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samedi 22 septembre 2012

Tous à Paris pour la manifestation du 30 septembre. Le TSCG expliqué en quelques minutes !

Si le message ci-dessous ne s'affiche pas correctement dans votre mail, consultez-le en ligne.

Lettre d'information Attac 22/09/12


Tous à Paris pour la manifestation du 30 septembre !

Pour réserver votre place dans les transports organisés par les collectifs unitaires, consultez la liste des contacts pour les transports en cliquant ici. N’hésitez pas à vous renseigner en posant vos questions à l’adresse contact@stopausterite.org.
Tous à Paris pour la manifestation du 30 septembre !

Pétition : NON à l'austérité perpétuelle en Europe !

En imposant l’austérité à marche forcée, le Pacte budgétaire menace de plonger l’Europe dans la récession et le chômage de masse [...] Signez la pétition en cliquant ici.
Pétition : NON à l'austérité perpétuelle en Europe !

Pacte budgétaire : Interpellez vos députés !

Vous pouvez interpeler vos députés en utilisant l'outil d'interpellation disponible sur cette page (Vous pouvez aussi vous rendre sur la page d'interpellation - cliquer ici - pour envoyer manuellement un message à vos députés).
Pacte budgétaire : Interpellez vos députés !

Le nouveau Traité européen (TSCG) expliqué en quelques minutes  

                   http://youtu.be/6T8E9DCMKhc

L'école marocaine est nulle selon Tel Quel, l'alphabétisation progresse, selon la MAP


Education. Pourquoi l’école marocaine est nulle

  • Par : Jules Crétois, Tel Quel, 20/9/2012
Education. Pourquoi l’école marocaine est nulle
(Aicpress)
Le roi l’a reconnu himself : l’enseignement est en faillite. Programmes, méthodes pédagogiques, infrastructures… rien ne va dans le système scolaire marocain. État des lieux.
Difficile de comprendre “ce qui cloche” en matière d’éducation nationale. Du côté des moyens matériels, le secteur engloutit beaucoup d’argent : environ 6% du PIB et plus de 27% du budget de l’Etat. Mais malgré ces larges concessions, le Maroc reste bien en dessous des pays voisins : les Tunisiens déboursent 76 500 dirhams par élève et par an, alors que chez nous, l’État ne mise pas plus de 46 750 dirhams. Et bien que de nettes progressions aient été enregistrées ces dernières années, notamment dans la lutte contre l’analphabétisme et pour la scolarisation des filles, les rapports internationaux —tels que ceux de la Banque Mondiale ou de l’Unesco— restent systématiquement alarmistes. Chaque année, près de 300 000 enfants quittent l’école avant l’heure, sans avoir eu le temps d’assimiler les acquis fondamentaux. D’ailleurs, certains citoyens ignorent même que l’école est obligatoire jusqu’à l’âge de 15 ans (depuis 2002). Devant ce désastre, de plus en plus, les critiques à l’encontre du système éducatif ne concernent plus les moyens seulement, mais plutôt les approches, les réflexions et la pédagogie.

Bonnet d’âne
“Qualité” : ce mot est revenu plusieurs fois dans le discours de Mohammed VI le 20 août dernier. Il semble qu’au-delà de la chiffraille, c’est le contenu même de l’enseignement qui pose problème. “De nombreux enseignants des grandes écoles étrangères comme Sciences Po ou HEC nous rapportent que les élèves marocains issus de l’enseignement public manquent parfois de sens critique et d’ouverture d’esprit, bien qu’ils aient par ailleurs d’excellents résultats et de grosses capacités d’apprentissage”, confie une source au ministère de l’Education nationale. Qui ajoute : “La plupart de ceux qui se présentent aux concours pour devenir enseignants sont issus d’universités où ils ont étudié le droit islamique, une matière rigide, sévère, dont la caractéristique principale n’est pas vraiment l’ouverture d’esprit. Ils reproduisent donc des logiques qui consistent à apprendre sans réfléchir, à absorber et mémoriser sans jamais mettre en relief, ni comparer ou remettre en question.” Résultat, selon Moulay Ismaïl Alaoui, ancien ministre de l’Education et figure du PPS, “on fabrique des têtes bien remplies à défaut de produire des têtes bien faites.” Ce qui souligne qu’il y a de grosses lacunes au niveau de la formation des enseignants. Cette institutrice de Rabat se montre d’ailleurs très claire à ce propos : “J’enseigne depuis 1987 et je n’ai jamais eu accès à la formation permanente. Honnêtement, je sais très bien que je ne suis plus à la page en matière de pédagogie.” De son côté, un fonctionnaire du ministère de l’Education, qui tient à rester anonyme, concède : “Nous sommes sur tous les fronts, nous gérons trop de dossiers et nous n’avons pas le temps de prendre du recul. Il faudrait, par exemple, externaliser la gestion des cantines ou du transport pour pouvoir se pencher plus en avant sur les programmes et la pédagogie.” Et les manuels, eux aussi, sont sous le feu de la critique : “Les livres sont vieillots, tristes, parfois rétrogrades, et ne correspondent sûrement pas à des enfants nés au 21ème siècle. Même moi, ils m’effraient !”, assène notre institutrice rbatie.

Aïe ma langue
Autre problème auquel se heurte l’école marocaine, la langue d’apprentissage. Certains des étudiants et lycéens qui ont manifesté durant le mois d’août 2012 ont soulevé cette question. Ils se sont également plaints du décalage constant entre le français et l’arabe, l’un étant plus valorisé que l’autre, et des difficultés pour changer de langue d’apprentissage en fonction des niveaux et des voies choisies une fois arrivés aux études supérieures. Sans oublier, selon certains spécialistes, que même l’apprentissage de la langue nationale n’est pas idoine dans les étblissements publics. Selon eux, pour une meilleure assimilation de l’arabe littéraire, il faudrait plutôt avoir recours à des manuels et des cours en dialecte marocain. “J’utilise de moins en moins les manuels d’arabe et je parle avec mes élèves en darija, pour leur apprendre le littéraire. Sinon, ça ne rentre pas. L’arabe littéraire reste tout bonnement une langue étrangère pour eux”, nous raconte cette enseignante d’arabe en primaire. Moulay Ismaïl Alaoui, lui, soutient que si les enfants étaient bien entourés, ils n’auraient aucun mal à apprendre l’arabe littéraire, l’amazigh et une langue en plus, l’espagnol ou le français par exemple. Pour lui, tout est question de méthode.

