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samedi 22 décembre 2012

Villes minières : Un massacre environnemental : argent d'Imider, phosphate de l'OCP



De Ali Fkir, par Ali Ou hmad ou Mouh, fb

C'est scandaleux! des rapaces se sont emparés des richesses de la région d'Imider. La population locale se retrouve dans une situation inacceptable. Les moyens audio-visuels publics et privés parlent des futilités mais ignorent consciemment la résistance du peuple marocain en général et de la population d'IMIDER et particulier. 
Les partis parlementaires et à leur tête le MP "berbérophone" (mon oeil!) et autres beni -makhzen se la coulent douce dans leurs palais et villas. Certains chauvins "amazighs" ne ratent aucune occasion pour s'attaquer aux marxistes qui sont les premiers à défendre la cause de Tamazight en tant que langue officielle et composante incontournable de la culture nationale. D'autres arabophone "nationalistes" méprisent tout ce qui n'est pas lié à la langue de kouraïch et du coran. Les déshérités continuent à vivre l'enfer terrestre. 

Revoir la belle vidéo : Imider se révolte de Moha Mallal

 http://youtube/-MZ9xvYOE9s 
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   Villes minières : Un massacre environnemental
Par TARIK HARI, marocapart,19/12/ 2012

Avec une contribution au PIB  de l’ordre de 6% et près de 35 000 emplois, le secteur minier prend de l’ampleur dans l’économie du royaume. Mais l’autre face de Janus n’est guerre reluisante. Dans plusieurs villes, l’exploitation minière se fait dans des conditions dégradantes pour l’environnement causant des dégâts très lourds. Enquête.





A quelques kilomètres de Khouribga, vers Mfassis, le paysage prend un coup de gris et le sol noircit au fur et à mesure qu’on approche de cette petite bourgade. Aucun signe de vie ne se dégage des maisonnettes éparpillées par-ci par-là. Le soleil tapant du mois d’août[1] y est certainement pour quelque chose. De temps à autre, un vent souffle en rafales et soulève en passant des montagnes de sable et poussière blafardes. Leur origine : l’unité de lavage du phosphate de Mfassis, la plus importante de la région. «On s’est habitué à ces nuages de poussière qui émanent des usines de l’OCP (Office chérifien du phosphate, ndlr). On sait qu’elles contiennent des matières chimiques nuisibles, mais on n’y peut rien, c’est notre destin », indique Ahmed, un jeune habitant du village qui travaille dans la Laverie de Mfassis. La trentaine, bien qu’il fait plus vieux, visage pale et cernes sous les yeux, il peste contre cette situation, mais ne cache pas que ce n’est pas son premier souci. «Je travaille à l’OCP en tant que saisonnier. Ma première préoccupation et d’être titulaire, car c’est mon seul gagne pain », reconnaît-il. Pourtant, les dommages environnementaux causés par l’exploitation minière n’ont rien de secondaire. «L’industrie minière est, par définition, une activité extrêmement polluante de par les rejets solides, liquides et gazeux qu’elle génère, mais aussi à cause des destructions des terres arables et des écosystèmes qu’elle occasionne », indique Abdelaziz Adidi, directeur de l’Institut national de l’aménagement et de l’urbanisme (INAU), et auteur de plusieurs travaux sur la question.

