Hassan Bentaleb, Libé Maroc, 30/4/2014 |
Les autorités locales contraignent les activistes de l’ONG à passer la nuit à la belle étoile à Errich
Le bras
de fer entre Attac Maroc et le ministère de l’Intérieur perdure.
Pas
plus tard que samedi dernier, les autorités locales de la ville d’Errich
ont interdit aux militants de cette organisation internationale de
passer la nuit dans l’un des hôtels de la ville censé héberger les
participants de la Caravane internationale en solidarité avec les
victimes des microcrédits.
Les activistes ont dû passer la nuit à la
belle étoile devant le commissariat de la ville et sous l’œil
bienveillant des forces de l’ordre.
« Nous
sommes arrivés à Errich vers minuit après des heures d’un voyage
pénible. L’ensemble des participants venus du Maroc et d’autres pays
n’avaient qu’une seule envie : dormir. Le hic, c’est que l’hôtel a été
fermé et son propriétaire était aux abonnés absents», nous a raconté
Salaheddine Lemaizi, militant d’Attac Maroc, avant d’ajouter : «
Contacté par l’un de nos militants, ce propriétaire nous a révélé qu’il
avait subi des pressions de la part des autorités locales».
Une position jugée provocante et inacceptable par les participants à
cette caravane organisée du 24 au 27 avril 2014 par Attac/CADTM Maroc et
l’Association de protection populaire pour le développement social;
lesquels ont décidé d’organiser une marche de protestation qui a
parcouru les rues désertes de la ville avant de s’arrêter devant le
commissariat de police vers trois heures du matin. «A Errich, il n’y
avait pas d’interlocuteurs officiels. Il n’y avait que la police. Le
commissaire de police de cette ville nous a indiqué que la décision de
fermeture de l’hôtel a été prise par le gouverneur de Midelt. Pire, il
nous a signifié sur un ton menaçant que c’est à nous de nous débrouiller
sinon la police trouvera une solution pour nous», nous a confié notre
source.
Des menaces qui ne semblent pas avoir fait
trembler les militants d’Attac Maroc qui ont décidé de passer la nuit
devant le commissariat dans le froid, encerclés par des agents des
forces de l’ordre et des éléments de la DGST.
Pourtant, l’incident de la ville d’Errich n’a pas été le seul dans la
série de provocations et de restrictions menées contre la Caravane
internationale de solidarité avec les victimes du microcrédit. Les
militants d’Attac se sont vu interdire, dès le lancement de leur
caravane, l’accès à une salle de conférence à Ouarzazate.
Une interdiction que les responsables de la commune de Kelaat Magouna réitèreront le samedi 26 avril. Ces militants se sont également vu interdire la réservation des autocars et ont été obligés de se déplacer en grands taxis.
« Pourquoi les autorités sont-elles sur le qui-vive alors qu’il s’agit d’une simple caravane destinée à rencontrer les victimes du microcrédit, à les soutenir et à manifester sa solidarité avec leur combat? On se savait pas qu’Attac Maroc dérangeait à ce point les pouvoirs publics », a conclu notre source.
Une interdiction que les responsables de la commune de Kelaat Magouna réitèreront le samedi 26 avril. Ces militants se sont également vu interdire la réservation des autocars et ont été obligés de se déplacer en grands taxis.
« Pourquoi les autorités sont-elles sur le qui-vive alors qu’il s’agit d’une simple caravane destinée à rencontrer les victimes du microcrédit, à les soutenir et à manifester sa solidarité avec leur combat? On se savait pas qu’Attac Maroc dérangeait à ce point les pouvoirs publics », a conclu notre source.
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