Fracture socio-spatiale
C’est la raison pour laquelle de nombreux parents choisissent de fuir le système public, aux méthodes “désuètes”, et inscrivent leurs bambins dans des écoles privées. Pour faire face à cette demande grandissante, de nombreux établissements privés sont créés chaque année : on compte à présent quelque 1800 institutions, encadrant près de 500 000 enfants. Ce qui fait de ce secteur une véritable mine d’or. D’ailleurs, des milliers de profs du public n’hésitent pas à enseigner en parallèle dans le privé. Cette pratique est si répandue que le ministre de l’Education nationale, Mohamed El Ouafa, a menacé récemment d’interdire aux enseignants fonctionnaires d’effectuer des heures supplémentaires dans le privé. Car, aux yeux des administrateurs et des spécialistes, ce cumul d’heures se fait forcément au détriment des élèves du public, qui reçoivent alors un enseignement de moins bonne qualité. Cette institutrice dans une école primaire publique, très militante, accuse : “Nombreux sont mes collègues à travailler en parallèle dans le privé, et comme les parents y sont forcément plus exigeants, ils passent bien plus de temps à préparer les cours destinés aux élèves du privé”. D’autre part, malgré lui, le privé accentue cette fracture que Moulay Ismaïl Alaoui qualifie de “socio-spatiale”, puisque tout le monde n’a pas les moyens de mettre ses enfants dans une école privée. D’autant que la qualité de l’enseignement délivré est très différente d’un quartier à un autre. Une étude récente a souligné ces décalages. Moulay Ismaïl Alaoui, encore sidéré par sa lecture, relève : “Des écoles du quartier Agdal de Rabat sont au même niveau que des écoles japonaises, tandis que d’autres du quartier Yakoub El Mansour équivalaient à des écoles yéménites.” Une enseignante se plaint : “Je travaille dans un quartier populaire de Casablanca et j’ai jusqu’à 48 élèves par classe. Des collègues qui sont dans des quartiers plus huppés ne vivent pas ces conditions de travail.” Une carte scolaire inégale, un manque de structures dans certaines zones très habitées créent un système scolaire “à deux vitesses”, où tous les enfants ne partent pas sur un pied d’égalité…

Monde rural. Le parent pauvre de l’éducation
En plus de souffrir de manques de structures et d’équipements au niveau (en 2008, 80% des écoles rurales ne disposaient toujours pas de sanitaires et 75% n’avaient pas d’eau potable selon le rapport du Conseil supérieur de l’enseignement), les écoles du monde rural pâtissent de décisions prises par des administrations qui ne tiennent pas compte des réalités du terrain. Le phénomène grave de l’abandon scolaire s’explique bien souvent parce que les enfants participent à la vie économique (travail aux champs ou encore cueillette). Pour Moulay Ismaïl Alaoui, c’est aux institutions de prendre en compte cette donne et d’adapter les horaires et les dates de vacances pour qu’elles répondent à celles de l’économie locale. Il précise : “Pourquoi maintenir le jour de relâche le dimanche dans des villages où la vie s’organise autour du souk hebdomadaire qui a parfois lieu en semaine ?” Idem pour la prise en compte des trajets des enfants : “Comment exiger à un bambin de marcher une heure à pieds, à sept heures du matin en plein hiver pour assister au cours de huit heures ?”, questionne Alaoui. Le constat est clair : ce qui peut fonctionner en zone urbaine ne s’applique pas forcément en zone rurale.

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Prix UNESCO au Maroc pour l’alphabétisation

Une reconnaissance de la justesse de la vision royale

Le Prix UNESCO d’alphabétisation décerné au Maroc jeudi à Paris est «une reconnaissance internationale de la justesse de la vision royale» en matière d’éducation, a affirmé l’ambassadrice déléguée permanente du Royaume auprès de l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), Zohour Alaoui.
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Zohour Alaoui.
Ce Prix est un événement important, car il signifie une reconnaissance internationale de la justesse de la vision royale pour ce qui concerne l’éducation, notamment la lutte contre l’analphabétisme dans notre pays, a-t-elle souligné dans une déclaration à la MAP en marge de la cérémonie de remise de ce Prix annuel de l’UNESCO, attribué à l’occasion de la journée internationale de l’alphabétisation (8 septembre). L’organisation a attribué une mention honorable du Prix Confucius-UNESCO d’alphabétisation au titre de l’année 2012 à la Direction de la lutte contre l’analphabétisme (ministère de l’Éducation nationale) pour son programme d’alphabétisation et de post-alphabétisation et sa contribution à l’autonomisation des femmes au Maroc.
Cette récompense «représente également une reconnaissance de la volonté royale d’améliorer la condition des femmes au Maroc qui ne saurait être possible sans l’accès à l’éducation et à l’enseignement», a relevé la diplomate marocaine qui se félicite que le Royaume soit le seul pays arabe à être distingué cette année par l’UNESCO, grâce aux efforts et aux progrès réalisés en la matière, sous la conduite de S.M. le Roi Mohammed VI.
D’ailleurs, rappelle-t-elle, «c’est à juste titre que S.M. le Roi
Mohammed VI a consacré l’essentiel de Son Discours du 20 août à la question de l’éducation et de l’enseignement».

