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samedi 9 janvier 2010

Rendre visite à Aminatou Haidar, c'est risquer la répression ...

Par APSO, Amis du Peuple du Sahara Occidental, 7/1/2010

Les témoignages se multiplient, à chaque fois plus affligeants et inquiétants. Quiconque, homme femme, valide ou handicapé souhaite rendre visite à Aminatou Haidar est interpellé violement. Aminatou Haidar, rentrée au Sahara Occidental depuis le 18 décembre, après 32 jours de grève de la faim, pour que soient respectés ses droits, est une citoyenne Sahraouie. Elle vit à El Aaiun, avec sa famille et parmi ses amis.
Depuis son retour, son quartier est sous haute surveillance, forces de sécurité marocaines et policiers en civil quadrillent la zone. Il est interdit d’approcher. Pourtant ses amis souhaitent lui rendre visite, et les citoyens souhaitent lui rendre les honneurs qu’ils lui vouent.
Hier, mercredi, Mr El-Garhi Chrif a été arrêté, molesté, et conduit au poste de police. Mr El-Garhi Chrif est un ami d’Aminatou Haidar, ancien détenu politique Sahraoui et défenseur des Droits de l’Homme. Il est aveugle et souffre de nombreuses affections physiques contractées depuis les années 80, lors des années de disparitions forcées dans la caserne Paisi Simi à El-Aaiun, parmi un groupe de Sahraouis, dont Aminatou Haidar. Il voulait saluer son retour… Les autorités marocaines ont exigé de lui qu’il signe le procès verbal de son arrestation, sans lui lire le contenu et sans lui en remettre une copie.
Mmes Ghlana Bent Baija et Maryam Bent Swayeh ont reçu des coups, puis été frappées pour avoir tenté de mettre fin à la bastonnade que recevait Mr El-Garhi Chrif.
Lundi soir, 2 jeunes femmes, Izana Amaidane, Salha Boutenkiza, ont été interpellées, brutalisées, insultées et humiliées alors qu’elles sortaient de chez Aminatou Haidar. Elles ont été conduites au poste de police et longuement interrogées sur leurs liens avec la militante sahraouie, les motivations de leur visite et les informations qui leur auraient été fournies.
Le même soir, deux jeunes filles, Ngya Lahouassi et Hayat Rguibi, ont été arrêtées avant de pouvoir entrer chez Aminatou, et de la même façon interrogées.
Le 27 décembre dernier, une jeune femme, Fatma Ment Rahal Sbaii, avait été interrogée et torturée. Les policiers voulaient savoir les motifs de sa visite à Aminatou Haidar. Ils voulaient surtout par les coups l’empêcher de dire son attachement à son identité Sahraouie, et sa croyance en l’autodétermination. Elle était rentrée chez elle après trois heures d’interrogatoires, en état de choc, marquée de traces de coups et de gifles.
Le même soir un groupe de jeunes hommes avaient été arrêtés alors qu’ils manifestaient pacifiquement leur joie, et déférés en comparution immédiate.
Il y a eu d‘autres arrestation, d’autres brutalités. Les journalistes internationaux n’ont pu rencontrer Aminatou Haidar…
Et pourtant, pacifiquement et inlassablement depuis 35 ans, les Sahraouis poursuivent leur lutte pour l’autodétermination de leur pays et pour son indépendance, malgré les coups, les menaces et les intimidations.

vendredi 8 janvier 2010

Reprise du procès de la militante islamiste Nadia Yassine, maintes fois reporté


Le procès de Nadia Yassine, poursuivie pour "atteinte à la monarchie" pour des propos tenus en 2005, reprend aujourd'hui à Rabat. Il a déjà fait l'objet de nombreux reports. Les autorités semblent peu pressées de la juger…
Par FRANCE 24, 7/1/2010


L’affaire Nadia Yassine débute le 2 juin 2005, à la suite d'un entretien accordé à l’hebdomadaire marocain "Al-Ousbouiya al-jadida". Dans cette interview, elle exprime clairement ses positions concernant la monarchie et le système de gouvernance du Maroc.
Elle déclare préférer "la république à la monarchie", cette dernière "ne [convenant] pas aux Marocains", avant d’ajouter que "les jours de la monarchie sont comptés" dans le pays. Poursuivie pour "atteinte à la monarchie", son procès débute le 28 juin 2005. À peine ouvert, il est immédiatement reporté. À son arrivée au tribunal, quelque 300 militants sont là pour lui manifester leur solidarité, de même que les télévisions du monde entier, venues couvrir l’événement.
Dans cette affaire, le plus embarrassant pour le trône marocain n’est pas tant la surmédiatisation du procès que l’attitude de Nadia Yassine qui n'hésite pas à apparaître en public, la bouche couverte d'un bâillon blanc marqué d’une croix rouge. Une façon de montrer que le droit à la liberté d’expression est bafoué dans le royaume...
Une erreur colossale ?
Le fait de poursuivre Nadia Yassine pour "atteinte à la monarchie" a été considéré par de nombreux experts comme une erreur colossale de la part des autorités marocaines. Le "makhzen" - terme populaire utilisé pour désigner le pouvoir royal et ses élites - aurait sous-estimé le charme contagieux de cette grand-mère de 52 ans, passée véritable experte dans l’art de communiquer avec les médias.
Il faut dire que Nadia Yassine a un beau pedigree. Son père, cheikh Abdessalam Yassine, aujourd’hui âgé de plus de 80 ans, est le fondateur du virulent mouvement antimonarchiste Justice et Bienfaisance (Al Adl Wal Ihsane). Grand spécialiste de l’islam, révéré bien qu’idéologiquement imprévisible, ce dernier a passé une bonne partie de sa vie en prison pour avoir critiqué le pouvoir royal marocain. Femme intelligente, bonne cliente pour la presse internationale, Nadia a su tirer parti de cet héritage de manière audacieuse.
“Ce procès est un don, un cadeau, à Al Adl Wal Ihsane, déclare Aboubakr Jamai, de la Fondation Nieman de journalisme de l’université d’Harvard. Nadia Yassine utilise de manière astucieuse les questions d’ouverture et de liberté d’expression, car elle met le palais dans une situation gênante : dans son cas, réprimer irait à l’encontre des valeurs adoptées par l’Occident."
La communauté internationale suit de près ce procès. Compte tenu  des polémiques déclenchées par l’affaire, la justice marocaine semble, elle, avoir fait le choix de l’inaction depuis quatre ans. Depuis la première audience du procès, en juin 2005, de nombreuses autres ont été repoussées. "Ils n’ont pas du tout envie de la juger, estimait Ali Amar, directeur du "Journal hebdomadaire", l’année dernière. Ils préféreraient que rien ne soit jamais arrivé..."
Pardonner à Nadia Yassine semble par ailleurs peu probable pour l'instant, car il faudrait d’abord que celle-ci soit condamnée. Pour Jamai, "l’affaire devrait être débattue au tribunal. Or la seule déclaration de Nadia concernant la supériorité de la république sur la monarchie - une idée largement partagée dans la société actuelle -, cela donnerait matière à un débat intéressant. Mais il s'agit de la dernière chose souhaitée par la monarchie."
Nadia Yassine risque entre trois et cinq ans de prison, ainsi qu'une amende de 10 000 à 100 000 dirhams (l'équivalent de 900 à près de 9000 euros).
Voir Portrait de la Marocaine militante Nadia Yassine, par FRANCE24, Une semaine au Maghreb

