Salek
Laasairi est sahraoui, il est né le 15 mars 1983 à Tantan sur le territoire
marocain, et a été condamné en 2004 par la cour militaire à la réclusion à
perpétuité.
C’est un militant pour
l’indépendance du Sahara Occidental, et cette conviction politique et son
identité ont eu et ont toujours des conséquences directes sur son histoire,
l’accusation, sa peine, doublée de tortures qu’il subit en prison.
Selon ses
amis, il a un grand cœur et il aime beaucoup sa famille. Il est le dernier
d’une fratrie de six. Sa famille est modeste et son père est décédé en 2009.
Il est
actuellement dans la prison de Ait Melloul au Maroc et son numéro d’écrou est
le 7533.
Depuis
2013, le gardien chef de la prison de Ait Melloul, Ahmed El
Moumni, semble
particulièrement violent et raciste, sans que le directeur de la prison, Lekbir
Soufi, n’intervienne contre ses pratiques. Les affaires de Salek sont régulièrement inspectées,
détruites ou volées. Cela s’accompagne de fouilles au corps menées avec
rudesse, de coups et d’insultes,
ressenties par Salek comme autant d’humiliations.
Les
périodes de pression peuvent durer plusieurs semaines. S’ajoutent actuellement
des menaces de « fabrication de motifs » destinées à imposer à Salek
un nouveau transfert - contre sa
volonté - qui l’éloignerait de sa famille et des possibilités de visites.
La
« fabrication de motif » veut dire une accusation imaginaire
fabriquée par les autorités pénitentiaires en prison, justifiant des mesures
disciplinaires. C’est une menace et une pratique courante. Ces
« motifs » sont en l’occurrence l’accusation pour Salek et deux
autres Sahraouis - Salek Mohamed Ahmed et Tyatro Mohiddin - d’être des
« incitateurs », probablement à revendiquer un minimum de respect.
Comme les autres Sahraouis de la prison, ils protestent contre les mauvais
traitements, privations et violences qu’ils subissent, pratiques réprouvées par
le droit selon la législation marocaine et internationale.
La famille
quant à elle paraît avoir peur du régime marocain, le makhzen, et ne parle pas
de ce que Salek leur confie. C’est donc par des amis que quelques informations
récentes sont connues. Par exemple, fin mai 2013, Salek avait protesté contre
les mauvais traitements par une grève de la faim illimitée qu’il avait
suspendue après plus de 15 jours, la veille des examens du bac, auquel il a échoué.
Ou encore,
le 19 juillet, le gardien-chef fouille abusivement les affaires de Salek et
déchire ses vêtements, ses livres et magazines. Quelques jours plus tard lors d’une
nouvelle fouille, son téléphone portable lui est volé par le personnel
pénitentiaire. Il n’a pas pu en racheter depuis cette date. Il semble qu’il y
ait une entente entre le personnel pénitentiaire et les acteurs du marché noir
de la prison.
Plus
récemment,
Salek a participé aux mouvements de grève de la faim de 24 ou 48 h menés
par
tous les prisonniers sahraouis enfermés dans la prison de Ait Melloul,
prisonniers politiques et prisonniers de droits commun.
http://apsoinfo.blogspot.fr/2014/03/em-151-prisonniers-sahraouis-en-greve.html
Salek a été
arrêté le 13/10/2004 et incarcéré tout de suite à Sale 1. Le jugement a été
rendu le 6/12/2005 par la cour militaire. Condamnation sans possibilité d’appel
à la réclusion à perpétuité. L’accusation : meurtre d’un officier
marocain.
Les
faits relatés par les intéressés et les proches sont les suivants:
L’officier
marocain en question est le violent agresseur d’une femme Sahraouie. Les faits
se sont déroulés dans le quartier situé à côté de la route de Telimzoun à
Tantan
Salek
Laasairi, Saleh Amidan - 2 Sahraouis -, et Norrdin x, Hisqar x et Abdallah x, -
3 Marocains -, sont intervenus pour défendre et protéger la femme. Pendant que
Salah Amidan l’éloignait, l’officier a provoqué et agressé les 4 autres, qui
ont répondu à l’agression physique et raciste. Suite à la bagarre, ils ont
laissé l’officier blessé sur place et sont partis. L’officier était alors
vivant.
Trois jours
après ces faits, la police est venue arrêter Salek chez lui. Les 6
protagonistes ont été arrêtés, les 5 jeunes et la femme agressée, pour la mort
de l’officier.
Norrdin x
avait volé le téléphone portable de l’officier marocain, et a ainsi été
retrouvé. Pendant l’interrogatoire, Il a donné les noms des gens qui étaient
avec lui. Tous ont été condamnés à diverses peines de prison ferme. Saleh
Amidan à 10 ans, la femme à 2 ans. Salek, Norrdin, Hisqar et Abdallah à la
réclusion à perpétuité. L’avocat de Salek était marocain, commis d’office. Il a
été émis des doutes sur la qualité de l’enquête.