Le phosphate m’a tuer !
Le sujet de la dégradation de l’environnement dans les conglomérats phosphatiers demeure un secret d’Etat, une affaire frappée du sceau de la confidentialité. Avec une contribution de 3,5% au PIB et près de 25% des recettes des exportations, les dommages collatéraux de l’OCP passent sous silence. Cependant, après près d’un siècle d’exploitation, les dégâts sont pour le moins lourds. Une petite virée dans la région de Khouribga est suffisante pour s’en rendre compte. Sur la route délabrée reliant Mfassis à Boujniba, tout au long d’une quinzaine de kilomètres, une couleur jaunâtre couvre les étendues de terre. Les champs de blé, épars, se comptent sur le bout des doigts. «Ici, les terres sont stériles. Quelques agriculteurs s’obstinent à semer leurs champs, mais la majorité a laissé tomber », explique notre guide Ahmed. C’est que les terres arables ont tout simplement été détruites. « Pour des raisons de compétitivité et de réduction des coûts, l’OCP a opté pour l’extraction à ciel ouvert. Seulement, cette méthode détruit à jamais le paysage naturel, d’autant que l’Office n’a pas l’obligation de reconstitution ou de réhabilitation des terrains comme c’est le cas en Europe et en Amérique du nord. Ajoutons à cela que les opérations de traitement par voie humide, nécessitent des quantités énormes d’eaux qui, après être chargées de matières stériles et nocives, sont drainées dans les cours d’eau, les nappes, les lacs, et les mers», explique Abdelaziz Adidi. Résultat : plusieurs fellahs de la région ont plié bagage pour chercher leur gagne-pain sous d’autres cieux, notamment en migrant vers l’Europe. «Les habitants de la région sont des agriculteurs à la base. Mais la dégradation de l’environnement a rendu cette activité impossible : les terres sont stériles, le bétail meurt très vite…De plus, l’Office a exproprié la majorité des terres de la région en contrepartie de sommes dérisoires», indique Abdellah, un habitant de la petite localité de Hattane. Selon une enquête réalisée en 1985 par l’autorité locale de ce village, près de 1 456 personnes soit 149 ménages propriétaires terriens, ont définitivement quitté le territoire de la commune. Destination? «Certains sont partis travailler comme ouvriers agricoles dans le périmètre de Tadla. D’autres ont jeté leur dévolu sur la ville pour chercher un emploi dans les chantiers du bâtiment et le secteur informel », explique notre interlocuteur. Mais ce n’est pas cela le plus dramatique. Les problèmes de santé dont souffrent les habitants est une autre paire de manche. «Tous les habitants de la région souffrent, à des degrés différents, de maladies à cause du phosphate : nos dents tombent rapidement, certains de nos enfants naissent avec des déformations, sans parler des maladies dites ‘professionnelles’ et dont l’Office ne veut même pas entendre parler», déplore, la rage au cœur, Aicha, une jeune femme qui travaille à la Laverie de Mfassis. Il est curieux, néanmoins, que « jamais une étude n’a été réalisée par l’OCP ou par les autorités locales pour affirmer (ou infirmer !) les allégations des habitants concernant ces maladies », note Abdelaziz Adidi. Contacté à plusieurs reprises, l’OCP SA n’a pas souhaité s’expliquer sur la question. Mais, sur son site web, le groupe assure que la protection de l’environnement et le développement durable sont au cœur de sa stratégie. Ainsi, à titre d’exemple, « A Khouribga et à Youssoufia, l’OCP développe des laveries dotées de systèmes de décantation des boues et de recyclage des eaux usées». Aussi, la mise en fonction en 2013 du pipeline Khouribga-Jorf Lasfar pour le transport devrait «réduire l’émission de CO2 de quelques 900 000 t/an (soit plus de 20% de l’empreinte carbone du Maroc), grâce à la disparition du transport par train et du séchage ». Le mastodonte minier lance également des opérations de reboisement pour atténuer l’impact nuisant de son activité.  «Mais ces efforts demeurent insuffisants, estime Abdelaziz Adidi. Les excavations produites par l’exploitation à ciel ouvert condamnent à jamais la partie arable du sol. C’est une véritable destruction de la topographie naturelle. A défaut d’un travail sérieux de rétablissement des sites exploités, il ne faut pas espérer grand-chose ». 