Reconnaissance
De son côté, le directeur de la lutte contre l’analphabétisme, El Habib Nadir, s’est félicité de la reconnaissance par les membres du Jury des résultats obtenus, aussi bien sur le plan quantitatif que qualitatif, dans le cadre du programme d’alphabétisation et de post-alphabétisation supervisé par sa direction. «Ceci ne peut que nous réconforter dans notre action quotidienne et nous encourager à davantage d’efforts pour relever les défis qui restent encore dans le domaine de l’alphabétisation», a-t-il affirmé, ému après avoir reçu le Prix des mains de la directrice générale de l’UNESCO, Irina Bokova.
Présidé par l’universitaire burkinabé, Norbert Nikièma, le jury international de l’édition 2012 du Prix Confucius-UNESCO a vivement reconnu le programme pour son impact fort sur la réduction des taux d’analphabétisme dans le pays et pour sa contribution à l’intégration socio-économique des femmes. Ces résultats, salués ainsi par la communauté internationale, sont également le fruit d’un fructueux appui de partenaires techniques et financiers, notamment l’aide financière fournie par l’Union européenne depuis 2008 et l’accompagnement technique assuré par l’UNESCO par le biais de son Bureau Multipays à Rabat, dans le cadre de l’Initiative LIFE. Grâce aux efforts déployés par les différents intervenants dans ce domaine (ONG, ministères, privé...), le taux d’analphabétisme de la population âgée de plus de 10 ans a été ramené de 43% en 2004 à près de 30% en 2011, selon la Direction de la lutte contre l’analphabétisme.

Encouragement
De même, le nombre de bénéficiaires augmente année après année pour atteindre 732 000 personnes au titre de 2011-2012, un chiffre record jamais atteint, portant ainsi le cumul des bénéficiaires des programmes d’alphabétisation pendant les 10 dernières années à plus de 6 millions de personnes. En outre, sur les 732 000 bénéficiaires des programmes d’alphabétisation, près de 380 000 (52%) l’ont été grâce à l’effort de plus d’un millier d’ONG et associations.
Les ministères et établissements publics tels que les Habous et affaires islamiques, l’Éducation nationale, l’Entraide nationale, l’Agence de partenariat pour le progrès, la Jeunesse, l’Agriculture, la pêche maritime, l’Artisanat, les collectivités locales et l’INDH, ont totalisé plus de 350 000 bénéficiaires (48%). Les femmes représentent plus de 80% des bénéficiaires et 49% des bénéficiaires sont issus du milieu rural. Les cours d’alphabétisation ont été encadrés par près de 18 000 formateurs/alphabétiseurs dans plus de 16 700 centres d’alphabétisation, dont plus de 8 700 en milieu rural.


Appel à déployer davantage d’efforts

Créé en 2005 à la faveur d’un financement de la République populaire de Chine, le Prix Confucius UNESCO d’alphabétisation récompense les projets particulièrement remarquables réalisés à l’initiative de personnes, de gouvernements ou d’institutions gouvernementales et d’organisations non gouvernementales (ONG) dans le domaine de l’alphabétisation des adultes et des jeunes déscolarisés en milieu rural. Il valorise en particulier les projets ciblant les femmes et les filles. Chaque année, à l’occasion de la Journée internationale de l’alphabétisation (8 septembre), l’UNESCO attribue des Prix internationaux d’alphabétisation à des établissements, organisations et personnes qui, par leurs efforts, contribuent à la promotion de sociétés alphabétisées et dynamiques.
Soucieuse de soutenir des politiques et des programmes d’alphabétisation «efficaces», l’Organisation onusienne rend hommage, à travers cette initiative, à «l’excellence et à l’innovation à travers le monde dans le domaine de l’alphabétisation».
«L’éducation apporte la durabilité à tous les objectifs de développement et l’alphabétisation est le fondement de tout apprentissage. Elle fournit aux individus les compétences nécessaires pour mieux comprendre et former le monde. Elle permet également aux individus de participer au processus démocratique, leur donne une voix et renforce leur identité culturelle», a souligné la DG de l’UNESCO dans son message à cette occasion.
Alors que cette année marque la fin de la décennie des Nations unies pour l’alphabétisation, proclamée en 2002 afin de mobiliser les gouvernements du monde entier dans la lutte contre l’analphabétisme, Mme Bokova déplore qu’«au cours de la décennie, et en dépit des efforts considérables et quelques grandes réalisations, 775 millions de personnes sont toujours considérées comme analphabètes et 85% d’entre elles vivent dans 41 pays».
«Ces chiffres sont bien en deçà des objectifs de l’Éducation pour tous (EPT) établis en 2000, qui visaient une amélioration de 50% des niveaux d’alphabétisation dans le monde d’ici 2015», constate-t-elle, en encourageant les gouvernements à déployer davantage d’efforts.

Publié le : 7 Septembre 2012 - MAP


vendredi 21 septembre 2012

Deux interventions à la fête de l'Huma


Par Fouzia Maqsoud
Vidéo : Intervention de Ayad Ahram (ASDHOM) lors du débat  organisé par le parti des travailleurs (Tunisie)

L'impunité au Maroc, intervention de Ayad Ahram (ASDHOM)
 
M. Ayad Ahram de l'association de défense des droits de l'Homme au Maroc nous décrit l'expérience marocaine suite à la "reconnaissance" par la monarchie des crimes perpétrés contre les opposants au régime de Hassan II et le cadre dans lequel les victimes avaient été dédommagées...
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  • Hommage aux familles de prisonniers politiques et de disparus, tout particulièrement aux mères et aux épouses..

Juan Mendez ou le traumatisme du cas marocain

Juan Mendez ou le traumatisme du cas marocain

par Salah Elayoubi,19/9/2012

Le rapporteur spécial pour la torture auprès de l’ONU s’est dit profondément choqué par ce qu’il a entendu dans les prisons marocaine. Juan Mendez qui était accompagné de deux traducteurs et d’un médecin légiste aura vécu ces journées comme un véritable cauchemar, lorsque les prisonniers ont enfin pu lui témoigner du calvaire qui fut le leur, au cours des interrogatoires, mais également tout au long de ces années d’enfermement, où ils n’ont rien eu à envier à des bêtes sauvages.

