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samedi 29 juin 2013

Sahara occidental: perspectives d'avenir, cursus des étudiants sahraouis cassés...

Sahara occidental: perspectives d'avenir


Par Amirouche Mehidi, 24/6/2013

Les données du conflit au Sahara occidental sont des plus simples.
Un régime envahissant un territoire étranger et voulant pérennisant sa présence   et un peuple résistant à ces tentatives.
Ce peuple a résisté en 1975 à l'invasion de son territoire. Il a résisté par les armes entre 1975 et 1991. Il résiste depuis par la voie pacifique.
Cette résistance pacifique d'aujourd'hui est visible par les manifestations des Saharouis à l’intérieur du territoire conquis, contrés par les forces marocaines, et à l’extérieur par un intense travail diplomatique du front POLISARIO.
Le travail diplomatique entrepris par le front POLISARIO a mis en grande difficulté le royaume du Maroc au mois d'avril 2013 lors du renouvellement de la MINURSO. Ce succès du peuple saharaoui, il le doit à sa propre diplomatie.
La résistance du peuple saharoui dans les territoires occupés par le Maroc a permis de rendre visible leur lutte que beaucoup d'observateurs qualifient d'oubliée.
Le royaume du Maroc essaie de présenter le conflit comme un conflit d'influence entre lui et L’Algérie comme si les Saharouis n'existaient pas. (...)
En réalité le royaume du Maroc souhaite que L'Algérie abandonne son soutien aux Saharouis. Par cet abandon il espère désespérer les Saharouis qui rejoindraient le MAROC.
Ce calcul aurait été juste si la présence marocaine au Sahara occidental avait donné des résultats positifs. Or en 38 ans de présence et à cause de sa politique répressive le royaume n'a fait que renforcer le patriotisme sahraoui.
La lutte du peuple saharoui se manifeste fortement dans le territoire occupé par le Maroc depuis 38 ans pulvérisant du coup le rêve marocain.
Comment dans ces conditions parler de conflit avec l'Algérie alors que les Saharouis scolarisés dans les écoles et établissements contrôlés par le Maroc portent les mêmes revendications que leur compatriotes des camps de TINDOUF ?.
Du coup le temps ne travaille plus pour le Maroc. Les revendications saharouies à l'indépendance se feront de plus en fortes dans le temps. Le gouvernement algérien quelle que soit sa nature n'a pas prise sur les événements.
La stratégie du découragement des Sahraouis par l’abandon algérien ne pourra pas se produire. De plus dans leur propre intérêt les Algériens n’abandonneront pas les Sahraouis qui  n'ont pas besoin d'effort pour persuader les Algériens, il suffit d'une déclaration d'un Chabat Hamid disant 'libérer Tindouf ou Béchar' pour remettre la pendule à l'heure.
La seule perspective garantissant la paix est de demander aux Saharouis leur avis sur le devenir de leur pays vis a un référendum d'autodétermination.
Mais comment bastonner un peuple et lui demander après une déclaration d'amour ?
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Par Philippe Leclercq, militant de la paix et Président de l'ASPS, 27/6/2013

Une des difficultés des Sahraouis dans le territoire occupé...Perversité de l'Etat marocain



Appelons le Oumar. Il est adhérent de notre association. Il s'est rendu dans les territoires occupés et il vient de rentrer. Il nous explique ce qu'il a vu, entendu et vécu :

L’état marocain laisse étudier les Sahraouis jusqu’en licence. La licence étant inutile sans le master, ils acceptent seulement 1% des dossiers sahraouis pour poursuivre le cursus LMD, creusant ainsi l’injustice entre étudiants sahraouis et étudiants marocains.
Les étudiants sahraouis avaient jusqu’aujourd’hui trouvé la parade : ils partaient poursuivre leur cursus universitaire en Égypte. A présent l’état marocain décrétant que le master obtenu en Égypte n’est pas équivalent à celui obtenu au Maroc cette pratique a été interdite. De plus, après la licence, les étudiants bénéficiaient d’une « bourse de mérite ». Cela a également pris fin.
Après avoir essayé de négocier avec le gouvernement et sans réponse de leur part les étudiants décident d’organiser en septembre un blocus place centrale. C'est une place stratégique. Cela dure environ 3 mois. Puis avec le froid qui arrive ces étudiants décident de monter une tente. Les forces de l’ordre interviennent en matraquant les manifestants. La tente est enlevée. En effet, depuis les événements qui se sont produits lors du camp de GDEIMIZIK, le préfet a interdit (oralement) de monter des tentes .
Il s’ensuit alors une grande marche. Les manifestants récupèrent la place.
Pour l’état marocain, cela ne doit pas durer car, sur cette place, doivent avoir lieu plusieurs festivals, entre autre, le festival de Mouloud, en février. Les manifestants occupent pourtant la place jusqu’en mai. Durant cette période les chefs de tribus tentent désespérément de négocier afin de récupérer leurs droits. Ils finissent par déclarer : « ces gens ne désirent aucune négociation faites ce que vous avez à faire ».
Les jeunes envisagent alors de quitter Assa Zag (Région Guelmim Es Smara, juste au dessus de la frontière avec le Sahara Occidental) pour aller à Almahbes avec leurs tentes et drapeaux à l’endroit où était Christopher Ross il y a deux mois.
Le 1er mai, ils montent une tente sur la place centrale. Les forces de l’ordre sont intervenues dans les 20 min qui ont suivi frappant femmes et jeunes pour les déloger.
S’enchaîne alors une riposte ; les manifestant récupèrent la place .
Le lendemain à 7h les forces de l’ordre interviennent à nouveau en augmentant les effectifs avec plus de 70 véhicules contenant chacun 9 agents. Ce qui provoque une émeute générale. J’étais à cet instant, moi, membre de l’association, présent. Cette émeute se termina dans les alentours de 18h.
Résultat : la place centrale reste occupée par les manifestants.
Malheureusement dans les alentours de 17h30 le jeune Omar Bahiana (18 ans) se fait écraser volontairement par un véhicule des forces de l’ordre marocaines . Ils ont également blessé Ouargziz en lui balançant un morceau de rocher à la tête. Ils sont tous deux dans un état préoccupant.  
Notre association (ASPS) réfléchit à la meilleure façon de les aider tous les deux. Les manifestants sont actuellement toujours sur la place centrale... Mais résisteront-ils encore longtemps ?
En effet avec le ramadan qui approche et la chaleur qui va en augmentant (pouvant atteindre les 50°), ils ne pourront pas subsister bien longtemps.
L’état marocain le sait bien et compte sur ces événements à venir…
Dernière précision, Oumar est Sahraoui !

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