Chers amis lecteurs de solidmar,

Solidmar est fatigué ! Trop nourri ! En 8 ans d’existence il s’est goinfré de près de 14 000 articles et n’arrive plus à publier correctement les actualités. RDV sur son jumeau solidmar !

Pages

samedi 14 février 2015

Le roi du Maroc bloque une enquête journalistique sur sa Fortune en Europe

Le richissime souverain marocain, Mohammed VI, vient d’actionner les services pour tuer dans l’œuf une enquête que le quotidien français Le Monde s’apprêtait à publier au plus tard le 4 février courant.

Le très sérieux quotidien parisien a, en effet, «ajourné» la publication d’un très gênant dossier portant sur les comptes bancaires de la famille royale marocaine à l’étranger. But avoué du Makhzen : «Des milieux franco-marocains et algériens, soutenus par une horde de "contestataires du royaume" sont impliqués dans ces investigations.» Comme à son accoutumée, le Palais royal n’hésite pas à pointer du doigt l’Algérie lorsque des journalistes français, américains ou britanniques prennent l’initiative d’enquêter sur la fortune du «roi des pauvres». Pour ce faire, il fait appel à des médias proches de la DGED (contre-espionnage marocain).

Un site web marocain s’en prend violemment au quotidien français en des termes péjoratifs, qualifiant le travail des deux journalistes, Fabrice Lhomme et Gérard Davet, de «pseudo-investigation». Et d’ajouter : «Les journalistes d’investigation n’ont rien trouvé d’exclusif, ni même d’assez consistant pour alimenter et donner un semblant de crédibilité à leur article.» Un hebdomadaire marocain tient à rappeler qu’«aucun extrait de l’article du quotidien français n’a encore été publié». Il faut savoir que la contestation au sein même du Palais a tendance à prendre des proportions importantes.

Outre celle de Moulay Rachid, frère du roi, à qui on avait arraché le titre de prince héritier au profit de Moulay Hassan, le fils de 11 ans du souverain, il y a celle de Moulay Hicham, le cousin du roi, qui, selon les statistiques réunies par un média marocain, a fait l’objet de pas moins de 45 articles en l’espace d’une année, et neuf dans les 30 derniers jours. «Tous évoquent le fils de Moulay Abdellah en des termes péjoratifs et soulignent ses relations avec le journaliste d’un site opposé au Makhzen, le sportif et ancien détenu Zakaria Moumni, ses "machinations contre Mounir Majidi" ou encore ses fautes de français».

« Plus riche que l’émir du Qatar, les ressources naturelles qu’offre le sous-sol marocain à M6 sont infiniment moindres que celles de l'émir, tout juste quelques «espoirs pétroliers» et des mines d’or », écrivait Régis Soubrouillard le 7 mars 2012 sur Marianne. «Sa fortune personnelle a pourtant doublé en cinq ans. Le budget de fonctionnement du Palais est deux fois supérieur à celui de l’Elysée alors que le PNB du pays est plus de 25 fois plus faible que celui de la France», indiquait l’hebdomadaire français. Le budget alloué à la monarchie marocaine est régulièrement en hausse et dépasse de loin celui de plusieurs grands ministères. Une ligne de crédit pharaonique qui échappe à tout contrôle, s'indignait de son côté un journal en ligne marocain.

http://www.algeriepatriotique.com/article/le-roi-du-maroc-bloque-une-enquete-journalistique-sur-sa-fortune-en-europe-et-accuse-l-alger

vendredi 13 février 2015

Forum de Crans Montana à Dakhla occupé: Un déni de la légalité internationale (ONG péruvienne)

