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jeudi 20 décembre 2012

Sensibilisation à la lutte contre la corruption


 

L'Université internationale de Casablanca s'implique

Aufait,

Azzedine Akesbi, membre fondateur de Transparency Maroc./K.Alaoui Inscrite dans le cadre du lancement de la campagne nationale de sensibilisation contre la corruption, une table ronde a réuni, mardi, à l’Université Internationale de Casablanca, Abdeslam Aboudrar, président de l'Instance centrale de prévention de la corruption, Azzedine Akesbi, membre fondateur de Transparency Maroc et la professeure Najat Msefer Kadiri, autour du thème “Lutte anti-corruption au Maroc: Rôle des pouvoirs publics et de la société civile”.


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Ce n’est pas sans raisons que Antonio Maceda, président de l’Université Internationale de Casablanca (UIC), a tenu à l'organisation d'une table ronde sur la corruption, qui coïncide avec le lancement de la campagne de sensibilisation visant à lutter contre ce fléau au Maroc.
“Notre mission de formation des étudiants ne se limite pas qu’aux disciplines de leur choix, mais aussi sur tout ce qui concerne les valeurs et les compétences. Nous n’ignorons pas notre rôle en tant que leader d’opinions, formateur de jeunes, mais aussi en tant qu’institution qui doit donner l’exemple”, a d'emblée indiqué M. Maceda.

Un code déontologique précis
Le président de l'UIC a tenu à préciser les contours de la politique de gestion des risques entre les collaborateurs de l’université mais aussi dans leurs relations avec le monde extérieur.
“Notre université est membre du plus important groupe universitaire mondial.  Nous sommes tenus d’appliquer des règles de gouvernance précises, non seulement dans notre gestion mais aussi dans nos programmes académiques et vis-à-vis des tiers. Notre université est une institution civile. Chaque jour, nous avons des risques d’entrer dans des comportements non éthiques. ”
Antonio Maceda, Président de l’UIC
Antonio Maceda, président de l’UIC.
Parmi les outils que s'est donnée l'UIC, il y a, selon lui, la mise en place du code déontologique qui a nécessité la formation de tous les  collaborateurs avec un enseignement théorique et des applications pratiques de mise en situation.
“Notre code déontologique s’applique à tous nos collaborateurs concernant les conflits d’intérêts, la fidélité et la confidentialité des données, la protection des données personnelles, la protection de la propriété intellectuelle. Mais, c’est aussi un code qui s’applique dans toutes nos relations avec des tiers, concernant  l’interdiction des  avantages dont on peut bénéficier, des cadeaux, des pots de vin, des influences.”

A cette fin, l'université a mis en place “une ligne téléphonique gratuite ainsi qu’une application web pour permettre la communication sur tous les manquements à notre déontologie.”

Etat d’avancement des travaux de l’ICPC
Quant à Abdeslam Aboudrar, président de l'ICPC nommé par le chef de l’État, il a souligné que son institution est destinée à avoir une large autonomie.
Revenant sur les derniers résultats sur l'indice de perception de la corruption (IPC) au Maroc, M. Aboudrar a contesté la validité de ce dernier qui classe le Royaume dans la médiane des 176 pays (88e) pour des raisons techniques. Il n’en reste pas moins, selon lui, qu’il caractérise bien le surplace que pays fait depuis 2002.
Le président de l'ICPC n'a pas manqué d'évoquer les difficultés que rencontre son institution pour obtenir les informations nécessaires en raison des réticences des administrations et organismes concernés. L'ICPC souffre aussi d'un manque de moyens matériels, d'une incapacité à réagir efficacement aux plaintes et dénonciations qui lui sont soumises en raison de l'absence de prérogatives d’enquête et d'investigation, selon M. Aboudrar.

L’INPLC: un nouveau souffle dans la lutte contre la corruption
La Constitution est venue donner un nouveau souffle à la lutte contre la corruption avec le projet de création de l’Instance nationale de probité, de prévention et de lutte contre la corruption (INPLC).

L'INPLC dans la constitution
• Affirmation du principe de son indépendance (article 159)
• Consécration du pouvoir législatif  qui doit adopter une loi fixant les modalités  de création de ces instances pour garantir leur indépendance, conformément aux dispositions (article 171)
• Détermination de son champ d’intervention (article 36)
• Définition de ses fonctions (article 167)
• Débat parlementaire autour du rapport annuel (article 160)
L’INPLC verra notamment le renforcement de son pouvoir d’auto-saisine et la prise en compte de son avis sur tous les projets et propositions de lois.
Azzedine Akesbi, la lutte contre la corruption est avant tout un acte politique
A son tour Azzedine Akesbi, membre fondateur de Transparency Maroc est  revenu sur les  indicateurs existants actuellement et leur imperfection notoire qui fait apparaître des pays comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite comme des champions de la bonne gouvernance.
Le Maroc, selon Akesbi continue, lui aussi, à avoir des comportements non transparents dans l'attribution de certains marchés de l’Etat comme le lancement de la ligne de grande vitesse.

“L’acteur et le système”
Face aux diverses questions de l’assistance qui a insisté notamment  sur le manque de concrétisation de la lutte contre la corruption par l’ICPC, M. Aboudrar a, à juste titre, remis les choses en perspective. Le rôle de l’ICPC n’est pas de se substituer au système judiciaire. Elle a un rôle réformateur, a-t-il soutenu.
“Il  n’y a que deux solutions possibles.  Soit faire la révolution, bouleverser la paysage, changer les gens sanctionnés…  Mais cela est un rôle politique.  Soit c’est la conduite d’actions réformatrices, petit à petit, jusqu’à l’amélioration des comportements sociaux. Singapour a mis 30 années pour commencer à avoir des résultats apparents et voir de nouvelles générations plus attentives à la lutte contre la corruption.”
Abdeslam Aboudrar, président de l'ICPC.
Pour mieux illustrer son propos, Aboudrar a cité le livre de Michel Crozier “L’acteur et le système” qui traite longuement de la complexité de tout système social dans lequel chacun est en réalité aussi un acteur qui agit et réagit.
“C’'est l’'homme lui-même qui doit porter la responsabilité première du changement.”
Michel Crozier  dans “L'acteur et le système”.
Comme l'a dit aussi le président de l’UIC, Antonio Maceda, “nous sommes tous responsables du changement de nos comportements”.
Abdelhak Sedrati

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