Décryptage. Génération perdue
- Par Hassan Hamdani et Hicham Oulmouddane, Tel Quel, 13/6/2013
immolation
42% des 15-29 ans veulent immigrer.
5% des 15-17 ans consomment des psychotropes.
11% des 15-24 ans n’ont aucun niveau d’instruction.
18% des 18-24 ans sont au chômage.
Plus de 80 immolations depuis le 20 février 2011.
Sources :
Enquête du HCP : “Les jeunes en chiffres”.
Rapport 2011 de l’Observatoire marocain des prisons.
Enquête de la Banque mondiale.
Rapport du ministère de l’Education nationale.
Le Maroc a mal à
sa jeunesse, dont une grande partie n’attend plus rien de son pays. Les
uns s’immolent, d’autres vandalisent, s’évadent par la drogue ou rêvent
de l’eldorado européen. Autant de signes d’un malaise profond.
En
février 2011, à Souk Sebt, Fadoua Laroui, 25 ans et mère de deux
enfants, s’immole par le feu devant l’hôtel de ville. Son geste est sa
réponse au refus des autorités de lui accorder un logement social
qu’elle réclamait du fait de son statut de mère célibataire. Le suicide
de la jeune femme va faire de nombreux émules chez des Marocains n’ayant
pas encore la trentaine. Cet effet de mimétisme morbide est tel qu’il
est difficile de dénombrer aujourd’hui les tentatives d’immolation. Le
ministre de la Justice, Mustafa Ramid, déclarait qu’on en comptabilisait
plus de 80 en février 2012. Elles n’ont pas cessé depuis, alimentant la
page des faits-divers. “C’est vraiment un “J’accuse”, un acte de
protestation publique”, expliquait la psychiatre Saïda Douki après les
premiers cas d’immolation dans le monde arabe. Ainsi, l’endroit choisi
pour se suicider n’est pas anodin. Que l’on soit diplômé chômeur ou
marchand ambulant, on se fait brûler devant des lieux qui représentent
le pouvoir : le parlement, une préfecture, etc. “Ces tentatives de
suicide sont le résultat de l’angoisse profonde et la frustration des
jeunes envers les conditions économiques et sociales de toute une
génération”, constate un groupe de psychiatres du CHU de Fès qui a
travaillé sur la question. En bref, c’est grave docteur. Très grave. Car
l’immolation est la conséquence d’une pathologie de la société, et non
pas le résultat d’un malaise purement personnel comme dans les autres
formes de suicide. Sur ce point, les observateurs des mutations sociales
rejoignent les psychiatres : “Il est dramatique que le suicide soit
devenu un canal de revendication, le dernier mode de prise de parole
dans une société qui semble être devenue sans écoute”, déplore ainsi le
sociologue Jamal Khalil.
“La
Constitution parle de droit à la vie, les immolés ont préféré faire
jouer leur droit à la mort”, assène le vice-président de l’AMDH,
Abdelilah Benabdeslam. Ce n’est pas par goût de la formule. C’est plutôt
l’expression de son profond désarroi face à cette nouvelle forme de
protestation, incompréhensible pour ce vieux briscard du sit-in et des
marches. “Nous avons milité en organisant des grèves de la faim en
prison. J’ai même perdu des camarades. Mais là, je suis sidéré, je n’ai
jamais vu un tel degré de désespoir chez les nouvelles générations”,
confie-t-il. La jeunesse de nos jours semble se manifester différemment.
Hooligans en force
Les
actes de vandalisme qui ont entaché le match opposant le Raja aux FAR,
le 11 avril dernier, sont venus relancer les interrogations sur ces
jeunes supporters de plus en plus violents, aux limites de la
sauvagerie. Ce “jeudi noir”, comme l’ont surnommé les médias, est
l’apogée de heurts qui ponctuent depuis cinq ans les matchs de football.
On y a vu le signe évident qu’une frange de la jeunesse est désormais
en roue libre totale, ne se considérant plus tenue aux règles sociales
de la vie en communauté. Et le football ne serait qu’un prétexte pour
déverser les frustrations accumulées. “D’après mes enquêtes de terrain,
les casseurs sont essentiellement issus de familles défavorisées, en
proie au chômage, à l’exclusion et au mépris”, égrène Abderrahim
Bourkia, qui prépare une thèse sur le hooliganisme. “La violence n’est
jamais gratuite, elle est toujours l’expression que quelque chose va
mal. Lorsqu’un individu s’attaque à des biens publics qui sont aussi
censés lui appartenir, il se met en dehors de la collectivité tout en
estimant qu’on l’a forcé à en sortir. Il est réactif et ne se considère
pas comme responsable”, analyse Jamal Khalil.
