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samedi 6 août 2016

Titres sur http://solidmar.blogspot.com du 31 juillet au 7 août 2016


La MINURSO sort de son silence

Le personnel de la MINURSO, à travers son syndicat, la Fédération des Fonctionnaires Internationaux des Nations Unies, s'est pour la première exprimé pour dénoncer les pressions exercées par le Maroc sur lui.
Dans une lettre adressée le 2 août 2015 au SG de l'ONU Ban Ki-moon avec une copie pour Atul Khare, SG adjoint pour l'appui aux missions et Hervé Ladous chef du Département des Missions de Paix de l'ONU, le syndicat du personnel de l'ONU se dit "très perturbé par la pression politique actuelle exercée sur la MINURSO et son personnel. Cela a généré beaucoup de confusion et de stress pour le personnel que nous représentons".
"Le personnel, sans avoir commis aucune infraction, a été dispersé et divisé. Deux poids deux mesures ont été imposées à notre personnel d'une manière caractérisée par un flagrant manque de transparence sans aucune considération pour les procédures équitables pour la majorité du personnel". a-t-il ajouté.

4 millions de Marocains privés d’eau potable




eau potable
L’eau potable fait défaut dans des milliers de foyers marocains. Une situation plus qu’inacceptable qui doit inciter les gouvernants à agir.
Si l’électricité fait défaut, les palliatifs sont nombreux. Mais comment faire sans eau potable ? Il est difficile de le dire, mais près de 4 millions de Marocains n’ont pas accès à l’eau potable et doivent parcourir des kilomètres pour s’approvisionner.
En d’autres termes, 10% des Marocains doivent se débrouiller comme ils le peuvent pour boire. Ces statistiques et d’autres ressortent d’un rapport parlementaire et mettent l’accent sur la situation désastreuse qui prévaut dans le monde rural.
LIRE AUSSI : Plus d’un million de Marocains vivent sans électricité
En effet, 28% de la population des campagnes marocaines sont privées d’eau potable, ce qui représente 10 millions d’habitants sur les 13 millions de ruraux. Cette situation résulte surtout des dysfonctionnements au niveau des infrastructures mises en place pour desservir les villages et les douars. Si l’on ajoute à cela la pénurie de la ressource et la surexploitation des nappes phréatiques, la situation devient intenable.
Le rapport précise que le raccordement à l’eau potable coûte environ 3500 dirhams par foyer et que seuls les nantis peuvent y accéder. Même l’eau distribuée par les fontaines publiques, censées approvisionner les habitants, coûte cher. Son prix varie entre 6 et 10 dirhams le mètre cube.
Résultat : la moyenne de la consommation d’eau au Maroc ne dépasse pas 8.5 litres, alors que l’organisation mondiale de la santé prévoit pour les besoins nécessaires 20 litres par jour. On est encore loin du compte.
M. D.

Au Maroc, les viols représentent 6% de l'ensemble des cas de violences faites aux femmes





VIOLENCES - Le premier rapport annuel relatif à la violence faite aux femmes (2015) a révélé que les taux de la violence physique demeurent les plus élevés par rapport aux autres formes de violence et que les femmes âgées entre 18 et 45 ans sont les plus vulnérables à la violence sous toutes ses formes. 

Le rapport, présenté vendredi lors d'une rencontre présidée par la ministre de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social, Mme Bassima Hakkaoui, souligne que sur le plan de la ventilation géographique de la violence, les données font ressortir que les milieux urbains connaissent une hausse significative de la violence à l'égard des femmes par rapport aux milieux ruraux. 