12/2/2015


Forum de Crans Montana à Dakhla occupé: Un déni de la légalité internationale (ONG péruvienne)
LIMA - Le conseil péruvien de solidarité avec le peuple sahraoui (Copesa) s'est élevé contre l'organisation de la session 2015 du forum de Crans Montana dans la ville occupée de Dakhla, au Sahara occidental et appelé son pays à ne pas y assister.
"L'organisation suisse +Forum de Crans Montana+ qui œuvre en faveur d'un monde meilleur, plus humain et plus juste a malheureusement choisi de tenir sa session 2015, dédiée à l'Afrique, à Dakhla, ville du Sahara occidental occupé par le Maroc qui s'y livre aux plus graves violations des droits de l'homme contre la population sahraouie et à un pillage sans précédent de ses ressources naturelles", s'est insurgé Ricardo Sanchez Serra, journaliste péruvien, président du Copesa.
Le journaliste estime "contre-productif que la réunion se tienne dans un territoire occupé militairement". Une telle attitude s'inscrit, de son point de vue, en contradiction avec le principe même de cette organisation selon lequel les problèmes doivent être examinés dans un climat de paix et de coopération.
"L'évènement servira tout juste de propagande au profit du régime féodal du Maroc et sera mis à profit pour occulter le blocage, par la puissance occupante, des négociations engagées dans le cadre des Nations unies en vue de l'autodétermination du peuple sahraoui", soutient Ricardo Serra pour qui il s'agit plus d'une tentative de diversion.
L'Union africaine (UA) avait lancé un appel à boycotter le forum de Dakhla parce qu'il "contredit les efforts déployés par la communauté internationale pour le règlement du conflit au Sahara occidental", a-t-il rappelé.
L'organisation panafricaine a demandé au Forum Crans Montana d'annuler la réunion prévue dans la ville occupée de Dakhla tant elle "constitue une grave violation du droit international".
L'organisation de toute conférence internationale dans les circonstances actuelles au Sahara occidental ne peut qu'engendrer un climat de confrontations sur ce territoire sous occupation, avait ajouté l'UA.
Par ailleurs, le Copesa est revenu, sur la base de documents publiés  par le hacker "Chris Coleman" sur la politique du Maroc visant à soudoyer des journalistes, des fonctionnaires de l'ONU, des politiciens, des ambassadeurs et des intellectuels pour défendre les thèses marocaines dans leurs pays respectifs et dans les forums internationaux.
"Dans cette optique, ces mêmes personnages corrompus seront invités par les Marocains pour faire croire au succès de la rencontre", soutient encore le journaliste qui a enfin appelé le gouvernement, les organisations et les parlementaires de son pays à ne pas assister à une telle mise en scène qui, en fait, argue-t-il, constitue un déni de la légalité internationale, des principes de liberté et des valeurs de démocratie.
  http://www.aps.dz/monde/17883-forum-de-crans-montana-%C3%A0-dakhla-occup%C3%A9-un-d%C3%A9ni-de-la-l%C3%A9galit%C3%A9-internationale-ong-p%C3%A9ruvienn
---------------------------------------------------------------------
La Namibie condamne :   http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/73323

Rappel : l'histoire de Salek, prisonnier sahraoui, victime de l'habituelle cruauté du personnel pénitentiaire marocain.

Par APSO, 3/4/2015


Destin brisé, double peine


Salek Laasairi est sahraoui, il est né le 15 mars 1983 à Tantan sur le territoire marocain, et a été condamné en 2004 par la cour militaire à la réclusion à perpétuité.
C’est un militant pour l’indépendance du Sahara Occidental, cette conviction politique et son identité ont eu et ont toujours des conséquences directes sur son histoire, l’accusation, sa peine, doublée de tortures qu’il subit en prison.

Selon ses amis, il a un grand cœur et il aime beaucoup sa famille. Il est le dernier d’une fratrie de six. Sa famille est modeste et son père est décédé en 2009.
Salek a été arrêté le 13/10/2004 et condamné le 6/12/2005 par la cour martiale à la réclusion à perpétuité, selon le chef d'accusation meurtre d’un officier marocain.
Il est actuellement dans la prison de Ait Melloul au Maroc et son numéro d’écrou est le 7533.

Depuis 2013, le gardien chef de la prison de Ait Melloul, Ahmed El Moumni, semble particulièrement violent et raciste, sans que le directeur de la prison, Lekbir Soufi, n’intervienne contre ses pratiques. Les affaires de Salek sont régulièrement inspectées, détruites ou volées. Cela s’accompagne de fouilles au corps menées avec rudesse, de coups et  d’insultes, ressenties par Salek comme autant d’humiliations.