Certains
soutiennent que cette génération de casseurs n’est pas spontanée, mais
le résultat de la faillite des structures d’encadrement, à savoir la
famille et l’école. Si on peut critiquer l’institution scolaire
déficiente, il est difficile de jeter la pierre aux parents qui sont
démissionnaires malgré eux dans beaucoup de cas. “Nous ne sommes plus
dans la famille élargie où, du père en passant par l’oncle, les jeunes
étaient contrôlés et recadrés. La nucléarisation de la famille ne permet
plus cela, surtout dans les foyers où l’homme et la femme doivent
travailler pour joindre les deux bouts. Comment dans ce cas de figure
trouver du temps pour éduquer ses enfants ?”, constate Mohamed Hazim,
prospectiviste au Haut-commissariat au plan. C’est en tout cas le motif
avancé par Malika B., dont le fils de 23 ans passe en jugement, accusé
de vandalisme suite au jeudi noir : “Je ne suis plus en mesure de savoir
ce qu’il fait ou de quoi il vit. Je fais des ménages toute la semaine
chez deux ou trois familles, je n’ai donc pas le temps de m’occuper de
lui et de ses frères et sœurs. Mon mari est souffrant, il a baissé les
bras et ne veut plus se mêler de leur éducation”. Effondrée, Malika ne
comprend pas comment son fils s’est retrouvé au stade alors qu’il ne
regarde jamais de match de football. Sa présence est sans doute due à
l’effet d’entraînement décrit par Abderrahim Bourkia : “Sur un groupe
d’une dizaine d’adolescents, seul un ou deux vont jeter des pierres pour
casser un abribus, une vitrine ou une devanture de café. Ces
“initiateurs” ont leurs “suiveurs”. Ce que nous pouvons traduire par le
goût du risque, source de motivation de ces adolescents en quête de
visibilité”. La nature ayant horreur du vide, de nouvelles normes
sociales gagneraient du terrain parmi les jeunes. “Une culture de rue
s’est installée progressivement parmi eux. S’adonner à des petits
délits, à des actes de violence et à la casse pendant des manifestations
sportives participe à la construction du respect de ses pairs”, a pu
observer Abderrahim Bourkia. Et on se serre les coudes quoi qu’il
arrive. “Quand je suis parmi les miens, je m’engage totalement dans les
affrontements contre les membres des groupes rivaux, a raconté un
supporter ultra à Abderrahim Bourkia. Je ne crains rien. Lorsqu’on est
nombreux, ils ne peuvent pas nous attaquer. D’où l’importance de se
diriger vers le stade accompagné d’un grand nombre de supporters. Cela
m’encourage même davantage à attaquer les autres, s’ils sont
inférieurs”.
Passage par la case prison
“J’ai
passé 12 jours en prison, les pires de ma vie. C’est une épreuve que je
ne souhaite à personne. Dès que tu débarques, il faut être aux aguets
tout le temps pour ne pas être agressé ou violé”, raconte Imad, 17 ans,
arrêté avec d’autres supporters des FAR après le jeudi noir
casablancais. Comme lui, de plus en plus de mineurs font l’expérience de
l’incOMParcération. Sur les 55 000 détenus que compte le Maroc, plus de
50% ont moins de 30 ans. Plus grave encore, 8% de la population
carcérale est âgé de 13 à 20 ans, ventilés pour les plus jeunes entre
les quatre maisons de redressement du royaume : Casablanca, Benslimane,
Settat et Salé. Aucune prise en charge spécifique n’est prévue pour les
mineurs, comme le souligne chaque année l’Observatoire marocain des
prisons (OMP) dans ses rapports, qui dénonce par ailleurs les terribles
conditions de détention. Les infrastructures en prison sont
insuffisantes, il y a une absence d’hygiène, un manque flagrant
d’assistants sociaux pour la réinsertion des jeunes détenus, tandis que
certains prisonniers mineurs souffrant de troubles mentaux sont laissés à
l’abandon.
