Par Yvan Lemaitre, Publié dans : Hebdo Tout est à nous ! 199 (13/06/13)
Jean-Marc Ayrault a décidé d’engager une procédure en vue de la
dissolution du groupuscule d’extrême droite Jeunesses nationalistes
révolutionnaires (JNR) dont étaient issus les agresseurs de Clément
Méric. Il prétend ainsi « tailler en pièces, de façon démocratique, sur
la base du droit, ces mouvements d’inspiration fasciste et néonazie, qui
font tort à la République et qui font tort à la France ». Comme s'il
suffisait d'invoquer les valeurs républicaines pour éradiquer les
menaces de l'extrême droite, et d'interdire un groupuscule fascisant
pour lui barrer la route.
Crédit Photo: Photothèque Rouge/Franck Houlgatte
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Le gouvernement voudrait ainsi se dédouaner de ses propres
responsabilités. N'est-ce pas sa politique contre les classes
populaires, au service du Medef, qui crée le terrain sur lequel prospère
le populisme de droite et d'extrême droite ? Ne contribue-t-il pas
lui-même à la propagation du nationalisme, du racisme et de la
xénophobie par les expulsions des Roms, les rafles de sans-papiers, la
dénonciation de l’immigration ?
En menant la même politique que la droite, il nourrit lui-même la démagogie et les surenchères de l'UMP et du FN.
Soucieux eux aussi de se dédouaner de leurs propres
responsabilités, Copé et Marine Le Pen ont aussitôt repris la même
chanson de la dissolution… pour la retourner contre l'extrême gauche
mise dans le même sac. Ils prétendent renvoyer dos-à-dos les
« extrêmes » alors qu'ils ont tout fait, l'un et l'autre, pour créer un
climat de haine et de violence tout au long de leur combat réactionnaire
contre le mariage homo qui a propulsé les groupes fascisants. L'UMP
compte dans ses rangs bon nombre d’anciens membres du GUD ou d'autres
officines fascisantes. Le FN abrite les militants de ces mêmes officines
dont il partage l'essentiel des références politiques. En bons
démagogues réactionnaires, ils essayent de retourner la situation contre
les victimes.
Les combattre, barrer la route à
l'extrême droite et à ses satellites, défendre la démocratie n'est pas
une question de loi républicaine.
C'est un combat quotidien, sur les lieux de travail et dans les
quartiers, pour faire l'opinion, faire vivre la solidarité, agir
collectivement, occuper à tous les niveaux le terrain politique. C'est
l'affaire de toutes et tous.
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