoceima pour trafic international
de drogue et constitution de bande organisée.
Les révélations se succèdent sur les 48 prisonniers espagnols graciés
le 30 juillet par Mohammed VI. Après le cas du pédophile Daniel Galvan
et celui d'Antonio Garcia Ancio, tout juste condamné à 10 ans de prison
pour trafic de drogue, voilà qu'un troisième gracié scandaleux risque de
faire des dégâts au sein de la diplomatie espagnole.
Le numéro 19 sur la fameuse liste, l'hispano-Marocain Mohamed Mounir
Molina, n'aurait jamais dû en faire partie. Selon des sources
judiciaires marocaines. Il ne remplissait même pas les conditions d'une
demande de transfèrement. Arrêté il y a tout juste un peu plus d'un
mois, il a résisté à son arrestation en utilisant une arme à feu contre
les policiers qui venaient l'appréhender. Poursuivi sous trois chefs
d'inculpation lourds (trafic international de drogue, transport
international de drogue et constitution de bande organisée), il devait
passer en jugement devant la cour d'appel d'Al Hoceima le 1 août 2013.
Son procès prévu le 1er août
Ce jour là, le juge ne trouvera personne à juger. Et pour cause, le
prévenu avait été gracié par le roi du Maroc deux jours avant. Mais
comment s'est-il trouvé sur la liste ? Selon des informations déjà
publiées par Lakome et El Pais, l'ambassade d'Espagne avait adressé au
cabinet royal deux listes. L'une de 30 personnes comprenant les noms de
ceux qui avait demandé leur transfèrement en Espagne pour y accomplir le
reste de leur peine ; et une liste de 18 personnes pour lesquelles les
autorités espagnoles demandaient la grâce. Les deux listes adressées au
cabinet royal ont été fusionnées - Rabat n'a toujours pas expliqué
comment - et les 48 détenus ont finalement été graciés.
Selon des sources autorisées ayant consulté le dossier, Mohamed
Mounir Molina est un binational Hispano-marocain de père marocain et de
mère espagnole. Or les binationaux ne sont pas éligibles au
transfèrement, à supposer que la diplomatie espagnole l'ait mis sur
cette liste. Il ne remplissait pas une autre condition qui l'empêchait
d'être soit transféré soit gracié : il n'avait pas encore était
condamné.... En fait, même pas jugé.
Selon une source proche de la diplomatie espagnole, son nom a été mis
sur la liste par le consulat d'Espagne à Nador. Or le consul vient
d'être nommé comme ministre conseiller à l'ambassade d'Espagne à Caracas
au Venezuela et a quitté le consulat durant le mois de juillet. Lakome
n'a pas pu préciser à quelle date exactement. Il se peut, selon la même
source, qu'il ait quitté son poste à Nador avant la confection de la
fameuse liste. Qui alors a mis le nom de Mohamed Mounir Molina sur cette
liste ? Et surtout pour quelle raison ?
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