Par Mohammed Belmaïzi, Commission Préparatoire Provisoire, 22/2/2012
COMMUNIQUÉ
En dépit de l’Instance Equité et Réconciliation et de ses recommandations, restées d’ailleurs inappliquées, une chape de plomb savamment orchestrée empêche l’instauration d’un véritable État de Droit au Maroc. Nombre de litiges, à ce sujet, voient le jour sans discontinuer. Le point culminant de ces violations, les plus récentes, on l’a vu, entre autres, dans la descente punitive sur Taza ! Cette incursion répressive ressemble goutte pour goutte à l’offensive des forces de police sur la ville d’Ifni en juin 2008 : tabassage ; torture; arrestations ; portes des maisons défoncées ; biens mobiliers saccagés ; attouchements et langage ordurier envers les femmes. A Taza, même le Hammam et l’intimité des femmes n’ont pas été épargnés par les Forces de la Sécurité!
Les arrestations arbitraires sont le lot quotidien au sein des étudiants et le Mouvement du 20 février. Les autorités se refusent à venir en aide à personne en danger, lorsqu’il s’agit de ces jeunes en prison pour délit d’opinion, en grève de la faim, menaçant leur vie.
La torture au Maroc ne s’arrête pas. Une liste de témoignages reste à disposition. Aux martyres tombés sous des coups meurtriers, durant l’année des protestations du Mouvement du 20 février, s’ajoute le décès sous la torture d’un homme El Asri Cherkaoui âgé de 26 ans, au cours d’une garde-à-vue à Témara, le 6 février 2012…
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces agissements condamnables et condamnés, relèvent des caractéristiques d’un Etat-de-Non-Droit, et que le dossier des violations des Droits Humains au Maroc, n’a jamais été clos. L’impunité sur tous les plans règne inlassablement et de manière scandaleuse. Les tortionnaires et les assassins durant les années de plomb, occupent encore les hauts rangs de l’Etat. Et le système perdure sur les ruines de graves contentieux des violations des droits de l’Homme.
Quant aux Marocains Résidents à Étranger, ils ne voient ni leurs droits ni leurs rapports s’améliorer avec les autorités consulaires et l’Etat de leur pays d’origine. Marginalisés de la participation à la politique de leur pays, les MRE ne sont traités que comme une vache à traire. Leurs droits à la citoyenneté bafoués, ils s’exposent constamment à la maltraitance aux frontières douanières lors des vacances d’été.
Aujourd’hui l’immigration clandestine des jeunes mineurs marocains suscite l’indignation de la communauté des MRE. Un jeune de ces clandestins vient de décéder dans le froid meurtrier, alors que les autorités consulaires semblent indifférentes à ce drame qui relève du droit à la vie digne et à la justice sociale.
Nous exhortons les institutions européennes de faire pression sur l’Etat marocain pour respecter ses engagements, et les chartes universelles des Droits de l’Homme. Ses violations empêchent résolument le Maroc de faire partie des pays prospères et moderne.