El Watan, 21/6/2013
Détenus, forcés de combattre, chargé des besognes, violentés…Les enfants du Mali font la guerre comme des grands. Le dernier rapport des Nations unies dénonce le calvaire des enfants soldats au Mali. Autant de victimes de la guerre que les soldats tombés sur le champ de bataille.
«Ce rapport est une honte pour le Mali. Il est difficile de croire que
les communautés du Nord et l’armée malienne ont recours à des enfants»,
s’alarme Ramata Camara, syndicaliste et présidente d’une association
pour la protection des enfants «Les groupes armés et les milices
soutenant l’armée malienne ont fait beaucoup de tort à nos enfants et
nos familles. Le gouvernement malien est complice et le rapport onusien
le prouve. Il est impossible d’ignorer la participation d’enfants dans
les rangs de l’armée loyaliste malienne», affirme-t-elle. En 2012, la
situation sécuritaire au Mali s’est précipitamment dégradée, au point de
constater que les violences contre les enfants étaient visibles pour
les ONG sur place et les enquêteurs indépendants. Le nouveau rapport des
Nations unies sur le sort des enfants en temps de conflit armé dénonce
le recrutement massif de centaines d’enfants maliens.
D’abord dans les rangs d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), d’Ançar Eddine, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et également dans les milices de l’armée malienne. «Les groupes armés opérant dans le nord du Mali ont formé des coalitions changeantes au fil du temps, menant des opérations militaires conjointes et partageant des campements communs», lit-on dans le rapport, en précisant que d’après les informations «limitées» dont ils disposent, «la composition de ces groupes armés est extrêmement fluide, de sorte qu’il est difficile d’essayer de définir les chaînes de commandement pour les violations commises contre des enfants signalées pendant toute l’année 2012. Bien que la situation sur le plan de la sécurité ait sévèrement limité tout accès, l’Organisation a reçu de nombreuses informations selon lesquelles des groupes armés se livreraient à une exploitation et un recrutement massif d’enfants.
Les premières informations ont indiqué que des centaines d’enfants, principalement des garçons âgés de 12 à 15 ans, ont été enrôlés pendant la période considérée». «Ce rapport des Nation unies démontre une fois de plus que le MNLA n’a jamais été un mouvement sérieux, mais plus un groupe de pression et de propagande. En recrutant des enfants pour mener la guerre et les mener à l’abattoir, souligne une fois de plus l’indifférence de ses membres, cloîtrés dans les hôtels, vis-à-vis des populations du Nord», déclare M. Touré, originaire de Gao et président de la Nouvelle jeunesse africaine. «Les hautes autorités maliennes qui ont commis cela doivent êtres détectées et soumises au joug de la justice malienne. Le Mali, avec les instances internationales, travaille pour que recrutement malsain soit aboli», précise-t-il.
«Petite besogne»
Le rapport de l’ONU spécifie qu’en octobre 2012, le Mali a créé «un groupe de travail interministériel pour empêcher les violations graves contre des enfants, en le chargeant notamment de mener des campagnes de sensibilisation pour prévenir le recrutement et l’utilisation des enfants» soutenu par des missions internationales «pour déterminer s’il y avait des enfants dans les rangs des milices d’autodéfense». Longtemps, l’accès aux régions du nord du Mali a été difficile, beaucoup de partenaires internationaux n’ont pu aller sur le terrain pour mener à bien leurs enquêtes.
«Lors de notre mission au Mali, nous avons eu des informations sur les enfants qui étaient enrôlés et relégués à ce qu’on appelle ‘‘la petite besogne’’ avec l’interdiction de porter des armes. Les rapports des institutions internationales ont indiqué le contraire et affirmé qu’il y avait une réelle violation», déclare Maya Sahli, juriste et rapporteur spécial à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. «Ces enfants ont besoin d’une prise en charge psychologique, suite aux conséquences dramatiques de la guerre au Mali», ajoute-t-elle.