Des détails effrayants,  comme la bastonnade, le viol à la bouteille ou le viol tout court, les coups administrés sur le sexe, l’arrachement des dents ou des ongles, le supplice de la baignoire, l’étouffement à la serpillère mouillée. la privation d’eau, de nourriture et de sommeil, l’isolement dans le noir complet avec des musiques jouées à plein volume pendant des semaines.

Le missionné de l’ONU s'est dit particulièrement choqué lorsque certains prisonniers ont évoqué la signature des procès-verbaux, les yeux bandés, sous la contrainte et la menace de supplément de torture. Des procès-verbaux qui, rappelons-le ont valu aux suspects des condamnations. à de lourdes peines de prison.

Les cas les plus terribles de barbarie ont été rapportés par les prisonniers de Tiflet et de Salé, bien que Juan Mendaz n’ait pas eu le temps de visiter d’autres prisons désormais célèbres pour les abominations qui y sont commises, à l’endroit des prisonniers salafistes, comme celle de Toulal.
Le fonctionnaire de l’ONU a promis d’établir un rapport  exhaustif sur tout ce qu’il a entendu au cours de ses visites des prisonniers et qu’il n’oublierait pas d’y adjoindre les compte-rendus de torture en langue anglaise qui lui sont parvenus. Il a également rassuré les prisonniers et leurs proches à propos d’éventuelles représailles de l’administration pénitentiaire, suite aux révélations dont ils lui ont fait part. Enfin il a transmis aux détenus son adresse électronique afin qu’ils puissent l’informer de toute information supplémentaire.

Nouvelle ère ou pas, les organisations des droits de l’homme n’ont jamais cessé de dénoncer la torture au Maroc.
Dans un rapport intitulé « Arrêtez de chercher vos fils ! », daté d’octobre 2010, l’organisation Human Right Watch,  dénonçait les exactions systématiques commises par les services de sécurité, à l’encontre des personnes suspectées d'appartenance à des réseaux terroristes.

Puis le rapport 2011, d’Amnesty International, qui, citant les témoignages des prisonniers et de leur famille était accablant pour les méthodes en vigueur,  dans les services de police, de justice et de l’administration pénitentiaire.
Le rapport Mendez vient compléter avec des exemples concrets les deux précédents.

Le cas de torture le plus emblématique restera sans doute, celui de Bouchta Charef qui, le premier a osé témoigner dans une vidéo de son calvaire.
Extradé par les autorités syriennes vers le Maroc  le 17 Juillet 2009, il est  immédiatement transféré   au centre secret à Temara où  il est  victime  du viol à la bouteille et de chocs électriques sur le pénis. Des tortures qui lui valent  des séquelles irréversibles.
Aucun supplice ne lui est épargné. Battu sans relâche et à la moindre occasion, il explique comment les bourreaux ont recousu son rectum déchiré par le supplice de la bouteille et attendu qu’il guérisse de ses hématomes avant de le prendre en photo pour les besoins de la fiche de police. 

Mohamed Rhaloud, cet étudiant à l’université de Fes, incarcéré  à la prison locale de la ville de Fès sous le numéro d’écrou 70 840, racontait:
 «  A l’instant même de  mon arrestation le 18 mai 2011, la torture physique et psychologique a commencé de diverses manières : coups par bâton, de chaînes, coups de pieds, gifles jusqu’à la perte de connaissance.  Après avoir repris mes esprits, je me suis retrouvé dans une voiture de police les yeux bandés et les mains menottées. A ce moment, j’ai entendu les cris de douleur de la camarade Fatima Zohra Elmaklaoui  torturée à son tour.
J'ai été torturé de façon barbare et impitoyable, le froid et la faim étaient aussi au rendez-vous
Le dernier jour de torture,  samedi 21 mai 2011, après avoir ficelé et falsifié mon dossier, ils m'ont demandé  de signer. A la simple question de savoir ce que je devais signer, une pluie de coups s’est abattue sur moi, m’obligeant à signer le procès verbal. »

Le Maroc qui ne s’est jamais défait de ce qui fait sa spécificité, le mépris du droit humain est de nouveau sur la sellette et Juan Mendez qui s’est envolé pour la ville de Layoune n’est certainement pas au bout de son traumatisme.



Relire "Le Maroc sous  surveillance internationale"   http://www.yabiladi.com/articles/details/12942/torture-maroc-sous-surveillance-internationale.html
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 par Salah Elayoubi, 22/9/2012
Il paraît que Juan Mendez le rapporteur spécial a trouvé révoltant, le comportement des autorités marocaines envers lui: Surveillance rapprochée (un peu beaucoup), espionnage de ses entretiens, infiltration policière parmi le personnel hôtelier et toutes sortes de pratiques délicieuses dont souffrent les pauvres Marocains depuis plus de soixante ans. 
Si on ajoute à ces réjouissances les abominations racontées par les prisonniers islamistes et les Sahraouis, il m'est avis que notre ami aura intérêt à entreprendre un check-up complet à son retour at home, avant de se fendre d'un rapport qui promet à "truc-chose VI" des raisons supplémentaires de ressembler à un ballon de baudruche !!!!

Communiqué de presse : naissance de l’AMDH-Paris/Ile de France.

Par le Bureau de l’AMDH-Paris/Ile de France, 21/9/2012

Après plus de quatre années de travail dévoué de militant(e)s venant de divers horizons et convaincu(e)s de la nécessité du respect des droits humains dans leur universalité et intégralité, la section parisienne de l’Association Marocaine des Droits Humains est officiellement née le samedi 15 septembre 2012 suite à l’Assemblée Générale qui s’est déroulée en présence de membres du Bureau Central de l’AMDH.

