Par Katherine Junge, Amnesty International, 24/9/2010
Les réactions de protestations internationales suscitées par l’arrestation du responsable du Polisario, Mustapha Selma Ould Sidi Mouloud, ne faiblissent pas, mettant le Polisario et l’Algérie dans une situation embarrassante. Après Human Rights Watch et le HCR, c’est l’organisation de défense des droits humains, Amnesty international qui a fermement enjoint le Polisario de révéler le lieu de détention de Mustapha Salma, arrêté pour avoir exprimé son soutien au plan marocain d’autonomie au Sahara.
Pour l’organisation internationale, le « soutien pacifique au plan d'autonomie ne doit pas être perçu comme un acte qui justifie les restrictions imposées à la liberté d'expression ». C’est pourquoi, estime Amnesty, le responsable du Polisario « ne doit pas faire l'objet de représailles dans les camps de Tindouf, en Algérie ». Amnesty envisage même de considérer Mustapha Salma comme « un prisonnier de conscience ». A cet égard, elle tient le gouvernement algérien, en tant que pays abritant les camps de Tindouf, pour « responsable du respect du droit à la liberté d'expression sur son territoire ». Les craintes exprimées par Amnesty ainsi que par Human Rights Watch et le HCR sont d’autant plus justifiées que les proches de Mustapha Salma sont sans nouvelle de lui depuis sont enlèvement. Son frère, Mohamed Cheikh Sidi Mouloud, a confié à Amnesty que « ses proches ignorent le lieu de sa détention ».
De son côté, le gouvernement marocain, par la voix de son porte-parole, a affirmé que le dissident du Polisario « a été kidnappé et emmené vers un lieu inconnu à l'intérieur du territoire algérien ». Rabat a également fait porter aux autorités algériennes la responsabilité de l’enlèvement de Mustapha Salma, dont « le seul et unique tort est de ne pas dire la même chose que ce qui se dit à Alger et à Tindouf ».
http://www.droits-humains.org/index.php?option=com_content&view=article&id=90:sahara-occidental-le-sort-du-dissident-du-polisario-inquiete-les-ong-internationales&catid=1&Itemid=19
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
Messieurs Mohamed Slimani et Hassan Tigbadar, deux journalistes de l’hebdomadaire marocain Assahra Al Ousbouïa, ont été retenus et assignés à résidence durant quatre jours dans leur hôtel à Tindouf après les avoir interrogés pendant trois heures, le samedi 18 septembre 2010. Les autorités algériennes les ont empêchés d’exercer leur métier de journalistes avant de les contraindre de regagner le Maroc, le mercredi 22 septembre 2010.
Les deux journalistes étaient dépêchés à Tindouf pour couvrir l’arrivée de monsieur Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud, un des cadres du front Polisario. Ce dernier avait déclaré dans une conférence de presse, tenue après la visite familiale de plus de quatre mois qu’il a effectuée à Smara, qu’il avait adressé une lettre au président du CCDH (Conseil Consultatif des Droits de l’Homme - Maroc) dans laquelle il annonce son intention de soutenir le projet d’autonomie au Sahara proposé par le Maroc. Il a également exprimé ses craintes de représailles de la part des dirigeants du front Polisario dès son retour dans les camps de Tindouf.
Monsieur Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud a été effectivement cueilli à son arrivée à Tindouf le mardi 21 septembre 2010. Enlevé par des agents du front Polisario, il est depuis porté disparu. Rappelons qu’il n’a fait qu’exercer son droit d’exprimer pacifiquement une opinion concernant le conflit au Sahara.
L’ASDHOM a toutes les raisons de s’inquiéter pour son intégrité physique. Elle condamne fermement cet enlèvement, tout comme elle condamne l’arrestation et le refoulement des deux journalistes marocains, les empêchant ainsi d’exercer librement leur métier.
L’ASDHOM demande aux autorités algériennes et aux dirigeants du front Polisario de se conformer aux textes internationaux en matière de respect des droits de l’Homme, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui stipule dans son article 19 que « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.»
L’ASDHOM renouvelle les préoccupations formulées par la Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH), notamment lors des travaux de son deuxième conseil, tenu à Rabat le 15 mars 2009, sur le thème « Pour un Maghreb des droits humains sans frontières » en exigeant le respect de la liberté de la presse, la liberté d’opinion et la libre circulation entre les pays de la région.
-----------------------------------------------------------------------------------------------------
Par le Bureau Executif de l'Asdhom, Paris, 23/9/2010
L’actualité au Maghreb a été marquée ces derniers jours par des informations inquiétantes en provenance de Tindouf en Algérie.Messieurs Mohamed Slimani et Hassan Tigbadar, deux journalistes de l’hebdomadaire marocain Assahra Al Ousbouïa, ont été retenus et assignés à résidence durant quatre jours dans leur hôtel à Tindouf après les avoir interrogés pendant trois heures, le samedi 18 septembre 2010. Les autorités algériennes les ont empêchés d’exercer leur métier de journalistes avant de les contraindre de regagner le Maroc, le mercredi 22 septembre 2010.
