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lundi 12 septembre 2011

Claude Mangin, l’épouse d’un militant sahraoui interpelle le premier ministre marocain pour sa libération


Par  Chahid El Hafed,11/9/2011


Madame Claude Mangin, épouse du militant sahraoui des droits humains, Ennaama Asfari a appelé dans une lettre adressée au premier ministre marocain, Abbas El Fassi à la libération de son mari incarcéré depuis plus de dix mois à Salé sans jugement.

"Cela fait 10 mois exactement que Ennaâma a été incarcéré, 10 mois dans des dures conditions c'est long ! A ce jour, Ennaâma n'a pas été inculpé officiellement, sa famille et moi-même sommes toujours en attente d'une décision. Dix mois est la période au-delà de laquelle la Justice doit se prononcer", a écrit Mme Mangin Asfari dans sa lettre au premier ministre marocain.
"La dernière fois que j'ai été autorisée à lui rendre visite 5mn dans des conditions indignes, c’était le décembre 2010. J'ai aperçu dans la pénombre derrière deux rangs de grillages serrés séparés par un mètre de large au milieu des cris des policiers présents, un homme que je ne reconnaissais pas, dont le seul message a été : Je veux mes Droits de détenu politique", a-t-elle ajouté.
"Mon mari Ennaâma Asfari a été enlevé par les forces de police vers 20h15, heure française, au domicile d'un ami à El Aaiun le 7 novembre 2010, quelques minutes après m'avoir téléphoné. Il venait de me dire que la maison était encerclée par la police", a souligné Mme Mangin.
Ennaâma est un militant qui se bat pacifiquement pour le respect des Droits de l'Homme au Maroc et au Sahara Occidental depuis la fondation à Paris en 2005 du CORELSO - COmité franco-sahraoui pour le REspect des Libertés et des Droits de l'Homme au Sahara Occidental - dont il est le co-président avec Aline Pailler.
"Juriste, il est toujours main nue, ce qui n'a pas empêché les forces de police de l'enlever évanoui, tellement l'usage de la force a été disproportionné. Il a disparu durant 6 jours puis est réapparu au Tribunal d'El Aaiun, le corps portant les traces des mauvais traitements subis", a-t-elle regretté.
"Sa famille et moi-même n'avons jamais été avisés ni de son incarcération ni du lieu où il était retenu .Ce n'est que le 6 décembre 2010 que son frère a pu le voir quelques minutes", a-t-elle conclu, sa lettre dont une copie est parvenue à SPS. (SPS)

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