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mardi 5 janvier 2010

Le juge Garzón prochainement dans les camps sahraouis pour enquêter sur le génocide marocain au Sahara occidental

par APS, 4/1/2010

Le juge espagnol Baltasar Garzón se rendra, dans les  prochains jours, dans les camps de réfugiés sahraouis de Tindouf (sud-ouest  algérien) pour auditionner treize témoins sahraouis, dans le cadre de son enquête  sur le "génocide et crimes de guerre" perpétrés par des responsables politiques  et militaires marocains au Sahara occidental depuis octobre 1975, a annoncé  hier la radio espagnole COPE.         
"Dans les camps de réfugiés, le juge Garzon auditionnera un total de  treize témoins sahraouis accusant 32 responsables politiques et militaires marocains  de crimes de guerre et génocide contre le peuple sahraouis", depuis 1975, date  de l’occupation militaire du Sahara occidental par le Maroc, a précisé la radio  dans son programme "La Mañana".        
 Le célèbre juge de l’Audience nationale, la plus haute instance pénale  espagnole, avait accepté en septembre 2006 une plainte de citoyens sahraouis  et de plusieurs organisations sahraouies et espagnoles de droits humains pour  "délit de génocide, assassinat et torture commis par l’Etat marocain au Sahara  occidental".        
 Il s’agit notamment de l’Association des familles des prisonniers et  disparus sahraouis (Afapredesa), la Fédération espagnole des institutions solidaires  avec le peuple sahraoui, la Coordination espagnole des associations solidaires  avec le peuple sahraoui et l’Association espagnole de défense des droits de  l’homme.         
Le juge Garzón, qui s’est déclaré "compétent" pour instruire cette plainte,  avait déjà auditionné, en décembre 2007 à Madrid, quatre témoins sahraouis,  entamant ainsi officiellement la procédure d’enquête sur le génocide du peuple  sahraoui.       Un avocat à l’origine du dépôt de la plainte avait précisé que "les  crimes internationaux mentionnés portent sur des actes de génocide, torture,  disparitions forcées de personnes, séquestrations, assassinats et blessures".      Il avait expliqué, en outre, que "dans la plainte, sont relatées les  circonstances dans lesquelles ont été perpétrés ces actes, comment 40.000 Sahraouis  avaient dû fuir leur pays, comment ils étaient séquestrés, torturés, parfois  jetés depuis des hélicoptères dans le vide, comment d'innombrables crimes étaient  commis contre eux et tous les actes relevant du génocide".        
 La plainte souligne également que le massacre du peuple sahraoui s’est  prolongé durant plusieurs années durant lesquelles il a été soumis à la domination  d’une puissance étrangère l’empêchant d’"exercer librement son droit à l’autodétermination,  reconnu par la résolution 1514 de l’Assemblée générale de l’Onu de décembre  1960".    Les plaignants ont affirmé encore que "depuis octobre 1975 et jusqu’à  maintenant l’armée marocaine a exercé une violence permanente" contre le peuple  sahraoui dans une guerre d’invasion obligeant 40.000 Sahraouis à abandonner  leurs foyers et fuir dans le désert où ils furent "poursuivis et bombardés par  les forces d’invasion avec le napalm, du phosphore blanc et des bombes à   fragmentation".

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