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samedi 2 mai 2009

Rendez-nous nos disparus- Rendez-nous Houcine !

par la Famille EL MANOUZI , 1er Mai 2009
1er mai 1972 ; dernière « fête du tavail » à laquelle a participé le syndicaliste HOUCINE
1er mai 2008 . Déjà 36 ans que HOUCINE est séquestré dans un lieu secret au Maroc
- 1963 . Syndicaliste à l’âge de vingt ans, Houcine était un militant actif au sein de l’UMT. Sa participation à la conscientisation de la classe ouvrière marocaine a amené la RAM ( Royal Air Maroc), au sein de laquelle il travaillait, à le licencier.
- 1966, il est l’un des fondateurs de la section arabe de la centrale syndicale belge
- 1971, il est l’un des responsables défendeurs de la classe ouvrière marocaine en Lybie.
- 29 Octobre 1972, il est enlevé par les autorités marocaines en Tunisie pour mettre fin à ces activités syndicales et politiques
Depuis cette date et à ce jour, il fait parti des disparus politiques marocains dont le sort n’est connu que par ceux qui ne veulent pas que la vérité se sache.
Oui, le dossier des disparus politiques au Maroc n’est pas clos. Elles sont encore nombreuses les familles qui attendent depuis un temps incommensurable le retour de leur proche. La page ne peut être tournée sans que l’on sache la vérité.
Quelle faute ont commis nos disparus pour que leur sort demeure inconnu ? Pourquoi les privent t’on de la vie et de la liberté, de la prison ou de la tombe ?
Parfois, seuls leurs photos constituent la preuve matérielle qui demeure. Mais ces photos portées par leurs familles et leurs amis à chaque 1° Mai et chaque manifestation deviennent des drapeaux pour rappeler que sans vérité sur nos disparus, on ne peut parler de justice et de démocratie. Ces manifestations ne constituent pas une date qui rappelle une absence mais que ce sont des arbres que l’on plante pour l’éternité.
Les declarations récentes et abjectes de Chabatt, est un nouveau complot contre la vérité orchestré par ceux même qui sont les responsables des ce violations graves des droits de l’Homme et qui conservent la nostalgie des années noires et qui craignent la Justice et Chabatt n’est qu’une marionnette pour faire passer leurs discours
La seule chose que craignent les familles, c’est le silence d’une partie de notre société avec tous ses constituants autour du phénomène de la disparition dont s’habille l’oubli, la perte de mémoire, l’amnésie qui souille l’histoire de notre peuple.
La Vérité triomphera et le jour de la Justice viendra

Skoura : arrogance et provocation du wali

par Ali Fkir, 2 mai 2009
Le jeudi 29 avril 2009, le Wali de Fés-Boulmane a reçu les 10 représentants des paysans de Skoura, et ce dans le but de discuter des mesures urgentes à prendre par l’Etat pour éviter la catastrophe qui plane sur la vallée de Skoura. Les récoltes des céréales, les arbres, les animaux, les humains, la volaille…soufrent de pénurie d’eau depuis les inondations d’octobre 2008 qui ont endommagé le barrage, 22 km de canalisation, deux ponts….
Les représentants ont été surpris par le discours menaçant d’El Wali. Au lieu de se pencher consciencieusement sur la situation catastrophique et proposer des solutions concrètes et immédiates, El Wali s’était pris à « des gens qui sont derrière ces événements, des gens ont des buts politiques…. ».
Devant la réplique des représentants des paysans, le Wali a répondu qu’un « appel d’offres » a été lancé, et que les travaux vont bientôt commencer.
Les représentants, très déçus par le comportement arrogant et provocateur d’El Wali, ont regagné Skoura. Le dimanche 3 mai, se tiendra l’assemblée générale des paysans pour discuter des « résultats » de cet « entretien ». Pendant ce temps là, tout se dessèche dans la vallée, jadis verdoyante, de Skoura.
Rappelons au Wali de Fés-Boulmane que le comportement arrogant et provocateur du Gouverneur de Sefrou était à l’origine des émeutes qu’avait connues « sa » ville en septembre 2007.

vendredi 1 mai 2009

1er mai

par smirnova, 1er Mai 2009
ce matin
je n'ai fait attention
qu'à la marche de mon syndicat
sûr
j'ai remarqué une diminution
de la participation
mais l'enthousiasme
des particpantEs
et surtout celui des jeunes ouvrières
m'avaient comblée..
ce n'est qu'en regardant la télé
le "reportage" sur les défilés du 1 mai
où on a passé une quinzaine de "centrales"
des milliers d'ouvrierEs
disperséEs là et là
écoutant distraitement
les allocutions de "directions" éternelles
leur parlant de dialogue
leur parlant nationalisme
leur parlant coopération
pour résister à la crise!!!!
wa jabha lah had la crise..
comme si avant la crise
nos prolétaires vivaient le bonheur!!!
comme si notre patronat
avait attendu qu'on parle de crise
pour sortir ses canines!!!
ces ouvrierEs doivent le sentir
dans leur peau
toute cette misère
tout ce mépris..
et depuis longtemps..
souvenons nous
des luttes acharnées
juste pour pouvoir se syndiquer..
sûr que nos prolétaires savent
mais devant cette dispersion
devant cette banalisation du syndicalisme
et le meilleur dans l'histoire
c’est que à la création de chaque nouveau syndicat
en général dû à une scission
ceux qui sont sortis
appellent à l'union de la classe ouvrière!!!!!
cette classe exploitée
cette classe humiliée
cette classe
sans conscience de classe
grâce à toutes ces idéologies
qui la traversent
de l'extrême droite à...
et ça continuera
tant que notre prolétariat
ne comprenne pas
que ce n'est qu'en s'unissant
pour ses propres intérêts
-qui sont ceux de la majorité
de ce peuple
de plus en plus appauvri-
que le chemin pour la dignité
s'ouvrira...

Condamnations de l' agression contre le camarade Mustapha Khalid

J'ai appris que le camarade Mustapha Khalid militant de la Voie Démocratique à Khémisset a été agressé pendant qu'il distribuait le communiqué de la Voie démocratique à l'occasion du 1er Mai .
Je tiens à dénoncer cet acte barbare et makhzénien qui vise à museler la voie Démocratique et ses militants présents sur la terrain .
Aziz Akkaoui

Je dénonce vivement cette agression contre le camarade Mustapha Khalid à Khémisset, et je dénonce par la même occasion l'agression d'un flic déguisé en journaliste portant une caméra contre les camarades de l'AMDH section de Rabat durant la marche de 1er Mai et surtout contre le camarade Hassan Mahfoud membre de l'AMDH Rabat
Abdesselam Adib

« NOS LIEUX INTERDITS » un film de Leila KILANI sur les disparus

Samedi 2 mai 2009 au 20 heures au Cinéma l’ECRAN St-Denis (93)Métro Ligne 13 arrêt St Denis Basilique

Dans le cadre du panorama des cinémas du Maghreb, la Voie Démocratique apporte sa contribution pour l’année 2009, en animant le débat autour du film :
« NOS LIEUX INTERDITS » de Leila KILANI

Ce film, s’inscrivant dans la démarche de l’Instance Equité et Réconciliation, se veut libérateur de la parole de quatre familles affectées par les atrocités du règne Hassan II. C’est l’occasion, pour nous aussi de revenir sur ses crimes non élucidés, les charniers découverts, l’impunité dont jouissent certains responsables de l’Etat. Nous nommons particulièrement l’artisan de la répression du 04 avril 2009, le Général LAANIGRI.

Votre soutien serait d’un grand appui aux forces démocratiques marocaines qui relèguent au second plan la duperie du Maroc officiel, celui du mensonge et dévoilent au grand jour l’impunité dont jouissent des tortionnaires, et l’absence de la Vérité.

Nous invitons au débat le représentant du Forum Marocain Vérité et Justice en Europe : Larbi MAANINOU, avec le témoignage de la famille du disparu BEN BERKA : Saad BEN BERKA et le Frère du disparu Omar EL OUASSOULI : Karim EL WASSOULI

Le régime marocain aidé par une certaine élite intéressée et corrompue a mené une politique de propagande agressive et mensongère concernant le règlement du lourd dossier des violations graves des droits humains durant les années de plomb. En effet, le pouvoir a toujours voulu le réduire aux seules questions d’indemnisation et réparations matérielles. Les victimes et leurs familles ne cessent de demander vérité, justice et la fin de l’impunité.

Où est ce prétendu règlement ?

Les disparus :

- aucune dépouille de disparus présumée décédé n’a été restituée à la famille,
- aucun résultat d’ADN n’a été communiqué alors que les premiers échantillons d’ADN ont été prélevés des corps des victimes il y a maintenant plus de trois ans. Il s’agit de plus de 180 victimes alors que les familles attendent l’identification de toutes les victimes qui se comptes par milliers.
- le rapport final de l’IER a fait état d’un nombre de 66 cas dont le sort était encore non élucidé. Le Conseil Consultatif des Droits de l’Homme, refuse de communiquer aux familles l’identité de ces cas et les résultats d’éventuelles investigations supplémentaires,
- le CCDH piétine le droit des familles à savoir la vérité en refusant de leurs communiquer les informations collectées lors des investigations,

La vérité :

- le pouvoir s’obstine à continuer à accorder une impunité totale aux responsables des crimes commises. Certains d’entre eux continuent à exercer des responsabilité et au plus haut sommet de l’état.
- L’appareil judiciaire continue à être le bras armé de cette politique d’impunité. Les plaintes sont systématiquement classé sans suite comme celle du fils du martyr Amine TAHANI,

Les réformes : l’Etat au Maroc est récidiviste

- le mouvement des droits humains marocain n’a cessé de demander des réformes capables de garantir la non répétition de violations graves des droits humains dans notre pays. Non seulement, il en est rien mais plus grave encore, des responsables de ses crimes continuent à occuper des postes clefs dans le pouvoir peut être un peu édulcoré
- .C’est le cas du Général LAANIGRI : cité parmi les 45 responsables des crimes des années de plomb, ses forces sont à l’avant-garde des répressions que le Maroc a connue ses derniers temps (à Sidi Ifni aux universités, contre les enchômagés... ).
- La dernière sauvagerie en date est l’intervention du 4 avril dernier 2009 lors d’un sit-in pacifique appelé par l’alliance de 3 organisations politiques dont la Voie Démocratique pour protester contre l’OTAN et le G20. Résultat, un bain de sang orchestré par les hommes du général LAANIGRI laissant une vingtaine de blessés.

