Les condamnations pleuvent sur les partisans du Mouvement du
20 février. Le 10 décembre, jour de la commémoration du 64ème
anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’Homme, la
cour d’appel d’Al Hoceima a condamné Abdelhamil Bekkali à deux ans de
prison. Une semaine plus tard, un tribunal d’Agadir condamne des jeunes
de Sidi Ifni à l’emprisonnement. D’autres membres du M20F attendent leur
tour.
Tension à Sidi Ifni. Mardi, la cour d’appel d’Agadir a
prononcé des peines, entre 3 et 6 mois, contre huit jeunes originaires
de la petite ville. Le motif de ce verdict ; « participation à une
marche non-autorisée ». « Dans la soirée d’hier, les familles des
détenusSamir Lamhandi ont poursuivi leur sit-in ouvert devant le siège du gouvernorat
en signe de protestation contre l’arrestation de leurs proches,
laquelle remonte à fin septembre », nous confie Samir Lamhandi,
président de la section AMDH de Sidi Ifni.
Des peines « lourdes » assure Lamhandi. Et pour cause, « les jeunes,
membres de l’AMDH et de l’association marocaine des diplômés sans emploi
n’ont pas commis des faits qui justifient de telles condamnations, ils
ont juste réclamé du travail. C’est tout", explique-t-il. "En revanche,
la cour a rejeté une demande de la défense de soumettre les détenus à
une expertise médicale parce qu’ils affirment avoir été torturés dans
les locaux de la police. C'est du deux poids deux mesures »,
déplore-t-il
Calme précaire à Sidi Ifni
« Ce matin, c’est un calme précaire qui prévaut à Sidi Ifni. Il
suffit d’une étincelle pour que la ville s’embrase dans de nouvelles
confrontations entre les forces de l’ordre et les habitants, c’est une
option à ne pas négliger. D’autant que les condamnations d’hier n’ont
fait que raviver davantage la tension », avertit Lamhandi. En octobre, le
tribunal de première instance de Tiznit a condamné les huit activistes
du Mouvement du 20 février à 4 et 8 mois de prison.
Le 7 juin 2008, des manifestations de demandeurs d’emploi à Sidi Ifni
avaient été brutalement réprimées par les hommes du général Hmidou
Laânigri. Depuis, la ville est la scène de protestations de tout genre.
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