Notre section compte aujourd’hui plus de soixante adhérent(e)s. La rotation dans les postes à responsabilités, le travail en harmonie avec les orientations et décisions des instances de l’AMDH, l’implication de tout(e)s les adhérent(e)s dans les décisions et le respect de la parité sont autant de convictions que nous défendons et de pratiques que nous appliquons en interne. Celles-ci nous ont amenés tout naturellement à désigner parmi les treize membres élu(e)s du bureau, une femme en tant que Présidente de notre section et à avoir autant d’hommes que de femmes dans les mandats exécutifs.
S’inscrivant dans la ligne des combats menés, par notre association au Maroc et les organisations militantes, démocratiques et progressistes en France, pour le respect des droits humains, la section Paris/Ile de France de l’AMDH, continuera à enrichir le travail d’organisations militantes et individus qui ont contribué et continuent de contribuer à la cause des droits humains au Maroc. Pour cela, elle entend poursuivre et renforcer le travail de collaboration avec tout(e)s les démocrates, progressistes et défenseurs des droits humains en vue d’innover, de créer et d’imaginer des formes d’actions nouvelles à même de toucher un public plus large.

Liste des membres élu(e)s.
Sofya LAHRACH (Présidente)
Yassir KAZAR (Vice Président)
Fadma AJRAR (Secrétaire générale)
Mehdi QOQ (Vice-secrétaire générale)
Mohamed JAITE (Trésorier)
Hasnae CHAMI (Vice trésorière)
Ghita SKALI (Chargée de mission)
Malika RAMANI (Chargée de mission)
Abdeslam KLEICHE (Chargé de mission)
Mohamed Sebbar (Chargé de mission)
Ouadie EL HANKOURI (Chargé de mission)
Ouissam GHMIMAT (Chargé de mission)
Saad ZOUITEN (Chargé de mission)
Dans un prochain communiqué, Vous serez informé des missions qui seront confiées aux sept autres membres du bureau.
Le Bureau de l’AMDH-Paris/Ile de France
Pour nous contacter.

24 septembre : Les avocats d’Ali Aarrass dénoncent la torture de leur client

 Posted by on in NEWS

Communiqué de presse du Cabinet d'avocats Jus Cogens à l'occasion de l'audience du 24 septembre 2012...




CABINET D’AVOCATS JUS COGENS –
Me Christophe MARCHAND (GSM: 32.486.32.22.88 ; cm@juscogens.be) - 
Me Dounia ALAMAT (GSM:32.472.40.58.02 ; da@juscogens.be) –
Me Nicolas COHEN (GSM : 0032.470.02.65.41 ; nc@juscogens.be)






Affaire Ali AARRASS : Le procès reprend en appel. Une large délégation se rend à Rabat afin de soutenir Ali AARRASS, qui risque de se faire condamner sur base d’aveux obtenus sous la torture

Ali AARRASS est Belgo-marocain.

Le 26 novembre 2010, le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies a pris une mesure provisoire et a demandé l’Espagne de ne pas extrader Ali AARRASS au Maroc en raison du risque très important qu’il n’y subisse des traitements inhumains et dégradants.

Toutefois, l’Espagne a totalement ignoré ses obligations internationales et a, envers et contre tout, extradé Ali AARRASS le 14 décembre 2010. Depuis, Ali AARRASS est détenu au Maroc dans des conditions difficiles[1].

Au Maroc, Ali AARRASS s’est fait sauvagement torturer au cours de sa garde-à-vue. Une photographie du visage d’Ali AARRASS figure au dossier répressif sur laquelle on peut noter qu’il a la lèvre fendue, malgré la mauvaise qualité de l’image.

Les aveux d’Ali AARRASS, extorqués par la violence, sont aujourd’hui utilisés par le ministère public comme unique élément de preuve à son encontre. De plus, il est poursuivi pour des faits qui ont déjà été jugés en Espagne[2] et pour lesquels son extradition n’était pas demandée.

Malgré la communication introduite auprès du Comité contre la torture des Nations Unies et les multiples demandes d’Ali AARRASS et de ses avocats, le Maroc n’a toujours pas procédé à une enquête diligente, indépendante et impartiale sur ses allégations de torture, en violation de la Convention des Nations Unies contre la Torture de 1984, ratifiée par le Maroc.

En première instance, Ali AARRASS a été condamné à quinze ans d’emprisonnement, au terme d’un procès inéquitable. Une plainte vient d’ailleurs d’être introduite auprès du Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des juges et des avocats.

Une large délégation se rend donc à Rabat, ce 24 septembre 2012, pour soutenir Ali AARRASS qui risque encore d’être condamné sur base d’aveux obtenus par la torture.

Elle est composée de :
Alima Boumediene Thiery, ex-sénatrice française et députée européenne ;
Nordine Saïdi, porte-parole du parti Egalité ;
Professor Green, Professeur en Droit et Criminologie King’s College London, directrice de « International State Crime Initiative » (ISCI) ;
Frances Webber, avocate du Barreau anglais, spécialisée en droit de l’homme, immigration et droit d’asile ;
Marc Nève, avocat, ancien président d’Avocats sans frontières, Membre du Comité européen pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains ou dégradants (CPT-Conseil de l’Europe) ;
Arnaud Mafille, chercheur francophone pour l’ONG Cageprisoners, Londres ;
Dr Ian Patel, membre de « International State Crime Initiative » ;
Liz Fekete, directrice exécutive de l’ « Institute of Race Relations », Londres ;
Naima Bouteldja, journaliste française basée à Londres et co-directrice de la compagnie du film documentaire « Red Rag Productions » ;
Louisa Loveluck, freelance journaliste spécialisée dans le Moyen Orient et chercheuse à l’ « International State Crime Initiative » pour l’Egypte ;
Mohamed Ouachen, acteur et cinéaste ;
Maaik Krijgsman, réalisateur de films documentaires aux Pays Bas ;
Robert Oey, réalisateur de films documentaires aux Pays Bas ;
Farida Aarrass, sœur d’Ali AARRASS et militante dans la campagne « Free Ali » ;
Luk Vervaet, militant dans la campagne « Free Ali » ;
Ismaël Bentaleb, militant dans la campagne « Free Ali » ;
Nadia Boumazzoughe, militante dans la campagne « Free Ali » ;
Ahmed Bouhali Zriouil, militant pour la « Justice pour Hicham Bouhali Zriouil ».

