Les familles de prisonniers belges au Maroc veulent rencontrer Didier Reynders
(Belga) Une trentaine de personnes se sont rassemblées mercredi devant le ministère des Affaires étrangères, à Bruxelles, pour demander la protection et le retour de prisonniers belgo-marocains détenus au Maroc.Le Comité des familles des détenus européens au Maroc, à l'initiative de ce huitième rassemblement, déplore que le ministre des Affaires étrangères Didier Reynders "refuse systématiquement" de recevoir les familles des détenus.
Vers midi, les participants au rassemblement ont accroché des banderoles
demandant la libération d'Ali Aarrass, d'Abdelkader Belliraj,
d'Abdellatif Bekhti ou encore d'Hicham Bouhali Zriouil, détenus au Maroc
pour terrorisme. Selon les familles des détenus, ceux-ci sont victimes
de fausses accusations, d'aveux sous la contrainte, de procès
inéquitables et de tortures. "Nous demandons depuis des mois à Didier
Reynders de recevoir une famille, n'importe laquelle", s'impatiente Luk
Vervaet, porte-parole du Comité. "Nous souhaitons simplement une
protection consulaire pour les détenus belges au Maroc, comme cela
existe dans les autres pays." Dans son combat, le Comité s'appuie
notamment sur le rapport du Rapporteur spécial des Nations Unies contre
la torture, l'Argentin Juan Mendez, sur la détention du Belgo-Marocain
Ali Aarrass. Récemment rendues publiques, ses conclusions font notamment
état de "l'absence d'enquêtes par les autorités marocaines", de
"harcèlement constant", de "refus d'un traitement médical approprié" ou
encore de menaces.
"A quoi sert une convention sur la torture si rien n'est fait alors que les preuves existent?", s'interroge Luk Vervaet. "Les autorités belges gardent le silence à cause d'intérêts diplomatiques, économiques et politiques. L'interdiction de la torture est une norme du droit international impérative, la Belgique doit intervenir.»
http://www.levif.be/info/belga-generique/les-familles-de-prisonniers-belges-au-maroc-veulent-rencontrer-didier-reynders/article-4000337234586.htm
"A quoi sert une convention sur la torture si rien n'est fait alors que les preuves existent?", s'interroge Luk Vervaet. "Les autorités belges gardent le silence à cause d'intérêts diplomatiques, économiques et politiques. L'interdiction de la torture est une norme du droit international impérative, la Belgique doit intervenir.»
http://www.levif.be/info/belga-generique/les-familles-de-prisonniers-belges-au-maroc-veulent-rencontrer-didier-reynders/article-4000337234586.htm
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Lettre ouverte de Sam Touzani et de Mohammed Belmaïzi à Monsieur Reynders
Lettre ouverte
à Monsieur Reynders
Ministre des Affaires Etrangères
A propos des prisonniers belges au Maroc
Monsieur le Ministre,
La lutte contre le terrorisme a généré des arrestations tous azimuts, appuyée par des lois liberticides au Maroc, où des citoyens belges ont été arrêtés, torturés et jugés avec de lourdes peines d’emprisonnement, le moins que l’on puisse dire, expéditives. Les médias qui ont couvert ces évènements sont unanimes pour souligner que nul droit des inculpés n’a été respecté.
Monsieur Abdelkader Belliraj, citoyens belge, considéré par le Maroc comme le chef d’une cellule terroriste, a été arrêté dans des circonstances illégales pour passer un mois – sans nouvelles, ni à sa famille ni à ses enfants – sous la torture. Six militants marocains ont été inculpés avec lui pour l’unique intention de bourrer et amplifier le « dossier Belliraj », ils ont été libérés sous pression de la société civile marocaine qui était convaincue que ce procès était clairement une coquille vide, monté de toute pièce.
Monsieur Ali Arrass, citoyens belge, a été arrêté, torturé et jeté en prison, alors qu’aucune charge contre lui n’a été étayée de preuves irréfutables, et tout indique que son dossier est vide. Il est victime d’un flagrant déni de justice, selon le rapport de Juan Mendez.
