S'installer ou poursuivre l'exil ?
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S'installer ou tenter de poursuivre plus loin l'exil ? Tel est le dilemme des réfugiés au Maroc, pays de transition où selon des associations, de 20.000 à 25.000 migrants originaires du sud du Sahara se trouvaient fin 2012, dans l'espoir initial d'un passage en Espagne. Mais de simple pays de transit, le Royaume se mue peu à peu en terre d'accueil.
A l'image de Blessing, une jeune Congolaise de 13
ans, qui s'interroge devant un centre d'accueil à Rabat, sur “ce que
nous prévoit l'avenir”, des milliers de migrants originaires du sud du
Sahara se posent des questions sur leur situation au Maroc.
Nombre d'associations observent, en effet, que le Maroc se transforme peu à peu, de simple pays de transit, en terre d'accueil.
Parmi ces migrants, figure un petit millier de réfugiés, dont plus de 500 femmes et enfants, en majorité des Ivoiriens et Congolais (RDC) ayant fui la guerre. Ce statut octroyé par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) leur permet d'espérer reconstruire une vie.
Mais, si le Maroc fut le premier pays arabe à ratifier, en 1956, la Convention de Genève, leur situation dans le Royaume est “fragile et ambigu”, en l'absence de cadre législatif adéquat, affirme à l'agence française AFP Marc Fawe, responsable du HCR, en marge de la Journée internationale du réfugié.
Faute de titre de séjour, “ils sont juste tolérés et ne peuvent signer un contrat de location ou de travail”, indique-t-il.
“La situation est meilleure qu'au Mali, où j'ai d'abord essayé de m'installer”, reconnaît Ronaldo, 16 ans, qui a quitté la Côte d'Ivoire, il y a deux ans.
“Certains ont vu des choses terribles (...) L'école est une bouée de sauvetage”, avance Mme Filali.
“C'est un vrai succès. Depuis trois ans, il y en a eu 150 en tout”, se félicite la présidente d'Orient-Occident.
Quelques réussites, donc, mais aussi énormément de difficultés.
“Certains sont dans une situation de très grande précarité. On essaie de leur trouver un logement. Ensuite peut venir le temps des projets”, explique Anna Prieur, volontaire française du HCR.
Mais, l'impossibilité de travailler hors du circuit informel est un problème, et le seul moyen de subsistance est parfois la modeste aide du HCR, dédiée aux plus vulnérables.
Et si Ronaldo se montre mitigé, évoquant notamment “la discrimination” et un sentiment tenace de solitude et voyant sa vie “hors d'Afrique”, Patricia, coiffeuse ivoirienne de 22 ans, assure elle se “sentir bien au Maroc”.
“Au début, ça n'était pas facile, l'environnement, les réactions racistes, avec les propriétaires par exemple. Mais avec le temps, on a appris à s'intégrer... enfin à éviter les problèmes”, raconte Blessing.
Selon Mme Filali, “nous restons un pays d'accueil par défaut. Il y a toujours un attrait pour l'Europe, même si la situation n'est bonne ni ici ni là-bas”.
Nombre d'associations observent, en effet, que le Maroc se transforme peu à peu, de simple pays de transit, en terre d'accueil.
Parmi ces migrants, figure un petit millier de réfugiés, dont plus de 500 femmes et enfants, en majorité des Ivoiriens et Congolais (RDC) ayant fui la guerre. Ce statut octroyé par le Haut commissariat aux réfugiés (HCR) leur permet d'espérer reconstruire une vie.
Mais, si le Maroc fut le premier pays arabe à ratifier, en 1956, la Convention de Genève, leur situation dans le Royaume est “fragile et ambigu”, en l'absence de cadre législatif adéquat, affirme à l'agence française AFP Marc Fawe, responsable du HCR, en marge de la Journée internationale du réfugié.
Faute de titre de séjour, “ils sont juste tolérés et ne peuvent signer un contrat de location ou de travail”, indique-t-il.
Maroc, destination finale ?
Malgré
cela, “le Maroc commence à être assimilé comme une destination finale
et plus seulement comme pays de transit”, relève M. Fawe.“La situation est meilleure qu'au Mali, où j'ai d'abord essayé de m'installer”, reconnaît Ronaldo, 16 ans, qui a quitté la Côte d'Ivoire, il y a deux ans.
“On a essayé au Cameroun, puis au Bénin. Sans succès. En Mauritanie, on est resté un peu, mais ça n'est pas pareil qu'ici.”
Blessing, une jeune immigrée Congolaise.
Aux
portes de l'Europe en crise, le Maroc offre sa stabilité et quelques
structures d'accueil, comme la Fondation Orient-Occident fréquentée
chaque année par quelque 800 migrants.
“Quand les
migrants sont arrivés, dans les années 2000, le Maroc n'était pas prêt
et l'a mal géré. Depuis, il y a eu une nette amélioration et
aujourd'hui, on peut parler, faire toutes nos activités sans problème.”
Yasmina Filali, présidente de la Fondation Orient-Occident.
Grâce
à la demi-douzaine d'associations locales et à l'appui d'organisations
internationales, des programmes ont vu le jour, notamment de
scolarisation.“Certains ont vu des choses terribles (...) L'école est une bouée de sauvetage”, avance Mme Filali.
“Pays d'accueil par défaut”
Après
des cours de darija (arabe marocain), des enfants peuvent espérer
intégrer l'école publique, comme la petite sœur de Blessing, “première
de sa classe de CE2”.“C'est un vrai succès. Depuis trois ans, il y en a eu 150 en tout”, se félicite la présidente d'Orient-Occident.
Quelques réussites, donc, mais aussi énormément de difficultés.
“Certains sont dans une situation de très grande précarité. On essaie de leur trouver un logement. Ensuite peut venir le temps des projets”, explique Anna Prieur, volontaire française du HCR.
Mais, l'impossibilité de travailler hors du circuit informel est un problème, et le seul moyen de subsistance est parfois la modeste aide du HCR, dédiée aux plus vulnérables.
Et si Ronaldo se montre mitigé, évoquant notamment “la discrimination” et un sentiment tenace de solitude et voyant sa vie “hors d'Afrique”, Patricia, coiffeuse ivoirienne de 22 ans, assure elle se “sentir bien au Maroc”.
“Au début, ça n'était pas facile, l'environnement, les réactions racistes, avec les propriétaires par exemple. Mais avec le temps, on a appris à s'intégrer... enfin à éviter les problèmes”, raconte Blessing.
Selon Mme Filali, “nous restons un pays d'accueil par défaut. Il y a toujours un attrait pour l'Europe, même si la situation n'est bonne ni ici ni là-bas”.
aufait avec AFP
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