La Voie Démocratique Maroc
Communiqué du Conseil national
La Voie démocratique boycotte les élections législatives et tiendra son troisième congrès les 13,14 et 15 juillet 2012.
Casablanca, le 11 septembre 2011.
La Voie Démocratique a tenu son conseil national, le 11 septembre 2011 à Casablanca sous le mot d’ordre : « Soutien total au mouvement marocain du 20 févier pour un changement démocratique radical » qui a évalué le processus de lutte de notre peuple et les perspectives de ce combat, ainsi que notre position concernant les élections législatives et les moyens de sa mise en œuvre, il a également désigné un comité de préparation de son troisième congrès national et précisé les règles de sa préparation.
La crise du système capitaliste mondial perdure et aucune solution réelle n’est prévue pour en sortir, alors que les peuples, et particulièrement la classe ouvrière, en subissent les conséquences.
Au même moment, la résistance des peuples occidentaux pour leurs droits et acquis s’organise et met en cause la démocratie bourgeoise fondée sur la dictature des multinationales, la Banque Centrale Européenne et les institutions impérialistes mondiales.
Dans le monde arabe, le peuple libyen s’est libéré du régime tyrannique de Khadafi. Dans le même temps, les différentes forces impérialiste ont dirigé les opérations militaires sur le terrain s’orientent vers l’établissement d’un régime fantoche qui leur facilite le pillage des ressources pétrolières de la Libye et mette fin ainsi aux aspirations démocratiques du peuple libyen.
Ces mêmes forces impérialistes essayent de freiner les processus révolutionnaires en Egypte et Tunisie.
Le peuple Syrien continue sa lutte héroïque contre le régime de la tyrannie baathiste qui persiste dans sa politique mortifère.
Par ailleurs, au Yémen, le peuple continue, sans relâche, sa lutte contre le régime de la tyrannie et la corruption, alors que le peuple de Bahreïn mène un combat difficile contre la monarchie absolue, lequel combat subit un blocus médiatique étudié, avec la participation de chaînes d’informations arabes connues.
Le Conseil de Coopération du Golfe, sous la direction de l’Arabie Saoudite, travaille activement pour orienter les mouvements de changement en fonction des ses intérêts et ainsi empêcher la contagion à d’autres pays du club dirigé par des monarchies absolues et moyenâgeuses.
Dans notre pays, le mouvement de lutte n’a pas cessé malgré les vacances estivales et le mois de Ramadan, comme le mouvement social (Les revendications pour l’emploi, le salaire minimum et les infrastructures nécessaires pour les régions marginalisées) et le mouvement 20 février en tant que mouvement social populaire de lutte pour la liberté, la démocratie, la justice sociale et la dignité. Cette lutte est réprimée par le régime sous différentes formes :
Attaque des manifestants soit par les forces de répression officielle ou par des groupes de Baltajias qui se sont transformés en forces de répression parallèles ;
Emprisonnements, présentation des militants devant les tribunaux sur la base de dossiers préfabriqués et licenciements des militants.
Dans le même temps, le régime persiste dans sa politique de fuite en avant avec l’illusion qu’il peut usurper les revendications du mouvement du 20 février en organisant les élections législatives le 25 novembre 2011 et les élections municipales et régionales en 2012.
Mais en réalité le mouvement marocain du 20 février n’est pas un feu de paille, mais un mouvement authentique qui possède les conditions politiques de continuité, il n’est pas né de rien, il représente un saut qualitatif de la lutte de notre peuple.