Programme de lutte du Comité de Solidarité avec les ouvriers de SMESI

Par Ali Fkir, coordinateur du Comité de solidarité avec les ouvriers de SMES (CSOS), 7/1/2010

L’assemblée générale des ouvriers de SMESI, tenue le mercredi 6 janvier 2010 au local de l’UMT - Khouribga, a décidé d’organiser:
- le samedi 9 janvier 2010 de 14h à 20h un sit in à SAHATE AL MASSIRA au centre de la ville de Khouribga
- Le dimanche 10 janvier 2010 de 14h à 20h un sit in à SAHATE AL MOUJAHIDINE à Khouribga
- Le lundi 11 janvier 2010 de 11h à 16h30 un sit in devant la direction de l’exploitation à Khouribga
- le mardi 12 et le mercredi 13 janvier de 11h à 16h30 des sit in au centre d’extraction minière d’IBNI IDIR. Les prolétaires seront accompagnés de leurs familles. Les enfants scolarisés seront en grève d’avertissement avant le déclenchement d’une grève illimitée
-Le vendredi 15 janvier 2010 de 11h à 16h un rassemblement de protestation au centre d’extraction minière de ALMRAH LAHRACH
- Le samedi 16 janvier 2010 de 14h à 20h à SAHATE AL MASSIRA au centre de Khouribga.
- Le dimanche 17 janvier 2010 de 14h à 20h un sit in à SAHATE AL MOUJAHIDINE


La résistance héroïque des 850 prolétaires de SMESI licenciés abusivement par l’OCP nous interpelle. Ne restons pas insensibles au drame que vivent les familles de ces mineurs qui ont travaillé dur pendant des années pour renflouer la caisse de l’Etat (les exportations de l’OCP représentent un tiers des exportations du Maroc), et les poches des parasites. Ces prolétaires ont été jetés dans la rue comme des « bons à rien » par l’OCP et avec la complicité de l’Etat.
LA SOLIDARITE NOUS INTERPELLE

ِCommuniqué en arabe des ouvriers de SMESI:



الاتحاد المغربي للشغل

نقابة عمال سميسي ريجي

بخريبكة
انعقد يوم 06 يناير 2010 بمقر الاتحاد المغربي للشغل جمع عام لنقابة عمال سميسي ريجي، تدارس خلاله العمال مختلف المستجدات التي عرفها الملف في الآونة الأخيرة كان أبرزها على الإطلاق توقيف المتقاعدين وكذا العمال الموقعين الذين غرر بهم من طرف إدارة الفوسفاط، وعلى هذا الأساس فان الجمع العام:

- لا يعتبر توقيف المتقاعدين طيا لملفهم بل يطالب الحريصين على تطبيق القانون وإقرار العدالة بفتح تحقيقات حول هذا الخرق السافر للقوانين و مساءلة المسؤولين عن ذلك،

- يعتبر توقيف الموقعين تأكيدا للحجج التي أدلينا بها لذا السلطات بخريبكة والتي مفادها أن إدارة الفوسفاط تسعى إلى توريط العمال مع شركات وهمية من خلال التوقيع معها بغية التخلص منهم جميعا فيما بعد، وفي هذا الصدد نطالب بفتح تحقيق حول هذه الشركات "الأشباح" على حد تعبير السيد باشا عامل مدينة خريبكة، و التي جعل منها بعض المسؤولين غطاءا لنهب المال العام وامتصاصا لدماء العمال لأكتر من 08 سنوات،

- يحذر جميع العمال من المناورات الجديدة لإدارة الفوسفاط بفتحها باب التسجيل للعمل في قطاع الفوسفاط بخريبكة عبر الوكالة الوطنية لإنعاش التشغيل و الكفاءات ((ANAPEC بدل حل مشاكل العمال الموقوفين تعسفا عن العمل من طرف الإدارة بعد أزيد من 08 سنوات من العطاء و الرفع من الإنتاج و كذا الخبرات التي راكموها في القطاع،
 يدين استمرار السلطات بخريبكة في منعها الممنهج للوقفات الاحتجاجية للعمال بخريبكة و بمواقع إنتاج الفوسفاط، مما يعبر عن انحيازها الواضح والسافر وكذا رضوخها لتعليمات إدارة الفوسفاط بدل العمل على إنصاف العمال وعائلاتهم الصامدة،

- يشيد بتضامن الهيئات السياسية والجمعوية والحقوقية والفعاليات المناضلة والمنابر الإعلامية في الداخل و الخارج، ونخص بالذكر الزيارة التي قام بها ممثل من المركزية النقابية للكونفدرالبة للشغل ( (CGTباسبانيا يوم السبت 02 يناير 2010 والتي أكد فيها عن تضامن و دعم النقابة الاسبانية لنضالات عمال سميسي ريجي على كافة المستويات،

- يؤكد عزمه على المضي قدما في تصعيد النضالات عبر تحركات نضالية أمام هيئات دولية وسفارات أجنبية وكذا زبناء المجمع الشريف للفوسفاط للتعريف بقضيتنا العادلة والمشروعة على المستوى الحقوقي والاجتماعي والبيئي مادام المسؤولون في إدارة الفوسفاط ووزارة الطاقة والمعادن والماء والبيئة ووزارة التشغيل والوزارة الأولى يتلكؤون في الاستجابة للمطالب البسيطة و العادلة للعمال،
يعلن تسطير البرنامج النضالي على النحو التالي:

* خوض اعتصام يوم السبت 09 يناير 2010 من الساعة 14:00 زوالا إلى الساعة 20:00 مساءا بساحة المسيرة بخريبڭة.

*خوض اعتصام يوم الأحد 10 يناير 2010 من الساعة 14:00 زوالا إلى الساعة 20:00 مساءا بساحة المجاهدين بخريبڭة.

*وقفة احتجاجية يوم الاثنين 11 يناير 2010 من الساعة 11:00 صباحا إلى الساعة 16:30 بعد الزوال أمام مديرية الاستغلالات المنجمية بخريبڭة.

*خوض اعتصامين بورش ابني ادير التابع للمجمع الشريف للفوسفاط المتواجد قرب مدينة حطان رفقة العائلات يوم الثلاتاء والأربعاء 12-13 يناير 2010 من الساعة 11:00 صباحا إلى الساعة 16:30 زوالا وسيكون انقطاع عن الدراسة بالنسبة لأبناء العمال كإنذار للانقطاع الكلي عن الدراسة,

*وقفة احتجاجية يوم الجمعة 15 يناير2010 من الساعة 11:00 صباحا إلى الساعة 16:00 زوالا بورش المراح لحرش.

*خوض اعتصام يوم السبت 16 يناير 2010 من الساعة 14:00 زوالا إلى الساعة 20:00 مساءا بساحة المسيرة بخريبڭة.

*خوض اعتصام يوم الأحد 17 يناير 2010 من الساعة 14:00 زوالا إلى الساعة 20:00 مساءا بساحة المجاهدين بخريبڭة.