Aujourd’hui, plus que jamais, la communauté internationale est saisie pour élucider les crimes du passé et du présent. Les intérêts économiques ne doivent pas se réaliser au détriment des valeurs universelles des droits de l’Homme.
Enfin, nous interpellons les candidats aux élections européennes à intégrer dans leur programme le refus de tout accord de l’Union Européenne avec un Etat irrespectueux des droits humains.

Assez de mensonges
Nous voulons nos disparus, nous voulons les nôtres
Voie démocratique
Section France

France: Récit d’une expulsion manu militari de Sète à Tanger

par Rachid Hallaouy, Yabiladi.com, 27/04/2009

Né en octobre 1987, de nationalité marocaine, Hassan El Bouyahyaoui est arrivé en France en juin 2003 sur inscription au passeport de son père. Depuis la séparation de ses parents - Hassan avait une dizaine d’années- il n’a jamais revu sa mère, ni ses 2 frères et sœurs.

Scolarisé de 2003 à juillet 2007, dont les deux dernières années au centre de formation d’apprentissage professionnel Henri Martin à Lézignan (Corbières), son père, résidant en France depuis 1974, est aujourd’hui invalide à 80%. Son frère aîné, qui a eu exactement le même parcours que Hassan, est, lui, en situation régulière.
Comment Hassan El Bouyahyaoui est-il arrivé à une situation …d’expulsion ? «A 18 ans, j’ai fait une demande de titre de séjour et j’ai obtenu une prolongation de 6 mois du fait de mon inscription en CAP mécanique en alternance, en fonction d’un accord qui existait alors avec le Rectorat, mais dénoncé depuis par la préfecture», précise-t-il.
Suite à son échec aux épreuves théoriques du CAP en juillet 2007, sa demande de renouvellement de titre de séjour a été rejetée le 29/11/07. Un rejet confirmé le 27/03/08. Entre temps, Hassan avait retrouvé, grâce à l’association Passerelles, une nouvelle formation en mécanique par alternance. Ce qui a motivé sa nouvelle demande de titre de séjour.Contrôlé par les autorités compétentes, le 18 février 2009, il a été placé au centre de rétention de Sète et il a été libéré le 20 février 2009 par décision du juge.
Hassan Bouyahyoui déposait alors un nouveau dossier de demande de réexamen de sa situation, le 9 mars 2009. Mais, contrôlé à nouveau le 10 mars, il est expulsé par bateau de Sète vers Tanger, le soir même. Personne n’était là pour l’accueillir au Maroc, un pays qu’il n’a pas revu depuis 6 ans.Depuis, Hassan est retourné à Oujda, où il vit dans une petite chambre près de son grand-père, très âgé, sourd et aveugle, qui n’a pas pu l’accueillir. Parti à la recherche d’une autre grand-mère, il a appris qu’elle était décédée. Un cousin l’a hébergé quelques jours à Taza, puis l’a «invité» à quitter le lieu et «à se débrouiller». Depuis, Hassan est hébergé ici et là.
Il n’a plus d’argent et ne trouve aucun boulot. Très perturbé par l’expulsion, il s’est fait renverser par une voiture quelques jours après son arrivée et il s’est fracturé la cheville.
«Nous avons mis Hassan en contact avec des personnes du RESF Maroc, qui essaient de répondre à ses appels au secours. Il cherche une place en foyer et du travail. Sans résultat à ce jour. Hassan se bat pour essayer de survivre dans ce pays qu’il ne connaît plus. Il est d’autant plus désespéré que les nouvelles de sa famille à Montpellier ne sont pas bonnes. Son père, malade, supporte mal la séparation avec son fils qui s’occupait de lui avec beaucoup d’amour et de respect. Sa santé se dégrade», indique Hicham Barakat, acteur associatif à Oujda.
«Mon seul rêve est de pouvoir travailler et vivre enfin avec mon père et mon frère. Nous venions tout juste de trouver un petit appartement pour vivre ensemble, après des années de galère. Quand l’expulsion est venue tout casser !» déclare Hassan El Bouyahyoui.
En France plusieurs associations essayent de venir en aide à Hassan et exige son retour en France. On compte parmi elles le Comité de soutien de Hassan, RESF 34, la Cimade ...

jeudi 30 avril 2009

Élections communales du 12 juin (1)


Participer ou non…

Par Omar Brouksy, Le Journal, 24/4/2009

Annahj Addimocrati (la Voie démocratique) est un parti d’extrême-gauche fraîchement reconnu par l’Etat.
Il est dirigé par Abdallah El Harrif, un militant convaincu ayant passé, à cause de ses idées politiques, plus de dix-sept ans en prison. Son parti est l’héritier du mouvement marxiste Ilal Amam qui comptait parmi ses dirigeants Driss Benzekri. C’est une formation qui a toujours appelé au boycott des élections en avançant des arguments politiques et juridiques cohérents. Au cours d’une rencontre entre les responsables de la presse écrite marocaine et le ministre de l’Intérieur Chakib Benmoussa, le 13 avril à Rabat, celui-ci a déclaré que, lors de la campagne électorale des communales (prévue pour juin prochain), Annahj Addimocrati n’aura pas le droit d’exprimer ses opinions sur les télévisions et les radios publiques.
C’est une atteinte grave au principe démocratique, à la liberté d’expression et au pluralisme politique, fondements de la liberté. Le boycott des scrutins est en lui-même un positionnement qui véhicule des idées politiques. Et les contribuables marocains ont le droit d’en être informés et d’en débattre. Mais si l’on essaie d’évaluer la question du boycott des élections par Annahj Addimocrati, il importe d’apporter les nuances suivantes.
Ne pas participer aux élections parlementaires est une décision hautement respectable, car pendant et après le scrutin législatif, qui est un scrutin national, les enjeux sont liés à la conception du pouvoir et son exercice, et non pas à l’action locale. Tant que l’Exécutif reste sous le contrôle et la conduite de l’institution royale -qui conduit la politique générale de l’Etat et détermine les priorités budgétaires-, la non-participation aux législatives peut se comprendre largement. Mais, s’agissant des communales, l’enjeu est différent. Il n’est pas national et il ne porte pas sur le gouvernement de l’Etat.
Et même si le rôle et les attributions du gouverneur, autorité déconcentrée par excellence, sont considérables sur le plan local, il n’en demeure pas moins que la présence des militants d’un parti comme Annahj Addimocrati peut être politiquement très utile. Ils sont déjà implantés sur le plan local et leur dynamisme social, notamment à travers l’Association marocaine des droits humains (AMDH), est de notoriété publique. Il est alors injuste que ce qu’ils sèment soit récolté politiquement, par d’autres formations favorables à l’autoritarisme et au conservatisme societal. Disposer des moyens financiers de l’Etat pour renforcer l’assise et l’action locales n’est pas incompatible avec les fondamentaux d’Annahj Addimocrati, à savoir un vrai partage du pouvoir politique et une vraie réforme constitutionnelle.
Source :
http://www.lejournal-press.com/edito.php?numero_j=392

Commentaires

Point de vue respectable, mais il ignore complètement la mainmise (juridiquement soulignée) de l'intérieur sur les "les conseils élus". Ceux qui ont tenu le même discours que Omar Brousky et ont participé à la "gestion" des affaires locales y ont laissé des plumes: PSU ( à Bouarfa, Khénifra, Beni tadjit, boulmane..), le CNI (à Mohammedia...), PJD (à Meknés, Mohammedia,Témara...), l'USFP (partout où il est), PPS (El Houceima, Souissi...) et cela pour ne citer que les forces animées de bonnes intentions. La solution transitoire (point de vue personnel) réside dans le boycott général pour amener le palais à négocier d'égal à égal.
Ali Fkir
L'ADMINISTRATION PRÉPARE LA MASCARADE DU 12 JUIN. LA CARTE DES RÉSULTATS EST PLUS AU MOINS DÉJÀ ÉTABLIE PAR RABAT. RESTENT LES DERNIÈRES RETOUCHES. LES AGENTS LOCAUX VONT (PLUS AU MOINS DIRECTEMENT) DIRIGER L'OPÉRATION. ON DEMANDE DÉJÀ AUX CITOYENS D’ALLER VOTER: SI VOUS NE VOULEZ VOTER POUR AUCUN PARTI, METTEZ SUR LE BULLETIN VIVE LE ROI ! ET DIRE QU'IL Y EN QUI SE PRÉCIPITENT POUR CAUTIONNER CETTE MASCARADE A LA ROYALE. QUELLE DÉCHÉANCE !!
Mustapha L.

