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samedi 3 mai 2014

Sahara: une "bonne" résolution pour le Maroc . Au désespoir du peuple sahraoui, le lobbying a payé...

Sahara: une "bonne" résolution pour le Maroc


h24info.ma  29/04/2014
Présente depuis 1991, la Minurso est principalement censée surveiller le cessez-le-feu dans le Sahara.
Présente depuis 1991, la Minurso est principalement censée surveiller le cessez-le-feu dans le Sahara. © DR
L'ONU a adopté ce mardi la fameuse résolution reconduisant le mandat de la Minurso: si elle appelle à améliorer les droits de l'homme au Sahara, elle n'instaure pas de mécanisme de contrôle.
Un diplomate du Conseil de sécurité de l'ONU l'avait indiqué la semaine dernière, le Conseil a bien adopté aujourd'hui une résolution "neutre", renouvelant le mandat de la Minurso (Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara) pour une année supplémentaire, sans changement et sans instaurer de mécanisme international de contrôle des droits de l'Homme sur la région.

La résolution, adoptée à l'unanimité, se contente "d'encourager les parties prenantes à travailler avec la communauté internationale pour élaborer et appliquer des mesures crédibles et indépendantes visant à assurer le plein respect des droits de l'homme".

Petit "coup de chaud" début avril
Si, contrairement à l'an dernier, quand les Etats-Unis avaient proposé d'élargir le rôle de la Minurso afin d'y inclure une mission d'observation des droits de l’homme, il n'y a pas eu de bras de fer diplomatique entre Rabat et Washington, le Maroc a néanmoins "eu chaud" au début du mois.

En effet, le 10 avril dernier, le secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, remettait un rapport au Conseil de sécurité, dans lequel il appelait à "une surveillance durable, indépendante et impartiale des droits de l'homme" au Sahara, comme à Tindouf.

La mise en garde de Mohammed VI
Le roi Mohammed VI était alors intervenu, le 12  avril, mettant en garde Ban Ki-moon, lors d'un entretien téléphonique, "d'éviter les approches partiales, et les options périlleuses". Selon le quotidien panarabe Achark Al Awssat, qui citait une source diplomatique "fiable" à New York, le roi Mohammed VI avait même fait allusion à "la possibilité de mettre fin à la mission de la Minurso" si les "dérapages" contenus dans le dernier rapport onusien sur le Sahara ne sont pas corrigés.

Et dans un deuxième temps, l'ambassadeur marocain à l'ONU avait été remplacé en plein milieu des négociations sur la résolution.
Finalement, cette dernière "salue les récentes mesures et initiatives prises par le Maroc" en faveur des droits de l'homme. Lors du premier trimestre 2014, Rabat a en effet annoncé de nouvelles mesures pour améliorer l'efficacité du Conseil national des droits de l'Homme (CNDH) ou pour mettre fin aux poursuites contre des civils devant des cours militaires.

La résolution mentionne néanmoins –et ce n'est pas anodin- "les libertés d'expression et d'association", parmi les droits de l'homme à respecter particulièrement.  Le Conseil demande "à toutes les parties de coopérer pleinement" avec la Minurso et de continuer à négocier "sans conditions préalables et de bonne foi" sur ce dossier.
D'autre part, les effectifs de la Minurso seront renforcés par 15 observateurs militaires supplémentaires.
De son côté, le ministère marocain des Affaires étrangères s'est félicité de ce vote du Conseil de sécurité. La résolution "réitére le soutien (des membres du Conseil de sécurité) au processus de facilitation actuel et se sont clairement démarqués des recommandations dangereuses, des insinuations provocatrices, des approches partiales et des options périlleuses contenues dans le dernier rapport du Secrétariat général des Nations unies".
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 Le lobbying du Maroc a payé…

La Minurso ne s’occupera pas des droits de l’homme

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Hassan Moali, El Watan, 30/4/2014

Les Sahraouis devront reporter à un autre jour, peut-être, leur espoir de voir le Conseil de sécurité de l'ONU contraindre, via un mécanisme concret, le Maroc à cesser ses violations des droits de l’homme dans les territoires occupés.

Comme il fallait s’y attendre, le Conseil de sécurité a adopté hier une résolution sans relief, qui permet au Maroc de s’en sortir à bon compte. C’est le moins qu’on l’on puisse dire… Le texte de la résolution ne mentionne aucune mesure coercitive en matière de respect des droits de l’homme dans les territoires occupés. Le document se contente d’«encourager les parties prenantes à travailler avec la communauté internationale pour élaborer et appliquer des mesures crédibles et indépendantes visant à assurer le plein respect des droits de l'homme». Une façon bien diplomatique de botter les attentes des Sahraouis, sans cesse violentés sur la touche.
Hier, le couple américano-marocain s’est reconstitué pour le meilleur et pour le pire… Mais auparavant, le monarque M6 est personnellement intervenu auprès du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, lui demandant d’éviter des «options périlleuses». Un conseil qui n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd bien que M. Ban se soit fendu d’un rapport accablant sur la situation des droits de l’homme dans les territoires occupés. Face à la décision de la France et des Etats-Unis de faire front contre la protection des droits de l’homme au Sahara occidental, le secrétaire général de l’ONU ne pouvait que calmer ses ardeurs.

Maigre consolation pour les Sahraouis : la résolution adoptée à l’unanimité invite les deux parties à collaborer avec la communauté internationale pour appliquer des «mesures crédibles et indépendantes pour le respect des droits de l’homme». Et parmi ces droits, «les libertés d'expression et d'association». Mais le makhzen n’a pas de souci à se faire puisque rien ne l’oblige à respecter une simple exhortation onusienne. Pas de quoi rassurer les Sahraouis qui souffrent à El Ayoun, Dakhla et Smara. En revanche, le vénérable Conseil de sécurité a cru bon saluer «les récentes mesures et initiatives prises par le Maroc en faveur des droits de l'homme».

Pas un mot évidemment sur les 25 prisonniers civils sahraouis condamnés par le tribunal militaire à de lourdes peines et qui croupissent dans la prison de Salé. C’est donc une mauvaise nouvelle pour le peuple sahraoui et tous ceux qui soutiennent son droit à l’autodétermination. La Minurso est et restera la seule mission onusienne au monde à ne pas avoir un droit de regard sur le respect des droits de l’homme.    

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