وفي الأخير يدعو جميع الهيئات السياسية، الحقوقية، المدنية، المنابر الإعلامية والفعاليات المناضلة لمساندة ودعم نضالات عمال سميسي ريجي في معاركهم النضالية

عن الجمع العام

خريبكة، في 06 يناير 2010

عاشت وحدة العمال صامدة و مناضلة

عاش الاتحاد المغربي للشغل


Zahra :" devenir le symbole de la libération " du Maroc



Par Ahmed BENANI, Lausanne, 9/1/2010

Ma pauvre Zahra, dans quel bourbier vous vous êtes mise: Vous êtes née sous le régime de la tyrannie absolue, celui que génère un pouvoir monarchique de droit divin. Et du fond de votre prison, vous étudiez le droit, parce que vous pensez que l'individu de droit peut donner corps au fonctionnement autonome de la communauté marocaine. 
Or ce pouvoir correspondant à cette liberté contractuelle des individus n'existe pas au Maroc. L'Etat, les partis, les syndicats, les élites et même les masses vous laissent pourrir dans votre geôle infâme parce que vous n'existez pas, vous n'êtes pas citoyenne, la citoyenneté politique n'existe pas dans le royaume de M6. Vous avez droit à ma compassion, à ma solidarité,tâchez de rester en vie, c'est l'essentiel. Du royaume des lâches, finiront bien par émerger quelques personnes pour renverser l'ordre archaïque, des voleurs, des tartuffes, des musulmans sujets du roi et d'un Allah absent, pour ouvrir un cours nouveau de l'Histoire des Femmes et des Hommes libres. Maudissez les Alaouites de toutes vos forces, réfutez leur système de toute votre énergie, vous verrez poindre la lumière; dites-vous bien qu'il n'y a ni Allah, ni Watan, ni Malik, mais trente-cinq millions de sujets qui sont en train de sortir de leur névrose collective pour retrouver leur autonomie et leur liberté.
Un homme peut vous aider, s'il accepte de sortir de sa léthargie et qu'il prenne les commandes d'un puissant mouvement constitutionnel nouveau pour que la monarchie soit réduite à un décorum, cet homme c'est Moulay Hicham; il sait en conscience ce qui lui reste à faire pour vous, vos semblables et son pays.
Solidairement avec vous. Je vous souhaite, parce que femme, de devenir le symbole de la libération de notre pays.


Que l’on ne se méprenne pas sur ma petite chronique
par AB, 9 janvier2009
J’entends déjà les sarcasmes de mes détracteurs, revoilà Ahmed BENANI qui nous remet son antienne sur l’absolutisme de la monarchie marocaine ! Je passe outre, mais dois cependant deux ou trois explications sur cette monarchie de doit divin et son chant du cygne !
M6, Monarque de droit divin, qu’est-ce que cela veut encore dire en 2010 !
Pas grand-chose en vérité. La notion de doit divin se délite après avoir servi. Elle a habillé l’inversion de signe entre religion et politique au lieu du pouvoir. Cette monarchie a très longtemps été ou feint d’être au-dessous de la religion, à son service ; aujourd’hui elle passe au-dessus, elle instrumentalise le religieux et d’abord à son propre profit, comme source de légitimation quasi éternelle. M6 est commandeur des croyants (amir al moumine[1]) cf. articles 19  et 23[2] de la constitution. Et comme on est un peuple de 35 millions d’imbéciles, le roi, ses idéologues, ses oulémas, gèrent le sacré de sorte à nous maintenir dans la névrose collective ou la fatalité, c’est selon.
« Tout pouvoir vient de dieu », formule d’une affligeante banalité, mais constamment invoquée elle acquiert une signification toute particulière dans le contexte makhzénien ; elle se charge effectivement de la revendication d’un lien immédiat, permanent et exclusif avec le Ciel. Naturellement que ce Ciel est dissocié du terrestre et n’a d’autre communication avec lui que par le truchement du souverain terrestre M6, et la boucle est bouclée. Après 38 ans de cette mythologisation sous Hassan II, M6 nous rejoue la même dramaturgie, il prétend remplir une fonction qui l’emmène aux antipodes de l’ici-bas et de l’au-delà. Il est l’acteur d’une nécessité qui n’a rien au-dessus d’elle, celle de la conservation du corps politique et de son cadre immuable, le makhzen. Il se pose comme l’instance garante de l’intérêt vital de la communauté des sujets. On est avec cet ordre là, celui de l’altérité divine, dans la clôture du domaine humain !
« Il y a encore quelque part des peuples et des troupeaux, mais pas chez nous, mes frères. Chez nous, il y a des Etats. Etat ? Qu’est-ce que cela ? Allons, ouvrez vos oreilles, je vais vous parler de la mort de peuples. L’Etat, c’est le plus froid de tous les monstres froids. Il ment froidement ; et voici le mensonge qui s’échappe par sa bouche : « Moi, l’Etat, je suis le peuple »[3].
L’Etat au Maroc, chacun sait ce qu’il est en réalité et c’est cette réalité qu’il s’agit de transformer.
La symphonie que nous commençons de jouer, au niveau de la société civile, par la lutte des femmes, le refus du patriarcat islamique totalement anachronique, les progrès de la sécularisation et les percées encore timides de la démocratisation, fait que nous réfutons de plus en plus la divinisation du pouvoir.
S’il est impossible de renverser l’ordre établi d’un coup de baguette magique, nous savons que nous avançons tout de même. La constitution dans ses articles 20 et 21[4] fixe les règles de la succession monarchique, j’ai cru comprendre que le prince Moulay Hicham réfutait les règles de la primogéniture et s’inscrivait dans un combat pour l’établissement d’une monarchie constitutionnelle. Où est Moulay Hicham aujourd’hui ; je le comptais parmi mes amis et le compte encore ; dans ma petite chronique au sujet de Zahra, je lui signifiais également qu’il est temps qu’il se manifeste de manière forte et significative. M’entendrez-vous, prince-citoyen !



[1] ARTICLE 19: Le Roi, Amir Al Mouminine. Représentant Suprême de la Nation, Symbole de son unité, Garant de la pérennité et de la continuité de l'Etat, veille au respect de l'Islam et de la Constitution. Il est le protecteur des droits et libertés des citoyens, groupes sociaux et collectivités.
Il garantit l'indépendance de la Nation et l'intégrité territoriale du Royaume dans ses frontières authentiques.

[2] ARTICLE 23: La personne du Roi est inviolable et sacrée
[3] Friedrich Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Paris, Gallimard, 1971, pp.61-63.
[4] ARTICLE 20: La Couronne du Maroc et ses droits constitutionnels sont héréditaires et se transmettent de père en fils aux descendants mâles en ligne directe et par ordre de primogéniture de SA MAJESTE LE ROI HASSAN II, à moins que le Roi ne désigne, de son vivant, un successeur parmi ses fils, autre que son fils aîné. Lorsqu'il n'y a pas de descendants mâles en ligne directe, la succession au Trône est dévolue à la ligne collatérale mâle la plus proche et dans les mêmes conditions.
ARTICLE 21: Le Roi est mineur jusqu'à seize ans accomplis. Durant la minorité du Roi, un Conseil de régence exerce les pouvoirs et les droits constitutionnels de la Couronne, sauf ceux relatifs à la révision de la Constitution. Le Conseil de régence fonctionnera comme organe consultatif auprès du Roi jusqu'au jour où il aura atteint l'âge de vingt ans (20) accomplis.
Le Conseil de régence est présidé par le premier président de la Cour Suprême. Il se compose, en outre, du président de la Chambre des Représentants, du président de la Chambre des Conseillers, du Président du Conseil régional des oulémas des villes de Rabat et Salé et de dix personnalités désignées par le Roi intuitu personae.
Les règles de fonctionnement du Conseil de régence sont fixées par une loi organique.

