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mardi 10 février 2015

Crans-Montana sommé d’annuler le forum sous peine de poursuites



Rencontre économique à Dakhla, au Sahara occupé

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Par Salima Tlemçani, El Watan, 9/2/2015
 
 Maître Gilles Devers, mandaté par le Front Polisario
Maître Gilles Devers, mandaté par le Front Polisario

Mandaté par le Front Polisario, le cabinet d’avocats, à sa tête Me Gilles Devers, a adressé cette semaine une lettre dans laquelle il fait «sommation de renoncer à ce congrès» faute de quoi il menace d’engager «toutes les procédures judiciaires pertinentes».

Dans son courrier daté du 5 février, Me Devers, avocat très engagé dans les affaires liées aux droits des peuples, explique à l’ONG que cette réunion «ne peut se tenir sans commettre de violations graves de l’ordre public international» et qu’elle « engage» sa «responsabilité civile et pénale».
Et d’ajouter : «Votre communication présente la ville de Dakhla comme prévalant du territoire marocain et de la souveraineté marocaine. Or, il n’en est rien. Les décisions et autorisations accordées par les autorités marocaines sur le territoire du Sahara occidental sont nulles et non avenues, hormis celles qui relèvent du régime de l’occupation militaire tel que défini par le droit international humanitaire coutumier, c’est-à-dire limité à l’entretien des troupes et aux questions immédiates d’ordre public.

De même que toutes les sommes que votre organisation est susceptible de verser aux autorités marocaines et aux organismes qui se prétendent de droit marocain sur le territoire du Sahara occidental relèvent de la qualification d’assistance directe à l’occupation militaire illicite, qui est le moyen de la colonisation d’un territoire.» L’avocat rappelle à l’ONG qu’elle compte aborder lors de ce congrès, le thème de l’exploitation des ressources naturelles, «alors que le Maroc spolie le peuple sahraoui par une colonisation économique, contraire au droit international, et dont Dakhla est hélas, une place forte. Aussi, la thématique du congrès constitue politiquement une provocation bien regrettable et juridiquement l’apologie de la colonisation et des crimes qu’elle inclut


Le programme du congrès bafoue à tel point la légalité internationale que je dois vous en rappeler les éléments les plus constants». Me Devers fait un round-up sur toutes les étapes de la colonisation depuis qu’il a indexé le territoire sahraoui à la monarchie. «En réalité, le Maroc est et reste la puissance occupante au sens du règlement de La Haye de 1907 (…) et le Front Polisario lutte avec constance contre cette occupation militaire et cette occupation économique, sur le plan diplomatique et juridique.
Personne ne peut l’ignorer et la facilité avec laquelle votre organisation affiche Dakhla-Maroc est sidérante.» L’avocat fait état de l’appel lancé par l’Union africaine, le 31 janvier dernier, aux pays membres et aux organisations, les exhortant de ne pas prendre part au congrès décrit, selon lui, comme une violation du droit international. De ce fait, l’avocat somme le Forum à renoncer à cette manifestation et, dans le cas contraire, il fait savoir qu’il a été mandaté pour engager les procédures nécessaires auprès des instances pénales internationales.
A ce jour, aucune décision n’a été prise par l’ONG internationale, qui a chargé un avocat de prendre en charge l’affaire. Pour des sources diplomatiques, en cas de maintien du congrès à Dakhla, plusieurs choix de procédures s’ouvrent devant les experts du cabinet d’avocats constitué par le Polisario, mais l’axe principal autour duquel l’action tournera reste lié au droit humanitaire. Le Forum Crans-Montana pourrait faire l’objet d’une plainte pour complicité de colonisation ou de financement d’une colonisation, avec tous les risques de crimes de guerre que cela suppose.
A un mois de la tenue du congrès, aucune décision n’a été prise, alors que le Maroc multiplie son lobbying pour que la ville occupée de Dakhla accueille la manifestation.

Le Polisario prêt à coopérer avec les Nations unies

Le Front Polisario a réaffirmé sa détermination à coopérer avec la représentante spéciale du secrétaire général de l’ONU et chef de la Mission des nations unies pour le Sahara occidental (Minurso) Mme Kim Bolduc, a rapporté hier l’APS citant l’agence Sahara presse service. La position du Polisario à été exprimée par le Premier ministre sahraoui,  Abdelkader Taleb Omar, au terme d’un entretien, à Asmara, avec Mme Bolduc, qui a succédé à l’Allemand Wolfgang Weisbrod-Weber, dont le mandat a pris fin  le 31 juillet 2014.
Selon la même source, A. Taleb Omar a exprimé l’engagement de la partie sahraouie à aider la responsable onusienne dans le cadre de sa mission, qui consiste en l’organisation d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui.
Dans une déclaration à la presse à l’issue de son entretien avec la  représentante spéciale du secrétaire général  de l’ONU, M. Taleb Omar a indiqué qu’il a fait  part à la responsable onusienne, au nom du président de la République sahraouie démocratique (RASD), Mohamed Abdelaziz, du «rejet par la partie sahraouie de la politique d’atermoiement adoptée par les forces d’occupation marocaines», constatant qu’ «il était temps pour l’ONU de faire pression sur le Maroc».  Le même responsable a appelé l’ONU à prendre des «mesures  concrètes pour préserver les droits de l’homme dans les territoires sahraouis occupés et mettre un terme à la spoliation des richesses du Sahara occidental  par le Maroc, une pratique contraire au droit international».
Le gouverneur de la wilaya de Smara, Adda Ibrahim, a indiqué que le Conseil de sécurité de l’ONU doit fixer, au cours de sa réunion en avril  prochain autour de la question sahraouie, une date permettant au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination.

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