Par Attac Maroc, 18/9/2012
Le séjour du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture,
qui se poursuivra jusqu’au 22 septembre, est l’occasion idoine pour toutes les
associations et les victimes de tortures de présenter directement leurs
doléances à l’Argentin, Juan Mendez. Une petite revanche pour elles sur un État
dont les représentants ne cesse de clamer que le recours à la torture est bien
révolu.
Les droits de l’Homme au Maroc sont sous haute surveillance
internationale. C’est le grand oral devant les Nations Unies. La torture est au
cœur de cet examen. Les preuves de sa pratique sont de plus en plus évidentes.
Le royaume est dans une situation très délicate. L’image du pays, qui entend se
positionner comme un modèle dans la région du Maghreb en matière de respects des
droits de l’Homme selon les standards internationaux, se trouve ainsi écornée.
Dans une tribune parue au quotidien Akhbar Al Yaoum, Me Abderrahim Jamai,
président de l’Observatoire des prisons et également membre de la Haute instance
de la réforme de la justice, explique que « l’enquête menée au Maroc par une
instance internationale officielle a une autre portée, celle d’établir que
l’Etat a failli dans la protection de ses citoyens et a échoué à leur garantir
une existence humaine et leur assurer leurs droits, malgré la loi et la
constitution ».
Pour cet ancien bâtonnier, « il n’est désormais plus possible ni admissible
de la part de l’Etat ou de ce que l’on appelle la commission interministérielle
ou encore le Haut-délégué à l’Administration pénitentiaire ou encore les
ministères de la Justice et de l’Intérieur, etc, etc… de démentir des faits
réels et d’en contester l’évidence ». Son appel sera-t-il entendu par le
gouvernement ? A en juger par la réaction peu avenante, en date du 13 septembre,
du ministre de la Communication, porte-parole du gouvernement, Mustapha El
Khalfi sur le rapport d’un collectif de 18 ONG, la réponse tend, plutôt, vers le
non. Une position qui est loin d’être sur la même longueur d’onde que celle de
son collègue à la Justice. Prudent, Mustapha Ramid déclarait en mai dernier au
parlement que le gouvernement « ne tolérera pas la torture et les autres formes
de mauvais traitement dans les locaux de la police ».
Le CDH de l’ONU n’a pas la crédibilité d'Amnesty ou de
HRW
Si les associations des droits de l’Homme ont anticipé la venue de Juan
Mendez par l’élaboration de rapports sur la pratique de la torture, l’Etat n’est
pas resté les bras croisés. La semaine dernière, le très officiel CNDH du tandem
El Yazami-Sebbar a présenté un rapport accablant sur la situation des asiles et
des hôpitaux psychiatriques au Maroc. Une première. Mais aussi un moyen de
prendre une longueur d’avance sur les observations de Juan Mendez. Et c’est
n’est pas une simple coïncidence si la mission de l’inspection du CNDH a
concerné uniquement les centres hospitaliers psychiatriques de Arrazi
à Salé et celui de Berrechid, deux établissements qui figurent sur l’agenda du
rapporteur spécial de l’ONU.
En dépit de ce grand intérêt que suscite la visite de Juan Mendez, notamment
chez les ONG, il est peu probable que les résultats en soient à sa hauteur. Il
est utile de rappeler que Mendez est au Maroc sur une invitation du gouvernement
Benkirane, lequel espère récupérer le siège vacant de la Libye au Conseil des
droits de l’Homme. Le CDH, créé en 2006, est une instance relevant de l’ONU et
qui souffre d’un manque de crédibilité par rapport à Amnesty international ou
Human Rights Watch à cause justement de sa complaisance avec les Etats peu
respectueux au respect des droits de l’Homme, comme Cuba, Iran ou la Libye de
Kadhafi. En comparaison avec ces trois régimes, le Maroc peut se targuer d’être
un « modèle ».
Lu sur
http://www.yabiladi.com/articles/details/12942/torture-maroc-sous-surveillance-internationale.htmlhttp://www.yabiladi.com/articles/details/12942/torture-maroc-sous-surveillance-internationale.html
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Le Rapporteur spécial de l’ONU sur la torture visite les prisonniers politiques sahraouis à El Aaiun occupée
SPS, 19/09/2012 -
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Prison noire d'El Aaiun |
El Aaiun (territoires occupés du Sahara occidental),
18 sept 2012 (SPS) Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la
torture, Juan Mendez et la délégation qui l’accompagne ont visité la
triste prison noire (carcel negra) d’El Aaiun sous de strictes mesures
de sécurité, a-t-on appris de source judiciaire sahraouie sur place.
La délégation a visité le groupe des prisonniers politiques sahraouis
de la ville de Dakhla occupée qui l’ont exprimé leurs revendications
pour l’autodétermination du peuple sahraoui et les dures conditions et
les mauvais traitements auxquels ils sont soumis, en violation des
droits et des conventions internationales.
M. Mendez a également rencontré le membre du comité contre la torture,
président des victimes des mines de Dakhla, Hassana Elouali, qui l’a
informé sur le déroulement des procès iniques, les mauvais traitements
dont sont victimes les prisonniers politiques sahraouis.
"Nous avons subis la torture physique et psychologique, le viol, la
persécution et l'humiliation", a expliqué le militant sahraoui des
droits humains. Le Rapporteur spécial des Nations Unies sur la torture a aussi rencontré
des mineurs sahraouis qui ont été victimes de viol à l'intérieur des
cellules de la prison noire, a ajouté la même source. Le Maroc sous surveillance internationale
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