Ahmed Benani est professeur d'histoire, chargé d'un cours sur « L'islam dans l'espace européen », à l'Université de Lausanne et de Genève (DESS), président de l'Observatoire international des affaires de la Palestine, membre fondateur des comités de lutte contre la répression au Maroc, co-auteur (avec Mondher Kilani) de  Islam et changement social, 1998.

CONTRE LE MUR D'ACIER : Déclaration à l’occasion du premier anniversaire de la guerre d’agression contre la Bande de Gaza et de la poursuite du blocus israélien et arabe


par l'Union internationale des oulémas musulmans الاتحاد العالمي لعلماء المسلمين
29/12/2009. Traduit par IAY et édité par Tafsut Aït Baamrane, Tlaxcala
Doha, le 12 Muharram 1431, correspondant au 29 décembre 2009
Louanges à Allah, que les prières et le salut soient sur notre maître Mohamed l’envoyé d’Allah, ainsi qu’à sa famille, ses compagnons et tous ceux qui le suivent,
L’Union Internationale des Oulémas Musulmans vit encore sous le choc suite à la nouvelle diffusée dans les médias que les autorités égyptiennes avaient entrepris depuis quelques jours de construire un mur souterrain de séparation en acier, allant de 20 à 30 mètres en profondeur, pour en finir avec les tunnels clandestins entre la ville de Rafah côté palestinien et la ville de Rafah côté égyptien, ce qu’avaient confirmé les autorités égyptiennes sous prétexte que cela serait une nécessité pour la sécurité nationale de l’Egypte. Nous ne pouvons que nous demander qui sont ceux qui menacent la sécurité nationale de l’Egypte : est-ce les frères encerclés à Gaza ou bien les sionistes à l’affût ?
Il est à remarquer que, selon bon nombre d’informations, les autorités égyptiennes construisent ce mur avec le soutien direct, financier et en compétences humaines, des administrations usaméricaine et française. L’Organisation arabe pour les droits de l’homme basée en Grande-Bretagne a révélé, en présentant son rapport à ce sujet, que le gouvernement égyptien avait déjà achevé la construction de 5,4 km de ce mur d’une longueur totale de 10 km, que ce mur était composé de plaques d’acier de 18 m de longueur chacune et de 50 cm de largeur, qu’elles étaient équipées de capteurs qui pourraient alerter contre toute tentative de percement, et que la construction du mur se faisait sous supervision franco-usaméricaine.
Les autorités égyptiennes procèdent à ces travaux alors que nous vivons le premier anniversaire de l’agression ignoble contre Gaza qui a tout détruit, et dont les ravages sont encore là comme si cela s’était produit hier, et que la Bande de Gaza, dont les coûts de reconstruction ont été estimés à plus de 2 milliards de dollars, n’a vu arriver qu’une quarantaine de camions avec des matériaux de construction ! Et c’est à cause de ce blocus que les familles sinistrées, dans leur majorité, vivent encore sur les décombres de leurs maisons détruites ou sous des tentes qui ne protègent ni de la chaleur ni du froid.
Alors qu’on s’attendait à ce que l’Egypte de l’arabisme et de l’islam ouvrît son cœur et ses frontières à ses frères étouffés par l’ennemi, et qu’elle fît de son mieux pour lever ce blocus injuste au lieu de le renforcer et d’y participer en construisant ce mur de séparation.
Devant la gravité de la situation et la responsabilité religieuse, morale et politique qui nous incombe vis-à-vis de nos parents agressés et encerclés à Gaza, l’Union Internationale des Oulémas Musulmans déclare ce qui suit :
La continuation de la construction de ce mur d’acier est un acte interdit selon l’islam et contraire aux liens de fraternité et de voisinage, car l’objectif de sa construction est de fermer toutes les issues devant nos parents dans la Bande de Gaza afin de renforcer le blocus qu’ils subissent, de les affamer et les humilier davantage, et d’exercer plus de pression sur eux jusqu’à ce qu’ils s’inclinent et se rendent à l’ennemi occupant, le meurtrier haineux qui les guette.
Nous appelons les autorités égyptiennes avec insistance à se distancer de cet acte interdit et à arrêter immédiatement de construire ce mur qui ne sera d’aucun intérêt ni pour l’Egypte, ni pour le peuple d’Egypte ni non plus pour les autorités égyptiennes elles-mêmes. En fait le premier à gagner et le premier à profiter de ce mur, c’est Israël, et le premier à perdre et le premier à en souffrir c’est nous, les Arabes et les musulmans, dont l’Egypte en premier lieu, qui va perdre sa position remarquable aux niveaux arabe et musulman.
Nous demandons à toutes les institutions islamiques et toutes les autorités religieuses de référence dans les mondes arabe et musulman de rompre le silence et de montrer la gravité et l’illicéité de cet acte odieux, par lequel le musulman aide son ennemi aux dépens de son frère, où ce frère lui demande son soutien mais ne le se voit pas accorder, où ce frère le supplie de lui porter secours mais se voit livré à à son ennemi, alors qu’Allah, gloire à Lui, dit : « Les croyants et les croyantes sont solidaires les uns des autres » (at-Tawbah, s9, v71), et il dit : « Et s'ils vous demandent secours au nom de la religion, à vous alors de leur porter secours » (al-Anfâl, s8, v72). Le noble Messager dit : « Le musulman est le frère du musulman, il ne commet pas d’injustice à son égard et il ne le livre pas », c’està-dire qu’il ne l’abandonne pas, et il dit : « Apporte ton soutien à ton frère, qu’il soit oppresseur ou opprimé » (et le Prophète poursuit en expliquant que quand il s’agit d’un oppresseur, le soutien consiste à l’empêcher d’opprimer les autres, NdT), mais il n’a pas dit : encercle ton frère et étouffe-le afin que ton ennemi et son ennemi en tire profit. Nous demandons aux autorités égyptiennes d’arrêter ce projet dangereux et qu’elles refusent de jouer ce rôle indigne d’elles, et qui n’est qu’un service gratuit offert à l’ennemi sioniste qui encercle notre peuple en Palestine en général et à Gaza en particulier.
Nous lançons un appel au secrétariat général de la Ligue Arabe et à celui de l’Organisation de la Conférence Islamique de faire leur devoir de conseil et d’explication pour que le gouvernement égyptien arrête ce mur de mort et qu’il ouvre le passage de Rafah, le passage de la vie, devant les gens de Gaza qui subissent un blocus d’injustice et d’agression.
Nous exhortons les peuples arabes et musulmans et à leur tête le grand peuple d’Egypte, à déclarer, par des moyens pacifiques, leur refus de cet acte horrible en envoyant des messages écrits ou électroniques aux responsables égyptiens, en écrivant et condamnant cet acte dans les journaux et l’ensemble des médias, ainsi qu’en utilisant tous les moyens légaux pour exprimer la colère de l’Oumma, chacun à sa convenance.
Finalement, nous disons : Allah nous demandera de rendre compte, que nous soyons des gouvernants ou des gouvernés, et nous Le rencontrerons, chacun avec ses registres d’actions : « Lis ton livre ! Aujourd’hui, il suffit que tu sois ton propre comptable » (al-Isrâ’, s17, v14). Alors craignons Allah avant qu’il soit trop tard et gardons-nous de commettre de l’injustice, car l’injustice viendra comme des ténèbres le jour de jugement, et ses conséquences seront graves pour les pays et les gens. Et nous prions Allah qu’Il nous épargne les méfaits des épreuves : « Redoutez le Jour où vous serez tous amenés à comparaître devant Allah, et où chaque âme sera pleinement rétribuée selon ses œuvres, sans subir la moindre injustice » (al-Baqarah, s2, v281).
Le Secrétaire Général                                                                                  Le Président
Dr. Mohamed Salîm Al Aouwa                                                                  Dr. Youssouf Al Qardaoui