A la lumière des données ci dessus le conseil national :
1- Salue toutes les militantes et militants démocrates de notre peuple, et à leur tête les militantes et militants de la Voie Démocratique ainsi que ses sympathisant(e)s, pour leur dévouement et leur résistance face à toutes les formes d’oppression, de complots et manœuvres mesquines et exprime sa solidarité avec les familles des martyrs du mouvement et toutes les victimes de la politique de répression contre les chômeurs, étudiants, ouvriers et habitants d’un certain nombre de régions rurales et minières ( Jbel Aouam et le bassin du phosphate en particulier), ainsi que les militants du mouvement du 20 Février. Le conseil national réitère sa demande d’abandonner les pratiques répressives contre des luttes pacifiques, de cesser les intimidations contre un certain nombre de cadres, de libérer tous les prisonniers politiques sans exception, d’arrêter les poursuites judiciaires, de permettre à tous ceux qui ont été licenciés de retourner à leur travail, et de satisfaire les revendications urgentes des catégories concernées.
2 Appelle à plus de militantisme unitaire afin de faire face à toute tentative visant l’indépendance et l’unité du mouvement du 20 Février, ou encore la détermination d’un plafond revendicatif en contradiction avec la plateforme constituante du mouvement ;et ce tout en œuvrant pour le développement de la combativité du mouvement et son acquisition d’une réelle implantation populaire par l’intégration en son sein des différents mouvements de lutte populaire ,son enracinement dans les quartiers populaires, les campagnes et une plus forte implication de la classe ouvrière, des étudiants et des élèves et pour que le mouvement s’arme d’une vision du futur et d’un programme de lutte démocratique.
3- Considère que le maillon central de la lutte du peuple marocain actuellement doit viser la chute du despotisme en concentrant le combat sur le makhzen en tant que système de pillage, d’injustice et d’oppression. Ce qui devrait affaiblir le bloc de classe dominant et approfondir la lutte de notre peuple pour la libération nationale et démocratique sur la voie du socialisme.
4-Considère que la gauche militante assume une responsabilité historique dans le développement du mouvement du 20 février et peut devenir une force prégnante dans ce difficile accouchement du changement démocratique réel si elle parvient à unir ses rangs autour d’un programme de changement démocratique radical et s’implique avec force et enthousiasme dans cette lutte, tout en faisant face aux tentatives du régime et ses sbires visant à diviser le mouvement sous des prétextes infondés, et si certaines de ses composantes abandonnent leurs illusions réformistes et d’autres leur sectarisme et gauchisme et rejoignent avec force et sans hésitation la lutte concrète actuelle du peuple marocain incarnée par le mouvement du 20 février.
5- Décide d’appeler au boycott des prochaines élections législatives car ces dernières se dérouleront sur la base d’une constitution makhzénienne octroyée, imposée et refusée par le peuple et sous la tutelle du ministère de l’intérieur, de listes électorales falsifiées en plus d’un découpage biaisé et un mode de scrutin entièrement en faveur des notables.
En effet, le plus grand bénéficiaire est le makhzen qui vise à restaurer sa légitimité. Et ce alors que la conjoncture politique actuelle nous impose de mettre la pression sur ce dernier en concentrant nos efforts sur le lutte de masse et la construction d’un contre pouvoir alternatif et non pas la participation à des élections acquises au makhzen
6- Déclare la tenue de son troisième congrès national les 13,14 et 15 Juillet 2012 et invite toutes les militantes et militants de la Voie Démocratique à s’inscrire communément et avec sérieux dans le processus de préparation validé par le conseil national.
7- Exprime son total appui au droit du peuple palestinien pour son autodétermination et l’instauration d’un état indépendant, dont la capitale est AL Quods, ainsi que le retour des réfugiés.
8- Déclare sa solidarité avec les luttes du mouvement social des pays capitalistes développés afin de dépasser la démocratie bourgeoise délégative et d’ouvrir la voie vers le socialisme et appuie également les révoltes des peuples du monde arabe pour aboutir à des régimes démocratiques, laïcs et libérés de la dépendance à l’impérialisme. La lutte contre le despotisme et l’impérialisme étant un combat commun, nous invitons l’ensemble des forces de gauche, à leur tête la gauche marxiste arabe et maghrébine, à l’unification de ses efforts et le travail en commun en vue de la radicalisation de la nouvelle dynamique que connaît la région et sa protection contre l’ingérence impérialiste et sioniste et le retour des régimes déchus.