Dans
les couloirs, des enfants jouent, insouciants. Ils ne savent pas que
lundi, le centre d’hébergement d’urgence La Villette, à Paris, va fermer
ses portes, laissant dans l’angoisse ceux et celles qui n’ont pour
l’heure pas de solution d’hébergement.
Au total, 39 sans-abri, dont 14 femmes isolées et 25 membres de familles, ont été accueillis pendant l’hiver dans ces anciens bureaux transformés en centre d’urgence, ouvert le 21 janvier pour faire face à la baisse des températures. Chaque année, au début de l’hiver, des structures transitoires sont mises en place pour «mettre à l’abri» une population de SDF trop nombreuse, à qui le 115, numéro d’urgence, n’arrive plus à trouver d’hébergement.
Mais avec le retour des beaux jours, ces centres ferment progressivement, remettant à la rue nombre de sans-abri, au grand désespoir des travailleurs sociaux et associations qui les ont accompagnés pendant l’hiver. Dans toute la France, «plusieurs centaines» de places sont en train de disparaître, avait ainsi dénoncé fin mars un collectif d’associations.
Malgré les promesses de l’ancienne ministre du Logement Cécile Duflot, qui voulait «en finir avec une gestion au thermomètre», «il n’y a aucun changement», se désole Bruno Morel, directeur d’Emmaüs Solidarité, qui gère le centre La Villette, dans le nord-ouest de Paris.
Le bâtiment, qui appartient à Paris Habitat, doit être démoli pour laisser la place à des logements sociaux. «On ne peut pas se plaindre de ça», souligne M. Morel, mais «il faut d’autres structures pérennes. Chaque année, c’est la même chose. On a commencé une forme d’accompagnement avec les personnes accueillies, et on va les abandonner. Les gens sont bringuebalés d’une structure à l’autre».
Parmi les résidents, une femme dormait dans une cabine téléphonique, une autre se trouvait à la rue suite à des violences conjugales, d’autres après la perte d’un emploi. Deux familles roms, arrivées après le démantèlement d’un campement à Aubervilliers, et dont les enfants venaient d’être scolarisés, font également partie des hébergés. «Pour la plupart, ce centre était le seul hébergement stable depuis des mois», explique Lisa Olaciregui, une des deux assistantes sociales qui les accompagnent au quotidien.
- Une petite victoire -
Le centre, qui devait initialement fermer le 31 mars, avait obtenu un sursis jusqu’au 28 avril, permettant à plusieurs résidents d’être «réorientés». Certains ont rejoint d’autres centres d’hébergement d’urgence (CHU), pour de courtes durées, d’autres, plus chanceux, des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), qui offrent une durée d’hébergement plus longue et une prise en charge socio-éducative.
Chaque place trouvée est vécue comme une petite victoire, mais «trois familles et deux femmes isolées sont dans l’attente», déplore la chef de service, Catherine Desfrasne. Pour ces deux femmes, dont l’une est en sevrage d’alcool et l’autre relève d’un problème de santé mentale, «on craint qu’elles ne retournent à la rue, ce serait impensable», insiste-t-elle.
«Si on ne trouve aucune place, ça va être des chambres d’hôtel», ajoute M. Morel. Une solution insatisfaisante, car provisoire, sans accompagnement, et souvent en lointaine banlieue, rappelle-t-il, alors que la plupart des enfants sont scolarisés à Paris.
Dans les bureaux transformés en chambres, les lits constituent souvent le seul mobilier. Dans l’une d’elles, une trottinette, un petit vélo, une poussette et une peluche côtoient plusieurs valises et sacs entassés: la famille qui y vit ne sait pas si elle aura un toit lundi.
Dans une autre chambre, Anne, 37 ans, veille sur son fils Nathan, 2 ans, en pleine sieste. Cette mère célibataire, sans abri après avoir perdu son travail, alors qu’elle était enceinte, attend aussi une solution d’hébergement. «Ici, c’était comme une famille», dit-elle, espérant qu’elle pourra «rester sur Paris», où son fils, de santé fragile, est suivi dans un hôpital.