Ne pas oublier Zahra, la plus jeune prisonnière politique du Maroc, toujours en prison

Parcours. Zahra, libre derrière les barreaux

Le verdict en appel de “la plus jeune détenue politique du Maroc” est attendu le 23 décembre. Zahra Boudkour est en prison depuis 19 mois pour avoir manifesté. Elle est affaiblie, mais seulement physiquement.

Dans sa cellule de la prison de Boulmharez à Marrakech, Zahra attend le début de la soirée, le moment où les gardiens ne passent plus, où les codétenues ont baissé la télé et les bébés cessé de pleurer. C’est alors qu’elle se plonge tant bien que mal dans ses cours de droit. “Je suis en
train d’étudier le cours sur les contrats, explique-t-elle. Je n’ai reçu les documents que récemment, et il y a des examens en janvier”. Zahra veut devenir avocate. Jusqu’en mai 2008, elle était en deuxième année à l’Université de Marrakech. Mais à 21 ans, sa vie a basculé.
Elève modèle et révoltée
Zahra est née à Zagora, après 11 frères et sœurs. Son père est un militaire, et même un ancien résistant. Orpheline de mère à 2 ans, elle est élevée par sa sœur aînée, Moulouda. “Une enfance normale, ni heureuse ni malheureuse. J’étais toujours la première au lycée. Mais dès l’adolescence, j’ai commencé à remarquer les injustices sociales, les gens qui mouraient faute d’être bien soignés, les problèmes d’accès à l’eau…”. Alors, “pour défendre le peuple”, à 20 ans, Zahra choisit d’étudier le droit à l’Université de Marrakech. Elle adhère à l’UNEM (Union nationale des étudiants marocains) et à la Voie démocratique (Annahj Addimocrati). Poussée par une bonne dose de naïveté juvénile et une motivation inébranlable, elle embrasse le marxisme-léninisme comme une vocation. Et rejoint ainsi les rangs des “moutons noirs” de la fac.
Le 14 mai 2008, elle est parmi les 3000 étudiants manifestant contre les frais d’hospitalisation trop élevés imposés aux étudiants. Les agents des CMI foncent dans le tas. L’infortuné Abdelkebir Bahi sera même “jeté” du haut d’un bâtiment et aura la colonne vertébrale fracturée. 18 étudiants sont arrêtés, conduits au commissariat de Jamaâ El Fna et torturés pendant 5 jours. On a beaucoup parlé à l’époque des traitements réservés à Zahra, seule fille du groupe. Elle est jetée nue dans une cave, menacée de viol, et reçoit des coups de barre de fer sur la tête qui la font souffrir jusqu’à aujourd’hui.
Dès le 9 juin 2008, un premier groupe de 7 étudiants, condamnés à 1 an de prison chacun. Le lendemain, les 18 détenus entament une grève de la faim de 46 jours pour protester contre ce verdict. Le procès du “groupe des 11” (dont fait partie Zahra) est si houleux que, de report en report, il va traîner pendant plus d’un an. Finalement, le 9 juillet 2009, un étudiant est condamné à 4 ans et les 10 autres écopent de 2 ans. Les chefs d’accusation relèvent du registre de la grande criminalité. Pour Zahra seront retenus “possession d’armes blanches”, “constitution de groupe armé” et “insulte aux magistrats”. Pourquoi cet acharnement contre une poignée de jeunes ? L’appartenance politique ou l’origine sahraouie d’une partie d’entre eux ont-elle joué ? “C’est vrai que Annahj était clairement visé, estime Zahra. Au commissariat, les policiers nous demandaient si nous étions marxistes. Si nous répondions oui, ils nous frappaient”.
Cachée pour la visite royale
Depuis, pour ces jeunes, la vie a le goût de la prison. Placée pendant longtemps dans une cellule surpeuplée avec 50 femmes, Zahra est récemment arrivée dans un secteur plus propre, avec des chambres de 8 (plus les bébés). Mais elle ne peut toujours pas marcher à l’air libre (“je n’ai pas vu le soleil depuis 3 semaines”), la douche hebdomadaire est à l’eau froide, et, surtout, elle ne peut pas consulter un médecin spécialiste pour sa santé déclinante. La jeune femme a toujours des séquelles des coups reçus (douleurs crâniennes) et de la grève de la faim (hypoglycémie, douleurs abdominales). Elle a demandé à plusieurs reprises d’être transportée à l’hôpital aux frais de sa famille, sans succès. Elle ne s’apitoie pas sur son sort pour autant. “Vous devriez plutôt parler des 10 garçons. Eux vivent réellement dans des conditions atroces, entassés à 100 dans une même cellule”.
Heureusement que ses frères et sœurs, très soudés, la soutiennent autant qu’ils le peuvent. Moulouda (qu’elle appelle sa mère) s’est installée à Marrakech pour pouvoir lui rendre visite chaque semaine et lui apporter de la nourriture correcte. Et malgré les tentatives pour l’isoler et les fréquents changements de cellule (pendant la visite du roi en septembre, on l’a même transférée à Kelaât Sraghna !), elle parvient toujours à bien s’entendre avec ses codétenues. Elle s’occupe de leurs enfants, leur sert d’écrivain public et leur donne des conseils juridiques. Elle a même donné des cours d’alphabétisation. Mais dès qu’elle a un moment à elle, Zahra ouvre un livre : des écrivains palestiniens, le Soviétique Maxime Gorki… selon le bon vouloir des matons qui interceptent des livres ou des journaux (sans parler des lettres d’Amnesty International).
Cette année, elle a obtenu de pouvoir passer les examens en prison. Mais depuis son arrestation, l’étudiante modèle reçoit des relevés de notes farfelus. “On m’a d’abord notifié mon absence aux examens, raconte-t-elle avec ironie. Après les avoir repassés à deux reprises, j’ai reçu des notes validant mes modules, mais une semaine après, on m’a envoyé des résultats d’échec !” Et pourtant, Zahra est bien décidée à braver cette intimidation et à reprendre ses études (et son militantisme) à la fac de Marrakech. “S’ils m’empêchent d’avoir mes diplômes, tant pis. Et s’il faut retourner en prison, j’y retournerai. La liberté du peuple vaut bien ça”.
Le mercredi 23 décembre reprend le procès en appel du “groupe de Zahra Boudkour”. Les avocats espèrent qu’une réduction de peine sera prononcée, ce qui entraînerait la libération immédiate pour 10 étudiants. Ce que pense Zahra de tout cela ? “Ils sont aussi bien capables de diminuer que d’augmenter la peine, ça n’a aucune importance pour moi. De toute façon, il y a des choses pires que la prison”.