« La répression marocaine contre les enfants mineurs sahraouis est systématique et a des connotations stratégiques »

Une interview de Ali Salem TAMEK علي سالم التامك

Santa Cruz de Tenerife. - Ali Salem Tamek est un symbole pour le peuple sahraoui. Fondateur du Collectif des Défenseurs Sahraouis des Droits de l’Homme (CODESA), il a été emprisonné et torturé en de nombreuses occasions. Actuellement et depuis deux ans, les autorités de Rabat l’empêchent de faire des études de journalisme en lui refusant un droit fondamental de plus : celui à l'éducation. Déclaré « ennemi public numéro un » au Maroc par le fait de son soutien à l'autodétermination du Sahara, il n’a pas été seul a avoir vécu dans sa propre chair la plus cruelle des violences. Sa femme également a été violée par cinq policiers marocains alors qu’elle venait lui rendre visite à la prison et devant les yeux de sa fille âgée de moins de 4 ans. « Cette situation impose à tous les Sahraouis de penser la même chose : chercher chaque jour une nouvelle forme de lutte », a-t-il déclaré au Service de Communication Sahraoui des Iles Canaries (SCSC).

Le nouveau représentant du secrétaire général de l'ONU, Christopher Ross, a déjà effectué une tournée dans la région et Ban Ki-Moon a tenu compte de ses appréciations dans son dernier rapport au Conseil de Sécurité, avez-vous perçu quelque changement ?

« Ross est arrivé après que son prédécesseur, Vont Walsum, il viole le principe de neutralité qu’il aurait dû maintenir mais il s’était aligné sur une des parties en abandonnant l'objectivité qu’il était présumé représenter. Il s'agit d'une personnalité au profil beaucoup plus important, autant par son expérience de la région que par le fait d'avoir été informé en permanence sur la question sahraoui car il a été ambassadeur US en Algérie. De plus, indirectement, son avis est un avis de poids aux USA. Notre principal espoir est l'amélioration de la situation des droits humains au Sahara occupé par le Maroc. Cependant, il semble encore trop tôt pour que des changements se produisent et, malgré cela, le dernier rapport du secrétaire général au Conseil de Sécurité n'aborde pas cette question de manière claire, nous sommes déçus ».

Le Collectif des Défenseurs Sahraouis des Droits de l’Homme (CODESA), dont vous faites partie, s'est récemment réuni à Rabat avec des représentants de l'ambassade des USA pour traiter de la situation du Sahara, croyez-vous que l'arrivée d'une nouvelle administration à Washington peut changer la situation de blocage du conflit ?

« Nous maintenons des contacts permanents avec l'ambassade US. Le thème à traiter tourne toujours autour de la situation des droits humains au Sahara et à la répression dont les militants sahraouis sont victimes et qui s’abat sur la population civile en général. Nous travaillons également sur la situation de nos prisonniers politiques dans les prisons marocaines. Quant à la nouvelle administration usaméricaine, il convient de signaler que les premiers rapports du Département d'État démontrent qu’elle n’a pas planché directement sur le problème sahraoui. Ils maintiennent toujours une certaine bienveillance avec le Maroc. Bien que nous ayons gardé de nombreux contacts avec des hommes politiques usaméricains, on ne voit pas encore de résultats concrets ni positifs ».

Depuis le mois de mai 2005, dans les prisons marocaines, les prisonniers politiques sahraouis font des grèves de la faim très dures pour réclamer des conditions d’incarcération plus acceptables. Actuellement où en est la situation ?

« Ils sont toujours torturés, enfermés dans des cachots réduits et isolés comme les trois étudiants qui ont fait récemment une grève de la faim pendant 56 jours, à la limite du péril de leur vie, dans une prison de Marrakech. Leur délit est d’avoir participé à une manifestation pacifique. Tandis que, le conducteur d'autobus qui a tué deux étudiants sahraouis à Agadir en décembre a été condamné seulement à 4 mois de prison et maintenant il est sorti. Bien que les organismes internationaux qui ont pour tâche de surveiller le respect des droits fondamentaux soient au courant de la réalité, nous ne voyons toujours pas d'améliorations et, le plus dangereux, c’est que les puissances qui pourraient avoir une influence dans le concert international traitent la question des droits de l’homme dans le sens de leurs intérêts politiques, et non comme un principe universel dont nous tous devrions jouir. Je profite de cette occasion pour demander à la communauté internationale qu’elle fasse pression sur le Maroc et sauve ainsi la vie du prisonnier sahraoui Yahya Mohamed El Hafed (1), qui se trouve dans un état de santé critique, il a été transféré dans un cachot d’isolement de la prison d'Ait Melloul à Agadir ».

Mais face au blocus habituel de l’information, le témoignage des violations permanentes des droits humains par le Maroc au Sahara est déjà connu…

« Oui, mais, par exemple, depuis deux ans, même le rapport sur le Sahara du Haut commissaire aux droits de l’homme de l'ONU n’est toujours pas publié. Amnesty International, Human Rights Watch, la délégation ad hoc du Parlement Européen et les organisations comme Frontline ont visité les territoires occupés par le Maroc et ils ont vu, de leurs propres yeux, la répression sur notre peuple. Y compris l'Association marocaine de défense des droits humains (AMDH) a mis en évidence la situation et, malgré tout, il semble qu’il n’y ait pas d’écho à l'ONU ni dans les principaux pays, puisque l’ordre de protéger la population n’a pas encore été donné aux casques bleus de la MINURSO. Tout ceci engendre frustration et tristesse pour les milliers de Sahraouis et les amis du Sahara ».

Toutefois, le rapport préliminaire du Parlement Européen est censé avoir porté un coup dur à l'administration marocaine…

« Même le rapport du Parlement Européen, qui confirme les violations des droits humains, oublie des circonstances telles que les viols des femmes et des prisonniers ou la spoliation des ressources naturelles. Ils ont été les témoins du blocage marocain autour de leur hôtel, des arrestations et de la répression généralisée des forces de sécurité. N'oublions pas que le Maroc a tardé deux ans pour autoriser cette visite et il a eu le temps de préparer le scénario idéal, il a organisé un contrôle de fer du groupe des eurodéputés et c’est lui qui a déterminé le temps de son séjour afin d’éviter qu'ils puissent voir les constantes manifestations contre l'occupation ».


Cette frustration faute d'avancée pourrait-elle amener un retour à la guerre ? Et, dans ce cas-là, la guerre pourrait-elle s’étendre cette fois-ci aux villes sahraouies occupées par le Maroc ?


« Les lois internationales garantissent le droit de se défendre et de résister pour la défense des droits légitimes des peuples. Notre cause est une cause juste, claire et transparente. Depuis la signature du cessez-le-feu en 1991, cela fait 18 ans que nous sommes dans une impasse qui n'est ni la guerre ni la paix. Divisés par un mur miné, un des plus dangereux du monde, soumis à la répression brutale et supportant la spoliation de nos richesses, le Maroc continue à ignorer la légalité et les résolutions de l'ONU. Cette situation impose à tous les Sahraouis de penser la même chose : chercher chaque jour une nouvelle forme de lutte. Ce n'est pas une question émotionnelle, mais stratégique, qui marquera le destin de notre peuple, une option imposée et non choisie. Mais c’est notre représentant, le Front Polisario, qui prendra la décision ».


Les enfants et adolescents mineurs sahraouis sont une cible particulièrement touchée par la répression marocaine au Sahara, Quel est le but de cette nouvelle stratégie du Maroc ?


« Il s'agit d'une question de grande importance qui n'a rien de fortuit. Le régime marocain ne fait rien de façon spontanée. La répression contre les enfants mineurs sahraouis est systématique et a des connotations stratégiques. Ces enfants, ces jeunes qui sont aujourd’hui emprisonnés, torturés et violés sont nés dans un environnement d’occupation et de soulèvement permanent et se sont eux qui adaptent et actualisent cette culture de la résistance. Le Maroc essaye d'annihiler leurs actions parce qu'il connaît leur importance pour le peuple sahraoui. C'est pourquoi nous avons constitué récemment le Forum pour la Protection de l'Enfance en tant qu’outil pour faire connaître cette campagne d'extermination de nos enfants mineurs. Des enfants de 5 ans ont été torturés pour avoir brandi le drapeau sahraoui ».


Bien que le Maroc ne réduise pas le degré de violence de sa répression, il se forme chaque fois davantage de groupes de défense des droits humains au Sahara, quelque chose a-t-il changé pour que ce phénomène se produise ?


« Non, la répression marocaine est dirigée contre tous les droits civils et politiques des Sahraouis, parmi lesquels ceux de se réunir et de s’organiser. Toutes les organisations qui se sont constituées sont interdites légalement c’est pourquoi leur apparition et leur activité représentent une énorme réussite qui est le résultat de la lutte des Sahraouis pour leur liberté. Ce n’est ni un cadeau ni un crédit de l’État marocain. Et cela n’implique ni ouverture ni nouvelle démocratie de la part du Maroc ».


Et, qu’en est-il de l'appui du gouvernement espagnol aux thèses marocaines pour le Sahara ?


« Personnellement, le gouvernement espagnol ne me semble pas trop démocratique parce que dans cette affaire sa position ne reflète pas la volonté politique des peuples d'Espagne. Ces peuples sont l'élan central, le cœur de la solidarité avec le Sahara vers le monde. En attendant, le gouvernement de Zapatero brandit le drapeau des droits de l’homme mais il n’endosse pas la responsabilité de son rôle historique au Sahara et il détourne son regard lorsqu’on lui parle de l'extermination des Sahraouis. C'est une question de business ».