Travail domestique au Maroc : Human Rights Watch souffle le chaud et le froid



Société-Yassine Benargane,Journaliste Yabiladi.com 1/8/2016

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L'ONG internationale Human Rights Watch a réagi lundi quant à l’adoption au Parlement de la loi n° 19.12 relative aux conditions de travail et d'emploi des travailleurs domestiques. Le bureau MENA de l’ONG qualifie la loi de « révolution » mais souligne l’insuffisance de ses nouvelles dispositions.
On l’imagine déjà comme une « révolution ». La nouvelle loi régulant le travail domestique adoptée mardi 26 juillet pourrait aider à protéger des milliers de femmes et de filles contre l'exploitation et les abus, estime le bureau MENA (Middle East and North Africa) de Human Rights Watch (HRW). Un texte législatif qu’Ahmed Benchemsi, directeur de la communication et du plaidoyer du bureau régional de HRW, a en effet qualifié de « révolutionnaire pour les travailleuses domestiques au Maroc » dans un communiqué.
L’ONG rappelle la situation des travailleuses domestiques avant l’adoption de la loi 19.12, insistant sur le fait qu’elles étaient initialement exclues du Code du travail, « ce qui les laissait sans droits légaux en termes de salaire minimum et de nombre d’heures de travail, et sans jour de repos hebdomadaire ».

vendredi 5 août 2016

Deux immeubles se sont effondrés à Casablanca



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CASABLANCA - Drame à Casablanca. Deux immeubles se sont effondrés ce vendredi 5 août dans le quartier populaire de Sbata dans la métropole économique du pays. Selon le 360.ma, les services de secours sont sur place pour porter assistance aux blessés.
Pour l'heure on ignore s'il y a des morts dans cette tragédie. Mais certains témoins sur Twitter affirment qu'il y aurait des victimes, et notamment des supporters du Wydad qui attendaient dans un café situé en bas des immeubles le coup de sifflet d'un match du club casablancais.

L’archevêque de Rouen salue «ses frères musulmans venus comme bâtisseurs de paix»


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le 1/8/2016

La mort brutale du père Jacques Hamel, égorgé mardi 26 juillet à l’âge de 86 ans, devant trois religieuses et un couple de paroissiens, leur est à tous insupportable.

Depuis cinq jours, catholiques et musulmans tentent de surmonter ensemble le traumatisme de cet acte commis au nom de l’organisation Etat islamique. Après la venue de chrétiens pour la prière du vendredi à la mosquée de Saint-Etienne-du-Rouvray, c’était au tour des musulmans d’aller dans les églises des catholiques pour communier ensemble à la mémoire du prêtre assassiné.
«Nous accueillons particulièrement ce matin nos amis musulmans, nos frères venus dans notre cathédrale comme bâtisseurs de paix, a déclaré l’archevêque de Rouen, Dominique Lebrun. Vous affirmez ainsi que vous refusez les morts et les violences au nom de Dieu.»

Journée de lutte à Imider à l’occasion de l’achèvement d’une demi-décennie de contestation pacifique et continue...



MOUVEMENT SUR LA VOIE DE 96 IMIDER







A l’occasion du cinquième anniversaire du Mouvement sur la voie de 96 -MSV96- et à l’aube de sa sixième année, Imider a connu une journée de protestation mouvementée en reconnaissance de cet événement historique durant laquelle les contestataires d’Imider sortirent dans la rue, et en commémoration du début des manifestations pacifiques depuis l'été  2011, après 60 mois de sit-in ouverts et d’autres formes de lutte en parallèle.



Depuis les premières heures de ce matin du 31 Juillet 2016, les manifestants et habitants d’Imider ont rejoint le lieu de départ de la manifestation en plus d'un groupe de personnes de conscience et de démocrates qui ont répondu à l’appel du mouvement de protestation et qui sont venus de différentes régions du sud-est afin de soutenir la population d’Imider dans leur détresse et de participer à cet événement qui a trouvé sans doute une place importante dans mémoire collective vivante des villageois.



Les participants ont commencé le programme de lutte par une marche pacifique au long de la route nationale n°10 dans la direction de Taourirt N-ousebdan, et ont soulevé divers slogans, portant des banderoles et des pancartes, ainsi que quelques modèles qui reflètent les problèmes qui ont du mal à être résolus, et les exigences les plus importantes qui résument la perception du mouvement de protestation à l’ombre des politiques et des pratiques qui menacent et violent les droits de la population sur sa terre mère.



Et pour coïncider avec le problème actuel dont souffre la population d’Imider au niveau de l’eau potable, les manifestants ont organisé un sit-in à la fin de la marche pacifique, où ils ont entouré le puits Targitt en dénonçant la continuation de son exploitation illégale et excessive depuis 1986 par cette société minière privée d’Imider et sous la protection des forces publiques du makhzen répressif.