A ZAHRA
Par Khalid Jamaï

Ils vous savaient torturée
Ils vous savaient mourante.
Pourtant, ils se sont tus, murés dans un silence complice et approbateur.
Et ce silence dévoila leur statut de tortionnaires.
Tortionnaires par procuration mais tortionnaires néanmoins.
Et n’auraient-ils pour noms Abbas El Fassi et tous ses ministres, ainsi que la quasi-totalité des chefs de partis politiques, et tous ceux et celles, y compris vos propres profs de fac, qui se sont tus tout au long de votre calvaire.
Quel sinistre partage de responsabilité l'histoire devra faire un jour
entre les tortionnaires silencieux aux mains si propres,
les donneurs d'ordres directs et les policiers qui se sont
acharnés sur votre corps frêle dans le sous-sol nauséabond du
commissariat de Jamâa El Fna, nouveau Derb Moulay Chrif :

« Pendant trois jours, et après vous avoir fait subir les pires tortures, on vous a dévêtue devant vos camarades, eux aussi suppliciés, et on vous a laissé gisante pendant trois longues journées, baignant dans le sang de vos menstruations ».

Face à vos tortionnaires par procuration, face à vos bourreaux, du haut de vos vingt printemps, du haut de vos principes, vous leur avez jeté à la face 45 jours d’une grève de la faim sans concession.
En acceptant de tout perdre y compris votre vie, vous avez acquis la vraie liberté privant vos tortionnaires de tout emprise sur vous.
En acceptant de mourir vous avez débusqué vos bourreaux, vous les avez mis à nu, vous avez arraché leurs masques et dévoilé leur vraie nature.
« Des petits hommes », comme les appelaient William Reich.
Que demandiez-vous Zahra ? Juste de jouir de vos droits en tant qu’être humain, en tant que prisonnière : poursuivre vos études, avoir accès à la bibliothèque , recevoir les visites de vos proches, retrouver vos camarades.
Les principes et la détermination finissent toujours par triompher de l’épée.
Et c’est ainsi que vous avez fait plier l’échine à vos tortionnaires, les revêtant du coup du linceuls de la honte, de l’opprobre, de la lâcheté, pour les clouer , à jamais, sur les pages les plus infamantes de notre l’Histoire.

1, 2, 3 grèves de la faim

par Haytham MANNA, 5/1/2010. Traduit par Tafsut Aït Baamrane, Tlaxcala
La citoyenne algérienne Meriem Mehdi est en train d’agoniser et de mourir lentement depuis plus de 25 jours dans un silence total. Silence total non seulement des responsables de son entreprise et des autorités nationales, mais aussi de la société civile algérienne. S’il n’y avait pas eu Salah Eddine Sidhoum et Kamel Eddine Fakhar pour nous informer, même notre Commission arabe des droits humains aurait participé de ce silence.
Meriem a été licenciée de son travail d’une manière injuste et aberrante le 8 novembre 2009 par British Gas (BG Algeria), société multinationale dont le siège est à Hassi Messaoud et elle a entamé sa grève de la faim le 10 décembre, journée internationale des droits humains. Elle la continue à ce jour (5 janvier 2010) malgré son état alarmant.

Avant de commencer son jeûne, qui est le dernier recours pour les victimes d’injustices, Mme Mehdi a épuisé tous les recours légaux auprès de l’Inspection du Travail, qui a établi un procès-verbal de non-conciliation avec l’employeur. Elle a même déposé une plainte au pénal pour licenciement abusif. Toutes ces démarches, à en croire les journaux, ont été ignorées par le premier responsable du secteur du « travail ». Et ce malgré la mobilisation et le soutien du Comité  national de soutien qui regroupe des syndicalistes autonomes, des militants politiques et des activistes des droits humains, relayés par les médias, sous l’impulsion de jeunes journalistes engagés et courageux. Le mutisme semble la règle de la direction de British Gas et des autorités algériennes, censées défendre la dignité des citoyens et les droits légitimes des travailleurs.
Ailleurs dans le Grand Maghreb, mais cette fois-ci concernant la liberté d’enquête des journalistes, un journaliste mauritanien vient de purger une peine de prison de 6 mois, dont le Comité de protection des journalistes a dénoncé  le caractère arbitraire. Hanefi Ould Dehah, incarcéré à la prison de Dar Naïm, dans la banlieue  de la Nouakchott, a commencé une grève de la faim le 27 décembre pour protester contre le fait qu’il n’a pas été remis en liberté après avoir fait son temps. Normalement libérable le 24 décembre, il a été maintenu en détention sans jugement. Lui aussi, n’a trouvé comme seul recours contre l’injustice que la grève de la faim.
 La prison de Dar Naïm

Contrairement à certains syndicats arabes quasi-officiels qui laissent les journalistes combattre seuls l’arbitraire policier, le Syndicat des journalistes mauritaniens, sous la houlette de son président Hous­sein Ould Med­dou, a déployé ses efforts pour obtenir la libération de tous les emprisonnés de la parole critique et de l’investigation osée : à notre époque, le journaliste honnête fait peur au pouvoir, pour lequel tous les moyens sont bons pour le priver de liberté et l’empêcher de communiquer avec les gens. Comme le journaliste tunisien Taoufik Ben Brik*, qui purge actuellement une condamnation à 6 mois de prison, punition notoire pour sa position durant l’élection présidentielle, ou encore le journaliste syrien Maan Aqil, qui a fini en prison pour avoir engagé des enquêtes sur la corruption.

Que des gens soient contraints de recourir à la grève de la faim pour faire valoir leurs droits n’est pas seulement l’indicateur d’une dégradation des droits et libertés, mais aussi un indice négatif du silence de la société dite civile sur de telles atteintes, qui ne laisse que la mise en jeu de sa propre vie pour défendre ses droits bafoués.
* Taoufik Ben Brik a commencé lui-même une grève de la faim 2 jours après la publication de l’original arabe de cet article.

LE RESPONSABLE DE LA MINURSO REND VISITE AUX RÉFUGIÉS SAHRAOUIS



«Je transmettrai mes conclusions aux Nations unies»
Par E.M., Le Temps d'Algérie, 5/1/2010

Le nouveau représentant personnel du secrétaire général de l'ONU pour la Sahara occidental et chargé de la Mission des Nations unies pour l'organisation d'un référendum au Sahara occidental (Minurso), l'Egyptien Abdel Aziz Hany, a rendu visite dimanche aux réfugiés sahraouis à Rabouni pour s'enquérir de leur situation.
Cette visite entre dans le cadre d'une série d'entrevues avec les deux parties antagonistes dans l'optique de trouver une solution rapide et efficace pour le règlement définitif du problème sahraoui. Ainsi, M. Hany s'est montré très confiant et optimiste quant au règlement de cette situation dans le cadre des résolutions des Nations unies.




