par Haytham MANNA, 5/1/2010. Traduit par Tafsut Aït Baamrane, Tlaxcala
La citoyenne algérienne Meriem Mehdi est en train d’agoniser et de mourir lentement depuis plus de 25 jours dans un silence total. Silence total non seulement des responsables de son entreprise et des autorités nationales, mais aussi de la société civile algérienne. S’il n’y avait pas eu Salah Eddine Sidhoum et Kamel Eddine Fakhar pour nous informer, même notre Commission arabe des droits humains aurait participé de ce silence.
Meriem a été licenciée de son travail d’une manière injuste et aberrante le 8 novembre 2009 par British Gas (BG Algeria), société multinationale dont le siège est à Hassi Messaoud et elle a entamé sa grève de la faim le 10 décembre, journée internationale des droits humains. Elle la continue à ce jour (5 janvier 2010) malgré son état alarmant.
Avant de commencer son jeûne, qui est le dernier recours pour les victimes d’injustices, Mme Mehdi a épuisé tous les recours légaux auprès de l’Inspection du Travail, qui a établi un procès-verbal de non-conciliation avec l’employeur. Elle a même déposé une plainte au pénal pour licenciement abusif. Toutes ces démarches, à en croire les journaux, ont été ignorées par le premier responsable du secteur du « travail ». Et ce malgré la mobilisation et le soutien du Comité national de soutien qui regroupe des syndicalistes autonomes, des militants politiques et des activistes des droits humains, relayés par les médias, sous l’impulsion de jeunes journalistes engagés et courageux. Le mutisme semble la règle de la direction de British Gas et des autorités algériennes, censées défendre la dignité des citoyens et les droits légitimes des travailleurs.
Avant de commencer son jeûne, qui est le dernier recours pour les victimes d’injustices, Mme Mehdi a épuisé tous les recours légaux auprès de l’Inspection du Travail, qui a établi un procès-verbal de non-conciliation avec l’employeur. Elle a même déposé une plainte au pénal pour licenciement abusif. Toutes ces démarches, à en croire les journaux, ont été ignorées par le premier responsable du secteur du « travail ». Et ce malgré la mobilisation et le soutien du Comité national de soutien qui regroupe des syndicalistes autonomes, des militants politiques et des activistes des droits humains, relayés par les médias, sous l’impulsion de jeunes journalistes engagés et courageux. Le mutisme semble la règle de la direction de British Gas et des autorités algériennes, censées défendre la dignité des citoyens et les droits légitimes des travailleurs.
Ailleurs dans le Grand Maghreb, mais cette fois-ci concernant la liberté d’enquête des journalistes, un journaliste mauritanien vient de purger une peine de prison de 6 mois, dont le Comité de protection des journalistes a dénoncé le caractère arbitraire. Hanefi Ould Dehah, incarcéré à la prison de Dar Naïm, dans la banlieue de la Nouakchott, a commencé une grève de la faim le 27 décembre pour protester contre le fait qu’il n’a pas été remis en liberté après avoir fait son temps. Normalement libérable le 24 décembre, il a été maintenu en détention sans jugement. Lui aussi, n’a trouvé comme seul recours contre l’injustice que la grève de la faim.
La prison de Dar Naïm
Contrairement à certains syndicats arabes quasi-officiels qui laissent les journalistes combattre seuls l’arbitraire policier, le Syndicat des journalistes mauritaniens, sous la houlette de son président Houssein Ould Meddou, a déployé ses efforts pour obtenir la libération de tous les emprisonnés de la parole critique et de l’investigation osée : à notre époque, le journaliste honnête fait peur au pouvoir, pour lequel tous les moyens sont bons pour le priver de liberté et l’empêcher de communiquer avec les gens. Comme le journaliste tunisien Taoufik Ben Brik*, qui purge actuellement une condamnation à 6 mois de prison, punition notoire pour sa position durant l’élection présidentielle, ou encore le journaliste syrien Maan Aqil, qui a fini en prison pour avoir engagé des enquêtes sur la corruption.
Que des gens soient contraints de recourir à la grève de la faim pour faire valoir leurs droits n’est pas seulement l’indicateur d’une dégradation des droits et libertés, mais aussi un indice négatif du silence de la société dite civile sur de telles atteintes, qui ne laisse que la mise en jeu de sa propre vie pour défendre ses droits bafoués.
* Taoufik Ben Brik a commencé lui-même une grève de la faim 2 jours après la publication de l’original arabe de cet article.
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