Par Moha
Oukziz le 1/5/ 2014 (larges extraits)
Depuis
des décennies, les forces intégristes cherchent à contrôler des universités au
Maroc, elles considèrent que leur présence dans les campus universitaires
doit être exercée par la force des armes
et des menaces. Depuis le début, les organisations et partis politiques
intégristes au Maroc se sont fixés pour objectif de démanteler l’UNEM en usurpant
son histoire, son patrimoine, et en
liquidant physiquement les militants des
mouvances du syndicat des étudiants , leur première cible est la mouvance des
Basistes. Cela dit, les partis obscurantistes du Maroc ont fait la preuve de
leur nature sanguinaire à Fès et Oujda ; ils ont tué Maati Boumli et Ait Eljide
Benissa, deux militants dans les rangs des Basistes.
Leurs
interventions dans les campus universitaires sont toujours accompagnées de
menaces, viols et tortures, souhaitées et même soutenues
par le régime en place. Le Président du gouvernement actuel avait envoyé sa lettre à
l’ancien ministre de l’Intérieur, Idriss El Basri, où il expliquait clairement
l’essence de son organisation : « débarrasser les étudiants et la jeunesse
marocaine de l’emprise de la gauche et des athées et faire régner les valeurs de
l’islam ».
Depuis
les années 90, les intégristes n’ont de but à l’université que de semer la
terreur, la violence et la peur dans les rangs des étudiants. Les dépêches des
médias et des sites de ces organisations apportent la preuve au grand jour de
mes propos. Ces organisations portent la haine contre toute idée progressiste,
démocratique et même libérale, la propagande au sein de leurs troupes est
manifeste à ce sujet.
Face
à cette offensive politique et médiatique, les partis dits de gauche ont perdu le terrain et sont désorientés politiquement ; ils
ont cherché la conversion et le rapprochement politique idéologique avec ce
qu’ils appellent le Maghzen. Le régime a même recruté des cadres dans les rangs
de la gauche, signe de sa victoire. Une grande crise s’est annoncée sur la scène
politique du Maroc depuis le retour des anciens réfugiés et la période dite de
« transition démocratique »…
Comment,
face à cette situation, des milliers de militants de gauche ( je dis bien gauche
pour ne pas entrer dans les détails) travaillent sur le terrain des diverses
luttes, et participent à remonter la pente et concrétiser le projet de
changement au Maroc?
Dans
ce contexte de recul de la quasi-totalité des forces et idées progressistes, les
Basistes , quant à eux, ont continué à
travailler et ont mieux résisté à toute
tentative de récupération, de négation de l’histoire de la gauche et de
l’avenir/stratégie de lutte de classes
au Maroc. Ils accomplissent depuis
toujours, sans prêter l’oreille aux appels, au renoncement et aux campagnes
médiatiques contre eux, leur travail de militants de l’UNEM et au-delà , ils
sont dévoués au service des étudiants et participent à leur niveau
aux questions de la lutte des classes à
l’échelle de tout le pays et contribuent aux luttes quotidiennes aux cotés des
masses du peuple marocain.L’histoire
politique du Maroc de ces 35 dernières années
témoigne de la participation et
des efforts politiques,
idéologiques et de luttes de terrain et
de culture, bref de l’apport des Basistes
au mouvement révolutionnaire marocain .
Dans
ce contexte et aujourd’hui encore, les militants de l'UNEM ont malheureusement
plus d'ennemis que d'amis. Les milices du PJD qui collaborent avec la police
envahissent l'université de Fès depuis bien avant les derniers affrontements,
d’autant plus qu'au cours de cette année universitaire, l'UNEM est très active et mène des grèves et des sit-in depuis des mois et des mois contre les
plans antisociaux dans l’enseignement
conseillés au régime par les hautes sphères de FMI, UE et les centres financiers
mondiaux. Des arrestations s’ensuivent,
et on ne sait plus qui entre et qui sort de la prison. Ces étudiants sont en
majorité des sympathisants de la voie démocratique basiste, mouvance autonome organisée
dans les milieux des étudiants de conception marxiste léniniste. Ce sont ces
militants qui mouillent leur chemise dans les actions du M20F. Ils
sont indésirables aux yeux du régime, et
les partis politiques dits de gauche manifestent à leur égard une haine
politique très profonde. Ils sont la cible de tout le monde. Malgré cela,
ces militants très dynamiques encadrent des manifs dans les douars, les souks,
les lieux de travail etc. Ils sont présents dans tous les milieux associatifs
syndicaux etc.
mi-Eddine
Récemment le
coupable Hami-Eddine et ses vassaux guerriers
ont monté de toutes pièces la couverture médiatique de leur intervention
et offensive contre les étudiants et leurs militants. Ils ont annoncé l’organisation d’ une conférence dans le
campus de l’université de Fès, et ont
commencé à agir en mercenaires et
miliciens avec des armes blanches à la main dans tout le campus. Ils n'en
sont pas à leurs premières provocations et interventions. Bien avant leur attaque organisée militairement, ils se sont introduits dans le campus de Fès, avec provocations,
insultes, menaces de viol contre les
étudiantes, de mort pour les autres etc. Ceci plusieurs jours avant leur
offensive, armés jusqu'aux dents avec haches, gourdins etc.
Rappel : c’est dans le même campus
universitaire que Hami Eddine et ses vassaux et
mercenaires roturiers ont
organisé des attaques, armes à la main dans les années 90 et ont tué Ait Eljide
Benissa. Ce même personnage Hami-Eddine, cadre du parti au gouvernement,
professeur universitaire, dirigeant une association dite des « droits de l’homme »,
est invité aux débats publics auxquels
participent les figures de la gauche, hommes et femmes de renommée nationale et
internationale, ceux et celles qui
occupent les écrans au nom de la défense des valeurs progressistes et démocratiques ( voir réunion du O6 avril à
Rabat organisée par le forum pour la démocratie , voir aussi rencontres
organisées à l’institut Abderrahim Bouâbid…).