Les deux journalistes étaient dépêchés à Tindouf pour couvrir l’arrivée de monsieur Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud, un des cadres du front Polisario. Ce dernier avait déclaré dans une conférence de presse, tenue après la visite familiale de plus de quatre mois qu’il a effectuée à Smara, qu’il avait adressé une lettre au président du CCDH (Conseil Consultatif des Droits de l’Homme - Maroc) dans laquelle il annonce son intention de soutenir le projet d’autonomie au Sahara proposé par le Maroc. Il a également exprimé ses craintes de représailles de la part des dirigeants du front Polisario dès son retour dans les camps de Tindouf.
Monsieur Moustapha Salma Ould Sidi Mouloud a été effectivement cueilli à son arrivée à Tindouf le mardi 21 septembre 2010. Enlevé par des agents du front Polisario, il est depuis porté disparu. Rappelons qu’il n’a fait qu’exercer son droit d’exprimer pacifiquement une opinion concernant le conflit au Sahara.
L’ASDHOM a toutes les raisons de s’inquiéter pour son intégrité physique. Elle condamne fermement cet enlèvement, tout comme elle condamne l’arrestation et le refoulement des deux journalistes marocains, les empêchant ainsi d’exercer librement leur métier.
L’ASDHOM demande aux autorités algériennes et aux dirigeants du front Polisario de se conformer aux textes internationaux en matière de respect des droits de l’Homme, notamment la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme qui stipule dans son article 19 que « Tout individu a droit à la liberté d'opinion et d'expression, ce qui implique le droit de ne pas être inquiété pour ses opinions et celui de chercher, de recevoir et de répandre, sans considérations de frontières, les informations et les idées par quelque moyen d'expression que ce soit.»
L’ASDHOM renouvelle les préoccupations formulées par la Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH), notamment lors des travaux de son deuxième conseil, tenu à Rabat le 15 mars 2009, sur le thème « Pour un Maghreb des droits humains sans frontières » en exigeant le respect de la liberté de la presse, la liberté d’opinion et la libre circulation entre les pays de la région.
Adresse Postale : 79, rue des Suisses 92000 Nanterre
asdhom@asdhom.org www.asdhom.orgwww.asdhom.org------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Affaire Salma : Position inconfortable du Maroc avec Tamek, Dahane et Naciri soupçonnés d'espionnage
Par Yabiladi, 24/9/2010
Ali, Hamadi, Brahim |
Les trois activistes sahraouis, Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Hamadi Nassiri, incarcérés à la prison de Salé, ne seront pas poursuvis devant une juridiction militaire. Le tribunal chargé de statuer sur leur cas, s’est déclaré incompétent. Une annonce qui intervient -coïncidence ?- quelques jours après l’arrestation de Mustapha Salma par le Polisario. L’affaire des trois activistes devrait être renvoyée devant une juridiction civile, notamment la Cour d'appel de Casablanca. Ali Salem Tamek, Ahmed Nassiri et Brahim Dahane Ali Salem Tamek, Brahim Dahane et Hamadi Nassiri ont été arrêtés en octobre 2009 à l’aéroport Mohamed V de Casablanca en compagnie d’autres personnes, après un voyage en Algérie, où ils s’étaient rendus dans les camps de Tindouf. Ils ont été accusés de trahison, d'espionnage et d’atteinte à la sécurité extérieure de l’Etat, avant d’être transférés à la prison de Salé.
Les trois personnes ne peuvent pas être jugées par voie militaire, car les accusations de menace à la sûreté extérieure de l'Etat et d’atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume, auraient été retirées, d’après des médias espagnols comme EFE, citant tous l’Association présidée par Brahim Dahane. Leur sort sera confié à la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca, a expliqué à El Mundo, Djimi El Ghalia membre de la même association. Ils pourraient être jugés par un tribunal chargé des affaires criminelles car la charge d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat pèse encore contre eux.
Pour un procès équitable ou une libération inconditionnelle Après onze mois de détention sans évolution de leur situation, l’affaire des trois activistes connaîtra sans doute un nouveau stade. Ils ont récemment adressé une lettre au président du parlement européen (Jerzy Buzek) et à la secrétaire d’Etat américaine chargée des affaires étrangères, Hillary Clinton, pour dénoncer leurs conditions. Ils ont également menacé d’entamer une grève de la faim de 48 heures, pour faire satisfaire leurs revendications d’un procès équitable en présence d'observateurs internationaux ou une libération inconditionnelle.
Une précédente grève de la faim de 41 jours entre mi-mars et fin avril 2010, avait permis la libération conditionnelle de trois membres du groupe des sept qui avait été arrêté à l’aéroport Mohamed V.
Interférence avec l’affaire Mustapha Salma ?
Dahane, Nassiri et Tamek ont quitté le Maroc pour visiter Tindouf avant de revenir. Mustapha Salma Ould Mouloud a emprunté le chemin inverse. Difficile de dire si, Mustapha Salma, arrêté mardi par le Polisario, suivra l’itinéraire des trois personnes emprisonnées à Salé, c'est-à-dire resté en prison pendant plusieurs mois. Une chose est certaine, le commencement dans les deux cas est similaire. Salma Ould Sidi Mouloud a été arrêté alors qu’il retournait dans les camps de Tindouf, après un séjour à Smara. Il est également accusé de trahison, pour avoir soutenu le plan d’autonomie marocain.