Le programme de l’après midi a connu un autre sit-in en solidarité avec les détenus du mouvement, victimes de plaintes malveillantes et de procès verbaux contrefaits de la police judiciaire à la gendarmerie royale d’Imider et de Tinghir, victimes de faux témoignages et victimes de jugements injustes basés sur des accusations fragiles et non fondées, ainsi que le harcèlement et pratiques violatrices de leurs droits au sein des cellules qui ont conduit actuellement à la grève de la faim menée par Omar Houran et Mustafa Faska depuis le 26 Juillet 2016 en protestation de leur situation.



Le programme de la journée continue avec une présentation faite par les militants et militantes d’Imider, dans le but de rappeler les évènements et les objectifs les plus importants ainsi que les dossiers du mouvement. Les intervenants ont souligné la manière dont les parties impliquées dans l'affaire ont réagi, commençant par leur négligence et les blocus sécuritaire et de médias imposés sur les manifestations d’Imider, ainsi que la répression et la détention arbitraire des manifestants. Un des anciens détenus du mouvement Mustafa Ochttoubane a présenté un extrait sur la réalité et les conditions de son arrestation et emprisonnement injustes qui a duré quatre ans, et la relation de cet acte odieux avec la lutte de la population d’Imider comme étant une expérience nécessaire qui devrait constitue le chemin afin d’arracher les droits légitimes.



Ceci est en plus à la présentation des obstacles imposés par le makhzen sur la population afin de perturber toute tentation de  communiquer avec les parties concernées, en particulier l’entreprise minière, Comme l’a souligné un porte-parole du mouvement, toutes les réunions qui ont eu lieu entre le comité de dialogue du mouvement et les responsables n’ont aucun trait d’un dialogue véritable, ceci en raison du manque de sérieux et de responsabilité de la part des représentants des autorités et de la part des responsables de l'entreprise. Ces rencontres ne furent que des réunions marathoniennes policières et d’épuisement d’énergie des manifestants, surtout après une tentative de contourner les droits de la population en 2012 après la conclusion d'un protocole d'accord avec les élus d’Imider perdus de légitimité.



Le rôle des femmes durant les manifestations antérieures et actuelles était et est toujours fort et convaincant ; les intervenantes l’ont fortement exprimé au cours de cet évènement, où elles ont rappelé l'arrestation de deux femmes lors du soulèvement de 1996 et leur protestation en 2004 pour empêcher l’autorisation d'exploitation de la source d’eau -Tidssa- par la société minière, ainsi que leurs journées de protestation du 8 Mars de chaque année depuis 2012, sans oublier l'intervention violente dont elles ont souffert et qui fut dirigée par le commandant de ToudghaM. Ikmakhen- en Mars 2014.



Avant la fin de l’évènement, la parole a été donnée à deux militants de la coordination de Ait Ghighuch- sites de Boumalen-dades et de Tazarin, qui ont exprimé leur solidarité inconditionnelle avec la population d’Imider en protestations et ont rappelé les politiques makhzeniennes anciennes qui ciblent la population de ces régions marginalisées et les considère comme des "rebelles". Ils ont aussi également appelé toutes les organisations démocratiques à "suivre de près la situation d’Imider", "de s’opposer à la politique d’isolation des protestations de cette population", et de considérer Alban comme étant "une école de dignité, de résistance et de d’engagement …", et non pas seulement une montagne. En fin, ils ont exprimé leur encouragement à mener plus de résistance et d’être prudent par rapport aux discours démoralisants qui détruisent l'espoir d'atteindre les objectifs fixés.



L’animateur du cercle de débat a conclu avec un résumé sur les formes de contestations durant cet événement de lutte et sur les messages les plus importants qui devraient être remis aux parties concernées au travers de cette action. Ensuite, il a annoncé le rendez-vous de la prochaine protestation, parallèle au sit-in ouvert, en continuation des manifestations pacifiques d’Imider pour la défense des droits fondamentaux socio-économiques et environnementaux de la population, à la lumière de l'intransigeance de la société métallurgique d’Imider SMI et le silence coupable des autorités dans  notre «Etat de droit et de la loi »