La mine des grands jours
Changement de cap ! Direction : Jerada, près de 60 kilomètres au sud d’Oujda et, surtout, à 612 km de Casablanca. Il est 9h30 et le mercure affiche déjà 38°C. La ville tourne au ralenti, la journée semble ne pas encore commencer. Les quelques cafés ouverts accueillent leurs premiers clients «lève-tôt ». «Les temps ont changé. Il y a encore quelques années, la ville grouillait de bonne heure. Et l’activité tournait à plein régime. Mais depuis la fermeture des mines, la ville est entrée en hibernation », balance le taximan qui nous conduit au centre ville, comme pour nous répondre. C’est que la ville, créée en 1927, ne doit son existence qu’à l’activité minière. Pendant de longues années, elle a vécu au rythme de l’extraction du charbon. Les grandes cheminées, qui pointent vers le ciel crachant une fumée noire, ont longtemps fait partie du décor de la ville. Mais ce temps est révolu. L’épuisement avancé des réserves, rendant le coût de l’extraction élevé, et la chute des cours du charbon sur le marché international ont poussé les autorités à fermer, en 2001, toutes les mines de la ville. Résultat : près de 7000 ouvriers, dont la majorité malades de la silicose, se sont retrouvés au chômage. Mais la page n’est pas tournée pour autant.  La ville en pâtit toujours. Après des décennies d’exploitation, une quantité non négligeable de matériaux stériles s’est amoncelée en plein centre urbain. «Les mines fermées nous ont laissé un souvenir : plus de cinq montagnes de remblais de charbon qui dégagent des émanations nauséabondes et encombrent la ville », ironise Mohamed Taayounit, président de l’Association Tafaoul pour l’environnement et le développement.  Les mines ont en effet été fermées sans aucun plan de restauration ou de réhabilitation. « La mine d’anthracite de Jerada contient 2 à 5 % de pyrite et a produit entre 15 à 20 millions de tonnes de déchets solides. Ces stériles sont stockés en milieu urbain, avec une population environnante estimée à 65000 habitants. Les terrils portent atteinte au paysage de la ville, et peuvent être à l’origine des problèmes de stabilité liée à l’action du ruissellement et de l’érosion éolienne. Aussi, les stériles miniers peuvent contenir d’éventuels contaminants chimiques», indique Mounia Battioui, auteure d’une thèse de doctorat en biologie sur le sujet. Et d’ajouter : « L’un des problèmes les plus cruciaux provenant des stériles de charbon, est la production du drainage minier acide: le lessivage de ces stériles par les eaux météoriques, l’oxydation des sulfures de fer contenus dans ces derniers et leur migration entraîne la contamination des eaux superficielles et souterraines ». En langage moins savant, et plus clairement, la nappe phréatique est en danger. Mais elle n’est pas la seule. La qualité de l’air dans la ville est aussi pointée du doigt par les habitants. «La Centrale thermique de l’ONE (Office national de l’électricité, ndlr), est située en plein centre ville et ses cheminées dégagent une fumée qui pollue l’atmosphère. Une fois en 2010, une grande quantité de poussière noire s’est abattue sur les toits des maisons, causant une grande panique parmi les citoyens», raconte Mohamed Taayounit. Et le pire est à craindre : la centrale thermique, en activité depuis 1971, compte passer à la vitesse supérieure. L’ONE a lancé un grand projet d’extension de son unité de Jerada pour augmenter sa capacité de production, et ce afin de répondre à la demande croissante en énergie dans l’Oriental. Les Jeradis doivent prendre leur mal en patience ! La Centrale a au moins le mérite d’absorber une partie de la main d’œuvre, et un projet de développement de la Centrale peut être synonyme de nouveaux emplois. En attendant, les Jeradis ne sont pas restés les bras croisés. Un bon nombre des anciens mineurs a repris du service…clandestinement. Un peu partout aux environs de la ville, les anciens ouvriers creusent des puits (appelés localement descenderies) pour extraire du charbon et le vendre aux «barons» (comprenez une poignée de notables qui profitent de ce business en achetant le charbon extrait pour l’écouler sur le marché national). Munis de pioches et autres ustensiles artisanaux, les mineurs creusent jusqu’à 60 mètres de profondeur pour remplir quelques caisses. Une entreprise à haut risque qui n’est pas sans conséquence sur l’environnement. «Les mineurs s’acharnent à creuser les descenderies dans la forêt qui encercle la ville en détruisant les arbres. Ils gagnent du terrain chaque jour. Le problème est que ces descenderies, une fois épuisées, sont abandonnés laissant des excavations de plusieurs m2», déplore le président de l’Association Tafaoul. Et de fustiger : «nous avons présenté un projet aux Eaux et Forêts et à la Préfecture pour remblayer et planter ces terres. Mais nous sommes restés sans réponse». Le document doit certainement moisir dans les tiroirs de l’Administration. Ce n’est pas la première initiative avortée !

