"On est très fatiguées, on arrivait à bout physiquement et moralement", confie d'emblée Pauline Hillier, l'une des trois Femen européennes emprisonnées un mois en Tunisie pour une action seins nus interviewée sur France Inter jeudi, quelques heures après avoir atterri à Orly (au centre sur la photo ci-dessus). Les
trois militantes ont été libérées quelques heures après leur
condamnation en appel en Tunisie à une peine de quatre mois et un jour
avec sursis. Et les revoilà en France.
"Les conditions de détention étaient
épouvantables", ajoute-t-elle. "Je peux vous affirmer qu'on revient de
l'enfer", martèle-t-elle avant d'énumérer "les humiliations
quotidiennes, les brimades et les conditions hygiéniques déplorables".
"On a eu peur pour nos vies"
Mais
ont-elles eu peur, demande alors la journaliste ? "Dès le départ",
confie alors Pauline. "Pendant l'action déjà on a eu peur, c'était une
première dans un pays arabo-musulman et on ne savait pas ce qui pouvait
se passer", explique-t-elle. "Lorsqu'on a été arrêtées (le 29 mai), on
s'est retrouvées dans une pièce sans caméra où on s'est fait frapper
avant d'être menottées et trimballées dans un camion", raconte-t-elle.
Là, elles découvrent une prison avec du "sang sur le sol" et des "hommes
avec des cicatrices sur le visage". "On a eu peur pour nos vies",
raconte avec émotion Pauline.
Lors de l'audience
d'appel mercredi, elles avaient pour la première fois exprimé des
regrets pour leur action en soutien à leur camarade Amina Sbouï. "Nous
n'avons pas formulé d'excuses, nous avons formulé des regrets selon les
conseils de notre ambassade. C'était la dernière carte à jouer pour
sortir plus tôt", précise Pauline qui conclut : "Nous n'avions pas
vocation à devenir martyr".
Crédits : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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Crédits : KENZO TRIBOUILLARD / AFP
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