Imider, le 31 Juillet 2016

Un individu assigné à résidence, ex-habitant de Metz, activement recherché

   LORACTU.fr La Rédaction, 5/8/2016
Un individu S assigné à résidence, ex-habitant de Metz, activement recherché
Faits Divers
(GENDARMERIE NATIONALE)
La gendarmerie nationale a lancé un appel à témoin pour tenter de retrouver un individu fiché S assigné à résidence en Martinique. Cet ex-habitant de Metz (Moselle), n’est ni radicalisé, ni fiché S et ni un djihadiste selon son avocate qui est basée à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

L’enquête concernant l’assassinat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray a prouvé que les des deux terroristes faisaient l’objet d’une fiche S. Une nouvelle qui a relancé le débat sur la prise en charge des individus faisant l’objet d’un signalement et notamment leur enfermement préventif. La disparition de Rachid Rafaa, un fiché S d'origine marocaine assigné à résidence en Martinique en fuite depuis maintenant une semaine, risque de raviver la polémique sur l’utilité des fiches S.
L’homme est introuvable depuis le 26 juillet 2016. Le communiqué de la gendarmerie indique que l’homme est «assigné à résidence sur la commune de Morne Rouge (Martinique) depuis le 15 mai 2014» et «s’est soustrait à cette mesure dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 juillet». Comme souvent, l’appel à témoins contient une photo de l’homme recherché ainsi qu’une description physique. «Corpulence très mince, taille 1m69, visage ovale, yeux noirs, cheveux châtains mi-longs ondulés, barbe naissante» peut-on également lire sur cet appel à témoins, tandis que l’individu dangereux pourrait aussi bien se trouver en Martinique, en métropole ou bien au Maroc.

Enterrement clandestin du corps du syndicaliste Brahim Saika


Les autorités marocains ont enterré ce matin le corps de Brahim Saika à Guelmim sans l'autorisation de sa famille, a rapporté aujourd'hui le site Por Un Sahara Libre.
Brahim Saika a été arrêté le 1er avril à cause de sa participation à des manifestations pacifiques et son leadership de la Coordination des Sahraouis Chômeurs. Il a été le 15 avril après une grève de la faim qu'il a tenu pour protester contre les mauvais traitements et la torture dont il a été victime dans la prison. Les autorités de l'hôpital où il a rendu âme ont refusé de procéder à une autopsie sollicitée par sa famille.
Plus de trois mois après sa mort et sans pratiquer aucune autopsie, le corps a été enterré en secret par les responsables de sa mort.
Le fait que les autorités marocaines ont procédé à l'enterrement clandestin du corps sans en avertir la famille confirme les allégations de la famille contre l’État marocain.

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jeudi 4 août 2016

Sahara Occidental : L’ONU demande la reprise des négociations entre le Front Polisario et le Maroc | Sahara Press Service



Washington, 2/8/2016 (SPS) 

Les Nations Unies ont préparé une proposition formelle pour la relance des négociations entre le Front Polisario et le Maroc sur le Sahara Occidental occupé, a annoncé lundi le porte-parole adjoint du SG de l’ONU, M. Farhan Haq.
“Une proposition formelle a été faite aux parties en conflit”, le Front Polisario et le Maroc, a déclaré Farhan Haq au cours de son point de presse quotidien précisant que les pays voisins ont été informés.
Et d’ajouter que “maintenant que le Conseil de sécurité a réitéré son appel à la reprise des négociations rien ne peut entraver Ross de retourner dans la région pour poursuivre ses efforts de facilitation” des négociations.
Farhan Haq a fait savoir que l’émissaire de Ban ki-moon au Sahara Occidental, Christopher Ross, a eu au cours des dernières semaines plusieurs contacts avec les deux parties en conflit et avec les pays voisins en vue de relancer le processus de négociation sur le Sahara Occidental.

Le mythe de l’Europe en paix depuis 1945 : l’exemple français

Au lendemain des attentats du 13 novembre à Paris, devant le Congrès, François Hollande affirmait d’un air grave « La France est en guerre ». Il le répète inlassablement après chaque nouvel attentat ; après Nice, il précisait « à l’extérieur et à l’intérieur de la France ». La terre sacrée des droits de l’homme, de la paix et des Lumières se réveille en état de guerre, lâchement attaquée par la barbarie et l’obscurantisme.
Voilà la version de l’histoire à laquelle nous devrions tous adhérer, nous peuples de l’Europe civilisée qui avons réussi à vivre dans la paix depuis septante ans.
En réalité, nous n’avons jamais cessé d’être en guerre. Et la France est un exemple clair de ce permanent état de guerre. Un rappel historique s’impose.