L’argent ne fait pas le bonheur !
Autre région, autre drame. Nous sommes à Imiter, un petit village berbère perché dans le Haut de l’Atlas, à 200 kilomètres au Nord-est d’Ouarzazate. Le paysage est pittoresque, mais les signes de la désolation sautent aux yeux. Au sommet du mont Alban, à deux kilomètres d’Imiter, les habitants ont dressé des tentes de fortune sur lesquelles trônent côte à côte les drapeaux marocain et berbère. Objet du sit-in : garder le réservoir d’eau afin d’empêcher la Société métallurgique d’Imiter (SMI), qui exploite une mine d’argent depuis plus de 40 ans,  de s’en servir. Selon eux, la filiale de Managem (elle-même appartenant au holding royal SNI), surexploite la nappe phréatique et pollue l’environnement au cyanure. «Cela fait plus d’un an que nous luttons contre la SMI. Elle a épuisé les ressources hydrauliques de la région au point que les puits se sont asséchés et, en plein ramadan, nous n’avions pas d’eau dans les robinets », s’insurge Brahim Udawd, jeune habitant du village et fer de lance de la contestation. «La SMI est une grande consommatrice d’eau. Avec plus de 1000 employeurs, l’exploitation tourne à plein régime au détriment des ressources hydrauliques », renchérit Mohamed Zergouni, président de la section locale de l’Association marocaine des droits humains (AMDH).  Une situation qui a poussé les habitants à ruer dans les brancards et, vu leur motivation, ils ne sont pas près de lâcher prise. Sur le mont Alban, la résistance est devenue une tâche quotidienne des villageois. L’air hirsute, les hommes, drapés dans des djellabas à rayures et coiffés d’un turban, sont assis en grappes à même le sol. Les jeunes, des chômeurs pour la majorité mais aussi des étudiants qui n’ont pas encore rejoint leurs universités, tapent la causette à côté. Les femmes, également de la partie, veillent quant à elles aux petits enfants et préparent à manger…mais quand il s’agit de prendre une décision, elles ont leur mot à dire. «La mobilisation des habitants a complètement changé les codes sociaux. Au moment des délibérations, tout le monde a le droit de prendre la parole. Les femmes n’hésitent pas à s’exprimer ouvertement et quand elles ne sont pas d’accord, elles le font savoir avec force. Au final, les décisions sont prises à l’unanimité, dans une sorte de démocratie locale participative », explique fièrement Brahim Udawd. Il y va de leur survie. Selon une étude réalisée par le cabinet Innovar pour le compte de la Commune d’Imiter, les débits en eau dans cette région « ont connu une baisse importante entre juin 2004 et août 2005 (déjà !), avec des régressions dans certains cas de 61% et 58% ». En cause, selon les villageois, le forage en 2004 par la SMI d’un nouveau puits d’une profondeur de 40 mètres, devenu depuis la principale ressource hydraulique pour la mine d’argent. La filiale de Managem, qui a perdu près de 40% de ses capacités de production à cause du blocus, botte en touche : «les études réalisées ont confirmé l’absence totale d’impact de l’exploitation des forages sur les réseaux d’irrigation locaux », se défend la société. Toujours est-il que « depuis que nous avons fermé le réservoir, le village a été normalement fourni en eau et sans interruption », contre-attaque Brahim. Autre reproche à la SMI : l’utilisation d’une eau polluée pour le traitement du minerai. Selon les villageois, les rejets liquides de la société sont très nocifs et portent atteinte à l’environnement. «Nous avions beaucoup de cultures qui ont disparu : des arbres fruitiers, notamment des grenadiers et abricotiers… Des espèces d’oiseaux ont également disparu », indique Mohamed Zergouni. Les éleveurs aussi doivent faire très attention. Selon les habitants, un troupeau de chèvres a succombé en 2007 après avoir bu près de la digue de rétention des eaux cyanurées de la SMI. La société balaie d’un revers de la main : «nous avons consenti des investissements importants pour introduire les technologies les plus éprouvées à l’échelle internationale visant plus de performance opérationnelle et une meilleure gestion des impacts environnementaux de l’activité. D’ailleurs, une étude est en cours pour obtenir la certification ISO 14001». Inchallah ! En attendant, la mobilisation ne faiblit pas et les villageois sont prêts d’aller jusqu’au bout. «Nous avons une bonne cause et nous allons la défendre jusqu’au bout », tonne Brahim. Au coucher-de-soleil sur le mont Alban, les femmes rangent leurs affaires pour rejoindre leurs abris. Une grande partie des habitants, en cohorte, scandant des slogans et chants berbères, retourne au village. Une autre partie restera surplace pour garder le réservoir…en attendant l’épilogue. 

Demain le développement durable
Les maux des habitants qui souffrent des suites de l’exploitation minière sont dus en grande partie à l’absence d’un cadre légal et réglementaire qui protège leur environnement.  La législation en vigueur, notamment le code minier (qui date de 1951 !), n’impose aucune contrainte aux entreprises exploitatrices. Alors que dans d’autres pays, le minimum syndical est de rétablir le site d’exploitation après extraction ou le reboiser. «Jusque-là, les pouvoirs publics semblent, en effet, avoir privilégié le rendement au rétablissement de l’équilibre écologique qui imposerait aux entreprises minières d’investir dans l’environnement», déduit Abdelaziz Adidi. Pourtant, «l’accès à l’eau et à un environnement sain» ainsi que le «développement durable » ont été érigés en droits constitutionnels dans la loi suprême de 2011 (art.31). Mais pour mettre en pratique cette mesure, il a y du chemin à faire. Certes, depuis les années 2000, une panoplie de textes juridiques a été mise en place (la loi n°13-03 relative à la lutte contre la pollution de l’air, la loi 12-03 sur les études d’impact sur l’environnement et la loi 11-03 sur la protection et la mise en valeur de l’environnement), mais leur impact a été limité. «Durant les dix dernières années, le Maroc s’est doté d’un corpus juridique important pour la protection de l’environnement dans tous les domaines. Le problème est qu’il n’y a pas une prise de conscience de l’importance de cette législation qui reste peut appliquer. La preuve en est l’absence de jurisprudence en la matière», explique Mohamed Bedhri, professeur de droit de l’environnement à l’Université d’Oujda. L’exemple le plus édifiant à cet égard en est les études d’impact sur l’environnement. Obligatoires au préalable depuis 2003 afin «d’évaluer les effets directs ou indirects pouvant atteindre l’environnement à court, moyen et long terme suite à la réalisation de projets économiques et de développement», ils sont rarement réalisés. «On le sait, ces projets mettent en jeu des intérêts économiques. Mais on ne peut pas faire fi du respect de l’environnement. Il faut dire qu’il y a récemment une volonté politique de mettre en avant les questions de l’environnement et du développement durable, mais sur le plan pratique rien n’a été concrétisé encore», indique Mohamed Bedhri. En 2010, sur instigation royale, une Charte de l’environnement et du développement durable a en effet été lancée en grande pompe pour mettre le royaume en adéquation avec les normes internationales. Une initiative qui a été le fruit d’un long processus de tractations entre pouvoirs publics, opérateurs économiques, élus et communautés scientifique, et qui devrait être matérialisée par une loi-cadre englobant toute la problématique de l’environnement.  Depuis lors un projet de loi a été préparé et lancé dans le circuit législatif avant d’être adopte récemment par le conseil de gouvernement du jeudi 14 décembre. Un cap a été franchi. Croisons les doigts espérons que le texte servira à stopper l’hémorragie….
 http://marocapart.com/villes-minieres-un-massacre-environnemental/
                                                                