«Le règlement de la situation de façon pacifique et politique est possible et en tant que chef de la Minurso nous essayons tant bien que mal d'apporter notre touche dans le cadre de notre champ d'action même étroit à la question. Et ce en symbiose avec la délégation des Nations unies qui travaille déjà sur le dossier, le secrétaire général de l'ONU et les pays membres», a-t-il affirmé.
Le nouveau représentant de Ban Ki-moon a insisté sur l'urgence de la situation en affirmant : «Nous souhaitons un règlement de la question sahraouie aujourd'hui avant demain et ce dans le but d'atténuer la souffrance de ce peuple.» M. Hany qui a eu une entrevue avec l'union des femmes sahraouies a déclaré en marge de la rencontre que «ces femmes sont pleines d'énergie et très courageuses et s'impliquent de façon active dans ce dossier».
M. Hany, qui a été interrogé sur l'objectif de cette tournée, a tenu à préciser : «Cette tournée intervient à un mois seulement de mon installation à la tête de la Minurso et son objectif est la prise de contact avec les différentes parties avec lesquelles ont aura à travailler à l'avenir et ce durant toute la période de mon mandat.»
Et d'ajouter : «Je suis là que depuis deux jours et pour le moment je n'ai aucun avis sur la question, d'autant plus que mon rôle n'est pas politique. Mais j'ai écouté les avis des deux parties, et sincèrement j'ai ressenti une grande disponibilité et prédisposition de la part des autorités marocaines chez qui j'ai séjourné pendant deux jours à Rabat, avant ma visite à El Ayoune où j'ai eu un entretien avec les autorités sahraouies qui sont prêtes aussi à négocier.»
M. Hany se rendra ensuite à Alger et à Nouakchott, en Mauritanie, pour les mêmes raisons, pour atterrir enfin à New York, pour la remise de son rapport.
Le représentant du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental a insisté sur la disponibilité marocaine à négocier : «Je n'ai ressenti aucune intransigeance de la part des autorités marocaines, bien au contraire elles se disent favorables aux négociations.»

Le «oui, mais…» du Maroc
Le chargé de la Minurso a avoué que «les autorités marocaines sont pour le règlement politique de la question bien que les points de vue émis ne sont pas en adéquation avec la vision des autorités sahraouies, ni avec celle des Nations unies, sinon le problème serait déjà réglé, mais les négociations sont un atout majeur dans le règlement de la question».
S'agissant du rôle de M. Hany, celui-ci s'est montré prêt et disponible pour arriver à un consensus, malgré le non-dit, le représentant de Ban Ki-moon chapeaute la Minurso qui a pour mission première l'auto-détermination du Sahara occidental.
A ce propos, M. Hany a annoncé : «J'espère être actif pour le règlement de la situation et je compte effectuer d'autres visites à l'avenir.» Dans le même sillage, le responsable de la Minurso a souhaité la rencontre des deux parties prochainement sous l'égide de Christopher Ross. Concernant la conclusion de sa visite des deux parties, M. Hany a assuré : «Je vais rapporter fidèlement tout ce que j'ai entendu de la part des deux parties et sincèrement je ne cherche pas à gérer les équilibres mais je laisse le soin aux décisions des politiques surtout que la partie marocaine est favorable aux négociations que ce soit de manière officielle ou non, le plus important c'est de régler la question.»
La schizophrénie de Mohammed VI
Dans un discours adressé à la nation sans une occasion apparente, le roi du Maroc a étalé son nouveau plan de gestion de son royaume au lendemain de la visite du responsable de la Minurso. Le souverain marocain a décidé d'innover et de redéfinir le concept de son royaume qui était jusque-là régi de manière centralisée.
Il a appelé son gouvernement à se pencher sur un autre mode de gestion, il s'agit de la gestion régionalisée du pays en impliquant le Sahara occidental dans son plan comme étant une «grande région» !
Ce double discours du roi explique un peu plus la mauvaise foi et les engagements pris à la légère, ce qui est devenu monnaie courante chez l'indu occupant envers le représentant des Nations unies.
Mais aussi envers le peuple sahraoui qui tient plus que jamais à son autodétermination vu sa légitimité, et ce avec l'aide de la communauté internationale et l'ensemble des pays qui ne cessent d'accroître pour soutenir l'indépendance du Sahara occidental. N'en déplaise au roi !

E. M.

jeudi 7 janvier 2010

La place de la femme dans la littérature berbère

L’écriture et le livre, un moyen pour libérer la parole des femmes berbères

Entretien avec Fatima Kerrouche.
Source: http://www.cbf.fr

Raconter, se raconter...Les femmes du monde ont beaucoup de choses à dire. Certaines ont réalisé d’énormes progrès, notamment dans les sociétés démocratiques...D’autres, la parole leur est interdite. Qu’en est-il des femmes berbères ? Existe-t-il un essor de la parole des femmes berbères par le biais de l’écriture ? Un frémissement... Fatima Kerrouche, auteur de livres berbères pour enfants, "Ninisse la petite berbère", présente au salon du livre "le monde berbère, parole d’écrivains", qui a eu lieu le 13 décembre dernier, nous confie son expérience et ses réflexions.


Parlez de nous de votre parcours
Outre mon parcours personnel, professionnel voire spirituel, mon histoire s’inscrit plus spécifiquement autour de l’identité et de l’écriture. De formation juridique et littéraire, je suis cadre territorial, dans une grande Ville, responsable d’un pôle Administration-Communication. Mon parcours est celui d’une forte identité culturelle qui s’est construite sur au moins deux axes celui de l’histoire de l’immigration et de la culture berbère, un balancier harmonieux, du moins, je m’y emploie, entre deux cultures. J’ai toujours été animée par l’envie de m’instruire, d’accéder à la connaissance, de défendre ses convictions, de faire connaître ma culture, de m’élever intellectuellement et personnellement. Finalement comme beaucoup d’entre nous, nous aspirons à la liberté, à l’harmonie, à la défense de valeurs universelles sauf que l’oscillation est un peu moins aisé quand on est une femme berbère née en France... J’ai la chance d’être imprégnée de deux cultures, il s’agit pour moi d’assumer mes choix et mes idées. Et à mon avis, mon parcours d’écriture qui n’en est là qu’à ses prémices correspond parfaitement à la façon dont j’ai envie d’être présente dans cette société en tant que citoyenne, en tant que cadre, en tant que femme de conviction, en tant que fille issue de l’immigration, en tant que femme berbère, en tant qu’artiste... j’aime être là où je suis... Mon parcours de vie, est dans un monde de dualité entre deux cultures, deux identités, deux pays, deux rives... tel un tissage qu’il a fallu tricoter à chaque instant pour juste être en accord avec soi et bâtir ses propres codes. Et c’est bien !
A quel âge avez vous commencez à écrire ?
J’ai toujours aimé écrire depuis mon plus jeune âge, mais le préalable à l’écriture était la lecture. J’ai lu mon premier livre littéraire à 8 ans, le Petit Chose d’Alphonse Daudet et durant toute ma scolarité, j’ai assidument fréquenté les bibliothèques, l’amour de la lecture est une chance, un don, une découverte ; de plus sans distinction, je me suis aussi bien intéressée à la littérature française qu’à la littérature berbère. Je me suis laissé bercer entre Balzac, Feraoun, Minouni, Dib, Flaubert, Amin Maalouf, Mouloud Mammeri et Proust... Pendant plusieurs années, j’ai rédigé des articles humoristiques dans un journal interne du personnel. Mes collègue ont apprécié, et notamment un mémorable papier intitulé : « la diététique au bureau » !! Cette expérience a été un encouragement pour la suite...
Mon parcours d’auteur est assez particulier, car j’ai édité mes livres moi-même, par passion, en plus de mon activité professionnelle et je n’avais pas imaginé que ce chemin serait incroyable. J’ai lu, il y a quelques jours que Mouloud Ferraoun a débuté ainsi pour publier son livre : le fils du pauvre !!! Mes livres rencontrent un joli succès dans les différents salons où j’ai eu l’honneur d’être conviée : Salon International du Livre à Alger, Maghreb du Livre à Paris, Comédie du Livre à Montpellier.... J’ai encore beaucoup de travail à accomplir, d’autres livres à écrire et même si mes 2 livres sont un bon début mais ce n’est pas encore suffisant. Du coup, devant les sollicitations et l’intérêt pour mes ouvrages tant en France qu’en Algérie, tout cela me paraît une responsabilité. Ecrire est un acte de création, un acte vital aussi essentiel que de danser ou que de chanter !!!