Une époque de guerres ininterrompues


Le général Giap,
et Ho Chi Minh, 
La seconde guerre mondiale à peine terminée, le gouvernement provisoire français, issu des forces de la résistance, souvent pris en exemple par la gauche actuelle, envoie un corps expéditionnaire au Viet Nam (qui fait partie de l'Indochine française à l’époque), pour tenter de mater la guerre d’indépendance. Sous la présidence de Léon Blum, figure politique modèle de la gauche actuelle, l’intervention devient une véritable guerre. La France envoie près d’un demi-million de soldats pour garder sa colonie ; 43.5% de cette armée sont composés de soldats d’autres colonies françaises (Maghreb et Afrique Noire) ! La France sera défaite lors de la bataille de Dien Bien Phu en mai 1954.

Pendant la même période, en 1947, la France organise un massacre à Madagascar, contre la révolte des Malgaches ; entre 11.000 morts, selon les chiffres officiels français et 100.000 selon les résistants malgaches. Là aussi, les troupes de répression françaises sont composées en grande partie de soldats provenant des colonies africaines et maghrébines…


Ces guerres intenses n’empêchent pas la France de prendre part pendant la même époque à la guerre de Corée, du 25 juin 1950 au 27 juillet 1953. Une coalition de dix-sept états (dont la Belgique et la Grande-Bretagne), emmenés par les États-Unis, sous bannière ONU, avec pour objectif, tout comme en Indochine de s’opposer aux luttes de libération dirigées par des forces communistes. Ces deux guerres ont fait plus de deux millions de morts. La guerre oubliée de Corée fut une guerre de destruction massive (en termes d’aujourd’hui on appelle ça un génocide), la capitale Pyongyang fur entièrement rasée : « Au début de l'attaque, les 14 et 15 décembre, l'aviation américaine lâcha au-dessus de Pyongyang 700 bombes de 500 livres, du napalm déversé par des avions de combat Mustang, et 175 tonnes de bombes de démolition à retardement qui atterrirent avec un bruit sourd et explosèrent ensuite, quand les gens tentèrent de sauver les morts des brasiers allumés par le napalm. Début janvier, le général Ridgway ordonna de nouveau à l'aviation de frapper la capitale Pyongyang « dans le but de détruire la ville par le feu à l'aide de bombes incendiaires » (objectif qui fut accompli en deux temps, les 3 et 5 janvier 1951) »[1]
Tant la guerre du Vietnam que la guerre de Corée aboutirent à la partition des deux pays. Le Vietnam obtiendra sa réunification par une nouvelle longue guerre d’indépendance, contre les États-Unis cette fois, en 1975. La Corée quant à elle n’est toujours par réunifiée et toujours occupée, au Sud, par les États-Unis. Voilà le genre de paix dont ont bénéficié les nations autoproclamées civilisées dès la fin de la seconde guerre mondiale. Des guerres vite oubliées chez nous mais par par les peuples concernés.

Et les peuples concernés ne sont pas que les peuples asiatiques. La victoire des Vietnamiens de 1954 contre la métropole française a donné un élan irrésistible aux autres luttes de libération partout en Afrique.
Loin de tirer les leçons de son humiliante défaite au Vietnam, la France a poursuivi sur sa lancée coloniale : « Entre 1960 et 1998, il y a eu 60 interventions militaires françaises en Afrique subsaharienne, dont 23 pour ‘maintien de l’ordre’ au service d’un régime ami, et 14 pour changer un gouvernement disqualifié aux yeux des dirigeants français ! »[2].
La plus célèbre, en ce qui concerne la France, est naturellement la guerre d’Algérie. Je veux seulement revenir sur quelques aspects. Tout d’abord, la position du Parti Communiste Français, pourtant encore auréolé de sa résistance exemplaire à l’occupant nazi, à l’égard des manifestants nationalistes algériens dès la libération. Le 8 mai 1945, une manifestation nationaliste à Sétif est réprimée dans le sang, et la révolte qui s’ensuit sera elle aussi matée avec une violence inouïe. Ici aussi les chiffres varient d’un millier à près de 80.000 selon le point de vue de l’historien. 