[1] L‘enquête de terrain a été réalisée entre août et septembre 2012.
[2] « Les recherches à l’origine du présent texte ont été effectuées grâce au soutien de « Free Press Unilimited », du Centre Ibn Rochd des Etudes et de Communication, et de l’Ambassade des Pays-Bas au Maroc. L’auteur est responsable du choix et de la présentation des faits contenus dans cet article, ainsi que des opinions qu’il y exprime ».

Sit-in des anciens militaires

Les anciens militaires en sit-in depuis le 10 décembre 2012 (certain ont été surplace le 09 déjà) n'ont pas trouvé d’ouïe chez les responsables militaires du pays le plus heureux du monde.
Au moins cette fois-ci, on n'a plus pu leur dire un énième mensonge, ou une énième fausse promesse. Cette fois-ci, on leur a fait comprendre, pour ceux qui ne voulaient pas voir clair, que la source des problèmes n'est pas là où ils campent et où, ils vont passer cette nuit: Devant la Fondation Hassan 2 pour les œuvres sociales des militaires et anciens militaires.
Dans cette vidéo (il y en aura d'autres prochainement) un Adjudant-Chef du 5ème Bureau (Le Bureau en charge de la sécurité militaire) et un Colonel féminin de ladite fondation, disent clairement au comité qui représente les manifestants que ce n'est pas devant la Fondation qu'il faut manifester car elle ne pourra rien leur faire.
Le dit comité affirme que le Colonel leur a dit que la source du blocage de leurs dossiers se situe "en haut".
Pour d'autre (voir l'autre vidéo de Lamrini Mostafa, un ancien militaire aveugle et mutilé) on leur a dit que c'est le roi qui est responsable.

Conclusion, il ne reste à ces militaires qu'à manifester devant le Palais où réside le Chef Suprême des armées et Chef d'Etat-Major des armées marocaines.
Merci mon Colonel et mon Adjudant-Chef pour la clarté de vos propos et pour votre transparence. On va certainement vous voir parmi les manifestants bientôt!
http://www.youtube.com/watch?v=FyNsqonHFNQ&feature=youtu.be

Sahara : les quatre vérités de Christopher Ross


 par Christophe Guguen, 21/12/2012

Impasse des négociations, rôle des Nations-Unies, propagande médiatique, Minurso et droits de l'homme : Lakome vous livre les détails du compte-rendu présenté par Christopher Ross devant le Conseil de sécurité de l'ONU fin novembre.
Sa venue dans la région, du 25 octobre au 11 novembre, était attendue avec anxiété par la diplomatie marocaine. Déclaré «persona non grata» dans le Royaume en mai 2012 (pour des motifs qui restent encore à préciser), Christopher Ross a finalement été confirmé à son poste de médiateur en chef de l'ONU sur la question du Sahara en septembre dernier. Comment les autorités marocaines l'ont-elle accueilli après ce camouflet diplomatique ? Quelles incidences sur la suite des négociations ?
Le compte-rendu présenté par Christopher Ross au Conseil de sécurité de l'ONU, réuni à huit-clos le 28 novembre dernier, répond en grande partie à ces questions. Dans ce document publié en exclusivité par Lakome, l'envoyé personnel de Ban Ki Moon rend compte de ses échanges, de ses impressions, de ses recommandations aussi pour tenter de relancer un processus de négociations au point mort depuis plusieurs années.