Notes

1- Yahya Mohamed El Hafed

Le défenseur des droits humains Yahya Mohamed el Hafed Aaza torturé et placé à l’isolement

Front Line est profondément préoccupée suite à l’annonce de la torture et de la mise à l’isolement du défenseur des droits humains M. Yahya Mohamed el Hafed Aaza, actuellement détenu dans la prison d’Aït Melloul. Yahya Mohamed El Hafed Aaza est membre de la branche de Tan-Tan de l’Association Marocaine des Droits de l’Homme (AMDH), ainsi que de l’assemblée constitutive du Collectif des Défenseurs Sahraouis des Droits de l’Homme (CODESA).

Le 4 mars 2008, Front Line avait lancé un appel urgent concernant l’arrestation arbitraire de Yahya Mohamed El Hafed Aaza.

Le 3 avril 2009, Yahya Mohamed El Hafed Aaza et neuf autres prisonniers sahraouis auraient été victimes de torture dans la prison Enzkan. Ils ont ensuite été transférés dans la prison d’Aït Melloul, où Yahya Mohamed El Hafed Aaza a été placé à l’isolement, sans couverture ni vêtements et sans suffisamment d’eau et de sucre, dont il a besoin car il mène une grève de la faim. Yahya Mohamed El Hafed Aaza souffre de rhumatismes, d’asthme, d’anémie et d’autres maladies pour lesquelles il a passé trois mois à l’hôpital quand il été emprisonné à Enzkan. Le 4 avril 2009, sa femme et son père n’ont pas été autorisés à lui rendre visite et il leur a été demandé d’avoir une autorisation du Directorat des Prisons à Rabat (qui se situe à 700km d’Aït Melloul).

Yahya Mohamed El Hafed Aaza a été arrêté le 29 février 2008 alors qu’il travaillait dans son magasin à Tan-Tan, dans le sud du Maroc. Il semble que son arrestation soit liée à des manifestations pacifiques en faveur de l’indépendance, qui avaient eu lieu deux jours plus tôt à Tan-Tan. En septembre 2008, il a été condamné à 15 ans de prison lors d’un procès inéquitable. Yahya Mohamed El Hafed Aaza avait déjà été victime d’intimidations. En 2004 et 2006, il avait été arrêté par les services marocains de renseignement militaire. En 2005, il aurait été enlevé par ces mêmes services pendant deux semaines, durant lesquelles il a été torturé.

Front Line pense que la torture et la détention continue de Yahya Mohamed El Hafed Aaza a un lien direct avec son travail en faveur des droits humains. Front Line est très inquiète pour l’intégrité physique et psychologique de Yahya Mohamed El Hafed Aaza.


Source : Front Line (Protection des Défenseurs des Droits Humains), 23 avril 2009

Quelques repères historiques sur le mouvement des défenseurs des droits humains au Sahara Occidental
Depuis toujours, la répression contre la population sahraouie a été liée à la question de sa libre détermination. Pays colonisé par l'Espagne jusqu'en 1975, toute tentative de création d'un mouvement nationaliste a été durement réprimé par les autorités coloniales. Depuis l'invasion marocaine en novembre 1975, le régime alaouite a utilisé toutes ses ressources répressives contre la population civile sahraouie: bombardements au napalm, arrestations massives, assassinats.
Durant les premières années de l'occupation marocaine, la question des violations systématiques des droits humains a été entièrement occultée par le conflit militaire, alors que des centaines de civils étaient arrêtés, torturés, puis "disparus" pour le simple fait d'être sahraoui.
1989: création de l'Association des Familles de Prisonniers et Disparus Sahraouis (AFAPREDESA). Quelques membres de familles, en exil, s'inspirant des expériences latino- américaines, fondent leur association qui deviendra au fil des ans la référence au niveau international. Participation aux commissions et sous-commissions des droits de l'homme de l'ONU, contacts avec des ONG internationales…
1991: en juin, le Maroc annonce la "libération" de plus de 300 disparus sahraouis dont il niait l'existence. Peu à peu, ils feront connaître le calvaire des centaines de disparus enlevés par les autorités marocaines.
1993: création à Rome du Bureau pour le respect des droits de l'homme au Sahara Occidental, aujourd'hui BIRDHSO.
1994: des rescapés des bagnes secrets libérés en 1991, créent le "Comité de coordination des victimes sahraouies de la disparition forcée" qui entame différentes démarches pour la reconnaissance de leurs droits.
Août 2000: création à El Ayoun (capitale du Sahara Occidental occupé) de la Section Sahara du Forum Vérité-Justice qui regroupera la majorité des défenseurs sahraouis des droits de l'homme.
Septembre 2001: création à El Ayoun du "Comité pour la libération de Mohamed Daddach et tous les prisonniers politiques sahraouis". Son travail conjoint avec le BIRDHSO et d'autres organisations internationales, aboutira à la libération des 26 prisonniers politiques sahraouis en novembre 2001. Depuis lors, Sidi Mohamed Daddach devient le symbole de la lutte pour la défense des droits humains au Sahara Occidental. Il obtiendra le prix RAFTO des droits de l'homme (Norvège) en 2002
2002: Création du "Comité pour la libération de Ali Tamek Salem (membre du Forum Vérité-Justice arrêté et condamné par les autorités marocaines) et prisonniers politiques sahraouis.
Juin 2003: Dissolution par les autorités marocaines du Forum Vérité-Justice - Section Sahara.
Janvier 2004: libération de Tamek et 11 autres détenus politiques sahraouis
Source :
http://www.birdhso.org/appel0904.html, 14 avril 2009
Lire également
Rapport sur les intimidations perpétrées par les autorités marocaines contre les défenseurs Sahraouis des droits de l'homme. 14 avril 2004
Rapport annuel sur les violations des droits humains au Sahara Occidental 2006

SCANDALE. La tante indigne

Par Zoé Deback,envoyée spéciale à Khénifra,avec Lahcen Aouad , TELQUEL Magazine, 24/4/2009







Hafsa Amahzoune. Alitée à l’hôpital militaire de Meknès, elle affirme être la victime, et non la coupable, de l’agression. (DR)


L’agression d’une avocate par une tante de Mohammed VI, devant des policiers paralysés, a fait exploser la colère des habitants de Khénifra.TelQuel a mené l’enquête… et a levé bien des lièvres sur les abus de pouvoir collectionnés par Hafsa Amahzoune.

“Hafsa, dehors ! Khénifra ne t’appartient pas !” Près du marché central, en plein centre de cette petite ville du Moyen-Atlas, une foule d’environ 4000 personnes – femmes et hommes, jeunes et moins jeunes – a scandé ce type de slogans pendant une heure et demie. L’ambiance est électrique en ce samedi 19 avril. De nombreux habitants de villages satellites sont même descendus dans la bourgade, à l’appel de l’Association marocaine des droits humains (AMDH), pour dénoncer les “agissements” de Hafsa Amahzoune, une des demi-sœurs de Lalla Latifa, la mère du roi Mohammed VI. Parmi les manifestants, de nombreux plaignants qui attendent l’issue d’un procès contre elle ou certains membres de sa famille. Comme ces habitants d’Aguelmous qui accusent le fils de Hafsa d’une vaste affaire d’escroquerie.

Les deux barrages que la police a dressés pour l’occasion sur la route d’Aguelmous - qui n’est autre que le “fief” du clan Amahzoune – ne les ont pas empêchés de venir brandir une banderole de leur cru. Un peu en retrait des manifestants, près de vieilles dames tatouées qui guettent l’improbable touriste qui achètera un tapis de laine coloré, des badauds n’hésitent pas à y aller de leur commentaire. Il semble que Hafsa – de l’avis de tous, la “chef” du clan Amahzoune - soit la personne la plus détestée de la région. Presque tout le monde connaît cette dame frisant la cinquantaine, auto-proclamée “princesse”, qui se déplace exclusivement en voiture, toujours coiffée d’un foulard, son corps imposant camouflé par une jellaba.

Au moment où Mustapha Addari, président de la section locale de l’AMDH, fustige au micro “cette mafia qui terrorise la région”, plusieurs manifestants brandissent des photos du visage tailladé et ensanglanté de Fatima Sabiri, l’avocate qui a été agressée par Hafsa Amahzoune, quelques jours auparavant. “Cette fois, la princesse est allée trop loin, commente un groupe de lycéens, filles et garçons. C’est pour ça que tout le monde est venu”.

Rodéo devant le poste de police
Avant tout, ce qui scandalise la région, c’est que l’agression a commencé juste devant le poste de police, et s’est poursuivie à l’intérieur. Le motif de l’altercation soulève aussi l’indignation, car c’est le même qu’on retrouve derrière de nombreux contentieux entre la population de Khénifra et des membres de la famille Amahzoune. “Quand ils veulent quelque chose, ils le prennent, tout simplement”, résume une dame qui habite dans leur voisinage.

Cette fois-ci, ce que voulait Hafsa - en ces jours difficiles de grève des transports - c’était de l’essence pour sa station-service, située sur la route de Meknès. De nombreux témoignages concordants permettent de reconstituer les événements de la soirée du mardi 14 avril. Ce jour-là, un camion-essence doit livrer du carburant à la station-service appartenant au mari de Fatima Sabiri, un homme d’affaires nommé Abdelghani Labbak.

La tante du roi, accompagnée de plusieurs de ses hommes de main, n’hésite pas à arrêter le camion et à exiger du chauffeur qu’il vienne remplir les réservoirs de sa propre station. Celui-ci refuse et fonce vers sa destination, pris en chasse par plusieurs véhicules. Arrivé à la station de Labbak, le chauffeur, menacé par les hommes de Hafsa, prend la fuite à pied. Le propriétaire entreprend de défendre sa livraison de carburant, mais une bagarre éclate entre ses employés et ceux de Hafsa.