Suite à l’audience de ce lundi 24 septembre 2012, une conférence de presse aura lieu à l’association marocaine des droits humains (AMDH) à Rabat à 19h.  

3 annonces sur fb pour les Parisiens


Jean-Luc Mélenchon

 Rendez-vous à 17h, Place du Panthéon, pour célébrer le 220ème anniversaire de la République 
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Khalid Zerrou

Aux militants parisiens: qu'est ce que vous en pensez d'une grève de la faim le 29 et/ou 30 devant l'ambassade en soutien aux détenus politiques ?------------------------

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 Appel au calme en France après les caricatures de Mahomet

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Liberté pour les Prisonniers du M20 / J'accuse le CNDH

Lettre ouverte à Driss El Yazami
 et à Mohamed Sebbar

Mohammed Belmaïzipar Mohammed Belmaïzi, 21/9/2012

Lettre ouverte à Driss El Yazami et à Mohamed Sebbar


  Il est, désormais, honteux de parler de votre passé glorieux eu égard à ce que vous cautionnez aujourd’hui. Anciens opposants tous les deux, durant les années de plomb, vous voilà piètres fidèles thuriféraires d’un régime dont le chef de l’État, avec sa  clique, n’est plus désigné aujourd’hui que comme « le roi prédateur ». L’un de vous, Mohamed Sebbar, ancien détenu politique, fut ancien président du Forum Vérité et Justice FVJ ; et l’autre, Driss El Yazami, drapé opportunément sous l’étiquette d’opposant, fut dirigeant d’associations ou organisations internationales telles que Ligue des Droits de l’Homme et La Fédération Internationale des Ligues des Droits de l’Homme (FIDH).

Votre infortune et déchéance vous réunit aujourd’hui dans un organisme étatique que votre roi vous a nommés à sa tête : le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH). Toutes les consciences lumineuses vous diront l’antagonisme totale entre le pouvoir et l’instance de la défense des droits humains. Car le combat pour l’instauration de l’État de Droit ne peut fonctionner qu'entant que contre-pouvoir, puisque l’État est toujours tenté par la coercition et les violations, à tout va, des libertés les plus fondamentales.

Je vous dis cela, pour vous accuser d’être les premiers responsables des arrestations et des tortures que subissent les jeunes du Mouvement du 20 février. Tous les jugements de ces derniers jours envers ces jeunes héros, relèvent d’un système féodal dont vous êtes les meilleurs défenseurs. Honte et pitrerie sur votre statut dégringolant, qui ne signifie rien d’autres que votre combat politique n’avait pas d’éthique, et n’était qu’une vitrine pour l’ascension sociale. Vous y êtes arrivés!

Vos épreuves d’antan n’arrivent pas à la cheville de nos jeunes qui militent au sein du Mouvement du 20 février. Car, si vous, vous étiez combattants solitaires et sans appuis solides, les jeunes en prison, humiliés et torturés aujourd’hui, émanent, eux, d’une force insoupçonnée et d'un mouvement de masses que le Maroc vient d’intégrer dans son Histoire. A cet égard, vous êtes les instigateurs de la plus grande arnaque qu'ont connue les droits humains!  Et vous êtes responsables de la plus ignominieuse entreprise... celle d’emprisonner l’espoir et l’avenir de notre pays.

C’est pourquoi je m'autorise à vous dire : combien vous êtes pitoyables !

Mohammed Belmaïzi

Ravis d'être en si bonne compagnie...

Forum thématique sur l'immigration à Oujda



 Par Ayad Ahram, Secrétaire général de l’ASDHOM, 20/9/2012

Forum thématique sur l'immigration les 5, 6 et 7 octobre 2012 à Oujda (Maroc) et réunion du bureau de la CMODH

Dans le cadre de la préparation du Forum Social Mondial qui aura lieu en Tunisie en 2013, le Forum Social Maroc et le comité de suivi du Forum Social Maghrébin organisent la deuxième édition du Forum thématique sur l’immigration sous le mot d’ordre : Un autre Maghreb et une autre politique migratoire sont possibles.

Cette rencontre aura lieu à Oujda au Nord-est du Maroc les 5, 6 et 7 octobre 2012.
Vous trouverez en pièce jointe la note de présentation de ce forum thématique. Vous y découvrez surtout que l’accent est mis sur la nécessité de donner la parole aux concernés, sur leurs droits et sur le traitement inhumain qui leur est réservé par les Etats du Maghreb.

La Coordination Maghrébine des Organisations des Droits Humains (CMODH), partie prenante de cette dynamique, tient en marge de cette rencontre la réunion de son bureau, le 5 octobre.
L’ASDHOM se rendra à la réunion de la CMODH et participe au Forum sur les migrantEs. Elle sera représentée par une délégation conduite par son président, Abid El Khattabi.


Communiqué de l'Association France Palestine Solidarité


Des arrestations inacceptables


Au moment où l’AFPS se lance, avec le concours de plu­sieurs asso­cia­tions démo­cra­tiques fran­çaises, dans une opé­ration sans pré­cédent en faveur des pri­son­niers poli­tiques pales­ti­niens dans les prisons israé­liennes, nous apprenons l’arrestation d’environ 70 mili­tants pales­ti­niens par les forces de sécurité palestiniennes.
La moitié des per­sonnes arrêtées avait déjà connu les prisons israé­liennes et quelques-​​uns d’entre-eux avaient par­ticipé à la longue grève de la faim du prin­temps dernier.

Ces arres­ta­tions, tout comme le maintien en détention et sans jugement de Zakaria Zubeïdi, sont d’ordre poli­tique par excel­lence, elles sont de nature à entraver les efforts de récon­ci­liation nationale et à affaiblir la demande légitime pales­ti­nienne pour la recon­nais­sance d’un état palestinien.