Pas de consensus international

Après s'être félicité de l'accueil reçu à chaque étape de son voyage, Christopher Ross  résume l'impasse actuelle : chaque partie se dit prête à négocier sous l'égide de la médiation onusienne, mais seulement sur la base de sa propre proposition. Au Maroc, Mohammed VI a ainsi réitéré «la volonté du royaume» de continuer à travailler avec Christopher Ross «dans le cadre de la proposition d'autonomie sous souveraineté marocaine» alors qu'à Tindouf, Mohamed Abdelaziz a lui réaffirmé la disposition du Polisario a «intensifier son engagement» pour parvenir à une solution «qui inclurait un véritable référendum d'auto-détermination».
Quant à l'Algérie, principal soutien du Polisario, sa position est pour le moins ambiguë : Bouteflika répète à Ross que son pays «n'est pas et ne sera jamais une des parties du conflit», mais il affirme en même temps que «tout accord qui n'inclue pas un véritable référendum d'auto-détermination n'est pas un accord du tout»...
Christopher Ross a expliqué aux membres du Conseil de sécurité de l'ONU que l'échec des négociations est aussi attribué par chaque partie «au manque d'action décisive de la part de la communauté internationale, du Conseil de sécurité, du Secrétaire Général de l'ONU et de son Envoyé personnel [...] Les parties n'acceptent pas le fait que la responsabilité principale quant à la progression des négociations incombe aux parties elles-mêmes, bien que d'autres puissent apporter leur encouragement et des idées [,,,] En l'absence d'un consensus international, nul ne peut imposer quoique ce soit aux parties», explique-t-il.
Après quatre rounds de négociations officielles et  neuf rounds de discussions informelles, Ross propose donc une nouvelle approche. «Organiser un nouveau round n'aurait fait que mettre en évidence l'impasse actuelle, décrédibilisant davantage le processus». Le diplomate va ainsi engager des discussions approfondies avec les acteurs-clé au niveau international, avant d'entamer une période de «discrète diplomatie de la navette» avec les parties et les pays voisins.

« Aucun lien » entre le Polisario et les groupes islamistes au nord Mali

Concernant les événements au Sahel, le diplomate américain estime que si les parties sont bien conscientes du danger que représente la situation pour la région, «personne ne semble prêt à faire le premier pas». Christopher Ross a confirmé par ailleurs aux membres du Conseil de sécurité que «des individus de toute la région» ont rejoint un ou l'autre des groupes actuellement présents au nord du Mali. «Au Maroc, les médias continuent à parler d'un lien entre le Polisario et ces groupes, mais les officiels à Rabat et à Nouakchott ont été clairs en affirmant qu'aucun lien de ce type n'existe».

Visite à Laâyoune et à Tindouf

Durant sa tournée, Christopher Ross s'est rendu pour la première fois à Laâyoune. «J'ai eu des entretiens avec un large éventail de sahraouis pro-indépendance et pro-autonomie, ainsi qu'avec les autorités locales», explique-t-il. «Tous se sont exprimés avec une évidente sincérité mais, et ce n'est pas une surprise, je n'ai pu déterminer de quel côté penche l'avis général [de la population sahraouie, ndlr]. Tout ce que je peux affirmer, c'est que chaque camp dispose de porte-paroles qui savent exprimer clairement leurs positions». Ainsi, les militants pro-autonomie ont mis l'accent sur «le développement de Laâyoune et des autres villes sous administration marocaine, ainsi que les nombreux autres bénéfices qu'ils voient dans cette administration », alors que les militants pro-indépendance ont souligné, explique Ross, «les relations tendues entre la population sahraouie autochtone et les résidents marocains, les violations des droits de l'homme qu'ils voient dans la répression policière et les conditions d'arrestation, de détention, de jugement et d'incarcération, l'exploitation illégale des ressources et l'absence d'emplois».

Aucun Sahraoui parmi les forces de l'ordre, s'étonne Ross

«Des manifestations pro-indépendance – et les réponses policières qui ont suivi - ont effectivement eu lieu pendant et après ma visite. A ce propos, j'ai été frappé par le fait que quasiment aucun membre des forces de sécurité à Laâyoune, et probablement dans le reste du Sahara occidental, n'est sahraoui originaire du territoire ; j'ai profité de mes rencontres avec les officiels marocains, durant une seconde visite à Rabat, pour plaider un inversement de tendance et une meilleure formation à l'encadrement des manifestations».
Lors de son passage à Tindouf, Christopher Ross a rencontré des membres des organisations féminine, estudiantine et de la jeunesse du Polisario. "Certains participants prétendent qu'après 25 ans d'efforts onusiens infructueux, il est temps de retourner à la lutte armée. D'autres estiment que l'ONU, ayant échoué à trouver un règlement au conflit, devrait simplement jeter l'éponge et se retirer. En parallèle, à Nouachkott, j'ai rencontré quelques opposants au Polisario qui ont quitté l'organisation et qui étaient impatients de m'exposer leurs doléances".

Propagande médiatique dans les deux camps

Comme à chaque visite de responsables étrangers, la propagande à joué à fond dans les deux camps avant, pendant et après la tournée de Christopher Ross. Ce dernier s'en est d'ailleurs plaint aux membres du conseil de sécurité : "J'ai été consterné de voir à quel point les parties ont utilisé ma visite pour essayer de marquer des points. Mes déclarations publiques ont trop souvent été raccourcies ou rallongées pour servir l'agenda de l'une ou l'autre des parties".
"A Rabat, explique-t-il, la télévision marocaine a coupé ma citation du texte du Conseil de sécurité de l'ONU appelant 'à une solution politique qui permettra l'auto-détermination du peuple du Sahara occidental'". Pas question de parler aux téléspectateurs marocains "d'auto-détermination" ni de "peuple du Sahara occidental"...
De son côté, le Polisario a tenté un petit coup de com' avec Ross. "A Tifariti, où j'ai visité un site de la Minurso à l'est du mur de sable, le chef militaire du Polisario est arrivé à l'improviste et a cherché à me faire passer en revue une garde d'honneur. Dans les camps de réfugiés, mes déclarations à un groupe de femme ont été éditées pour y ajouter une éloge du rôle des femmes 'dans la lutte pour la libération du Sahara occidental'. Je n'ai pas fait une telle déclaration".