D’abord dans les rangs d’Al Qaîda au Maghreb islamique (AQMI), d’Ançar Eddine, du Mouvement pour l’unicité et le jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao), du Mouvement national pour la libération de l’Azawad (MNLA) et également dans les milices de l’armée malienne. «Les groupes armés opérant dans le nord du Mali ont formé des coalitions changeantes au fil du temps, menant des opérations militaires conjointes et partageant des campements communs», lit-on dans le rapport, en précisant que d’après les informations «limitées» dont ils disposent, «la composition de ces groupes armés est extrêmement fluide, de sorte qu’il est difficile d’essayer de définir les chaînes de commandement pour les violations commises contre des enfants signalées pendant toute l’année 2012. Bien que la situation sur le plan de la sécurité ait sévèrement limité tout accès, l’Organisation a reçu de nombreuses informations selon lesquelles des groupes armés se livreraient à une exploitation et un recrutement massif d’enfants.
Les premières informations ont indiqué que des centaines d’enfants, principalement des garçons âgés de 12 à 15 ans, ont été enrôlés pendant la période considérée». «Ce rapport des Nation unies démontre une fois de plus que le MNLA n’a jamais été un mouvement sérieux, mais plus un groupe de pression et de propagande. En recrutant des enfants pour mener la guerre et les mener à l’abattoir, souligne une fois de plus l’indifférence de ses membres, cloîtrés dans les hôtels, vis-à-vis des populations du Nord», déclare M. Touré, originaire de Gao et président de la Nouvelle jeunesse africaine. «Les hautes autorités maliennes qui ont commis cela doivent êtres détectées et soumises au joug de la justice malienne. Le Mali, avec les instances internationales, travaille pour que recrutement malsain soit aboli», précise-t-il.
«Petite besogne»
Le rapport de l’ONU spécifie qu’en octobre 2012, le Mali a créé «un groupe de travail interministériel pour empêcher les violations graves contre des enfants, en le chargeant notamment de mener des campagnes de sensibilisation pour prévenir le recrutement et l’utilisation des enfants» soutenu par des missions internationales «pour déterminer s’il y avait des enfants dans les rangs des milices d’autodéfense». Longtemps, l’accès aux régions du nord du Mali a été difficile, beaucoup de partenaires internationaux n’ont pu aller sur le terrain pour mener à bien leurs enquêtes.
«Lors de notre mission au Mali, nous avons eu des informations sur les enfants qui étaient enrôlés et relégués à ce qu’on appelle ‘‘la petite besogne’’ avec l’interdiction de porter des armes. Les rapports des institutions internationales ont indiqué le contraire et affirmé qu’il y avait une réelle violation», déclare Maya Sahli, juriste et rapporteur spécial à la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. «Ces enfants ont besoin d’une prise en charge psychologique, suite aux conséquences dramatiques de la guerre au Mali», ajoute-t-elle.
Extrait du rapport de l’ONU :
Art. 95. On dispose de très peu d’informations sur les
meurtres et les mutilations d’enfants en 2012. Cependant, 17 incidents
ont été signalés, au cours desquels six enfants ont été tués et 22 ont
été blessés par des restes explosifs de guerre. Pendant l’offensive, les
dépôts d’armes des forces armées nationales ont été pillés, en
particulier à Tombouctou, et des armes et des munitions ont été essaimés
aux alentours des villes.
Des groupes armés ont également posé des bombes et laissé d’autres
engins explosifs dans le nord du Mali en prévision des opérations
militaires, faisant des morts et des blessés parmi les enfants. Entre
mars et août 2012, 28 incidents graves auraient été occasionnés par des
mines et des restes explosifs de guerre dans le nord du Mali, entraînant
la mort de 24 enfants.
Il a été en outre affirmé que des enfants associés aux groupes armés
ont été tués ou mutilés lors de la campagne militaire franco-malienne
déclenchée en janvier 2013, notamment pendant les bombardements aériens.
Certains enfants auraient été utilisés par les groupes armés comme
boucliers humains. Les représailles interethniques contre des enfants
d’origine arabe ou touareg, menées notamment par les forces armées
nationales, demeurent préoccupantes.
http://www.elwatan.com//international/mali-13-ans-et-deja-soldats-21-06-2013-218202_112.php http://www.elwatan.com//international/mali-13-ans-et-deja-soldats-21-06-2013-218202_112.php
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