L'UNEM
avait prévu et appelé à une assemblée générale dans tout le campus pour faire
le point sur leurs activités dans l'université et ailleurs et envisager les
suites à donner aux luttes engagées( voir communiqué Unem ). C'est ce jour-là que les
milices et mercenaires de Hami-Eddine et son parti déjà présents sur les lieux, ont encerclé des
étudiants du campus, les ont attaqués, venus des quatre
coins du pays, y compris de Meknes d’où est originaire la victime décédée à
l'hôpital dans des circonstances inconnues
puisque les infirmiers et le corps médical affirmaient que son état
n'était pas préoccupant, alors que le lendemain un communiqué de la police a déclaré la
mort de celui qui est venu d'ailleurs pour mener sa « guerre sainte » dans le campus universitaire de Fès contre
les Basistes, ces athées, ces mécréants...
Aujourd’hui
encore le sujet est national et international. Lors de la séance de l'Assemblée
Nationale du Maroc, le ministre de l’enseignement a pris la parole sans rougir, sans rien dire de sérieux et sans démissionner par respect à son métier de
premier responsable de l’Éducation et de l’Enseignement au pays. Il a tenu un langage de menaces contre les
étudiants et leurs militants de toujours, les militants de la Voie Démocratique
Basiste. Le ministre a pris la défense des
siens, les intégristes, et a nié en bloc que des étudiants auparavant ont été assassinés par
les intégristes de son parti et d’autres et l’implication des forces de l’ordre
dans la mort des étudiants du même
campus universitaire à Fès suite à leurs interventions musclées( voir les communiqués de l’UNEM, les vidéos et photos sur le net, les communiqués de l’Amdh
) Il avait l’air d’un chef mal à l’aise qui soutenait les crimes de ses
compagnons.
Des
formations de gauche ont condamné les militants de l'UNEM quelques instants
seulement après la diffusion de
l'information du décès de l’étudiant venu de Meknès, par la police de Fès et le
communiqué des intégristes du PJD, ceux-là même qui ont envahi le campus. Le mensonge, la couverture médiatique et le prétexte utilisé
pour commettre leurs offensives barbares sur le campus de Fès est celui d’une conférence au sujet des
alliances entre les intégristes et les gauchistes. Le tour est joué : sur le
terrain, les mercenaires armés pour
recommencer leurs usurpations et crimes des années 90 et de l’autre côté une couverture médiatique bien organisée et de l’autre côté encore, malheureusement, des
alliés démocratiques et progressistes contre l’UNEM et sa mouvance les Basistes.
Le scenario est bien ficelé et il ne
restait que la mise en scène. Cependant les Basistes, les sympathisants, les
étudiants ont refusé ce fait accompli et ce complot médiatique et politique
d’envergure. Les étudiants de Fès et d’ailleurs , Meknes, Marrakech, Kenitra,
Agadir, Errachidia et j’en passe, ( voir les communiqués de l’UNEM de
ses universités) ont dénoncé et condamné les offensives barbares de ces
organisations contre le campus de Fès. Quant
aux étudiants de Fès et leurs militants de toujours, les Basistes , ils n’avaient d’autres choix que se défendre
comme ils ont pu contre les mercenaires de Hami-Eddine et de son parti, comme au début des années 90 dans les mêmes campus universitaires, où les milices composées de roturiers
venues « libérer les universités du communisme », des « ennemis de dieu », ont tué Maati Boumli à Oujda et Benissa à
Fes.
Aujourd’hui
encore les milices du PJD sillonnent la ville de Fès en compagnie de policiers
civils, et sèment la terreur dans le rang des étudiants alors que depuis des
mois et des mois le campus est coupé du monde par les forces de l'ordre qui
organisent des arrestations des cadres de l'UNEM, des militants et des
sympathisants des Basistes. Ces arrestations se produisent même en dehors de la
ville de Fès (voir communiqué UNEM).
Tout
cela pour expliquer que les étudiants de l'université de Fès, leurs militants
et les cadres de l'UNEM étaient déjà dans la ligne de mire des forces
policières. Le régime souhaite démanteler le campus, arrêter ses militants et
tirer un trait sur l’UNEM et les Basistes.
Des
voix se sont levées de partout pour condamner avant l'heure ces courageux
militants de l’UNEM qui bravent les menaces, la torture, la prison et même la
mort car elle est survenue dans leurs rangs et personne n'en parle. Je lève ma
voix pour dire (...) : « Vous avez choisi le camp du régime et l’Histoire politique de notre peuple
sera marquée à jamais par votre renoncement aux luttes de l’UNEM
contre l’obscurantisme et à travers cela, des tout un peuple
pour son émancipation. Je lève ma voix pour dire à tous ceux qui ont préparé le
terrain politique et accordé aide morale intellectuelle à Hami-Eddine et à son
parti et à travers lui les intégristes,
que vous êtes responsables au même titre que lui de la violence commise contre les étudiants à Fès.
Vous êtes responsables de vouloir à tout prix des boucs émissaires ».(...)
Reste
à conclure que le régime mène une campagne de ratissage des quartiers à la recherche des militants de l’UNEM,
ceci avec une violence inouïe
(communiqué et dépêches et vidéo de
l’UNEM). Des arrestations ont lieu au sein des militants les Basistes. Ce
ratissage et cette violence faite aux étudiants et à leurs militants s’opère
dans un silence total des composantes de gauche qui occupent les écrans pour
prêcher la démocratie, les luttes etc.
Pour avoir le texte complet : mohaoukziz@yahoo.fr