Le rôle de la Minurso

Christopher Ross a tenu à saluer "le haut degré de professionnalisme et d'engagement" de la Minurso. A l'instar de Ban Ki Moon dans son dernier rapport au Conseil de sécurité (en avril 2012, qui dénonçait par ailleurs les entraves posées à la mission à Laâyoune), Ross demande aux membres du Conseil de sécurité une augmentation des ressources affectées à la Minurso ainsi qu'à l'UNMAS, le service d'action anti-mines de l'ONU. L'UNMAS est chargé de superviser le déminage d'une région considérée comme une des plus infestées au monde par les mines, alors que près de 10 000 nomades sahraouis vivent des deux côtés du mur de sable selon l'agence onusienne.

Puissances administrantes "de facto" de chaque côté du mur

Christopher Ross tient également à rappeler aux membres du Conseil de sécurité que c'est le patron de la Minurso, l'allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, qui est le Représentant spécial du Secrétaire général de l'ONU pour le Sahara occidental. "A ce titre, il est attendu qu'il fournisse au Secrétaire général et au Conseil des informations indépendantes sur l'environnement de travail de la Minurso au Sahara occidental. Ce territoire reste un territoire non-autonome et l'ONU, conformément à l'article 73 de la Charte, doit montrer un intérêt au bien-être de sa population, tout en reconnaissant le fait que le Maroc est la puissance administrante de facto à l'ouest du mur de sable et que le Polisario joue un rôle similaire à l'est du mur".

L'aide aux réfugiés, victime de la crise

La crise économique actuelle a pour conséquence "une baisse significative" des contributions à la fois publiques et privées à l'aide aux réfugiés de Tindouf, selon Christopher Ross. Sur la question du recensement individuel des réfugiés, "une nouvelle fois soulevée par Rabat", les officiels algériens et du Polisario ont assuré le responsable onusien "que le HCR est satisfait des estimations fournies et que ceux qui demandent un recensement individuel sont motivés par des considérations politiques". Présent à une réunion de donateurs à Alger, Ross indique,  non sans ironie, qu'il "n'a  constaté aucune impatience à examiner la question"...

La question des droits de l'homme

Très attendu sur cette question, d'un côté comme de l'autre, Ross en a fait le dernier point de son exposé sur le Sahara. "Chacune des parties a profité de ma venue pour enregistrer des plaintes concernant l'autre partie. Il y a eu beaucoup de visites liées aux droits de l'homme l'année passée, dont les visites de deux rapporteurs spéciaux - qui ont visité le Sahara occidental mais pas les camps de réfugiés - et d'au moins une ONG. Par ailleurs, la branche à Laâyoune du CNDH m'a dit avoir reçu un grand nombre de plaintes et mené plusieurs enquêtes, mais attend encore les réponses des autorités administrantes. Les droits de l'homme ne font pas partie de mon mandat mais mon opinion, quand on me l'a demandée, a été de déclarer que c'est à ce Conseil et au Haut Commissaire aux droits de l'homme de décider si l'information qui est développée nécessite leur attention et, si c'est le cas, ce qui est le mieux à faire, en gardant à l'esprit que toute approche sur cette question doit adresser la situation des droits de l'homme non seulement au Sahara occidental mais aussi dans les camps de réfugiés".



vendredi 21 décembre 2012

L’ONU adopte une résolution appuyant l’autodétermination du peuple sahraoui


L’ONU adopte une résolution appuyant l’autodétermination du peuple sahraoui


NEW YORK - L’Assemblée générale de l’ONU a adopté mercredi une résolution sur la question sahraouie dans laquelle elle appuie le processus de négociation, en vue de parvenir à une solution politique qui permette ’’l’autodétermination du peuple du Sahara occidental", tout en louant les efforts déployés par l’envoyé personnel pour le Sahara occidental, Christopher Ross.
Dans le cadre de la situation des 16 territoires non autonomes encore inscrits sur la liste de décolonisation de l’ONU, l’Assemblée générale a entériné la résolution relative au Sahara occidental dont elle avait été saisie par la 4ème Commission chargée de la question de décolonisation sous le point de l’ordre du jour relatif à "l’application de la Déclaration sur l’octroi de l’indépendance aux pays et aux peuples coloniaux".
Selon les termes de la résolution relative à la question du Sahara occidental, adoptée sans vote par les délégations des Etats membres, l’Assemblée générale "appuie le processus de négociation, en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et mutuellement acceptable qui permette l’autodétermination du peuple du Sahara occidental et loue les efforts déployés, à cet égard, par le secrétaire général de l’ONU et son envoyé personnel Christopher Ross", note le texte.
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Par Ahmed Benani
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Le Maroc accepte donc officiellement de parler "autodétermination", "peuple du Sahara Occidental", "louer les efforts (de)... Christopher Ross"... Qu'on ne nous oppose donc plus que l'adoption de ces expressions et appréciations serait une trahison nationale...