Comme l’explique Mohammed Harbi, « en France, les forces politiques issues de la Résistance se laissent investir par le parti colonial. " Je vous ai donné la paix pour dix ans ; si la France ne fait rien, tout recommencera en pire et probablement de façon irrémédiable", avait averti le général Duval, maître d’œuvre de la répression. Le PCF – qui a qualifié les chefs nationalistes de « provocateurs à gages hitlériens » et demandé que « les meneurs soient passés par les armes » – sera, malgré son revirement ultérieur et sa lutte pour l’amnistie, considéré comme favorable à la colonisation. »[3]

L'ennemi intérieur

Un autre aspect que je veux souligner ici, c’est la création de « l’ennemi intérieur », dans la politique et l’idéologie française, qui a pris corps pendant la guerre d’Algérie. « Le 17 octobre 1961, Paris a été le lieu d'un des plus grands massacres de gens du peuple de l'histoire contemporaine de l'Europe occidentale. Ce jour-là, des dizaines de milliers d'Algériens manifestent pacifiquement contre le couvre-feu qui les vise depuis le 5 octobre et la répression organisée par le préfet de police de la Seine, Maurice Papon. La réponse policière sera terrible. Des dizaines d'Algériens, peut-être entre 150 et 200, sont exécutés. Certains corps sont retrouvés dans la Seine. Pendant plusieurs décennies, la mémoire de cet épisode majeur de la guerre d'Algérie sera occultée »[4].


Selon Mathieu Rigouste[5], c’est de cette époque que date le concept d’ennemi intérieur, lié à la présence d’une immigration importante issue de la colonisation : L’histoire du contrôle de l’immigration dans la pensée militaire française permet d’analyser, en observant la reconstruction d’un ennemi intérieur socio-ethnique, la régénération puis la généralisation dans le temps et dans l’espace, d’une technologie conçue pour le contrôle exceptionnel de populations infériorisées ».
En réaction à l’attentat de Nice de juillet 2016, Georges Fenech, le président de la commission d'enquête parlementaire sur les attentats de 2015 a proposé la création d'"un Guantanamo à la française". Il propose de regrouper tous les djihadistes de retour de Syrie dans le centre pénitentiaire de l’île de Ré. Cette idée, qui suscite la polémique, plonge ses racines dans la guerre d’Algérie au cours de laquelle le gouvernement français créa des « camps de regroupement » destinés à placer les résistants du FNL et à les couper ainsi de tout appui dans la population algérienne. Il ne reste plus qu’à introduire officiellement la pratique de la torture en France et la boucle sera bouclée.C’est d’ailleurs un débat délirant au sein du Front National : réintroduction de la torture ou de la peine de mort pour Salah Abdelslam, tout peut être envisagé.

Assassinats politiques à grande échelle

L’histoire pacifique de la France ne se limite pas aux guerres ; la patrie autoproclamée des droits de l’homme a aussi développé une longue tradition d’assassinats politiques qui a exterminé les dirigeants nationalistes de l’Afrique et du Maghreb. Dans « Retournez les fusils », Jean Ziegler consacre un chapitre aux campagnes d’assassinats politiques organisées par les services secrets européens et développe le cas du Cameroun : « Tous les dirigeants nationalistes sans exception ont été assassinés l’un après l’autre : Ruben UmNyobe, en 1955 déjà, puis ses successeurs Isaac Nyobe Pandjok, David Mitton, Tankeu Noé »[6]. Il raconte le meurtre du jeune médecin Félix-Roland Moumié, chef de l’Union des Populations Camerounaises (UPC) invité à déjeuner à Genève par un « journaliste » français, qui mourut empoisonné la nuit suivante. Le journaliste était en réalité le colonel William Betchel, officier français du SDECE (service de documentation extérieure et de contre-espionnage) qui ne sera jamais condamné pour ce meurtre. Et tant d’autres cas encore…
Il est de bon ton aujourd’hui en Occident de dénoncer la corruption (réelle) de nombre de chefs d’État africains, mais il vaudrait mieux rappeler que nos gouvernements et leurs hommes de main ont assassiné pratiquement tout ce qu’il y avait de dirigeants nationalistes intègres qui voulaient rendre à l’Afrique son indépendance dans la dignité et la justice. En tant que Belge, je ne peux pas ne pas évoquer Patrice Lumumba, sauvagement assassiné par le commandant belge Weber, le 17 janvier 1961, et donc le corps fut ensuite dissous dans l’acide. Ses fils se battent toujours en vain aujourd’hui pour la condamnation des coupables et de l’État belge. Comme le rappelle Jean Ziegler : « Cette criminalité d’État fut implacable : il fallait, à tout prix, éliminer les leaders nationalistes authentiques afin de remettre le « pouvoir » à des « élites » autochtones préparées, suscitées et contrôlées par le colonisateur »[7]. Tuer Lumumba pour installer la marionnette Mobutu.

