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Affaire Ali
AARRASS : Le procès reprend en appel. Une large délégation se rend à
Rabat afin de soutenir Ali AARRASS, qui risque de se faire condamner sur
base d’aveux obtenus sous la torture
Ali AARRASS est Belgo-marocain.
Le 26 novembre 2010, le Comité des droits de l’homme des Nations-Unies
a pris une mesure provisoire et a demandé l’Espagne de ne pas extrader
Ali AARRASS au Maroc en raison du risque très important qu’il n’y
subisse des traitements inhumains et dégradants.
Toutefois, l’Espagne a
totalement ignoré ses obligations internationales et a, envers et
contre tout, extradé Ali AARRASS le 14 décembre 2010. Depuis, Ali
AARRASS est détenu au Maroc dans des conditions difficiles[1].
Au Maroc, Ali AARRASS
s’est fait sauvagement torturer au cours de sa garde-à-vue. Une
photographie du visage d’Ali AARRASS figure au dossier répressif sur
laquelle on peut noter qu’il a la lèvre fendue, malgré la mauvaise
qualité de l’image.
Les aveux d’Ali
AARRASS, extorqués par la violence, sont aujourd’hui utilisés par le
ministère public comme unique élément de preuve à son encontre. De plus,
il est poursuivi pour des faits qui ont déjà été jugés en Espagne[2] et
pour lesquels son extradition n’était pas demandée.
Malgré la
communication introduite auprès du Comité contre la torture des Nations
Unies et les multiples demandes d’Ali AARRASS et de ses avocats, le
Maroc n’a toujours pas procédé à une enquête diligente, indépendante et
impartiale sur ses allégations de torture, en violation de la Convention
des Nations Unies contre la Torture de 1984, ratifiée par le Maroc.
En première instance,
Ali AARRASS a été condamné à quinze ans d’emprisonnement, au terme d’un
procès inéquitable. Une plainte vient d’ailleurs d’être introduite
auprès du Rapporteur spécial des Nations Unies sur l’indépendance des
juges et des avocats.
Une large délégation
se rend donc à Rabat, ce 24 septembre 2012, pour soutenir Ali AARRASS
qui risque encore d’être condamné sur base d’aveux obtenus par la
torture.
Elle est composée de :
Alima Boumediene Thiery, ex-sénatrice française et députée européenne ;
Nordine Saïdi, porte-parole du parti Egalité ;
Professor Green,
Professeur en Droit et Criminologie King’s College London, directrice de
« International State Crime Initiative » (ISCI) ;
Frances Webber, avocate du Barreau anglais, spécialisée en droit de l’homme, immigration et droit d’asile ;
Marc Nève, avocat,
ancien président d’Avocats sans frontières, Membre du Comité européen
pour la prévention de la torture et des peines ou traitements inhumains
ou dégradants (CPT-Conseil de l’Europe) ;
Arnaud Mafille, chercheur francophone pour l’ONG Cageprisoners, Londres ;
Dr Ian Patel, membre de « International State Crime Initiative » ;
Liz Fekete, directrice exécutive de l’ « Institute of Race Relations », Londres ;
Naima Bouteldja,
journaliste française basée à Londres et co-directrice de la compagnie
du film documentaire « Red Rag Productions » ;
Louisa Loveluck,
freelance journaliste spécialisée dans le Moyen Orient et chercheuse à
l’ « International State Crime Initiative » pour l’Egypte ;
Mohamed Ouachen, acteur et cinéaste ;
Maaik Krijgsman, réalisateur de films documentaires aux Pays Bas ;
Robert Oey, réalisateur de films documentaires aux Pays Bas ;
Farida Aarrass, sœur d’Ali AARRASS et militante dans la campagne « Free Ali » ;
Luk Vervaet, militant dans la campagne « Free Ali » ;
Ismaël Bentaleb, militant dans la campagne « Free Ali » ;
Nadia Boumazzoughe, militante dans la campagne « Free Ali » ;
Ahmed Bouhali Zriouil, militant pour la « Justice pour Hicham Bouhali Zriouil ».
Suite à
l’audience de ce lundi 24 septembre 2012, une conférence de presse aura
lieu à l’association marocaine des droits humains (AMDH) à Rabat à 19h.