Les périodes de pression peuvent durer plusieurs semaines. S’ajoutent actuellement des menaces de « fabrication de motifs » destinées à imposer à Salek un nouveau transfert -  contre sa volonté - qui l’éloignerait de sa famille et des possibilités de visites.
La « fabrication de motif » veut dire une accusation imaginaire fabriquée par les autorités pénitentiaires en prison, justifiant des mesures disciplinaires. C’est une menace et une pratique courante. Ces « motifs » sont en l’occurrence l’accusation pour Salek et deux autres Sahraouis - Salek Mohamed Ahmed et Tyatro Mohiddin - d’être des « incitateurs », probablement à revendiquer un minimum de respect. Comme les autres Sahraouis de la prison, ils protestent contre les mauvais traitements, privations et violences qu’ils subissent, pratiques réprouvées par le droit selon la législation marocaine et internationale.

La famille quant à elle paraît avoir peur du régime marocain, le makhzen, et ne parle pas de ce que Salek leur confie. C’est donc par des amis que quelques informations récentes sont connues. Par exemple, fin mai 2013, Salek avait protesté contre les mauvais traitements par une grève de la faim illimitée qu’il avait suspendue après plus de 15 jours, la veille des examens du bac, auquel il a échoué. 
Ou encore, le 19 juillet, le gardien-chef fouille abusivement les affaires de Salek et déchire ses vêtements, ses livres et magazines. Quelques jours après lors d’une nouvelle fouille, son téléphone portable lui est volé par le personnel pénitentiaire. Il n’a pas pu en racheter depuis cette date. Il semble qu’il y ait une entente entre le personnel pénitentiaire et les acteurs du marché noir de la prison.
Plus récemment, Salek a participé aux mouvements de grève de la faim de 24 ou 48 h menés par tous les prisonniers sahraouis enfermés dans la prison de Ait Melloul, prisonniers politiques et prisonniers de droits commun

Salek a été arrêté le 13/10/2004 et incarcéré tout de suite à Sale 1. Le jugement a été rendu le 6/12/2005 par la cour militaire. Condamnation sans possibilité d’appel à la réclusion à perpétuité. 

L’accusation : meurtre d’un officier marocain.
Les faits relatés par les intéressés et les proches sont les suivants :
L’officier marocain en question est le violent agresseur d’une femme Sahraouie. Les faits se sont déroulés dans le quartier situé à côté de la route de Telimzoun à Tantan.
Salek Laasairi, Saleh Amidan - 2 Sahraouis -, et Norrdin x, Hisqar x et Abdallah x, - 3 Marocains -, sont intervenus pour défendre et protéger la femme. Pendant que Salah Amidan l’éloignait, l’officier a provoqué et agressé les 4 autres, qui ont répondu à l’agression physique et raciste. Suite à la bagarre, ils ont laissé l’officier blessé sur place et sont partis. L’officier était alors vivant.

Trois jours après ces faits, la police est venue arrêter Salek chez lui. Les 6 protagonistes ont été arrêtés, les 5 jeunes et la femme agressée, pour la mort de l’officier.
Norrdin x avait volé le téléphone portable de l’officier marocain, et a ainsi été retrouvé. Pendant l’interrogatoire, Il a donné les noms des gens qui étaient avec lui. Tous ont été condamnés à diverses peines de prison ferme. Saleh Amidan à 10 ans, la femme à 2 ans. Salek, Norrdin, Hisqar et Abdallah à la réclusion à perpétuité. L’avocat de Salek était marocain, commis d’office. Il a été émis des doutes sur la qualité de l’enquête.

Le parcours de Salek dans les différentes prisons marocaines est le suivant : Salé 1 jusqu’au 6/12/2005, puis Ait Meloul  pour 6 mois, puis Kénitra 5 ans et 3 mois puis Ait Melloul à nouveau. 
Kénitra étant à plus de 900 km du lieu d’habitation de sa famille, pendant 5 ans Salek n’a pas reçu de visites. Le deuxième transfert à Ait Melloul, en septembre 2011, longtemps demandé et attendu par Salek a rompu son isolement de sa famille, 2 ans.

Depuis son incarcération en 2004, Salek a été régulièrement harcelé, frappé, empêché dans ses volontés d’étudier et torturé physiquement et psychologiquement par les gardiens, le gardien-chef ou le directeur de la prison, de même que Saleh Amidan, l’autre jeune sahraoui condamné dans la même affaire. Les trois Marocains condamnés pour les mêmes faits n’ont eux jamais reçu ce genre de traitements discriminatoires et brutaux.
Il semble que sa grande taille et sa force excitent la jalousie et la violence des matons marocains. D’après ses codétenus, Salek est très souvent la cible du personnel et des responsables pénitentiaires.

