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mercredi 6 janvier 2010

2009 revisité une dernière fois


Petit tour d’horizon de l’année écoulée dont on retiendra certainement le grave retour en arrière en matière de liberté de la presse et de libertés publiques. Rappelons que 2010 démarre avec des journalistes et des blogueurs en ligne, des militants de droits de l’homme aussi. Mes pensées en ce début d’année vont à Zahra El Merrakchia (22 ans) torturée 5 jours durant le sinistre commissariat de Jamâa Lafna avant d’être jetée en prison. Des notes d’espoir pour cette nouvelle année ? Beaucoup… des tonnes … il y a tellement à faire dans ce pays que je ne sais pas par où commencer. Mais espérons simplement que les esprits se calment dans les hautes sphères du pouvoir autant que dans la rue, et qu’on arrête cette traque folle contre tous ceux qui osent critiquer d’une manière ou d’un autre l’état des choses… Personne n’a le droit de douter de mon patriotisme, de ma marocanité ni de mon amour pour mon pays … surtout pas ceux qui ne l’aiment pas de la même manière que moi.
Janvier
  • Le projet de la méga-usine Renault Nissan de Tanger Med tangue. La crise mondiale pour le Japonais et leurs copains français fait repenser le projet. C’est tout un volet de la stratégie industrielle du Maroc définie dans le plan Émergence qui risque de tomber à l’eau. Quelques mois après, c’est la CDG, avec l’argent de nos retraites qui financera finalement le projet Renault.
  • Démantèlement du réseau de trafic de drogue à Nador qui aboutir quelque temps après, à l’arrestation du militant de droit de l’homme pour : « sapage de l’image de la justice ». Quelques mois après, il écopera de 3 ans pour fraude à la réglementation des changes pour avoir 250 euros sur un compte en Espagne… enfin à Melilla.
  • Les Arabes gesticulent pour essayer de ne pas perdre complètement la face devant l’opinion publiques arabe et internationale dans la gestion de la guerre sur Gaza. La diplomatie marocaine prends ses distances d’une manière assez surprenante : Le roi du Maroc adresse himself une lettre assez dure  aux autres chefs d’État incapables de convenir d’un lieu de réunion au sommet. Ceux qui y voyaient un changement majeur des méthodes diplomatiques du Roi resteront sur leur faim.
Février
  • Le Gharb est inondé. On parle des pires inondations depuis 40 ans. Comme lors de toute catastrophe naturelle, le dispositif prévu par les pouvoir publics pour faire face a ces situations se révèle, encore une fois, inexistant. Il faudra attendre quelques jours pour que le Roi donne des ordres, et encore quelques jours pour que ces ordres soit répercutés sur le terrain.
  • Intempéries toujours : Après Agenfou en 2008 (elle a reçu cette année une visite royale en bonne et due forme) c’est la région d’Azilal qui va souffrir de la vague de froid … là  encore, des douars et des villages coupes du monde pendant des semaines. On déplorera encore des morts, et une télévision publique de merde.
  • Ni putes ni soumises reçoivent un "Sirou tkouwdou" de la part du ministère de l’intérieur. On ne saura jamais si c’est le nom de l’association qui a valu aux émules marocaines de Fadela Amara cette fin de non-recevoir. Quelques temps après, l’intelligentsia marocaine se fera gentiment sermonner par Human Rights Watch sur la liberté d’association.
Mars
  • La diplomatie marocaine refait parler d’elle. Pour une sordide histoire de communiqués de presse de soutien a nos frères bahreïnis, le Maroc se retrouve dans l’obligation de rompre ses relation diplomatique avec l’Iran. Et pour justifier sa décision pour le moins diplomatiquement surprenante, nos dirigeants évoquent le Péril Shiite : Et pour faire passer la pilule, des descentes sont organisées dans les librairies pour saisir et détruire de la littérature prosélyte shiite.
  • Aouita, fraichement nommé dans la fédération du tout puissant Abdeslam Ahizoune, qui s’occupe accessoirement d’athlétisme, est débarqué de son poste de DTN. Pour une médaille olympique, on attendra certainement les jeux de Rio en 2016. Ou alors 2020. Ou encore 2024 lorsque Rabat se proposera d’accueillir les jeux en marge du festival Mawazine.