Selon l’OMP,
l’augmentation de la population carcérale (plus de 11 000 nouveaux
prisonniers entre 2008 et 2012) est en partie due à l’emprisonnement de
plus en plus courant de mineurs. “Il est clair qu’on assiste à un
glissement dangereux. Les prisons marocaines accueillent des détenus de
plus en plus jeunes. Face à ce phénomène nouveau, il devient nécessaire
de recadrer la politique carcérale du royaume. Le travail en amont pour
éviter que les jeunes ne sombrent dans la délinquance est plus que
jamais une nécessité”, constate Abdellah Moussedad, secrétaire général
de l’OMP. Les statistiques des condamnations de mineurs, selon la nature
des délits, montrent que pour beaucoup d’entre eux les peines
d’emprisonnement auraient pu être évitées, les actes incriminés étant de
faible gravité. “Des mesures non privatives de liberté auraient été
plus adéquates, notamment parce que les établissements de détention ne
sont pas aptes à assurer une rééducation effective et efficace”,
souligne-t-on à l’OMP. Ainsi, rien n’est fait pour lutter contre la
récidive très forte chez les mineurs qui, faute d’une autre éducation,
acquièrent “des principes en “criminologie” dans une ambiance qui
contribue à encourager le crime”, écrit l’OMP dans un de ses rapports.
L’observatoire souligne ainsi que cet apprentissage est d’autant plus
facilité que les détenus ne sont pas séparés par délit ou crime, les
plus jeunes se retrouvant au contact d’anciens plus endurcis. A leur
sortie de prison, le regard que la société porte sur ces jeunes en tant
qu’anciens détenus contribue, qui plus est, à les faire plonger encore
plus profondément dans la criminalité.
Paradis artificiels
Un
rapport du ministère de l’Education nationale sur l’usage des drogues
en milieu scolaire, daté de 2011, révèle que les jeunes âgés de 15 à 17
ans ont accès facilement à toutes les formes de stupéfiants. Près de 5%
d’entre eux consomment régulièrement des psychotropes, à savoir le
fameux karkoubi. Les autres drogues citées par l’enquête sont le
cannabis, fumé par 7,2% des sondés, suivi par l’ecstasy et les produits à
inhaler (colles, solvants). Et inutile de chercher bien loin pour
planer. Plus de 30% des élèves interrogés ont déclaré se procurer leur
drogue à l’intérieur même de l’établissement, près de 60% l’achètent à
proximité de leur école et 55% dans les cafés et salles de jeux
alentour. L’accès aux drogues est d’autant plus facile que les dealers
sont les élèves eux-mêmes, comme le signalent près de 65% des sondés.
Pire, près de 10% des interrogés signalent que les fournisseurs font
partie du personnel de l’établissement, du gardien à l’enseignant en
passant parfois par le directeur.
“L’usage
des stupéfiants a atteint des proportions inquiétantes chez les mineurs
depuis quelques années”, se désole le professeur en psychiatrie Nadia
Kadiri, spécialiste des addictions et coauteur de plusieurs études sur
la prévalence des drogues au Maroc. En clair, le royaume est rentré dans
la culture de la défonce de masse et tout est bon pour planer : “La
colle synthétique, communément appelée ‘silicioun’, fait des ravages
chez les 14-15 ans. Pas chère et accessible, elle fait office de produit
d’initiation aux stupéfiants”, déplore Nadia Kadiri. Il en est de même
pour le karkoubi qui, longtemps considéré comme la drogue du pauvre,
touche désormais des jeunes de la classe moyenne. C’est le cas de
Yassine, beau jeune homme de 23 ans, bien sous tous rapports. Sauf qu’il
a des dizaines de cicatrices sur les bras, résultat de ses séances
d’automutilation quand il est sous l’effet des psychotropes. “J’ai
commencé à me droguer après le divorce de mes parents, n’admettant pas
leur séparation. J’ai commencé par le haschich, avant de passer à
beaucoup plus hard sur les conseils d’amis. J’achète ma drogue en volant
ou en bradant les fringues de marque que mes oncles me ramènent de
l’étranger”, raconte-t-il, d’un ton neutre, comme s’il parlait de la
pluie et du beau temps. Et comme beaucoup d’autres jeunes de son âge,
Yassine ne rêve que d’une chose : quitter le pays.
Rêve d’ailleurs
Une
enquête de la Banque Mondiale, publiée en juin 2012, souligne que près
que 42% des Marocains entre 15 et 29 ans veulent immigrer. Ce chiffre
révèle que ces jeunes ne croient pas pouvoir bâtir leur avenir dans le
pays, un sentiment qui ne touche plus seulement ceux qui n’ont rien à
perdre mais aussi ceux qui possèdent des biens. C’est ainsi que dans la
région de Fkih Ben Salah et Khouribga, de jeunes agriculteurs revendent
leurs terres pour financer leur voyage et leur installation de l’autre
côté du détroit de Gibraltar. “Paradoxalement, ce sont les plus
ambitieux qui veulent immigrer. Ils préfèrent être simples employés dans
les exploitations agricoles espagnoles que propriétaires terriens dans
un système sclérosé. Là-bas, ils peuvent révéler leur savoir-faire et
leurs compétences tant bien que mal”, souligne Khalil Jemmah, ancien
président de l’Association des familles et victimes de l’immigration
clandestine (AFVIC).