En 2007, il mène une grève de la faim pendant 30 jours en protestation contre les mauvais traitements, pour qu’ils cessent et que ses conditions s’améliorent.
Cette même année Saleh a été torturé par les gardiens marocains qui ont brûlé à vif le tatouage qu’il avait sur le bras. Le tatouage disait « Sahara libre ».

En 2008, des publications d’organisation relayées par aljazeeratalk.net (archive maintenant désactivée) attestent que Salek a été roué de coups et violé par les gardiens de la prison. Puis mis à l’isolement sans soin, menotté et les yeux bandés, privé d’alimentation et boisson, dans un état de détresse psychologique grave. La plainte déposée par sa famille demeure sans suite, les appels sans effets. Il n’y a pas eu d’enquête, le personnel pénitentiaire tortionnaire n’a jamais été inquiété, ni puni. Salek avait affirmé la légalité de l’autodétermination du peuple sahraoui.

Salek subit régulièrement des périodes de plusieurs semaines de harcèlements à Kénitra en 2010. Le 9 juillet par exemple, Il a été tabassé violemment par les gardiens de la prison, dans sa cellule. Les insultes qui ont accompagné la violence étaient racistes. Les gardiens lui volent son téléphone, son lecteur MP4, son argent et tous ses effets personnels de quelque valeur. Salek possédait des drapeaux de la RASD (République Arabe Sahraouie Démocratique). Après cette date, les gardiens maintiennent la pression par des intrusions quotidiennes dans sa cellule pour la fouiller entièrement. Chaque visite est toujours accompagnée de menace de violence et de représailles et d’insultes racistes. Selon Salek, la dénonciation par les autres prisonniers est à l’origine du déclenchement de la violence et des vols par les gardiens.

Salek est depuis 10 ans oublié de l’attention des institutions, des organisations média ou de défense des droits de l’Homme, sahraouies ou internationales. Le seul soutien de sa famille semble être à la merci de l’arbitraire malveillant des autorités pénitentiaires.

Le projet de loi du gouvernement marocain visant à abolir la possibilité par les tribunaux militaires de juger des civils, et d’introduire la possibilité d’appel, bien que probablement opportuniste, n’est pour l’instant qu’une annonce de l’agence royale d’information, héraut du palais. En l’absence actuelle de texte de loi précis, de calendrier et d’échéances, on peut supposer son application remise aux calendes grecques, et pour Salek, comme pour les 23 prisonniers politiques du groupe « gdaym Izik » et d’autres Sahraouis, son bénéfice très hypothétique.

Semaine anti-coloniale : conférence sur les émancipations au Maghreb et au Machrek

Ouadie Elhankouri
Ouadie Elhankouri, 13/2/2015
Rendez-vous mardi 24 février 2015 à 19h à Paris :
L'AMDH-Paris/IDF et la revue تحرريات Taharouryates vous invitent à une conférence sur les émancipations au Maghreb et au Machrek avec la participation de :
- René Gallissot qui expliquera le projet émancipateur d’Abdelkarim El Khettabi d’hier à aujourd’hui au Maghreb.
- Julien Salingue nous parlera de : Révolutions et contre-révolutions au Machrek, quels défis ?
- Un(e) représentant(e) de l’AMDH Paris-IDF expliquera les émancipations à travers les droits humains.
- Un(e) représentant(e) de la revue Taharouryates interviendra sur : penser les alternatives.
Cette conférence est organisée dans le cadre de la semaine anti-coloniale à Paris. 
Elle aura lieu plus exactement
 le mardi 24 février à 19h 
 dans l'espace Jean Dame 
au 17 rue Léopold Bellan 
dans la mairie du 2ème arrondissement.

Appel à la solidarité nationale et internationale avec les ouvrier-es agricoles licenciés de Soprafel-Idyl à Bouigra


Par Souad G, Attac Maroc, 13/2/2015/, , , . 

Une lutte importante dans la région d'Agadir, à Bouigra  contre une société agrobuziness française,  qui demande large soutien et solidarité. La majorité des travailleurs sont des ouvrières. Une lutte exemplaire  menée par la Fédération Nationale du Secteur agricole (UMT), soutenue par plusieurs associations, dont Attac. Merci de diffuser largement et sans retenue.





