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vendredi 5 août 2016

Un individu assigné à résidence, ex-habitant de Metz, activement recherché

   LORACTU.fr La Rédaction, 5/8/2016
Un individu S assigné à résidence, ex-habitant de Metz, activement recherché
Faits Divers
(GENDARMERIE NATIONALE)
La gendarmerie nationale a lancé un appel à témoin pour tenter de retrouver un individu fiché S assigné à résidence en Martinique. Cet ex-habitant de Metz (Moselle), n’est ni radicalisé, ni fiché S et ni un djihadiste selon son avocate qui est basée à Nancy (Meurthe-et-Moselle).

L’enquête concernant l’assassinat du prêtre de Saint-Etienne-du-Rouvray a prouvé que les des deux terroristes faisaient l’objet d’une fiche S. Une nouvelle qui a relancé le débat sur la prise en charge des individus faisant l’objet d’un signalement et notamment leur enfermement préventif. La disparition de Rachid Rafaa, un fiché S d'origine marocaine assigné à résidence en Martinique en fuite depuis maintenant une semaine, risque de raviver la polémique sur l’utilité des fiches S.
L’homme est introuvable depuis le 26 juillet 2016. Le communiqué de la gendarmerie indique que l’homme est «assigné à résidence sur la commune de Morne Rouge (Martinique) depuis le 15 mai 2014» et «s’est soustrait à cette mesure dans la nuit du mardi 26 au mercredi 27 juillet». Comme souvent, l’appel à témoins contient une photo de l’homme recherché ainsi qu’une description physique. «Corpulence très mince, taille 1m69, visage ovale, yeux noirs, cheveux châtains mi-longs ondulés, barbe naissante» peut-on également lire sur cet appel à témoins, tandis que l’individu dangereux pourrait aussi bien se trouver en Martinique, en métropole ou bien au Maroc.

L’homme de 40 ans est soupçonné d’avoir aidé Aqmi, un groupe terroriste qui agit en Afrique, dans la diffusion de messages sur Internet. Toute personne ayant une information permettant de localiser cet individu est invitée à contacter le centre opérationnel de la gendarmerie au 05 96 59 90 00 ou de composer le 17.
«Il n’est ni djihadiste, ni fiché S. Toute cette affaire est montée en épingle. Il n’y a strictement rien de concret contre lui» affirme l’avocate de cet homme recherché, citée par L’Est Républicain. Selon elle, Rachid Rafaa est un opposant au régime du Maroc et son roi ainsi que son contrôle du Sahara occidental. «Or tout ce qui tourne autour de l’indépendance du Sahara occidental est considéré comme étant du terrorisme par le Maroc. Mais, ici, en France, le danger que pourrait représenter Rachid Rafaa est nul» à en croire la pénaliste.

- Incarcéré à la prison de Nancy, en rétention à Metz -

La prison de Nancy-Maxéville (Meurthe-et-Moselle). (PHOTO: LORACTU.fr).

Depuis 2009, le Maroc cherche faire revenir ce suspect qu’elle considère comme un terroriste. Les services secrets du roi Mohamed VI le soupçonnent d’être un terroriste lié à Al-Qaïda au Maghreb islamique (AQMI). Cet informaticien aurait utilisé ses connaissances pour la mise en ligne de sites de propagande djihadistes. Un mandat d’arrêt a été délivré lors de sa fuite du Maroc par les autorités du pays.
Cet ancien habitant de Metz (Moselle) qui a rejoint sa famille dans le secteur en quittant le Maroc avait finalement été interpellé par la Police aux Frontières (PAF) pour être placé en rétention. Il avait été arrêté dans un train en décembre 2009. Il avait ensuite été écroué à la maison d’arrêt de Nancy-Maxéville. La chambre d’instruction de Metz avait décidé de sa remise en liberté tandis que la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) de Strasbourg avait rejeté toute idée de le remettre au Maroc où il risquait la torture, estimait alors l’institution européenne. A sa remise en liberté de la prison de Nancy, il était de nouveau interpellé par la PAF pour séjour illégal. En l’absence de titre de séjour en règle – la France avait rejeté sa demande d’asile politique – et décidait de le reconduire à la frontière franco-marocaine.
Rachid R. a ensuite été placé dans un centre de rétention à Lille (Nord), puis placé en résidence surveillée à l’île d’Yeu (Vendée) puis en Martinique. L’individu ne peut pas être incarcéré, n’ayant commis aucun délit et ne peut pas être remis au Maroc, selon le droit européen, provoquant un vrai casse tête aux autorités françaises qui ont préféré l’assigner à résidence sur une île des DOM-TOM. A en croire son avocate citée par l’Est Républicain, l’homme aurait pu être éprouvé par cette incroyable situation judiciaire et prendre la fuite. «C’est possible mais sa famille redoute qu’il ait été enlevé par les services secrets marocains».

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