Selon les
chiffres de cette association, ils étaient en 2002 environ 100 000,
issus de la région comprise entre Fkih Ben Salah, Khouribga et Beni
Mellal, à tenter la traversée du détroit de Gilbraltar en pateras. La
zone a été surnommée le “triangle de la mort” en raison du nombre
impressionnant de candidats à l’immigration qui se noyaient lors des
tentatives de hrig. Aujourd’hui, ce surnom semble surfait, puisqu’en
2013, ils ne sont plus que 2000 à 5000 à tenter leur chance. Une bonne
nouvelle ? Pas tant que ça. “Les motivations de l’immigration étaient
saines : on recherchait la dignité et la considération. Les jeunes de la
région n’ayant plus cette soupape de sécurité, du fait de la crise en
Espagne, attendent tout désormais de l’OCP, principal acteur économique
de la région”, souligne Noureddine Karam, président actuel de l’AFVIC.
Mus par l’énergie du désespoir, ils veulent un emploi tout de suite,
refusant les règles de recrutement de l’office et les périodes
d’attente. “Ils estiment que la génération qui les a précédés a déjà
beaucoup donné à l’OCP et réclament ces emplois comme un héritage des
sacrifices de leurs parents”, poursuit Karam.
Désormais,
le sentiment d’être face à un mur infranchissable en matière d’emploi
touche même les jeunes qui s’estimaient à l’abri du fait de leur
parcours scolaire brillant. “On le voit chaque année avec l’aggravation
de la sélection dans l’enseignement supérieur. Une mention Bien au
baccalauréat n’est plus suffisante pour accéder aux études de médecine,
d’architecture ou à l’ISCAE”, relève l’économiste Mustapha Meftah. Etre
méritant n’est plus la garantie d’un avenir brillant selon les jeunes
qui, interrogés sur les facteurs d’ascension sociale, estiment à 55%
qu’il est nécessaire d’être issu d’une famille riche et aisée. “Lors des
manifestations du 20 février, des étudiants, loin d’être en situation
d’échec scolaire, ont essayé de se battre contre le système de sélection
post-baccalauréat. Ils arboraient des panneaux affirmant que “pour
réussir il fallait le bac plus babak”. C’est significatif du peu de
confiance qu’ils accordent à l’enseignement supérieur”, conclut Mustapha
Meftah. Roulez jeunesse ? Difficile quand on carbure au
désenchantement…
Jamal Khalil. “Notre société n’est pas méritocratique”
Auteur
de plusieurs travaux de recherche sur les transformations sociales, le
sociologue fait le point sur les raisons du désenchantement des jeunes.
Est-il possible de former les jeunes à la citoyenneté si l’école ne fait pas son travail ?
Non,
surtout dans le contexte actuel. Les choses sont devenues tellement
complexes qu’il faut un certain niveau d’instruction pour pouvoir
assimiler les règles relatives à nos relations. Les 15-24 ans ont un
poids démographique important dans la société marocaine : ils
représentent aujourd’hui plus de 20% de la population. C’est un groupe
d’âges dont la borne inférieure correspond à la fin de la scolarité
obligatoire, c’est le début de la déscolarisation massive, surtout chez
les filles et dans le monde rural. D’un autre côté, c’est une population
qui se cherche et qui, intellectuellement, devrait posséder des atouts
énormes. C’est la période de vie où l’individu est le plus créatif et le
plus productif à l’école ou hors de l’école. Quand une société délaisse
ses jeunes, c’est comme si elle dilapidait ses propres ressources.
L’absence d’encadrement de la jeunesse est-elle à l’origine du sentiment d’abandon d’une génération ?
Un grand nombre de choses utiles ont été larguées en cours de route : maisons des jeunes,colonies
de vacances, groupement de jeunes, enseignement des sciences
sociales... On est passé par plusieurs périodes. La première commence
après l’indépendance, dans la mouvance nationaliste : il s’agissait
d’éduquer les jeunes afin qu’ils construisent le pays. Juste après, en
1965, on a changé de posture : il fallait dorénavant mater la jeunesse
pour qu’elle rentre dans les rangs. Cela correspond aux années de plomb.