Les res­pon­sables israé­liens ne man­queront cer­tai­nement pas l’occasion de jus­tifier leur poli­tique de répression et d’arrestations arbi­traires en s’appuyant sur l’exemple qui vient d’être donné par les forces de sécurité pales­ti­niennes. Ces forces qui consti­tuent l’outil sécu­ri­taire de l’AP.

L’AFPS condamne avec force cette vague d’arrestations et joint sa voix à celles des ONG pales­ti­niennes comme le PCHR et ADDAMEER pour réclamer la libé­ration immé­diate de toutes les per­sonnes arrêtées, ainsi que celle de Zakaria Zubeïdi, et le respect de leurs droits.

La question des droits humains est une et indivisible.

Le Bureau National de l’AFPS

Danger pour les jeunes du M20F: Dégradation de l’état de santé de Younes Belkhdim et procès de Maria Karim


Des nouvelles sur facebook :

De Younes Derraz, 19/9/2012
Très très grave !!!!!
Younes Belkhdim, le jeune militant M20 de Casa détenu injustement par le régime,   entame son 15ème jour de grève de la faim et aujourd'hui il a décidé d'arrêter de boire de l'eau !!!! 

HUMAINS, OÙ ÊTES VOUS ????! CITOYENS, OÙ ÊTES VOUS ???? 
Que faut-il faire pour arrêter ce drame ???? Je suis abattu, je suis atterré !!! Comment peut-on accepter cela, ses parents doivent vivre l'enfer ...

 Le 20/9, suite
 ‎"Youness Belkhdim", militant du M20 à Casa, achève son 16ème jour sans nourriture et son 2ème jour sans eau. Il a entamé la grève de la faim pour exiger la libération des prisonniers d'opinion. Concernant sa décision d'arrêter de boire de l'eau, c'est pour protester contre les conditions indignes et inhumaines que les prisonniers d'opinion sont obligés de subir dans les prisons makhzéniennes.

 Ce qu'il a demandé est simple : regrouper les prisonniers ensemble et les traiter dignement, comme des êtres humains, avant leur libération. Les autorités carcérales donnent des promesses mais ne font rien pour améliorer leurs conditions de détention. Il refuse de boire de l'eau tant que ces demandes basiques et légitimes ne sont pas appliquées.
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Dégradation de l’état de santé du «  poète du peuple »

Par Salah Elayoubi, 21/9/2012

Younes Belkhdim, « le poète du peuple » (Photo Demain)

Younès Belkhdim alias « Le poète du peuple » a été transféré à l’hôpital de la prison de Oukacha où il est enfermé depuis son arrestation le 30 mars dernier, lors d’un sit-in de solidarité avec Mouad Belghouat, Lhaqed, puis sa condamnation en mai à deux ans de prison ferme pour de prétendus actes de violences que seuls les policiers ont vus.
Son état de santé s’est nettement dégradé ces derniers jours. Le baroudeur du Mouvement 20 février, au physique de rugbyman, n’est plus que l’ombre de lui-même suite à la grève de la faim qu’il a entamée le 4 septembre 2012 et à la grève de la soif débutée il y a deux jours.
Selon sa famille, il reste toutefois déterminé à poursuivre son combat pour un Maroc de liberté, de dignité et de justice.
Outre la lettre rédigée du fond de sa cellule et dans laquelle le militant se disait « honoré et fier de payer, derrière les barreaux, le prix de la liberté, il a rédigé deux poèmes publiés sur Youtube.

URL courte: http://www.demainonline.com/?p=21357
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 De  Dounia Benqassem, 
 
Ce matin 20/9/9h au tribunal désormais fameux de Ain Sbaa un autre épisode du procès de Maria Karim. 

Arrêtée dans ce tribunal lors du dernier procès du rappeur Mouad L7aqed elle est poursuivie pour insulte à l'avocat de la DGSN.
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jeudi 20 septembre 2012

N'incriminons pas le "printemps arabe" !

Ça recommence ! Mais quoi ? Le grand clash des civilisations, la "colère musulmane", le monde islamique qui s'embrase, l'incapacité de l'islam à accepter l'esprit critique et la liberté de pensée ?

Mais quand on regarde les faits, que voit-on ? Quelques milliers de manifestants à Tunis et à Benghazi, certes très violents, à peine plus au Caire ; en Afghanistan, un attentat de plus dans une longue série qui relève d'une autre logique, et à Paris quelques dizaines de jeunes supposés salafistes qui viennent prier devant l'ambassade américaine et semblent tout surpris d'être mal accueillis. Et pour la grande masse des musulmans, la passivité, sinon l'indifférence.