Abdelghani Labbak appelle alors sa femme, avec l’idée qu’en tant qu’avocate, elle saurait faire entendre raison à Hafsa. Mal lui en prend… “J’ai défendu ces dernières années plusieurs victimes d’escroquerie, qui ont gagné leurs procès contre Hafsa, nous explique la juriste, dans la chambre d’hôpital où elle se remet de ses nombreuses blessures. Elle me considère donc comme son ennemie personnelle”. En effet, à peine arrivée, Fatima Sabiri est violemment prise à parti par la tante du roi.

Au bout d’un moment, son mari lui conseille de rentrer chez elle, accompagnée de deux amis. “Mais Hafsa et ses filles nous ont pris en chasse, toujours avec leurs sbires, raconte l’avocate. Nous étions poursuivis par trois pick-up bourrés d’hommes armés, et nous avons décidé d’aller demander protection au commissariat”. Après une course effrénée, l’avocate et ses amis parviennent à se garer dans une ruelle où se trouvent, d’un côté, le poste de police, et de l’autre côté, à quelques dizaines de mètres, celui de la gendarmerie.

Mais aucun policier ne réagit aux coups de klaxon et de sonnette. “Alors, la bande nous a rattrapés, se souvient Fatima Sabiri, les larmes aux yeux. Hafsa, aidée par ses filles, m’a arraché les cheveux par poignées et étranglée par derrière avec mon foulard. Elle a hurlé : “Voilà l’avocate qui s’oppose à la princesse Hafsa ! Je vais te faire retirer ta nationalité !”. A un moment donné, elle a sorti un couteau et m’a tailladé le visage plusieurs fois. On m’a aussi rouée de coups. J’ai perdu connaissance et me suis réveillée à la clinique”.

La suite, ce sont ses amis qui la lui ont racontée. Les agents de police, qui se sont enfin manifestés, la ramène, évanouie, à l’intérieur du poste de la police, “pour la protéger”. Par contre, les agents n’empêchent pas Hafsa de briser une vitre, ni d’entrer dans le poste de police en menaçant d’achever sa victime. Depuis, la vitre a été réparée… mais aucun procès-verbal n’a été rédigé.

Le mari de Fatima Sabiri a tout de même déposé une plainte auprès du procureur du roi et des policiers sont allés interroger Hafsa Amahzoune, admise à l’hôpital militaire de Meknès. Elle est toujours alitée dans une chambre (étonnamment spartiate) de cet établissement réputé. Avec sa voix rude et autoritaire, dans un dialecte teinté de berbère, la matriarche nous a livré sa version de l’histoire. Selon elle, une partie du carburant du camion lui était destinée. Elle reconnaît avoir poursuivi l’avocate en voiture, mais affirme être la victime, et non la coupable, de l’agression : “J’ai reçu un coup à la tête et me suis évanouie”. Nous ne verrons pourtant aucune cicatrice… “Je ne peux pas la montrer, car je ne dois pas bouger la tête”, nous explique-t-elle.

Hafsa a même une explication pour les blessures au visage de Fatima Sabiri : “C’est en brisant la vitre du commissariat que cette avocate s’est coupée au visage”. Quant au sit-in organisé pour protester contre ses actes, elle nous a tout bonnement déclaré que “ces gens ont été payés pour manifester”.

Le retour de manivelle
“En réalité, pour la première fois, elle a peur”, estime Aziz Akkaoui, membre de l’AMDH à Khénifra. Une très bonne nouvelle, pour ce militant?: “Après des années d’un comportement qui relève du féodalisme, les Amahzoune, qui sont beaucoup moins proches de la famille royale que les gens d’ici ne l’imaginent – les autorités locales les premières – sentent qu’ils vont peut-être devoir répondre de leurs actes”.

Ainsi, plusieurs membres de la famille se sont excusés par voie de presse de l’acte de Hafsa, et pour la première fois deux de ses enfants ont rendu visite à l’AMDH pour arrondir les angles. “Pour une fois, ils n’étaient pas du tout arrogants, racontent les militants. Ils nous ont même avoué qu’aucun avocat n’avait accepté de défendre leur mère, ni à Khénifra, ni à Meknès”.

Autre signe que le vent a tourné : avant la manifestation, les responsables de la police ont précisé à l’AMDH qu’ils fermeraient les yeux si les slogans visaient Hafsa, pourvu qu’ils laissent de côté son royal neveu… “Avec cette manif, on sent qu’on a brisé un tabou, estime Mustapha Addari, président de la section locale de l’AMDH. Les gens commencent à parler”. Depuis des années, l’AMDH a aidé des dizaines de personnes à monter un dossier contre certains membres de la famille. “Mais grâce à la complaisance des notables locaux, y compris dans l’entourage du procureur du roi et du président du tribunal, les procès contre des membres de la famille Amahzoune aboutissent rarement, regrette Mustapha Addari. Beaucoup de dossiers traînent depuis des années”.

La plupart de ces plaignants sont venus à la manifestation et exposent volontiers leurs déboires autour d’une table de café. Ainsi, Mohamed Benhalou, un éleveur de 72 ans, nous a raconté comment, en août 2008, il a constaté la disparition de ses 20 brebis et 3 chèvres. En suivant, avec ses fils, les traces laissées par son cheptel manquant, il aboutit à une écurie appartenant à un certain Mohamed Sarouiti. C’est le mari de Mina Amahzoune, la sœur de Hafsa (une autre demi-tante du roi, donc). Dès qu’ils comprennent à qui ils ont affaire, les gendarmes traînent les pieds pour venir perquisitionner.

L’éleveur et ses fils, refoulés par les employés de la ferme, décident alors de monter la garde à proximité. “Au bout de trois jours, nous avons senti une odeur infecte, se souvient avec horreur le vieux paysan. Cette fois, les gendarmes ont bien été obligés de revenir et d’ouvrir les écuries. Ils ont trouvé, cachées dans du foin, les 23 bêtes éventrées, y compris les 15 brebis qui étaient gravides !”

Malgré toutes ces évidences, le propriétaire de l’écurie n’a même pas été convoqué par la gendarmerie. “On a lancé un avis de recherche contre lui : voilà ce que les gendarmes nous ont répondu, s’indigne Aziz Akkaoui. Pourtant, moi, je le vois souvent au café !” Par contre, la famille a proposé un arrangement à l’éleveur, pour un montant de 10 000 DH. Il a refusé, ses pertes totales étant quatre fois plus élevées. Depuis huit mois, il attend que la justice fasse son travail...

La majorité des plaignants qui s’adressent à l’AMDH évoquent des affaires d’escroquerie, d’après Aziz Akkaoui. Le militant nous confie même qu’un jour une victime lui a montré une sorte de carte de visite, utilisée par Hafsa pour lui inspirer confiance. On pouvait y lire : “Son Excellence, la Princesse Lalla Hafsa, Tante du Roi”, comme s’il s’agissait de titres véritables. “Il y a tellement de gens qui viennent nous voir après avoir été escroqués par les Amahzoune, qu’à un moment j’avais même lancé l’idée de monter une Association des victimes de Hafsa”, s’amuse le militant.

La liste dressée par l’AMDH est longue : achats jamais payés, salaires non versés, terrains accaparés, voire promesses fallacieuses d’user de leur influence (réelle ou supposée) pour obtenir des visas ou des diplômes. Ainsi, un jeune homme, Mohamed Sellak, nous a déclaré qu’il faisait partie des six personnes d’Aguelmous escroquées en 2006 par l’un des fils de Hafsa. Mohamed lui a remis 45 000 DH contre la promesse d’un diplôme de baccalauréat pour son petit frère, et de l’entrée à l’académie de police sans concours. Le jeune homme n’a bien sûr rien obtenu. Là aussi, une procédure judiciaire est en cours… Mais beaucoup d’autres victimes n’ont jamais porté plainte, par peur de représailles.

Pourtant, dans les jours à venir, l’AMDH espère récolter davantage de témoignages à visage découvert. “Après la manifestation, nous avons reçu des dizaines de réclamations, raconte Mustapha Addari. Comme cette lycéenne qui nous a dit avoir été tabassée par Hafsa et une de ses filles”.

Ghnima Habri est un autre exemple. Cette tisserande de 54 ans n’avait jusque-là osé raconter son histoire qu’à un de ses voisins, membre de l’AMDH. Non seulement elle est allée à la manifestation, mais elle a accepté de nous détailler comment, en 1998, elle a été torturée par Hafsa Amahzoune qui avait entendu dire que son mari avait des relations avec Ghnima. “Je ne les connaissais même pas, raconte-t-elle. Elle m’a fait venir chez elle sous le prétexte de me donner un ouvrage, puis m’a fait déshabiller et m’a brûlée avec de l’eau bouillante et à l’aide d’un clou chauffé sur le feu”. Elle montre ses cicatrices à la nuque et à la main, avant d’indiquer dans un geste pudique qu’on lui a surtout brûlé l’entrejambe. “Le lendemain, je suis partie à Laâyoune et depuis je vis dans le Sud. Beaucoup de gens ont même cru que j’étais morte”.

Dans ce contexte ubuesque, la section de l’AMDH à Khénifra s’est fixé comme priorité de lutter contre l’impunité et de promouvoir la réforme de la notion du “sacré” dans la Constitution. Elle espère que l’agression de Fatima Sabiri sera l’occasion pour les gens de la région de se rebeller contre les abus de pouvoir de toutes sortes.