Par la suite, on a pensé neutraliser leur énergie en les gardant le
plus longtemps possible à l’école, quel que soit leur niveau. Ça a donné
les diplômés chômeurs. Après, on a songé à leur faciliter l’accès au
crédit pour qu’ils deviennent de jeunes promoteurs, mais cette
initiative a rencontré trop de résistance. Puis il y a eu les attentats
du 16 mai 2003 et l’INDH, qui correspondent à une autre période avec la
recherche de nouvelles postures. Le Mouvement du 20 février est venu
clore cette variation d’attitudes sinusoïdales, les jeunes ont eux-mêmes
pris la parole et ont ouvert le début d’un nouveau cycle. En résumé, ce
n’est pas le manque d’encadrement des jeunes qui pose problème, c’est
la variation des attitudes qui crée ce sentiment d’abandon.
Dans quelle mesure l’incapacité de se réaliser dans son propre pays participe-t-elle à la désillusion d’une génération ?
Aujourd’hui
les jeunes se comparent avec d’autres jeunes vivant ailleurs. Dans ce
benchmark, ils visualisent leur trajectoire future au Maroc. Trop
d’éléments interviennent, rendant leur avenir opaque. Et trop de
variables semblent devoir être mobilisées pour qu’un jeune puisse s’en
sortir localement. Nous n’avons pas réellement installé les fondements
d’une société méritocratique. Le futur sur place leur semble donc
aléatoire. Quelles que soient leurs compétences, ils ne savent pas ce
qui les attend et de ce fait redoutent le pire. Vouloir partir à
l’étranger est une réponse à la question “comment faire pour ne pas
rater les opportunités qui se présentent ?”.
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Sondage. L’espoir fait vivre
Les
bacheliers rêvent d’un Maroc prospère où ils auront un avenir brillant.
C’est la lueur d’espoir qui ressort de l’enquête réalisée par le
Haut-commissariat au plan sur la perception par les jeunes Marocains de
leur pays en 2030. Près des trois-quarts des sondés se voient cadres
supérieurs, tandis que 64 % imaginent faire leur carrière dans le
royaume. Les bacheliers ont aussi été invités à imaginer le principal
titre d’actualité en 2030. Dans près de 25% des titres choisis,
l’analphabétisme et le chômage sont éradiqués. La majorité des lycéens
sondés s’accorde à dire qu’il n’y aura plus d’habitat insalubre en 2030.
Selon eux, les conditions de vie se seront améliorées, on valorisera
les jeunes, les femmes seront les égales des hommes, la mendicité et la
consommation de drogue déclineront. L’enseignement sera de bonne
qualité, tout comme le système de santé. Tout ceci permettra au Maroc de
progresser de manière vertigineuse dans le classement basé sur
l’indice de développement humain : certains bacheliers voient même le
pays se classer 3ème à l’échelle mondiale. Enfin, selon eux, le royaume
possédera l’arme nucléaire. Ce qui fera de lui une puissance militaire
qui exportera son excédent d’armes aux pays musulmans.
http://www.telquel-online.com/Le-Mag/Decryptage-Generation-perdue/573 |
BAC 2013 : le Maroc enregistre des résultats catastrophiques !par Biladi
Avec seulement 37,91% de réussite, les résultats des examens du baccalauréat marocain sont les plus mauvais de ces dernières années.
La première session d’examens du baccalauréat 2013 aura vraiment fait couler beaucoup d’encre au Maroc. Après un nombre de cas de fraude et de tricherie record, ce sont les résultats qui sont records avec le plus bas taux de réussite de ces dernières années.
Avec 146 979 candidats admis sur 484 780 candidats inscrits, le taux de réussite n’est en effet que de 37,91%. Il faut préciser que 51% des admis sont des filles et que 13.39% sont des candidats libres.
Il faut également préciser, selon les résultats finaux publiés par le ministère, que le taux de réussite dans les filières scientifiques et techniques est de 45.91%, et de 27.82% pour les filières littéraires et d'enseignement originel.
Si 175 904 candidats peuvent encore tenter de décrocher leur précieux BAC lors de la session de rattrapage qui est prévue du 9 au 11 juillet prochain, ce bas taux de réussite remet à l’ordre du jour la qualité de l’enseignement au Maroc et la motivation des candidats à décrocher leur diplôme.
http://biladi.ma/1138832-bac-2013-le-maroc-enregistre-des-resultats-catastrophiques.html
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