Un film sur le départ des juifs marocains vers Israël fait polémique

Par JACK GUEZ / AFP
Le gouvernement islamiste marocain accuse de  « sionisme »    le documentaire du Franco-Marocain Kamal Hachkar. 

Le roi du Maroc Mohammed VI (D) s'entretient avec son principal conseiller conomique et financier, Andr Azoulay, le 22 mars 2000 Paris.

Kamal Hachkar, Marocain musulman, raconte le déchirement vécu par juifs et Arabes lors du départ des premiers vers l’État d’Israël.

Trois mois après sa diffusion sur la chaîne de télévision publique 2M, le documentaire « Tinghir-Jérusalem : les échos du Mellah »,  n’en finit pas de susciter la polémique au Maroc. Le film de Kamal Hachkar, réalisateur franco-marocain de 35 ans, raconte l’exode massif des juifs marocains dans les années 1950-1960. En 1945, le Maroc comptait près de 250 000 juifs, il en reste aujourd’hui environ 3 000, ce qui représente la plus grande communauté juive du monde arabe.
Professeur d’histoire en région parisienne, Kamal Hachkar est revenu à Tinghir, le village berbère de son enfance, dans l’Atlas, qui a vécu – et vit encore – l’« exil »  de sa communauté juive dans la déchirure et l’incompréhension. Le cinéaste part ensuite à la rencontre de ces déracinés, nostalgiques, à Jérusalem. Un film sur la mémoire, sur la diversité culturelle, la tolérance, car juifs et musulmans vivaient en paix. Mais un film qui agace aussi les plus conservateurs.

Kamal Hachkar accusé d’être un « traître »

Le 2 juillet, dans l’enceinte du Parlement, le député Ahmed Boukhobza, du Parti de la justice et du développement (PJD), parti islamiste au pouvoir, s’en est pris au film, l’accusant de « sionisme »  et de vouloir « normaliser les relations avec Israël » . Le ministre de la communication a contacté les responsables de la chaîne de télévision et demandé des explications. À la sortie du documentaire, Kamal Hachkar avait été pris à partie par le site arabophone Hespress, et décrit comme un « traître » . C’est la première fois qu’un tel sujet est traité à l’écran, de surcroît par un Marocain musulman.
 « C’est de l’antisémitisme inavoué. Il n’y a rien dans ce film qui fait l’apologie de l’État d’Israël. Il relate des faits historiques qu’une grande partie de la jeunesse marocaine ignore et qu’elle est en droit de se réapproprier » , rétorque Kamal Hachkar. « Je suis un marocain, fils du peuple, aux racines plurielles, judéo-berbères, musulmanes… Avec le printemps arabe, on voit l’émergence d’un islamisme politique obscurantiste. Cet islam, intolérant, ce n’est pas le mien, ce n’est pas non plus celui de nos grands parents, des habitants de Tinghir. Aujourd’hui, c’est un combat idéologique qui est en train de se mener. »

La présence des juifs au Maroc remonte à plus de 2000 ans

Pour Linda Ittah, juive marocaine, commerçante à Casablanca, « le PJD cherche à exister face à la monarchie, qui a voulu en juillet dernier une nouvelle Constitution qui mentionne les racines hébraïques et amazigh (berbères) du Maroc. On ne peut pas occulter l’histoire ! »  La présence des juifs au Maroc remonte à plus de 2 000 ans, comme en témoignent les tombeaux des 650 saints à travers le pays. Durant la Seconde Guerre mondiale, Mohammed V, grand-père du monarque actuel, a refusé de livrer les juifs marocains et accueilli ceux qui fuyaient le nazisme en Europe.
Mais après la création d’Israël et plus encore après la guerre des Six Jours, en 1967, des représentants de l’État d’Israël sont venus au Maroc pour convaincre les juifs marocains de gagner la « terre promise »,  en insistant sur le risque de ressentiment du monde arabe. « Les juifs marocains sont partis sans savoir vraiment où ils allaient, laissant tout derrière eux. Ce départ a choqué beaucoup de gens de ma communauté » , rappelle Nicole Elgrissy, romancière, auteure de La Renaicendre, mémoires d’une Marocaine, juive et patriote . Et d’ajouter : « Les juifs marocains ne sont pas sionistes. Ils ont été recrutés de manière expéditive et n’ont souvent pas été très bien accueillis en Israël. La terre promise était dure. »