  • Autre camouflet pour le sport national, Les Lions de l’Atlas se font bouffer tout crus par le Gabon. Le General Benslimane jette l’éponge, et annonce ainsi une nouvelle ère pour le foot marocain. Une nouvelle ère que les aficionados marocains sentiront rapidement : on a tous l’air de cons !
Avril
  • La nouveau Salon préféré du monarque servira enfin de rampe de lancement pour le nouveau plan Maroc Vert, censée donner des ailes a l’agriculture et a la filière agroalimentaire. Des milliards posés sur la table par la nouvelle coqueluche du gouvernement, Akhennouchm pour faire du Maroc le nouvel Eldorado vert de l’Afrique.
  • Ahmed Rahhou est nommé par le Roi à la tête du CIH en remplacement d’Alioua. Nomination royale pour une société cote en bourse qui ne donnera pas lieu à plus d’un paragraphe sous forme de dépêche MAP. Pour les puristes de la déontologie, il faudra certainement repasser.
  • Le jeune ministre istiqlalien bute pour la deuxième fois de suite sur les professionnels du transport pour faire passer sa réforme du code de la route. Le texte est attaqué de partout, et personne n’ose prendre la défense de Ghellab. Une grève des transports (bus, camions, taxis...) paralysera le pays pendant quelques jours et fera tomber la mouture proposée par Ghellab… Le courageux, ou têtu ministre s’y recolle en fin d’année… Il n’a vraiment pas l’air de réaliser que son bilan en termes de sécurité routière est désastreux : depuis 2004 (il est en poste depuis 2002) les accidents corporels ont connu une hausse de 18 % et le nombre de tués sur les routes marocaines a augmenté de plus de 6% en moyenne.
Mai
  • Horani, gentil gars au demeurant, remplace Moulay Hfid El Alami, un vrai requin lui, a la tête du syndicat patronal. Bien évidement, Majidi et le makhzen économique a fait preuve de la plus grande neutralité dans cette affaire. Et le fait que l’ONA nomme Horani, la veille des élections, administrateur de l’une de ses filiales pour permettre au Patron de HPS de pourvoir légalement briguer la présidence n’est qu’une pure coïncidence. Le fait aussi que Chaibi, ex-dauphin de Moulay Hfid, ce soit retireéla veille des élections est aussi une autre coïncidence
  • Avec pour preuve un dépêche MAP, Abass el Fassi montre au monde entier que le téléphone dédié aux appels du Roi fonctionne vraiment. Le Roi aurait ainsi appelé Abass himself sur son téléphone pour l’assurer de Sa Haute Sollicitude, juste après la défection du PAM de la majorité gouvernementale. Un coup de fil qui a du soulager immédiatement le Premier ministre.
  • Le Festival Mawazine se termine en apothéose à Rabat avec le concert de Stevie Wonder...full. Le fait que le festival de la capitale et du secrétaire particulier du Roi se soit terminé par une bousculade lors du concert de Statti est un détail. Le fait aussi que 11 personne soient mortes des suites de cette bousculade est un autre détail. Le coupable est pointé du doigt immédiatement : la foule ! un avis de recherche est lancé contre la foule ! Fin de l’histoire… Il ne s’agit pas de porter atteinte à la sacralité du festival de Majidi !
Juin
  • Dans l’indifférence du Marocain lambda, les Marocains votent pour élire leurs représentants dans les organes da la gouvernance locale : les conseils communaux. Si la main de Basri n’est plus montrée du doigt pour remettre en questions les résultats des suffrages, l’usage de l’argent sale et des pratiques anti-démocratiques jette toujours un sérieux doute sur la réelle représentativité des institutions élues. Les élections du 7 juins ne sont que l’arbre qui cache une véritable machine de la corruption. Le suffrage universel déclenchera un processus impressionnant ou aucune des règles de la démocratie, de la déontologie et de la bienséance ne seront respectées : Les élections des bureaux donneront lieu a des tractations sordide : usage d’argent, intimidation, enlèvements, vols des urnes, achats des voix, et alliance on ne peu plus contre nature. Le processus se poursuivra, toujours dans la même ambiance nauséabonde pour élire les représentants des salariés, des professionnels, des artisans…. Le tout permettra de reconstituer un tiers de la chambre des conseillers qui consacrera, encore une fois, le PAM comme première puissance politique du pays.
