Ecrit par: Alae BENNANI, |
Par Nadir Bouhmouch, 25/2/2012
Le titre de votre film My Makhzen and Me parle d’une corrélation entre vous et le Makhzen. Il exprime aussi un sentiment de possessivité. Pourquoi ?
La réponse est chez Rousseau. Il est question du Contrat social entre le peuple et le Makhzen. Le titre est ironique car le contrat social est violé, le Makhzen ne discute pas et ne représente pas le peuple. Le titre exprime en effet un sentiment de possessivité, car j’estime que le gouvernement doit appartenir au peuple.
Pourquoi le film montre-t-il des scènes de répression parfois brutales ?
Cette animosité justifie la peur des gens à rejoindre les manifestations. Le Makhzen pense que la violence est nécessaire et que sa vie dépend de l’intensité de cette peur. On ne voit pas cela à la télévision, c’est pourquoi il faut montrer aux gens ce qui se passe dehors.
Il arrive à n’importe qui d’attribuer la Hogra au Makhzen. La police est censée véhiculer l’image de la sécurité. Pourquoi au Maroc, elle inspire la peur et la paranoïa ?
Car il est plus question de répression que de sécurité. Les années de plomb restent un terrible cauchemar. Je pense que c’est juste la méthode de répression qui a changé.
La répression n’a pas tout le temps lieu. Serait-il difficile de déclencher chez le Makhzen un déclic ?
On parle ici de l’inconsistance du Makhzen. Des fois il réagit avec force, des fois non. Dans ce cas, il est simplement là pour empêcher la multiplication des manifestants.
Les manifestants ont à maintes reprises scandés « Makhzen dégage ! ». La cohabitation avec lui est à ce point impossible ?
C’est un système incompatible avec la démocratie. Le Makhzen lui-même n’a jamais exprimé un désir de cohabitation avec les citoyens. Toutes les formes de répression doivent être jugées et écartées.
Existe-il un moyen de remplacer le Makhzen ?
Les gens ne doivent plus avoir peur du Makhzen tout simplement. Du moment que nous nous posons quotidiennement des questions sur la machine répressive du Makhzen, notre quête vers la démocratie n’a pas à se plaindre. Elle est entre de bonnes mains. ◆
Visualiser le film My Makhzen and Me sur le Soir.TV
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