Appel à la solidarité nationale et internationale avec les ouvrier-es agricoles licencié-es par la société française Soprafel-Idyl à Bouigra, dans la région d’Agadir



Une caravane régionale a été organisée le 12 février 2015 en solidarité avec les ouvrier-es agricoles de la société française Soprofel. Répondant à l’appel de la Fédération Nationale du Secteur Agricole (UMT) , près de 600 militants de divers sections syndicales et organisations militantes, ont manifesté leur solidarité avec les  ouvrier-es en sit-in depuis 8 janvier 2015. Ces dernier-e-s ont été licencié-es en mai 2014 , par le groupe français Soprofel l’un des grands groupes agricoles au Maroc et principal fournisseur de l’entreprise Idyl installée en France. Une centaine d’entre eux majoritairement des femmes ne sont pas encore integré-es, parmi lesquelles des responsables syndicaux, résistent depuis plus d’un mois devant l’usine pour réclamer leur retour au travail .

La caravane a été une réussite et les manifestants ont dénoncé vigoureusement l’impressionnant déploiement des forces d’intervention.

Les ouvrier-es sont déterminé-es à poursuivre la lutte. La solidarité nationale et internationale est urgente pour un combat commun, ici et partout, contre l’agrobusiness qui exploite la main d’œuvre, saccage les richesses naturelles, pille et dévaste nos terres et nos nappes, et détruit notre souveraineté alimentaire.



Nous vous invitons à exprimer votre solidarité avec la lutte syndicale des ouvriers/ère du groupe Soprofel/Idyl à Agadir. 


Envoyer des messages de protestation à :

FAX IDYL EN FRANCE: Fax : 04 90 94 61 00

 Province Chtouka: 00 212 5 28 81 03 00

Délégation de l’Emploi Chtouka : 00 212 5 28 81 06 20

FAX SOPROFEL AGADIR : 00 212 5 28 81 85 67

Déclaration de presse Freedom Now : liberté de la presse et d’expression au Maroc 2014



Plan de paix au Sahara Occidental

 Rabat 12 /2/ 2015

Jeune association constituée le 25 avril 2014, « FREEDOM NOW » qui défend la liberté de la presse et d’expression, a présenté son premier rapport sur « la situation de la liberté de la presse et d’expression au Maroc durant l’année 2014 ». En effet, la liberté d’expression pour être une valeur fondamentale et un droit, est considérée comme un instrument essentiel de défense de l’ensemble des libertés, un élément important pour l’édification de la démocratie.
En enregistrant un ensemble de violations contre la liberté d’opinion et d’expression, « FREEDOM NOW », considère ces atteintes comme des violations de la loi et des preuves supplémentaires confirmant le non respect de l’État marocain de ses engagements politiques, juridiques et moraux envers la société. « FREEDOM NOW » attire l’attention sur les effets négatifs que produisent ces violations sur la libre circulation des informations et des idées au sein de la société. Ces violations ne constituent pas seulement des atteintes contre les journalistes et les utilisateurs des médias, mais également des atteintes flagrantes contre le droit à la liberté d’opinion et d’expression consacré par les conventions et traités internationaux et édicté par la législation interne et le droit des citoyens d’accéder librement aux informations et aux idées.

A noter que les cas de violations enregistrés ne sont pas exhaustifs et que plusieurs autre cas d'interdiction de réunions et de manifestations ont eu lieu durant la période étudiée.

Dans la rédaction de ce rapport, « FREEDOM NOW » s’est référé à la Déclaration conjointe relative aux crimes contre la liberté d’expression » adoptée le 25 juin 2012. Une Déclaration cooptée par le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la promotion et la protection du droit à la liberté d’opinion et d’expression, la Représentante de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe sur la liberté des médias, la Rapporteure spéciale pour la liberté d’expression de l’Organisation des États Américains et le Rapporteur spéciale sur la liberté d’expression et l’accès à l’information de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples. La dite déclaration prévoit la nécessité pour les États de traduire clairement dans leur systèmes juridiques les infractions commises contre la liberté d’expression pour les qualifier de crimes graves pour ce qu’ils constituent comme violations directes contre l’ensemble des droits humains.

