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vendredi 5 août 2016

Journée de lutte à Imider à l’occasion de l’achèvement d’une demi-décennie de contestation pacifique et continue...



MOUVEMENT SUR LA VOIE DE 96 IMIDER







A l’occasion du cinquième anniversaire du Mouvement sur la voie de 96 -MSV96- et à l’aube de sa sixième année, Imider a connu une journée de protestation mouvementée en reconnaissance de cet événement historique durant laquelle les contestataires d’Imider sortirent dans la rue, et en commémoration du début des manifestations pacifiques depuis l'été  2011, après 60 mois de sit-in ouverts et d’autres formes de lutte en parallèle.



Depuis les premières heures de ce matin du 31 Juillet 2016, les manifestants et habitants d’Imider ont rejoint le lieu de départ de la manifestation en plus d'un groupe de personnes de conscience et de démocrates qui ont répondu à l’appel du mouvement de protestation et qui sont venus de différentes régions du sud-est afin de soutenir la population d’Imider dans leur détresse et de participer à cet événement qui a trouvé sans doute une place importante dans mémoire collective vivante des villageois.



Les participants ont commencé le programme de lutte par une marche pacifique au long de la route nationale n°10 dans la direction de Taourirt N-ousebdan, et ont soulevé divers slogans, portant des banderoles et des pancartes, ainsi que quelques modèles qui reflètent les problèmes qui ont du mal à être résolus, et les exigences les plus importantes qui résument la perception du mouvement de protestation à l’ombre des politiques et des pratiques qui menacent et violent les droits de la population sur sa terre mère.



Et pour coïncider avec le problème actuel dont souffre la population d’Imider au niveau de l’eau potable, les manifestants ont organisé un sit-in à la fin de la marche pacifique, où ils ont entouré le puits Targitt en dénonçant la continuation de son exploitation illégale et excessive depuis 1986 par cette société minière privée d’Imider et sous la protection des forces publiques du makhzen répressif.



Le programme de l’après midi a connu un autre sit-in en solidarité avec les détenus du mouvement, victimes de plaintes malveillantes et de procès verbaux contrefaits de la police judiciaire à la gendarmerie royale d’Imider et de Tinghir, victimes de faux témoignages et victimes de jugements injustes basés sur des accusations fragiles et non fondées, ainsi que le harcèlement et pratiques violatrices de leurs droits au sein des cellules qui ont conduit actuellement à la grève de la faim menée par Omar Houran et Mustafa Faska depuis le 26 Juillet 2016 en protestation de leur situation.



Le programme de la journée continue avec une présentation faite par les militants et militantes d’Imider, dans le but de rappeler les évènements et les objectifs les plus importants ainsi que les dossiers du mouvement. Les intervenants ont souligné la manière dont les parties impliquées dans l'affaire ont réagi, commençant par leur négligence et les blocus sécuritaire et de médias imposés sur les manifestations d’Imider, ainsi que la répression et la détention arbitraire des manifestants. Un des anciens détenus du mouvement Mustafa Ochttoubane a présenté un extrait sur la réalité et les conditions de son arrestation et emprisonnement injustes qui a duré quatre ans, et la relation de cet acte odieux avec la lutte de la population d’Imider comme étant une expérience nécessaire qui devrait constitue le chemin afin d’arracher les droits légitimes.



Ceci est en plus à la présentation des obstacles imposés par le makhzen sur la population afin de perturber toute tentation de  communiquer avec les parties concernées, en particulier l’entreprise minière, Comme l’a souligné un porte-parole du mouvement, toutes les réunions qui ont eu lieu entre le comité de dialogue du mouvement et les responsables n’ont aucun trait d’un dialogue véritable, ceci en raison du manque de sérieux et de responsabilité de la part des représentants des autorités et de la part des responsables de l'entreprise. Ces rencontres ne furent que des réunions marathoniennes policières et d’épuisement d’énergie des manifestants, surtout après une tentative de contourner les droits de la population en 2012 après la conclusion d'un protocole d'accord avec les élus d’Imider perdus de légitimité.



Le rôle des femmes durant les manifestations antérieures et actuelles était et est toujours fort et convaincant ; les intervenantes l’ont fortement exprimé au cours de cet évènement, où elles ont rappelé l'arrestation de deux femmes lors du soulèvement de 1996 et leur protestation en 2004 pour empêcher l’autorisation d'exploitation de la source d’eau -Tidssa- par la société minière, ainsi que leurs journées de protestation du 8 Mars de chaque année depuis 2012, sans oublier l'intervention violente dont elles ont souffert et qui fut dirigée par le commandant de ToudghaM. Ikmakhen- en Mars 2014.



Avant la fin de l’évènement, la parole a été donnée à deux militants de la coordination de Ait Ghighuch- sites de Boumalen-dades et de Tazarin, qui ont exprimé leur solidarité inconditionnelle avec la population d’Imider en protestations et ont rappelé les politiques makhzeniennes anciennes qui ciblent la population de ces régions marginalisées et les considère comme des "rebelles". Ils ont aussi également appelé toutes les organisations démocratiques à "suivre de près la situation d’Imider", "de s’opposer à la politique d’isolation des protestations de cette population", et de considérer Alban comme étant "une école de dignité, de résistance et de d’engagement …", et non pas seulement une montagne. En fin, ils ont exprimé leur encouragement à mener plus de résistance et d’être prudent par rapport aux discours démoralisants qui détruisent l'espoir d'atteindre les objectifs fixés.



L’animateur du cercle de débat a conclu avec un résumé sur les formes de contestations durant cet événement de lutte et sur les messages les plus importants qui devraient être remis aux parties concernées au travers de cette action. Ensuite, il a annoncé le rendez-vous de la prochaine protestation, parallèle au sit-in ouvert, en continuation des manifestations pacifiques d’Imider pour la défense des droits fondamentaux socio-économiques et environnementaux de la population, à la lumière de l'intransigeance de la société métallurgique d’Imider SMI et le silence coupable des autorités dans  notre «Etat de droit et de la loi »









Imider, le 31 Juillet 2016

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