Guerres, torture, assassinats politiques, voilà les vrais visages de cette France porteuse des Lumières quand elle agit pour défendre son empire colonial et les intérêts de « ses » multinationales, Elf, Total, Areva, Bolloré, Eramet, Technip, Bouygues, Orange, Geocoton, Rougier, etc[8]. Et il ne s'agit pas d'une histoire ancienne mais de la vie quotidienne pour des millions d'Africains.

Ce qu’il y a de nouveau aujourd’hui, c’est que la guerre, ou du moins une infime fraction, a ses retombées chez nous, sur le sol français ou le sol belge. Des victimes civiles tombent, totalement innocentes, et plongent des familles dans l’horreur. Pourquoi avons-nous fermé les yeux sur tant de victimes innocentes dans le tiers monde, victimes de nos guerres coloniales ? Pourquoi continuons-nous à soutenir des gouvernements, des partis politiques qui perpétuent cette politique ? Si le discours des recruteurs du djihad touchent autant de jeunes, c’est parce qu’il est en grande partie imprégnée d’une rhétorique anti-impérialiste et parce que toutes leurs autres formes de contestation de nos sociétés ont été réprimées[9]. Au lieu de focaliser le débat sur l’aspect religieux du phénomène, il serait plus productif d’aborder son aspect politique et de faire un bilan correct de « nos » politiques coloniales et néocoloniales. Même si les chefs de Daesh n'ont rien à voir avec les dirigeants nationalistes du siècle passé, ils peuvent occuper une place laissée vide par notre silence assourdissant sur 70 ans de politique coloniale faite de guerres et de massacres. Mais pour briser ce silence, nous ne pouvons rien attendre ni des partis au pouvoir ni des partis de l’opposition, car s’en prendre au colonialisme, c’est à coup sûr perdre des voix. Et pourtant, comme le dit Jean Ziegler, il faut « choisir son camp » : celui de ceux qui, malgré la répression et les massacres ont continué à résister, et si, chez nous, ils ont toujours été une très petite minorité, ce sont pourtant les Henri Alleg, les membres du Réseau Janson, les porteurs de valise anonymes qui peuvent encore nous faire aimer la France.
Henri Alleg, auteur de "La question", qui dénonçait l'usage de la torture en Algérie



[1] http://chaoscontrole.canalblog.com/archives/2013/04/23/26991804.html 
[2] Francis Azalier, Colonialisme et impérialisme : « l’exception française » ou « le mythe humaniste », in Une mauvaise décolonisation, La France : de l’Empire aux émeutes des quartiers populaires, Le temps des cerises, Pantin, 2007, p36-37
[3] Mohammed Harbi, Faces cachées de la seconde guerre mondiale La guerre d’Algérie a commencé à Sétif. Le Monde diplomatique, mai 2005, page 21 ; http://www.monde-diplomatique.fr/2005/05/HARBI/12191
[5] Mathieu Rigouste, L’ennemi intérieur, de la guerre coloniale au contrôle sécuritaire, https://conflits.revues.org/3128 
[6] Jean Ziegler, Retournez les fusils, Choisir son camp, Éditions du Seuil, Paris, 2014, pp 199-200
[7] Idem, p 198
[9] Voir mon précédent article : 25 ans après la révolte des jeunes à Forest : Première, deuxième, troisième génération, toujours la répression… http://nadinerosarosso.blogspot.be/2016/05/25-ans-apres-la-revolte-des-jeunes.html