Sur la base de ces principes directeurs qui ont encadré l’élaboration de ce rapport, « FREEDOM NOW » s’est appuyée sur l’observation des cas de violations et a évalué la situation de la liberté de la presse et d’expression en interpellant la réalité marocaine et en rappelant au pouvoir en place les contours du principe de la liberté d’expression et ses limites tels que définis à la fois par les textes universels des droits humains et dans législation interne.

« FREEDOM NOW » s’est appuyé sur le travail effectué par sa « commission d’observation et d’élaboration des rapports » pour enregistrer des violations commises par différents acteurs. Des violations recueillies auprès de différents organes de presse ou des victimes elles-mêmes.

Ainsi, Freedom Now a enregistré vingt cas de violations entre la date de sa constitution en avril 2014 et le 22 décembre de la même année, présentées comme suit :

- Treize cas concernant des journalistes appartenant à la presse électronique, trois cas concernant des chanteurs de rap, deux cas concernant des journalistes de presse écrite, un cas concernant un utilisateur internet et un cas concernant une blogueuse.
Par ailleurs, les violations enregistrées commises par différents acteurs se déclinent comme suit :
- Les autorités locales, l’État marocain, la police, le gouvernement,le département de la justice, des militants, l’Agence nationale de réglementation des télécommunications et des responsables politiques au sein de l’exécutif.
Pour être une force de proposition pour améliorer l’arsenal juridique lié à l’exercice des libertés, le rapport de « FREEDOM NOW » dresse une série d’observations concernant la situation actuelle du cadre juridique régissant la liberté d’opinion et d’expression. Un cadre juridique caractérisé par une politique de contrôle et de surveillance. En outre, le rapport fait la lumière sur trois projets de loi qui devraient être adoptés prochainement, à savoir le projet du Code de presse et d’édition , le projet de loi relatif au droit d’accès à l’information et le projet de loi instituant le Conseil national de la presse. Cet éclairage permet de mesurer à quel point ces projets de textes ont répondu ou non aux attentes du mouvement marocain de défense des droits humains tout au long de la dernière décennie pour ensuite présenter les recommandations que « FREEDOM NOW » juge opportunes pour l’amendement de ces projets de loi.
Nonobstant les avancées contenues dans ces projets de lois par rapport aux actuels textes en vigueur, ces projets n’apportent pas de solutions crédibles à certaines problématiques fondamentales qui continuent d’handicaper l’exercice de la liberté d’opinion dans notre pays. Par conséquent, ces projets de lois n’ont pas répondu aux requêtes exprimées par les professionnels et les instances de défense de droit humains.
Par ailleurs, ce rapport contient des développements dédiés aux médias publics, en ce sens que « FREEDOM NOW » considère que la réforme de ce secteur constitue la principale entrée à toute autre réforme en matière de médias, de liberté et de manière générale pour toutes les questions liées à la démocratie.
Premièrement, parce que les médias publics, financés par les contribuables et contrôlés par une instance indépendante sont les seuls à pouvoir garantir la diversité et un véritable pluralisme au sein des sociétés démocratiques.
Deuxièmement, parce que les médias publics et spécialement l’audiovisuel en tant que médias de masse exercent toujours une influence considérable sur le public et constituent une convoitise pour tous ceux qui tentent de s’accaparer le pouvoir et l’exercer de manière unilatérale.
Se fondant sur son analyse de la situation des médias publics au Maroc, « FREEDOM NOW » considère que le contrôle permanent exercé par le pouvoir sur ces médias qui sont la propriété de l’État et donc du peuple constitue la plus grande violation contre l’indépendance et le pluralisme de ces médias et le plus grand frein devant leur émancipation pour qu’ils soient au service de l’intérêt général.
A travers son rapport, « FREEDOM NOW » considère que le champ de la liberté de la presse et d’expression au Maroc est caractérisé par une logique de contrôle direct et absolu sur les médias publics et un contrôle indirect et absolu sur la presse privée. En effet, les médias publics, toujours contrôlés par le pouvoir sont utilisés pour la propagande officielle et censurent toutes les voix dissidentes.
Quant aux médias privées, la majorité d’entre eux agissant dans la presse radio, écrite ou numérique manquent de professionnalisme et font l’objet de manipulation indirecte pour servir le pouvoir en place, à travers le contrôle des subventions publiques, des sources de financements et de la publicité.
En conclusion de son rapport, « FREEDOM NOW » enregistre que les lignes rouges, l’expansion de l’autocensure et l’apparition d’une nouvelle génération de violations visant à taire toutes les voix dissidentes et à imposer le point de vue unique du pouvoir sont les principales caractéristiques de la scène médiatique marocaine aujourd’hui.
Ainsi, « FREEDOM NOW » retient les conclusions suivantes :
- Les cas d’emprisonnement de journalistes , les harcèlements menés contre des organes de presse indépendants, l’importante régression en matière de libertés et de droits acquis, tels la liberté de réunion, de constitution d’association et de manifestation pacifique confirment que la situation de la liberté de la presse et d’expression au Maroc aujourd’hui est pire que celle qui avait prévalu durant les trois dernières années du siècle dernier.
- Les restrictions contre la liberté d’expression, la continuité du monopole du pouvoir sur les médias publics et la mise à mort de la presse indépendante en disent long sur les volontés de réformes politiques et démocratiques sachant que la démocratie ne peut exister sans presse libre ni médias publics indépendants.
Enfin, si le Maroc a consacré dans le préambule de la Constitution de 2011 le principe de la supériorité des conventions et traités internationaux et s’est engagé à respecter les droits humains tels qu’ils sont universellement reconnus, le gouvernement doit traduire ses principes et vœux dans la législation relative à la liberté de la presse et d’expression pour garantir son plein exercice au Maroc.
Rabat le 12 février 2015

