Par Maroc inspiration, 16/9/2010
Saida a dix-neuf ans. Comme ses camarades de classe qui ont réussi au bac, elle s’inscrit à l’université d’Oujda pour compter parmi les peu fortunés de son entourage qui auront accès à des études universitaires. En effet, dans sa petite famille, elle a été la seule à avoir pu échapper à la vie de campagne et ses aléas. Ses aînés qui n’ont pas été à l’école s’occupent toujours du bétail, de la cuisine, de la terre…
Saida s’est inscrite dans la filière Physique-Chimie car elle aime les sciences. En discutant avec elle pourtant, elle me fait part de ses craintes. A la cité universitaire d’Oujda, il n’y a pas suffisamment de capacité pour loger tous les étudiants inscrits à la fac. Les responsables ont alors recours au tirage au sort pour sélectionner les étudiants. Bien entendu, ce processus n’est pas forcément le plus efficace, en effet, il serait plus juste de sélectionner les étudiants selon leurs moyens financiers, mais je suppose que cela feraient à l’administration un peu plus de travail, alors ils en font fi ! Et tanpis pour les étudiants issus de milieux très pauvres. Car Saida, si elle n’est pas admise sur tirage au sort, eh bien elle quitte l’université. Elle parlait d’une autre option : changer de branche, par exemple, s’inscrire dans la filière Philosophie qui ne lui demanderait pas d’être présente au cours de manière systématique, comme çà, elle pourra rester en campagne et réviser pendant qu’elle garde les moutons en montagne.
Je n’essaie pas d’être ironique, mais c’est la réalité amère. Il m’est impensable de voir à quel point les vies des gens peuvent balancer sur des coups de chance ridicules. Il ne faut pas que ce soit ainsi lorsqu’il s’agit d’éducation. Saida, comme il y en a plein au Maroc, doit avoir le droit de poursuivre ses études en Physique et construire sa petite vie.
Appel : A ceux qui continuent de construire de plus en plus de mosquées à des distances très rapprochées les unes des autres, PRIÈRE de penser à sauver ces étudiants. Construisez des cités universitaires à la place, faites des dons…
N’attendons pas qu’un Fqih sorte la fatwa qui dira que « Si quelqu’un construit une école ou un internat pour les élèves, alors Allah lui Construira 10 maisons en paradis ». Le parallélisme est clair : Jadis, la mosquée était le lieu d’apprentissage. Aujourd’hui, çà se passe dans un endroit différent appelé école ou université. Il nous suffit de suivre le bon sens, de faire travailler nos têtes, et tout le reste suivra.
A bon entendeur !
http://maghreb-inspiration.blogspot.com/2010/09/des-ecoles-au-lieu-de-mosquees.html
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