«On sent une vraie angoisse», témoigne Mme Defrasne, qui dénonce l’absurdité du système: «sous prétexte qu’il fait moins froid, on remet des gens dehors, mais on meurt plus dans la rue l’été que l’hiver».
Au total, 39 sans-abri, dont 14 femmes isolées et 25 membres de familles, ont été accueillis pendant l’hiver dans ces anciens bureaux transformés en centre d’urgence, ouvert le 21 janvier pour faire face à la baisse des températures. Chaque année, au début de l’hiver, des structures transitoires sont mises en place pour «mettre à l’abri» une population de SDF trop nombreuse, à qui le 115, numéro d’urgence, n’arrive plus à trouver d’hébergement.
Mais avec le retour des beaux jours, ces centres ferment progressivement, remettant à la rue nombre de sans-abri, au grand désespoir des travailleurs sociaux et associations qui les ont accompagnés pendant l’hiver. Dans toute la France, «plusieurs centaines» de places sont en train de disparaître, avait ainsi dénoncé fin mars un collectif d’associations.
Malgré les promesses de l’ancienne ministre du Logement Cécile Duflot, qui voulait «en finir avec une gestion au thermomètre», «il n’y a aucun changement», se désole Bruno Morel, directeur d’Emmaüs Solidarité, qui gère le centre La Villette, dans le nord-ouest de Paris.
Le bâtiment, qui appartient à Paris Habitat, doit être démoli pour laisser la place à des logements sociaux. «On ne peut pas se plaindre de ça», souligne M. Morel, mais «il faut d’autres structures pérennes. Chaque année, c’est la même chose. On a commencé une forme d’accompagnement avec les personnes accueillies, et on va les abandonner. Les gens sont bringuebalés d’une structure à l’autre».
Parmi les résidents, une femme dormait dans une cabine téléphonique, une autre se trouvait à la rue suite à des violences conjugales, d’autres après la perte d’un emploi. Deux familles roms, arrivées après le démantèlement d’un campement à Aubervilliers, et dont les enfants venaient d’être scolarisés, font également partie des hébergés. «Pour la plupart, ce centre était le seul hébergement stable depuis des mois», explique Lisa Olaciregui, une des deux assistantes sociales qui les accompagnent au quotidien.
- Une petite victoire -
Le centre, qui devait initialement fermer le 31 mars, avait obtenu un sursis jusqu’au 28 avril, permettant à plusieurs résidents d’être «réorientés». Certains ont rejoint d’autres centres d’hébergement d’urgence (CHU), pour de courtes durées, d’autres, plus chanceux, des centres d’hébergement et de réinsertion sociale (CHRS), qui offrent une durée d’hébergement plus longue et une prise en charge socio-éducative.
Chaque place trouvée est vécue comme une petite victoire, mais «trois familles et deux femmes isolées sont dans l’attente», déplore la chef de service, Catherine Desfrasne. Pour ces deux femmes, dont l’une est en sevrage d’alcool et l’autre relève d’un problème de santé mentale, «on craint qu’elles ne retournent à la rue, ce serait impensable», insiste-t-elle.
«Si on ne trouve aucune place, ça va être des chambres d’hôtel», ajoute M. Morel. Une solution insatisfaisante, car provisoire, sans accompagnement, et souvent en lointaine banlieue, rappelle-t-il, alors que la plupart des enfants sont scolarisés à Paris.
Dans les bureaux transformés en chambres, les lits constituent souvent le seul mobilier. Dans l’une d’elles, une trottinette, un petit vélo, une poussette et une peluche côtoient plusieurs valises et sacs entassés: la famille qui y vit ne sait pas si elle aura un toit lundi.
Dans une autre chambre, Anne, 37 ans, veille sur son fils Nathan, 2 ans, en pleine sieste. Cette mère célibataire, sans abri après avoir perdu son travail, alors qu’elle était enceinte, attend aussi une solution d’hébergement. «Ici, c’était comme une famille», dit-elle, espérant qu’elle pourra «rester sur Paris», où son fils, de santé fragile, est suivi dans un hôpital.
«On sent une vraie angoisse», témoigne Mme Defrasne, qui dénonce l’absurdité du système: «sous prétexte qu’il fait moins froid, on remet des gens dehors, mais on meurt plus dans la rue l’été que l’hiver».
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