Nous ne mentionnons ici que deux cas représentatifs d’une liste de prisonniers belges dont les familles ont constitué une association qui vous demande aujourd’hui de faire votre devoir de ministre citoyen, à l’écoute d’autres citoyens. Mais vous refusez à ces familles et leur association, audience et justice ; alors qu’il est de votre devoir d’examiner et de répondre aux doléances justes et justifiées.
Il est de votre devoir, Monsieur le ministre, de ne point ignorer le rapport accablant du représentant de l’ONU au Maroc, Juan Mendez, à propos d’Ali Arass et les autres prisonniers dans le même cas. Ce rapport souligne la brutalité du déni de justice et la gravité de la pratique « systématique de la torture pendant la détention » au Maroc. Son rapport accablant est connu de toutes les instances des Droits de l’Homme. Même le CNDH (Conseil National des Droits de l’Homme), organe fondé par le roi, reconnaît, contre toute ‘pudeur’ exigée par l’Etat, ces abus et ces violations des droits humains.
La Belgique, pays moderne qui prône la démocratie et l’Etat de Droit, ne peut laisser ses ressortissants croupir injustement dans les prisons d’un Maroc qui ne cesse de violer les droits humains sous une chape de silence et sous une cuirasse de complaisance.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, nos sincères salutations.
22/06/2013
à Monsieur Reynders
Ministre des Affaires Etrangères
A propos des prisonniers belges au Maroc
Monsieur le Ministre,
La lutte contre le terrorisme a généré des arrestations tous azimuts, appuyée par des lois liberticides au Maroc, où des citoyens belges ont été arrêtés, torturés et jugés avec de lourdes peines d’emprisonnement, le moins que l’on puisse dire, expéditives. Les médias qui ont couvert ces évènements sont unanimes pour souligner que nul droit des inculpés n’a été respecté.
Monsieur Abdelkader Belliraj, citoyens belge, considéré par le Maroc comme le chef d’une cellule terroriste, a été arrêté dans des circonstances illégales pour passer un mois – sans nouvelles, ni à sa famille ni à ses enfants – sous la torture. Six militants marocains ont été inculpés avec lui pour l’unique intention de bourrer et amplifier le « dossier Belliraj », ils ont été libérés sous pression de la société civile marocaine qui était convaincue que ce procès était clairement une coquille vide, monté de toute pièce.
Monsieur Ali Arrass, citoyens belge, a été arrêté, torturé et jeté en prison, alors qu’aucune charge contre lui n’a été étayée de preuves irréfutables, et tout indique que son dossier est vide. Il est victime d’un flagrant déni de justice, selon le rapport de Juan Mendez.
Nous ne mentionnons ici que deux cas représentatifs d’une liste de prisonniers belges dont les familles ont constitué une association qui vous demande aujourd’hui de faire votre devoir de ministre citoyen, à l’écoute d’autres citoyens. Mais vous refusez à ces familles et leur association, audience et justice ; alors qu’il est de votre devoir d’examiner et de répondre aux doléances justes et justifiées.
Il est de votre devoir, Monsieur le ministre, de ne point ignorer le rapport accablant du représentant de l’ONU au Maroc, Juan Mendez, à propos d’Ali Arass et les autres prisonniers dans le même cas. Ce rapport souligne la brutalité du déni de justice et la gravité de la pratique « systématique de la torture pendant la détention » au Maroc. Son rapport accablant est connu de toutes les instances des Droits de l’Homme. Même le CNDH (Conseil National des Droits de l’Homme), organe fondé par le roi, reconnaît, contre toute ‘pudeur’ exigée par l’Etat, ces abus et ces violations des droits humains.
La Belgique, pays moderne qui prône la démocratie et l’Etat de Droit, ne peut laisser ses ressortissants croupir injustement dans les prisons d’un Maroc qui ne cesse de violer les droits humains sous une chape de silence et sous une cuirasse de complaisance.
Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, nos sincères salutations.
22/06/2013
comédien, metteur en scène, auteur, chorégraphe…
Mohammed Belmaïzi
Acteur associatif et défenseur des droits humains
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