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Les arguments de M. Badinter ne nous ont pas convaincues. La vice-présidente de l'ASVDH s'est jointe à nous pour préciser notre point de vue
Solidarité Maroc 05
APSO, Amis du Peuple du Sahara Occidental
ASVDH, Association Sahraouie des Victimes des violations graves des Droits de l’Homme commises par l’État du Maroc
Gap, le 2 février 2012
Cher Monsieur Badinter,
Du fait d’une erreur inexpliquée, votre réponse du 17/10/2011 à notre courrier à propos de la peine de mort au Maroc vient seulement de nous parvenir. Nous vous remercions de votre attention.
Cependant vos arguments ne nous ont pas convaincues. Bien sûr, depuis 1993 il n’y a eu aucune exécution capitale officielle au Maroc. Mais il semble qu’aucun engagement de ne pas appliquer les sentences n’ait été signé, et dans le climat actuel de détention arbitraire, de procès fabriqués, de torture inacceptable, de répression violente, et d’impunité pour les tortionnaires, tout semble possible de la part du régime marocain.
N’est-ce pas une exécution capitale de la pire espèce que de mourir suite à un tabassage ? Ou froidement exécuté comme l’enfant sahraoui Najem Elgarhi, 14 ans, tué par les balles policières le 24 octobre 2010, comme le jeune sahraoui Said Dembar exécuté à bout portant par un policier marocain d’une balle au milieu du front le 23 décembre 2010…
Pourquoi continuer à condamner à mort ? Pour donner une leçon par la souffrance de l’attente et l’incertitude à ceux qui sont, selon la sentence, promis à mourir ? N’est-ce pas pervers ? Ceux qui sont passés par les couloirs de la mort n’étaient pas persuadés que c’est une peine « pour rire » … Que penser de cette pratique qui détruit psychiquement un individu à défaut de le pendre physiquement…
Le 12 janvier 2012, pour la deuxième fois, sourde aux appels et interpellations incessants de la Coalition marocaine pour l’abolition de la peine de mort que vous soutenez, la Chambre criminelle de la Cour d’appel de premier degré de Casablanca a condamné le citoyen Najib Zaïmi à la peine capitale.
La nouvelle Constitution marocaine dit garantir le droit à la vie, alors comment comprendre ce double langage sinon par une volonté cynique de dominer le peuple et d’essayer de plaire sur le plan extérieur ?
Notre courrier précédent vous demandait simplement de « citer » le Maroc parmi les pays non-abolitionnistes. Nous renouvelons notre demande à laquelle s’associe une organisation qui nous a rejointes.
Merci de ne pas continuer à laisser croire que le régime marocain est opposé à la peine de mort.
Veuillez agréer nos sincères salutations
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