L’ex-inspecteur de la « police du Polisario » bénéficie depuis d’un soutien sans faille sur le plan national mais aussi à l’étranger. Le fait que les trois activistes soient emprisonnés rend la position adoptée par le Maroc quelque peu inconfortable. Difficile de réclamer la libération de Mustapha Salma, tout en gardant en détention, Dahane, Nassiri et Tamek.
Ibrahima Koné & Mohamed Ezzouak
http://www.yabiladi.com/articles/details/3318/affaire-salma-position-inconfortable-maroc.html
Information transmise par les Amis du peuple du Sahara occidental (APSO) qui ajoute : " Mustapha Salma est un homme peu recommandable. C'est un policier qui avait déjà été sanctionné par la RASD et éloigné de ses fonctions pour contrebande, vol et violence.Il est passé dans le camp marocain. Il va être jugé en procès public. Selon la constitution sahraouie, une constitution de la libération du pays (toujours pas décolonisé), ce qu'il fait est un acte de trahison, et c'est cohérent de l'arrêter et le juger selon le droit international.
Pendant ce temps les trois Sahraouis défenseurs des droits de l'Homme, récompensés et reconnus internationalement, sont incarcérés à la prison de Salé depuis 11 mois sans jugement. Il n'y a pas autant de bruit autour de leur détention... La disproportion est à la mesure de l'injustice internationale envers les Sahraouis."
Les trois personnes ne peuvent pas être jugées par voie militaire, car les accusations de menace à la sûreté extérieure de l'Etat et d’atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume, auraient été retirées, d’après des médias espagnols comme EFE, citant tous l’Association présidée par Brahim Dahane. Leur sort sera confié à la chambre criminelle de la Cour d'appel de Casablanca, a expliqué à El Mundo, Djimi El Ghalia membre de la même association. Ils pourraient être jugés par un tribunal chargé des affaires criminelles car la charge d’atteinte à la sûreté intérieure de l’Etat pèse encore contre eux.
Pour un procès équitable ou une libération inconditionnelle Après onze mois de détention sans évolution de leur situation, l’affaire des trois activistes connaîtra sans doute un nouveau stade. Ils ont récemment adressé une lettre au président du parlement européen (Jerzy Buzek) et à la secrétaire d’Etat américaine chargée des affaires étrangères, Hillary Clinton, pour dénoncer leurs conditions. Ils ont également menacé d’entamer une grève de la faim de 48 heures, pour faire satisfaire leurs revendications d’un procès équitable en présence d'observateurs internationaux ou une libération inconditionnelle.
Une précédente grève de la faim de 41 jours entre mi-mars et fin avril 2010, avait permis la libération conditionnelle de trois membres du groupe des sept qui avait été arrêté à l’aéroport Mohamed V.
Interférence avec l’affaire Mustapha Salma ?
Dahane, Nassiri et Tamek ont quitté le Maroc pour visiter Tindouf avant de revenir. Mustapha Salma Ould Mouloud a emprunté le chemin inverse. Difficile de dire si, Mustapha Salma, arrêté mardi par le Polisario, suivra l’itinéraire des trois personnes emprisonnées à Salé, c'est-à-dire resté en prison pendant plusieurs mois. Une chose est certaine, le commencement dans les deux cas est similaire. Salma Ould Sidi Mouloud a été arrêté alors qu’il retournait dans les camps de Tindouf, après un séjour à Smara. Il est également accusé de trahison, pour avoir soutenu le plan d’autonomie marocain.
L’ex-inspecteur de la « police du Polisario » bénéficie depuis d’un soutien sans faille sur le plan national mais aussi à l’étranger. Le fait que les trois activistes soient emprisonnés rend la position adoptée par le Maroc quelque peu inconfortable. Difficile de réclamer la libération de Mustapha Salma, tout en gardant en détention, Dahane, Nassiri et Tamek.
Ibrahima Koné & Mohamed Ezzouak
http://www.yabiladi.com/articles/details/3318/affaire-salma-position-inconfortable-maroc.html
Information transmise par les Amis du peuple du Sahara occidental (APSO) qui ajoute : " Mustapha Salma est un homme peu recommandable. C'est un policier qui avait déjà été sanctionné par la RASD et éloigné de ses fonctions pour contrebande, vol et violence.Il est passé dans le camp marocain. Il va être jugé en procès public. Selon la constitution sahraouie, une constitution de la libération du pays (toujours pas décolonisé), ce qu'il fait est un acte de trahison, et c'est cohérent de l'arrêter et le juger selon le droit international.
Pendant ce temps les trois Sahraouis défenseurs des droits de l'Homme, récompensés et reconnus internationalement, sont incarcérés à la prison de Salé depuis 11 mois sans jugement. Il n'y a pas autant de bruit autour de leur détention... La disproportion est à la mesure de l'injustice internationale envers les Sahraouis."