Le rapport sur la liberté de presse et d'expression est téléchargeable sur la page Facebook de Freedom Now.

Les médias français attaquent Mohamed VI pendant sa visite à Paris

AFPmag., 9/2/2015
En voyage officiel en France où il rencontre François Hollande pour poursuivre avec le réchauffement des relations franco-marocaines interrompues depuis une année, sa majesté le Roi Mohamed VI a été indexé par la presse française pour la somme de 7,9 millions d’euros.  
Cette fois-ci aussi la presse française n’a pas dérogé à la bonne vieille tradition d’indexer les dirigeants africains pour leur fortune. Après les chefs d’état gabonais et équato-guinéen, c’est sa majesté le Roi Mohamed VI qui vient d’être indexé pour la somme de 7,9 millions d’euros qu’il aurait placée dans un compte Suisse. Le souverain du royaume Chérifien en voyage officiel pour réchauffer les liens entre Paris et Rabat,  avait été une première fois indexé par le magazine Forbes qui parlait quant à lui de la somme de 2 milliards d’euros. Du coup on ne comprend plus rien au milieu de ce tapage médiatique.
A Rabat où l’action nationaliste du souverain se voit dans chaque recoin de la ville où un douar a été rasé et remplacépar des HLM majestueux, certains y voient une manigance visant à interdire le réchauffement des relations entre les deux pays. Signalons toutefois que le royaume chérifien dans le cadre de ses rapports avec la France avait exigé le respect de ses officiels et que cette exigence pourrait être considérée comme bafouée. Mais Rabat qui n’a pas réagi pourrait se prononcer dans les heures qui viennent sur cette publication que Serge Michel, responsable du Monde Afrique, auteur de cette publication, considère comme une coïncidence entre son calendrier préétabli et l’arrivée du souverain en France.
On sait que la coopération judiciaire entre les deux pays a recommencé la semaine dernière et que le Royaume a arrêté ces derniers temps de nombreux jihadistes français sur son territoire. Au vu de cet intérêt et de tant d’autres que la France a dans le Royaume, il serait fort désastreux pour cette nation française de voir une nouvelle brouille plomber cette relation.
 AFPmag.


Corruption au Maroc : de hauts fonctionnaires visés par des enquêtes



(Le 360) 

« Des enquêtes judiciaires vont être lancées dans les jours qui viennent pour en savoir plus sur l’enrichissement illicite de hauts fonctionnaires de l’État, notamment des magistrats au cours de l’exercice de leurs fonctions. 