HISTOIRE. La terre, la tribu et le roi
Les fils du chef de la tribu berbère des Zayane, Moha Ou Hamou Zayani, n’ont pas toujours été à la hauteur de leur père, grand résistant à la colonisation. Après sa mort en 1922, ils ont collaboré avec les Français pour mater définitivement la rébellion dans la région. L’un d’eux est devenu le pacha Hassan Amahzoune et un de ses frères, le caïd Amahrouq. Ces deux notables ont alors reçu des colons les meilleures terres des tribus (notamment les terres collectives), devenant de grands propriétaires terriens.
En 1961, après la mort inattendue de Mohammed V, le Palais conseille à Hassan II de s’allier aux notables d’une région encore rétive à accepter l’autorité du Makhzen, en prenant femme (entre autres) dans la tribu des Zayane. Il en prendra deux : une petite-fille du caïd Amahrouq (Fatima), et une petite-fille du pacha Amahzoune, nommée Latifa par le Palais, et qui deviendra “mère des princes”.
En 1978, Hassan II instaure un comité royal chargé de résoudre le casse-tête foncier de la région. En effet, les contentieux se sont accumulés entre les descendants du pacha Amahzoune et du caïd Amahrouq et les autres tribus, qui réclament leurs droits traditionnels sur les terres attribuées par les Français. Le comité royal tranche pour la restitution des terres tribales, notamment aux Aït Moussa. Les Amahrouq honoreront leur engagement, mais les Amahzoune possèdent toujours, à aujourd’hui, une grande partie de la région. C’est surtout après la mort de Hassan II que Hafsa et ses frères et sœurs, nés de Sidi Ali Amahzoune et de quatre mères différentes, commenceront à tirer parti de leur parenté avec le nouveau roi.

ECLAIRAGE. Qui est prince(sse) au Maroc ?
Réponse : ça dépend de l’époque…
Avant le règne de Hassan II, le titre de prince s’octroyait avec largesse. Le dahir de 1949 décrète que sont princes et princesses (avec le titre Son Altesse Royale, SAR) les enfants du roi, et leurs enfants. Le titre pouvait être aussi octroyé (précédé d’un “simple” Son Altesse, SA) aux frères et sœurs du roi (et leurs enfants), ainsi qu’aux oncles paternels du roi (et leurs enfants mâles). Un chapitre prévoyait une peine d’emprisonnement pour toute personne qui utiliserait le titre de prince illégalement.
Bien plus tard, Hassan II émet un autre dahir pour limiter la transmission du titre de prince. Ses propres petits-enfants en sont exclus, avec une seule exception à la règle : SA Lalla Soukaïna (parce qu’elle était, dit-on, sa petite-fille préférée). Il l’accorde aux enfants de son frère (mais pas à leurs enfants), en revanche pas à ceux de ses sœurs. Qu’en est-il des épouses du roi, ou encore des conjoints des princes et des princesses ?
Ni le dahir de 1949, ni la coutume, n’en avait jamais fait des princes(ses). Encore moins Hassan II. Lalla Latifa, sa femme (dont on ne sait presque rien) ne semble avoir reçu que le titre traditionnel de Mère des princes. A fortiori, ses frères et sœurs du Moyen-Atlas ne sont en aucun cas des Altesses ! Plus récemment, Mohammed VI a donné une toute nouvelle orientation en faisant de sa femme Lalla Salma une Altesse Royale. Mais là encore, cela ne rejaillit sur aucun membre de sa famille…

PRÉCÉDENT. Le retour du syndrome de Korsakoff ?
8septembre 2008, sur la corniche de Casablanca. Hassan Yacoubi, le mari de la princesse Lalla Aïcha (sœur de Hassan II), grille un feu rouge et un jeune agent de police lui demande ses papiers. Réaction du mari de la tante du roi : “Tu n’es qu’une mouche, je suis ton seigneur !”. Puis Yacoubi - qui n’est pourtant pas prince – illustre ses propos en sortant un revolver de sa boîte à gants en tirant sur le policier à bout portant (il s’est grièvement blessé à la jambe). Peu après, tombe une dépêche de l’agence officielle MAP, qui explique que Yacoubi “souffre de la maladie de Korsakoff, qui entraîne une dégénérescence mentale grave”.
D’après les encyclopédies de médecine, le syndrome de Korsakoff est une affection dégénérescente du cerveau, due généralement à un alcoolisme chronique. Les symptômes sont une amnésie sévère et une altération du raisonnement, avec des fabulations et de fausses reconnaissances. Au point de se croire supérieur aux autres citoyens ?

Source:
http://www.telquel-online.com/370/couverture_370.shtml

Appel au 14ème Rassemblement à la mémoire de Brahim BOUARRAM et des victimes du racisme

Rassemblement 1er Mai 2009, de 11h à 12h, Pont du Carrousel Paris 75001 (métro Châtelet)

Le 1er Mai 1995, alors qu’il se trouvait au bord de la Seine, Brahim Bouarram, jeune Marocain de 29 ans, a été lâchement assassiné par des militants d’extrême-droite qui l’ont précipité dans la Seine.
Depuis, un rassemblement est organisé chaque année sur le pont du Carrousel, devenu symboliquement le pont « de la mémoire de toutes les victimes du racismes et de la xénophobie ».
Le racisme perdure. Il se nourrit de préjugés, de gestes, de paroles, de lois qui stigmatisent l’étranger, l’excluent de la communauté et le jettent en pâture à la haine meurtrière.
Nous associations et organisations signataires appelons encore cette année à un rassemblement le 1er mai 2009, à 11h au pont du Carrousel
* Pour que la mémoire de Brahim BOUARRAM et de toutes les victimes de racisme demeure vivante.
* Pour dénoncer la xénophobie dont les étrangers sont victimes
* Pour condamner les lois anti-immigrés dans notre pays.
Rassemblement 1er Mai 2009, de 11h à 12h Paris, pont du Carrousel Paris 75001
Premiers signataires : Associations des marocains en France (AMF), Association de soutien au droit de l’homme au Maroc (ASDHOM), Association des Travailleurs Maghrébins de France (ATMF), ATTAC, Fédération des Tunisiens Citoyens des 2 Rives (FTCR), Groupe d’information et de soutien des immigrés (GISTI), La voie démocratique, Mouvement contre le Racisme et pour l’amitié entre les peuples (MRAP)…

mercredi 29 avril 2009

Halte au racket sur les cotisations sociales des travailleurs-euses sans papiers!

Troisième rassemblement contre la complicité des consulats des pays d'origine
Devant l'ambassade du Maroc
Le mercredi 29 avril 2009 à 17 heures 30
Devant l’Ambassade du Maroc
5, rue Le Tasse Paris 16ème (Métro Trocadero)



La grande majorité des 400 000 sans-papiers de France sont des travailleurs-euses déclaré-e-s en CDI, CDD ou intérim renouvelé avec des papiers incomplets ou de faux papiers, sur lesquels les patrons ferment les yeux. Ils et elles paient impôts, taxes et cotisations sociales sans pouvoir bénéficier des droits et des prestations qui y sont attachés (retraite, allocation chômage, logement social, services publics et citoyenneté...).

L'Etat français encaisse ainsi environ 2 milliards d'euros par an sans jamais rien décaisser.

Ces spoliations sont d’autant plus scandaleuses lorsqu’elles touchent des travailleurs qui après des années de cotisations en France sont brutalement expulsés et se retrouvent sans aucune ressource dans leurs pays d’origine. Rappelons également que pour ceux-ci, les travailleurs sans papiers sont des acteurs incontestables du développement économique et social car l’argent envoyé dans les pays d’origine par les immigrés avec ou sans papier représente trois fois l’aide financière des gouvernements des pays riches.

Aussi, ce racket de l’Etat français pèse-t-il sur l’économie des pays d’origine en réduisant d’autant les possibilités financières des immigrés et de leurs familles. Une fois de plus, c’est le Nord qui s’enrichit aux dépend du Sud.

Nous avons déjà rencontrés les autorités de six pays : Algérie, Burkina-Faso, Guinée, Madagascar, Mali et Sénégal. Chacun a reconnu que l’expulsion de ces travailleurs constitue une injustice.

Aujourd’hui nous interpellons le gouvernement marocain, à travers son Ambassade alors que les Consulats s’activent dans la remise des laissez-passer pour faciliter les expulsions Le taux est passé de 36% en 2006 à 42% en 2008.

Nous refusons cette politique de complicité active avec le gouvernement français dans les expulsions. 2062 marocains ont été expulsés en 2006, 2500 en 2007 et plus de 3000 en 2008.

Les signataires appellent donc au rassemblement devant l’ambassade de Maroc afin que les Consulats cessent de délivrer les laissez-passer qui provoquent l’expulsion des travailleurs/euses sans papiers marocains/es, qui sont de plus criminalisés à leur retour au Maroc. Le gouvernement marocain ne peut continuer à être le complice du racket que l’Etat français exerce sur les cotisations de ses ressortissants sans-papiers.