Qui est ce personnage "Ninisse la berbère" et comment avez-vous eu l’idée de le crée ? Quelle est son histoire ?
Ninisse, est une voyageuse de la méditerranée, entre petits voyages et grandes aventures, ou même l’inverse. L’idée de ce personnage s’est imposée d’elle-même... Et je vous renvoie au processus de l’idée créatrice... Cette petite fille qui n’est ni Martine, ni Bécassine se promène, navigue et danse avec légèreté et gravité sur les deux rives de la méditerranée, entre la France, le Maroc, l’Algérie.... Elle est le personnage de mes livres : j’ai publié tout d’abord en décembre 2007, Ninisse, la petite Berbère qui se compose de quatre nouvelles ; en décembre 2008, Ninisse, la Petite Berbère au Cœur de l’Atlas qui se déroule au Maroc. Ensuite, mon premier livre a été publié par un éditeur algérien, Hibr Editions en version bilingue français/tamazight ; traduction réalisée en kabyle par Akli Kaci, professeur de berbère à Béjaïa et animateur à radio Soummam. Et bien entendu, j’envisage de faire évoluer mon personnage dans d’autres aventures... Mes contes inspirés du patrimoine, sont inventés et sortis tout droit de mon imagination. Et si mes histoires plaisent aux enfants c’est qu’ils y trouvent des messages qui les touchent, qui leur parle... C’est formidable... il y a dans mes textes, le rêve, l’espoir, l’imagination, les rires, le chagrin, la joie, les bêtises, la gourmandise, les larmes, la vie, la mort, l’amour, le voyage, l’exil, la danse, la musique... et je pense que les enfants s’y retrouvent... c’est pour moi une vrai surprise, un enchantement... Chacun, petits et grands, y puisera ce qu’il voudra... en tout état de cause, Ninisse, la Petite Berbère est pour moi une magnifique aventure, il est important que mes contes soient également lus par les enfants d’Algérie. Ninisse la petite Berbère est un hymne au voyage, à la joie et à la liberté !!!

La femme a t-elle toute sa place dans le paysage de la littérature berbère ?
Le fait même de poser la question de la place de la femme dans le paysage de la littéraire berbère, suppose que celle-ci n’est pas acquise....... S’agit-il de parler des personnages féminins dans la littérature berbère (telle la Kahina, Loundja, Fatma n’Soumer, Tsériel...) ou bien de parler des femmes écrivains... En tout état de cause, il est dommage pour la société berbère d’avoir à s’interroger sur la place de la femme... que ce soit dans la littérature ou dans les instances du pouvoir.... cela devrait être une évidence et non un questionnement.... Les femmes du monde ont beaucoup de choses à dire, à raconter et à défendre...les femmes berbères en particulier. D’ailleurs, lors de la conférence que vous avez organisé le 13 décembre, « parler du monde berbère et des berbères - parole d’écrivain », j’étais la seule femme, mais assise en place centrale !!!! Il me semble qu’il y existe un essor de la parole des femmes berbères par le biais de l’écriture, même si la médiatisation est encore faible... il y a une incontestable écriture des femmes, dont la pionnière serait Djamila Debêche... et puis les héritières de Taos Amrouche ou de Fathma Aït Mansour, dont Maïssa Bey, Nora Aceval, Léïla Sebbar, Aïssia Djebbar, Tassadit Imache, Faroudja Amazil, Fatima Agnaou, Tassadit Yacine... et j’en oublie... Il y a certainement une place à défendre pour raconter des histoires, créer des textes, témoigner par le roman ou par le théâtre, à l’instar de Zohra Ait Abbas ou d’Aïni Iften... C’est une littérature à faire connaître, à développer dans le cadre de la littérature berbère en général... Avec peut-être, une certaine spécificité pour les femmes, qui de par la puissance de leur écriture font progresser leur droit, leur liberté, leur statut et leur identité... Il est également essentiel de renforcer la place de la femme dans le paysage littéraire berbère en d’une part perpétuant l’œuvre de transmission, de retranscription des contes ancestraux, aussi et surtout en étant la force créatrice d’une nouvelle littérature berbère, imaginative et lumineuse. Quoiqu’il en soit, si la place de la femme dans le paysage de la littérature berbère est certainement en mouvement en évolution et sûrement en pleine création... j’aime cette phrase de Mouloud Mammeri qui aurait dit : « une femme qui écrit vaut son pesant d’or... »... Je ne sais pas si c’est vrai, mais cela me plaît beaucoup !
Quel est votre analyse sur le marché du livre berbère aujourd’hui en France et ailleurs ?

Je n’ai pas de données précises sur le marché du livre berbère en France aujourd’hui... Et doit-on parler de livres écris par des auteurs berbères, de livres qui traitent de thèmes berbères ou de livres rédigés en langue berbère ? En tout état de cause dans les différents salons auxquels j’ai participé, le nombre de livres berbères a une certaine présence, existence, mais souffre peut-être d’un manque de médiatisation par les chaines de télévision en France ; ce que j’ai pu constater, notamment, lors du salon Maghreb du livre où la richesse de la littérature berbère n’est pas à démontrer ; de même la présence au Salon du livre d’Alger du Haut Comité à l’Amazighité signifie la promotion de la littérature berbère... La littérature berbère est dense, variée... et en plein essor mais encore méconnue bien qu’elle suscite un engouement et un intérêt tout particulier pour la culture berbère que ce soit en France, au Maghreb et bien outre atlantique, au Québec notamment. Le développement de la production littéraire et la création de manifestations culturelle autour du livre berbère telle que l’a fait la Coordination des Berbères de France, permettront entre autre de mieux nous faire connaître dans le monde, de défendre notre langue en la faisant vivre par des créations innovantes, par la traduction d’auteurs classiques européens et maghrébins, mais aussi par l’enseignement du berbère dans les lycées de France, puisqu’il est possible de choisir la langue berbère comme épreuve au baccalauréat, ce qui fut mon cas !! Dès lors, il m’a semblé important, logique et fondamental que « Ninisse la petite berbère » existe aussi en kabyle. Akli Kaci, en traduisant, a rencontré une pensée « interculturelle », un enchevêtrement de mots, d’images et d’expressions... Mon souhait serait qu’un jour Ninisse la petite Berbère puissent entrer dans les écoles françaises et algériennes et que mon personnage soit connu des enfants du monde entier...
Bibliographie : Ninisse la petite Berbère - Editions Le Vert Galant Ninisse au cœur de l’Atlas - Editions Letouriste Ninisse la petite berbère - version bilingue traduit par Akli Kaci - Hibr Editions (Alger)