Une fois de plus le décalage entre les titres et la réalité est sidérant. Bien sûr, c'est parce que l'opinion publique voit la réalité à travers un cliché tenace : le monde musulman est un, agit en tant que monde musulman, et tant qu'une réforme théologique n'aura pas touché l'islam, celui-ci ne saurait entrer dans la modernité.
En fait, les protestations et la forme qu'elles prennent ne peuvent se comprendre que si on dissocie justement les deux niveaux : le religieux et le politique. Le défi que représente le blasphème n'est pas propre à l'islam, mais la violence politique est, quant à elle, une conséquence du processus de transformation qui traverse le Moyen-Orient.
De La Dernière Tentation du Christ, de Martin Scorsese en 1988, à Golgotha Picnic, de Rodrigo Garcia en 2011, en passant par le détournement de la Cène par le publiciste Marithé et François Girbaud en 2005, certains milieux chrétiens ont manifesté pour empêcher le spectacle ou l'affichage (et parfois violemment), et l'Eglise catholique a entrepris un certain nombre des démarches, pacifiques, pour faire interdire l'objet du scandale (l'affiche publicitaire de la Cène, par exemple).
Aujourd'hui, tant l'Eglise que les musulmans parlent de la "souffrance" du croyant et de son indignation face aux incessantes agressions contre le sacré. C'est le symptôme d'une dissociation croissante entre des communautés de foi qui ne veulent plus souffrir en silence et une culture sécularisée qui ne voit dans le religieux que du bizarre ou du fanatique. Par contre, la violence contre les ambassades américaines, toute minoritaire soit-elle, est très politique. Les trois premières ambassades attaquées se trouvent dans les trois pays qui ont fait le "printemps arabe" (Tunisie, Egypte, Libye), et le seul Etat qui essaie de prendre la tête de la nouvelle protestation, l'Iran, est celui dont la position au Moyen-Orient a été presque entièrement sapée par ce même "printemps arabe".
Ce ne sont pas les auteurs du "printemps arabe" qui ont attaqué les ambassades américaines, ce ne sont même pas les premiers bénéficiaires des élections, les Frères musulmans et Ennahda, ce sont au contraire ceux pour qui le "printemps arabe" a détourné les pays arabes de leur vrai combat. Il faudrait que l'opinion occidentale comprenne enfin que les sociétés arabes sont tout aussi divisées et complexes que leurs voisines du Nord.
Les salafistes tunisiens refusent la démocratie, rejettent toute vision nationale (ils arrachent le drapeau tunisien encore plus souvent que le drapeau américain) et veulent ramener la Tunisie dans le cadre de l'oumma imaginaire et militante qu'ils promeuvent.
C'est donc normal qu'ils fassent tout pour imposer terreur et guerre civile. En Libye, ce sont des djihadistes locaux, incapables de peser sur les élections, qui ont attaqué - et la main d'Al-Qaida n'est pas loin, qui a bien des morts à venger.
En Egypte c'est plus complexe, car une partie des salafistes est bien entrée dans le jeu électoral, ce qui explique la moindre violence des manifestants. Quant aux islamistes au pouvoir, ils se retrouvent de fait dans une configuration pro-occidentale (hostilité à l'Iran, volonté de tisser des liens économiques avec l'Occident), mais ont du mal à clarifier leur position envers les salafistes (en Tunisie, le ministre de l'intérieur est partisan de la répression, mais le chef historique d'Ennahda, Rached Ghannouchi, s'y oppose encore).
Enfin, en donnant voix à la majorité du peuple aux dépens des régimes, le "printemps arabe" a remis en cause les équilibres géostratégiques du Moyen-Orient, articulés jusqu'ici sur le conflit israélo-palestinien.
Désormais, le conflit majeur, c'est celui qui oppose un axe sunnite (des Frères musulmans aux Saoudiens en passant par la Turquie), et un axe chiite autour de l'Iran et de ses alliés (le Hezbollah et le régime syrien). Et de fait, le premier axe partage, du moins en ce moment, la même obsession d'un Iran nucléaire, que l'on retrouve à Tel-Aviv, à Paris et à Washington.
C'est pourquoi Téhéran et le Hezbollah ont tout intérêt à mobiliser la "rue arabe" contre l'Occident, pour tenter de reprendre le leadership moral qu'ils ont brièvement exercé après la dernière guerre du Liban en 2005 : d'où la surenchère sur Salman Rushdie. Mais c'est trop tard : la "rue arabe", d'Alep à Tripoli, a d'autres combats à mener que celui des caricatures du Prophète.
Post-scriptum: "islamophobie : le niveau baisse !" L'islamophobie n'échappe pas aux malheurs du temps : le niveau baisse ! Rushdie est un grand écrivain (qui d'ailleurs n'imagina pas un instant l'effet des Versets sataniques), et il fallait le soutenir au nom de la littérature ; les caricatures danoises étaient quelque peu grassouillettes, mais c'était du journalisme, et il fallait les défendre au nom de la liberté d'expression ; les propos de Robert Redeker relevaient plus du comptoir que de la table, mais on pouvait plaider le droit à la bêtise. Par contre avec L'innocence des Musulmans on est dans l'escroquerie minable, et pas seulement intellectuelle. Publier dans le sillage des caricatures islamophobes ne relève ici d'aucune solidarité, mais d'un opportunisme mercantile.
Quand un magazine n'a plus rien à dire il fait un "marronnier", comme on dit dans le jargon : le mal de dos, le complot franc-maçon, le dossier immobilier, le salaire des cadres, l'échangisme des mêmes, etc. Et bien Charlie Hebdo désormais fait du palmier-dattier : un coup de barre, des ventes qui stagnent, et hop un prophète fesses à l'air et ça repart !

Olivier Roy est professeur à l'Institut universitaire européen de Florence (Italie), où il dirige le Programme méditerranéen.
Débat : L'islamisme face à la liberté d'expression Au moment où une vidéo anti-islam déclenche des émeutes meurtrières et que l'hebdomadaire satirique "Charlie Hebdo" publie à nouveau des caricatures de Mahomet, réflexions sur les raisons et les dérives d'une colère, avec le directeur général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire, le politologue, spécialiste de l'islam, Olivier Roy, l'écrivain Tahar Ben Jelloun et le recteur de la mosquée de Bordeaux, Tareq Oubrou.

Repères
Dans la nuit du 11 au 12 septembre, à Benghazi (Libye), une manifestation contre un film anti-islam, L'Innocence des musulmans, coûte la vie à l'ambassadeur américain, Christopher Stevens, ainsi qu'à un agent, tué par balles, à l'intérieur du consulat assiégé par les manifestants ; quatre heures plus tard, deux hommes de la sécurité américaine sont tués par balles.
Mercredi 19 septembre, l'hebdomadaire satirique Charlie Hebdo publie sur plusieurs pages des caricatures du prophète Mahomet. Le Conseil français du culte musulman (CFCM) exprime sa "profonde consternation" face à ce qu'il estime des pages "insultantes à l'égard du Prophète de l'islam" tout en appelant les musulmans à ne pas céder à la provocation.