Signataires : Association Malienne des Expulsés (AME) - ATTAC France - SURVIE - M.R.A.P. - Association des Travailleurs Maghrébins en France (ATMF) - Fédération des Associations de Solidarité avec les Travailleurs Immigrés (FASTI) - Association de Défense des Droits de l'Homme au Maroc (ASDHOM) - Collectif d'Annulation de la Dette du Tiers Monde (CADTM) - Coordination 75 des sans-papiers – Coordination 93 pour la lutte des sans-papiers - Collectif des sans-papiers Montreuil - Collectif CGT sans-papiers Cannes – R.E.S.F. - Association des Marocains en France (AMF) - Association des Tunisiens en France (ATF) - Fédération des Tunisiens pour une Citoyenneté des deux Rives (FTCR) – CAPJPO - Marches européennes contre le chômage – Coordination Femmes Egalité - Mouvement des Quartiers pour la Justice Sociale (MQJS) - Autremonde - RESOCI – D.A.L. – COPAF – A.S.I.A.D. - Stop Précarité - Convergence des Causes - Droits devant !! - Union Syndicale SOLIDAIRES (SUD Travail, Syndicat National Unifié des Impôts SNUI) - CGT Caisse des Dépôts - SNU TEF-FSU - Confédération Paysanne - Les Alternatifs - Gauche Alternative - Nouveau Parti Anti-capitaliste (NPA) - Parti Communiste Français - Parti Communiste des Ouvriers de France (PCOF) - Les Verts...

Touraya Bouabid

par Karim Serraj, Femmes du Maroc, 1/4/2009
L’Association Marocaine d’aide aux Enfants en Situation Précaire existe depuis treize ans grâce à l’effort infatigable d’une femme : Touraya Bouabid. A son actif, la mise en orbite de huit centres d’accueil au Maroc, la scolarisation de 11.000 enfants de la rue ou la création d’un centre de désintoxication spécialisé dans l’enfance. A l’occasion du lancement de la dixième campagne nationale de l’Opération Soleil de récolte de dons, elle raconte son combat.

Antennes-relais : danger

Des antennes-relais poussent comme des champignons sur les toits des immeubles de nos villes. Les citoyens, soutenus par l'AMDH (notamment à Mohammedia) s'y sont opposés. Elles sont installées par force.
Essayons de mettre à la disposition des membres de nos groupes-internet la documentation disponible sur ce problème, et cela dans le but d'y voir clair.
Ali Fkir
Note de SOLIDMAR : En France Le ministère de la Santé a lancé le jeudi 23 avril son "Grenelle des antennes", table ronde destinée à répondre aux inquiétudes grandissantes concernant les dangers éventuels de la téléphonie mobile.
Objectif de la réunion, selon ses organisateurs : "Traiter le problème des antennes-relais et des téléphones portables, qui posent des questions en termes de santé publique".

Une guerre qui a coûté 11 milliards d'Euros...

Cher, très cher Sahara
Par Fahd Iraqi, Tel Quel n°368, 27 Avril 2009
1200 milliards de dirhams dépensés depuis le début du conflit, 3% de PIB perdu chaque année… Grands agrégats et petits détails du coût économique d’une cause sacrée. Pour faciliter la lecture du dossier, les chiffres, qui correspondent tous à des estimations d’experts marocains et internationaux, ont été convertis sur la base moyenne de “un dollar = dix dirhams”Depuis novembre 1975, date du déclenchement de la Marche Verte, le Sahara est le sujet tabou par excellence.
Jusqu’au début des années 1980, il était dangereux de prononcer ou d’écrire le mot Polisario, sans y adjoindre le vocable “mercenaires”, ou “ennemis de l’intégrité territoriale”. Les choses ont heureusement évolué depuis, mais le Sahara reste toujours ce sujet tabou, un peu secret, difficile d’accès. Le but de ce dossier n’est pas de briser le consensus politique autour de la marocanité du Sahara, mais simplement d’expliquer le coût du Sahara, en dirhams et en occasions perdues (la priorisation de l’effort de guerre aux dépens du développement des secteurs vitaux du pays, le coût du non-Maghreb, etc.). Pour mieux mesurer les efforts fournis pour récupérer notre très cher Sahara. Et le garder. Novembre 1975. Une femme donne les dernières consignes à son époux, qui vient de s’inscrire sur la liste des participants à la Marche Verte. “Et surtout fais attention ! Je veux que notre maison au sud fasse le coin et qu’elle soit bien ensoleillée”. L’anecdote est assez révélatrice sur les motivations profondes qui ont amené une partie des 350 000 Marocains à répondre à l’appel de Hassan II. Des motivations qui, de toute évidence, ne se limitent pas au seul volet patriotique. “Les participants étaient sans aucun doute volontaires. Mais beaucoup étaient surtout intéressés par le bénéfice matériel qu’ils espéraient tirer de la reconquête du Sahara. D’ailleurs, les gens pleuraient quand ils n’étaient pas acceptés sur la liste des marcheurs et accusaient les autorités de se livrer à un trafic des places”, nous raconte Fouad Abdelmoumni, militant associatif, lycéen à l’époque de la Marche Verte. Armés d’un exemplaire du Coran, de drapeaux nationaux et d’une série de photos du roi, les marcheurs reviendront néanmoins bredouilles. C’est que la randonnée dans les territoires sahariens n’a duré que quelques kilomètres. Et la reconquête du Sahara, coup de génie hassanien, répondait avant tout à un objectif politique : pacifier une fois pour toutes l’opposition de gauche et profiter des hésitations de l’Espagne franquiste. Les rêves de richesse étaient simplement remis pour plus tard.

mardi 28 avril 2009

Mensonge d'un serviteur du Makhzen sur le nombre et l'état de la classe moyenne au Maroc

Lahlimi, le gribouilleur sur commande
Selon ce serviteur du makhzen, la pauvreté recule au Maroc, le développement profite aux pauvres et aux riches, et que les classes moyennes représentent 50% de la population.Ce valet du palais parle certainement d'un autre Maroc situé sur une autre planète.Les "intellectuels" bourgeois, "progressistes" dans le passé, sont devenus par les temps qui courent, de minables gribouilleurs au service du despotisme, au services des suceurs du sang des travailleurs et travailleuses.Continuer les sieurs votre sale boulot de cafouillage, la réalité est vécue par le peuple, ce peuple qui refuse de cautionner les mascarades électorales de vos maîtres!
Ali Fkir

Plus de la moitié des Marocains font partie de la classe moyenne
Le HCP basculera bientôt de l'ICV à l'Indice des prix à la consommation
Cela peut paraître exagéré, voire excessif, mais plus de 50% des Marocains constituent ce qu'on appelle la classe moyenne. Le propos est celui d'Ahmed Lahlimi, Haut commissaire au plan, invité jeudi dernier au Matin Forum. Le HCP prépare depuis déjà des mois une étude exhaustive sur cette frange de la société qui sera rendue publique très prochainement
Le responsable s'appuie sur l'évolution qu'a connue le taux de la pauvreté au Maroc qui est passé de 15,3% à moins de 9% aujourd'hui.
Par ricochet, le bon sens voudrait que les ménages à revenu moyen représentent une bonne partie de la population. S'appuyant aussi sur l'analyse des inégalités sociales depuis 1985,
le HCP s'est rendu à l'évidence que les politiques menées depuis lors profitaient essentiellement aux pauvres et aux riches.
La classe moyenne qui, entre-temps, faisait tourner la machine économique et stimulait la croissance aux États-Unis et en Europe, a été tout bonnement ignorée par les pouvoirs publics. Il a fallu que le Souverain entre en ligne pour la remettre en orbite au sein de la société marocaine. Un choix éclairé qui tombe à point nommé pour contribuer à amortir l'onde de choc de la crise financière mondiale. Lahlimi en convient. Pour lui, il ne s'agit pas pour le Maroc de sortir de la crise, selon le lexique en vogue, mais d'y résister le plus longtemps possible. Tout est dans la nuance. Le Maroc doit gérer au mieux ses forces et faiblesses les yeux rivés sur 2010, préfère dire Lahlimi qui pense que l'avenir appartient à des secteurs comme l'énergie propre, l'agriculture bio ou encore le tourisme durable et du savoir. Pour boucler la boucle et mieux cerner la réalité en aval, le HCP améliore ses bases de calcul du coût de la vie en passant de l'ICV à un nouveau mode baptisé l'Indice des prix à la consommation (IPC).Un échantillon de 17 villes représentant toutes les régions du Royaume (500 articles au lieu de 385 et 900 variétés de produits à la place de 768) servira à calculer l'IPC. Mieux encore, chaque individu aura la possibilité de calculer son IPC personnel en répondant à un questionnaire qui sera disponible sur le site du HCP. Enfin pour mieux connaître l'impact direct des politiques gouvernementales sur les différents aspects de l'économie, le Haut Commissariat adopte un nouveau modèle de calcul macroéconomique en micro-simulation. Un système qui a nécessité plus de trois années de travail pour le peaufiner et qui fera l'objet d'une communication en mai ou juin prochain, nous confie Lahlimi.
Source : «Le Matin Forum», 24.04.2009

Les droits des étrangers deviennent un marché

Chers amis,
Vous avez signé, sur le site placeauxdroits.net, la pétition intitulée "
Les droits des étrangers ne peuvent se réduire à un marché " suite au décret modifiant les modalités d’intervention des associations dans les centres de rétention.
Cette pétition a été remise au cabinet d'Hortefeux le 21 octobre 2008.
Voici quelques éléments d'informations sur la suite de cette mobilisation :
Le 26 février, le recours en référé déposé par l'ACAT-France, l'ADDE, l'Anafé, le Comede, ELENA-France, le Gisti, la Cimade, la LDH, le SAF et le Secours catholique, demandant la suspension en urgence du décret relatif à la défense des étrangers en rétention du 22 août 2008, a été rejeté.
Le jugement sur le fond par le Conseil d’Etat est prévu pour le 27 avril.
Source : CIMADE-Info