  • Pour redorer le blason du plan Azur, sérieusement amoché par une émission de France 5, on met les bouchées doubles pour finir la premières des 5 stations balnéaires prévues par la Vision 2010. Résultats une inauguration en grande pompe de la station de Saadia … qui refermera ses portes quelques mois après en attendant des jours meilleurs. Mazagan ouvrira également se portes partiellement quelques mois après et attirera plus de monde grâce au Casino. Aujourd’hui on est en 2010 et le retard constaté dans la Vision sont enfin palpable : 8 millions de touristes au lieu de 10 (dont plus de la moitié sont des MRE), 2 stations (pas finalisées) au lieu de 6. Le déficit dans les capacités litières, la formation, la contribution au PIB … mais rassurez-vous : la Vision 2020 sera bientôt la pour remettre les pendule a l’heure.
Juillet
  • En l’absence du Premier ministre, le Roi effectue un remaniement technique du gouvernement dans lequel Abbass El Fassi assure le rôle de chef de protocole. Belkhyatt, qui a acquis une grande expérience dans le management sportif au sein du FUS hérite du siège laissé vacant par une Nawal Al Moutawakil trop affairée à sillonner le monde pour le compte du Comité olympique International. En cette veille de fête du trône, le Roi nomme un acolyte au successeur d’Abbas à la tête du ministère sans portefeuille : désormais Al Yazghi pourra jouer aux échecs avec son nouveau copain Laanssar.
Août
  • Au lendemain de la célébration hautement propagandistique des 10 ans de règne de SM Mohamed VI, L’État entame, avec l’Interdiction du sondage préparé par Telquel ce qui passe pour une véritable croisade contre la presse dite indépendante. En quelques mois, l’État, sous couvert d’un système judiciaire aux ordres, remet une véritable couche de peinture sur les lignes rouges, et en dessine de nouvelles. Le flou artistique qui subsistait depuis l’avènement du nouveau règne, et qui a créer, on ne s’en cache pas, un véritable espace –en sursis certes- pour la liberté de la presse, n’est plus. Des centaine d’heures d’interrogatoire, des jugement qui ne respectent pas les droits déjà limités de la défense, de véritable cabale de la presse makhzanienne et de Haj Nacirovich au nom de la déontologie de la profession et a la clés : des dizaines d’années de prison – parfois ferme- à l’encontre de journalistes, de blogueurs et de militant des droits de l’homme, des dizaines de millions de dirhams d’amendes et des interdictions a la pelle (presse marocaine et étrangère).
Septembre
  • Première pluies de la saison et premières catastrophes : Er-Rachidia, Figuig, Oujda, et même Rabat sont sous l’eau. La capitale est même bloquée pendant quelques heures… Dans les régions éloignées il y a des morts. Et encore une fois, ce ne sont pas tellement les pluies qui sont montrées du doigt, mais plutôt les infrastructures et le manque de moyens de secours. Trois mois après, une deuxième vague de pluies provoque les mêmes catastrophes que les années précédentes : la zone industrielle de Tanger est sous l’eau.
  • Après le tourisme (Visions 2010), l’industrie (Émergence), le commerce (Rawaj), l’agriculture (Plan Maroc Vert), c’est au tour du secteur de la pêche de s’offrir un plan stratégique. Nom de Code : Halieutis. Petite problématique, la démarche adoptée jusque-là pour le développement de certains pans de l’économie nationale n’a pas fait montre d’une grande efficacité. Les politiques d’un pays ne peuvent et ne doivent pas être conçues par des consultant facturés 2000 euros la journée. L’apport de Cap Gemini et des autre grandes maisons de la stratégie de développement territoriale est indéniable, mais il y a un contenu éminemment politique qui fait défaut a ces plans : La preuve : La Vision 2010 pour le Tourisme n’a toujours pas fait mouche… elle a même fait un peu plouf !