 L’Inspection générale de l’administration territoriale a décidé de mettre en place des commissions dont la mission consiste à enquêter auprès de plusieurs fonctionnaires et magistrats soupçonnés d’enrichissement illicite, a rapporté Al Massae dans son édition du samedi 31 janvier. Ce journal nous apprend que de « hautes instructions fermes ont été données pour que s’ouvrent des enquêtes approfondies sur des responsables soupçonnés d’avoir bâti des fortunes que leurs émoluments très limités ne permettent pas ». Selon le quotidien, les soupçons de cet enrichissement illicite se fondent sur des rapports des services de sécurité. Ces corrompus présumés a ajouté Al Massae, ont blanchi leur fortune dans l’immobilier se transformant en promoteurs spécialisés dans la construction de projets d’habitats sociaux. Citant une source anonyme, le quotidien indique que « le secteur de la justice est dans le collimateur des enquêteurs. Ces derniers relèvent du ministère de l’intérieur et de la direction générale de la surveillance du territoire ». « L’enquête va également toucher des fonctionnaires du ministère de l’intérieur, outre ceux de la justice où de forts soupçons de corruption pèsent sur des magistrats », a-t-il poursuivi. Le quotidien nous apprend aussi que la première institution à avoir entrepris une enquête interne sur l’enrichissement illicite est la direction générale de la sûreté nationale »… »
Voir le lien : http://bit.ly/1CpSAel

jeudi 12 février 2015

RSF : Classement mondial de la liberté de la presse 2015, El Khalfi pas d'accord


Maroc : 130ème sur 180


RSF publie le Classement mondial de la liberté de la presse 2015

Découvrez la nouvelle édition du Classement mondial de la liberté de la presse, désormais disponible en ligne.

En tête de l'édition 2015 du Classement mondial de la liberté de la presse figurent la Finlande, première depuis cinq ans, la Norvège et le Danemark. A l'autre bout du spectre, les pires situations sont relevées au Turkménistan, en Corée du Nord et en Erythrée, 180ème sur 180. La France figure à la 38ème place (+ 1), les Etats-Unis à la 49ème (- 3), la Russie à la 152ème (- 4), l'Iran à la 173ème (stable) et la Chine à la 176ème (- 1).


Le Classement 2015 est accompagné d'analyses sur des thèmes d'actualité. Dans quels pays le délit de "blasphème" est-il utilisé pour censurer toute critique ? Comment la couverture des manifestations comme celles en Ukraine ou à Hong Kong est-elle l'occasion de violences accrues à l'encontre des journalistes ? Pourquoi les Etats membres de l'Union européenne régressent-ils dans le Classement mondial ?

Le Classement est le fruit du travail pérenne de Reporters sans frontières en faveur de la liberté de la presse, le résultat du suivi quotidien et vigilant des exactions commises à l'encontre de la liberté d'information. Soutenez l’action de Reporters sans frontières.

Voir le classement

Outil de référence, utilisé aussi bien par l'ONU, la Banque mondiale que par les États, le Classement mondial reflète le degré de liberté dont bénéficient les journalistes, les médias et les blogueurs dans plus de 180 pays. Ce classement publié en 5 langues (anglais, espagnol, français, arabe et farsi) suscite chaque année des milliers de reprises dans les médias du monde entier. Le Classement est établi grâce à des centaines de correspondants, journalistes, experts des médias, chercheurs, juristes et militants des droits de l'homme.

Les données recensées durant une année entière concernent le degré des violence à l'égard des journalistes, l'état du pluralisme, l'indépendance des médias, les conditions d'exercice du journalisme et l'autocensure, la performance du cadre légal, la transparence des institutions et la qualité des infrastructures soutenant la production d'information.

-----------------------------------------------------------------------------

El Khalfi en désaccord avec le rapport de RSF relatif à la liberté de la presse  

Le nouveau rapport de Reporters Sans Frontières sur la réalité de la liberté de la presse n’est pas au goût du ministère de la communication. Mustapha El Khalfi, ministre de la communication porte-parole du gouvernement, affirme que la réalité de la liberté de la presse au Maroc est beaucoup plus en avance par rapport au classement de certains rapports internationaux en la matière. En effet, le ministre explique que les rapports publiés actuellement et plus particulièrement ceux de « HumanRights Watch » et de « Reporters sans frontières » ne parlent pas d’un recul de la liberté de la presse mais d’une avancée réalisée en dépit des défis existants. El Khalfi a également relevé que le Maroc a gagné six points dans le classement de « Reporters sans frontières » après avoir gagné deux auparavant, soulignant que le classement global, qui place le Maroc à la 130ème place parmi 180 pays, ne reflète pas le bon niveau de la liberté de la presse dans le royaume.