Du délit de solidarité au délit d'aimer







Le mouvement de couples franco-étrangers, Les Amoureux au ban public , répond au ministre de l'immigration M. Besson qui prétend que "En 65 ans, depuis qu'existe l'article L622-1 -du Code d'entrée et de séjour des étrangers et du droit d'asile-, personne n'a jamais été condamné pour avoir simplement hébergé, donné à manger ou transporté en voiture en auto stop un étranger en situation irrégulière".
Lors d'une conférence de presse, mardi 28 avril, les
Amoureux au ban public feront connaître une cinquantaine de situations, relevées sur plusieurs années, dans lesquelles des personnes ont été condamnées par la justice pour délit de solidarité . Parmi ces condamnés figurent notamment une vingtaine de Français(es) poursuivis pour avoir hébergé leur conjoint ou concubin étranger en situation irrégulière ! Et la répression des « délinquants de l'amour » se poursuit : le 11 mai prochain, Jenifer Chary, française, comparaitra devant le tribunal correctionnel de Dijon pour aide au séjour de son concubin, M. Naimi, expulsé quelques jours avant leur mariage.
Une pétition contre cette criminalisation de l'amour a déjà recueilli plus de 10 000 signatures et peut encore être signée (
cliquez ici). A l'occasion de cette conférence de presse, les Amoureux au ban public rendront public le soutien de plusieurs artistes : Jacques Higelin, Rodolphe Burger, Mathilde Monnier, Claire Denis et Sandra Nkaké et bien d'autres. A travers la réalisation d'un CD et un DVD réalisés en collaboration avec les couples mixtes, les Amoureux au ban public entendent s'appuyer sur ces chansons et vidéos pour porter leurs revendications. Sortie officielle du coffret le 28 avril.




Les revendications
Les représentants des collectifs du mouvement des “Amoureux au ban public” réunis en Etat Généraux le 19 avril 2008, se sont accordés sur une plateforme de revendications. Pour que leur droit de mener une vie familiale soit pleinement respecté, ils demandent :
1. Le respect de la liberté du mariage par la suppression des entraves mises à sa célébration.
2. Le respect de la vie privée par la limitation des enquêtes et auditions portant sur la réalité de l’intention matrimoniale et de la communauté de vie : l’arrêt du caractère systématique et répétitif de ces procédures et leur encadrement rigoureux.
3. La délivrance automatique d’un visa d’entrée en France pour les étrangers vivant en couple avec un Français ainsi que pour les enfants de ces étrangers.
4. La délivrance automatique d’un titre de séjour aux étrangers vivant en couple avec un Français quelles que soient les conditions de leur entrée et de leur séjour en France.
5. La garantie d’une situation administrative stable par la délivrance de plein droit d’une carte de résident et un accès facilité à la nationalité française.
6. Le maintien du droit au séjour en France en cas de divorce, de séparation ou de décès du ressortissant français.
7. L’interdiction de prononcer l’éloignement d’un étranger vivant en couple avec un Français et la fin du caractère délictuel du séjour irrégulier en France.
8. L’amélioration des conditions d’accueil des étrangers dans les administrations.
9. Des délais brefs et impératifs pour l’instruction des demandes par l’administration.
10. L’obligation de motiver toute décision de refus et l’instauration de procédures garantissant la transparence de l’instruction des demandes déposées auprès de l’administration.

lundi 27 avril 2009

Viande halal avariée : le fournisseur de produits chimiques mis en examen

Un Marseillais de 57 ans vendait de l'acide sulfurique à des boucheries halal qui s'en servaient pour régénérer de la viande avariée. Il risque 4 ans de prison et 75.000 euros d'amende.
Il vendait aux bouchers des produits chimiques leur permettant de régénérer de la viande avariée. Ce Marseillais de 57 ans a été mis en examen vendredi pour falsification et vente de denrées alimentaires nuisibles à la santé. Pour ce trafic qui durait depuis plus de quatre ans, l’homme risque quatre ans de prison et 75.000 euros d’amende.
Dénoncé en 2006 par sa femme, l’accusé avait été interpellé mercredi. Neuf bouchers avaient également été arrêtés et placés en garde à vue. Ils ont été libérés mercredi après avoir été auditionnés. Sur les neuf boucheries concernées, toutes halal, une a été fermée à cause de conditions sanitaires déplorables. Les huit autres ont l'obligation de retirer la viande avariée.
L’accusé, sans antécédent judiciaire, vendait de l’acide sulfurique à des boucheries qui utilisaient ce produit, nuisible à la santé du fait de son pouvoir corrosif, pour régénérer de la viande hachée avariée et des merguez. Aucune intoxication liée à la consommation de viande n'a pu être reliée à cette affaire mais l'enquête se poursuit.

Source : Europe 1, 10 avril 2009

dimanche 26 avril 2009

La lutte des paysans d'Aoulouz pour leur droit naturel à l’eau d’irrigation continue

Par Amal Lahoucine, avril 2009

Les paysans de la Saguia de Taferzazte subissent des poursuites depuis un an, afin de leur arracher leur droit naturel à l'eau d'irrigation. L'alliance des compradores de Sebt El Guerdan et des féodaux d’ Aoulouz, soutenue par les autorités de Taroudant, mène une guerre farouche contre eux. Jusqu'à aujourd'hui 8 paysans ont été inculpés et poursuivis :

- Mohamed Zarit a été emprisonné pendant 10 jours à la prison de Taroudant en juillet 2008 avant d'être relaxé.

- Abdelhak Lboujat, Jamal Imgharn et Abdelaziz Id Otman sont poursuivis au tribunal de Taroudant, ils attendent deux procès, un civil et l'autre pénal.

- Brahim Lboujat, Abderrahim Sarghini et Rachid Touggani sont convoqués le 29 avril 2009 devant le juge communal d'Aoulouz.

- Lboujat Malek était convoqué le 24 avril 2009 pour se présenter au Caïdat d'Aoulouz.

Toujours la même inculpation : "Détournement de l'eau privée de la Saguia de Taferzazte". "L'eau privée", c'est-à-dire la privatisation de l'eau par le régime marocain à travers des associations montées de toutes pièces.

Après une année de luttes pour le droit à l'eau violé par les féodaux à Aoulouz, les paysans de Taferzazte ont regagné tout ce qu'ils ont perdu pendant l'année 2007/2008. Les pluies cette année sont bien tombées, l'eau a coulé dans la rivière Souss après qu'elle a dépassé les murs des barrages Aoulouz et Moukhtar Soussi, ça fait 3 mois qu'elle coule sans arrêt. Les paysans de Taferzazte n'ont pas payé un centimeu pour avoir l'eau cette année et leurs récoltes de blé sont multipliées par quatre, une récolte que les paysans n'ont jamais connue depuis que l'Association d'Aoulouz de l'eau d'irrigation a été constituée.

La nature a favorisé leur lutte, ce qui n'a pas satisfait le féodalisme qui n'a reçu aucun sou de Taferzazte, qui a reçu la lutte des paysans comme un coup de poing, ceux-ci ayant déclaré leur indépendance de l'association officielle d'Aoulouz en constituant leur propre association d'irrigation. Ce qui ne plaît pas aux autorités de Taroudant qui refusent ce fait, alors M. le gouverneur a constitué à Aoulouz ce qu'il appelle le comité local pour l'eau de Taferzazte afin d'empêcher les paysans de s'organiser.

L'association d'Aoulouz pour l'eau d'irrigation a été constituée en juin 2001 par la décision des autorités de Taroudant, dans le but de recevoir les dons des organisations internationales et en premier lieu de la GTZ (Organisme allemand de coopération technique) . D'après la déclaration du directeur du bureau régional de mise en valeur agricole, d'après les paysans, cette association n'a ajouté aucune valeur à la Saguia Tafarzazte qui reçoit toujours l'eau en direct de sa source naturelle, la rivière Souss sans rien débourser. C'est la même chose pour les deux autres Saguias El Jadida et Timilte, ce sont donc trois sources qui donnent 8 débits 24 heures sur 24 heures durant toute l'année pendant 7 ans à un prix de 15,00 dhs par heure, ce qui fait 7 millions de dirhams (650 000 Euros). Toute cette somme payée par les paysans de trois Saguiate est une source financière pour le féodalisme qui exploite l'eau d'Aoulouz. Aujourd'hui les comptes de cette association sont à zéro dirhams, une vraie catastrophe pour la politique intégriste de l'agriculture au Souss.

Les paysans de Taferzazte ont refusé cette situation surtout après le détournement par l’association officielle de l'eau de de la quatrième Saguia, celle de Taboumhawte en 2007/2008, cette Saguia qui a perdu sa source après l’entrée en fonction du barrage d’Aoulouz en l'an 2000. Les paysans de Taferzazte ont perdu l'année dernière toutes leurs récoltes en blé, maïs et olives, ce fut vraiment une année noire pour eux.
Le syndicat des paysans d'Aoulouz a joué un rôle important dans l'organisation de leur lutte pendant toute une année. Cette année, après des pluies considérables jamais vues pendant 10 ans, l'eau a débordé du lac de retenue du barrage d’Aoulouz pour se déverser dans la rivière Souss depuis 3 mois. Les féodaux sont mécontents de cette situation, d'une part la récolte de Taferzazte est riche, unique et considérable et d'autre part les paysans n'ont rien déboursé pour avoir l'eau. L’ association officielle a perdu tous ses avoirs et même son compte bancaire, après qu’elle a été condamnée à reverser à certains paysans une somme de 1,2 million de dirhams (100 000 €).

La loi 2.84 stipule que les paysans n’ont pas à payer pour l’eau coulant naturellement. Le président de l’association officielle d’Aoulouz continue néanmoins à s’acharner à vouloir racketter les paysans. Il leur mène donc une guerre farouche, soutenu par le gouverneur de Taroudant. Il est condamné à échouer.