  • La maison royale communique : d’abord sur la santé du roi avec la fameuse histoire du rotavirus, puis sur les le mariage de Moulay Ismail. Comment interpréter ces deux premières ? On n’aura pas vraiment le temps d’y réfléchir vu que ces deux affaires déclencheront des procès contre la presse qui vont porter le débat sur le terrain de la liberté de la presse au Maroc.
Octobre
  • Ouverture du parlement avec un discours express – 7 minutes- et un Conseil Économique et Social qui devra … on ne sait pas tout a fait ce qu’il est censé faire a part répondre a une carence institutionnelle et constitutionnelle – la constitution prévoit l’existence de cette institution (article 93-95). En tout cas, ce n’est pas tant le rôle de cet organe consultatif-censé donner son avis sur les orientations générales de l'économie nationale et de la formation- que sa composition qui risque de créer le débat. Sauf par rapport aux 35 (sur 100) nommés directement -24-ou indirectement (représentants des personnes elles-mêmes nommées par le roi come le gouverneur de la Banque centrale, le patron de CMR, du CCDH, de la CNSS…) par le Roi.
  • Allez, même les technologies de l’information y vont de leur plan. Le très twisteur Ahmad Réda Chami décline sa vision : Maroc Numeric 2013. Sans vouloir critiquer un projet qui aura forcément une valeur ajoutée certaine, je dirais seulement une chose : charité bien ordonnée commence par soi-même, ya si Chami. Refaites d’abord le site de votre département, et vous gagnerez certainement en crédibilité.
Novembre
  • Du discours de célébration de la marche verte, tout le monde retiendra la fameuse : Soit on est patriote soit on est traitre. Il n’en faudra pas plus pour clore le débat. Le première victimes de cette nouvelle définition de la marocanité sera le groupe des 7 Sahraouis qui se sont rendus en Algérie et à Tindouf. Quelques semaines après, cela donnera naissance au feuilleton Aminatou. Jusqu’où ira l’interprétation de ce passage du discours ? Allahou a3lam
  • Il fait bon avoir un papa chef de la diplomatie. L’institut Amadeus réussi t le défi de recevoir le gotha de la diplomatie mondiale à Tanger pour une conférence internationale. La question à 10 000 points : Comment pensez-vous que trois gentils petits garçons, presque fraîchement diplômés d’universités très moyennes peuvent réussir ce coup de génie ? ça doit être des idoles de Jean Sarkozy.
  • Les parlementaires marocains font un constat ahurissant : En faisant la comparaison avec des pays tels que la Tunisie et la France, il s'avère en effet que les prix au Maroc sont plus élevés dans une proportion allant de 30 à 189 %. Autre constat : ce sont les médicaments les plus chers qui sont les plus vendus car ils sont prescrits par les médecins. Yasmina Baddou découvre ainsi que les pharmaciens et les médecins marocains sont de redoutables hommes d’affaires. Le même travail mène par le département de Hjira : l’autre vedette istiqlalienne du gouvernement découvre, ahurie elle aussi, que dans l’immobilier, les marges atteignent plus de 100% et que le noir est une pratique courante. Sacrés promoteurs. Une étude croisée pourrait peut-être révéler que la majorité des promoteurs sont des pharmaciens et des médecins !
Décembre
  • La diplomatie marocaine finit l’année sur un nième camouflet, cette fois-ci  nommé Aminatou Haidar. La militante indépendantiste sahraouie (traitre à la nation selon tout ce que compte ce pays comme « leaders» d’opinion traînera le Maroc dans la boue pour une banale histoire de passeport : Fassi Fihri se fait remonter les bretelles à Washington et à Bruxelles, et encore une fois le Maroc est désigné comme le bou3ou de service par la presse internationale et les associations de défense des droits de l’homme.
  • Quelques mois après sa nomination à la tête de l’agence de promotion de l’investissement -AMDI- L’ancien ambassadeur du Maroc a Paris, Fathallah Sijilmassi, fait parler de lui pour annoncer sa stratégie pour développer les flux d’investissement, sérieusement mis à mal par la crise mondiale, au pays. Premier chantier : ouvrir quatre bureaux de représentation a l’étranger. Pour le site web www.invest.gov.ma , il faudra repasser, car le site est en construction depuis pas mal de temps.

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