L'Université internationale de Casablanca s'implique
Aufait,
Inscrite dans le cadre du lancement de la campagne nationale de sensibilisation contre la corruption, une table ronde a réuni, mardi, à l’Université Internationale de Casablanca, Abdeslam Aboudrar, président de l'Instance centrale de prévention de la corruption, Azzedine Akesbi, membre fondateur de Transparency Maroc et la professeure Najat Msefer Kadiri, autour du thème “Lutte anti-corruption au Maroc: Rôle des pouvoirs publics et de la société civile”.
Ce n’est pas sans raisons que Antonio Maceda,
président de l’Université Internationale de Casablanca (UIC), a tenu à
l'organisation d'une table ronde sur la corruption, qui coïncide avec le
lancement de la campagne de sensibilisation visant à lutter contre ce
fléau au Maroc.
“Notre mission de formation des étudiants ne se limite pas qu’aux disciplines de leur choix, mais aussi sur tout ce qui concerne les valeurs et les compétences. Nous n’ignorons pas notre rôle en tant que leader d’opinions, formateur de jeunes, mais aussi en tant qu’institution qui doit donner l’exemple”, a d'emblée indiqué M. Maceda.
A
cette fin, l'université a mis en place “une ligne téléphonique gratuite
ainsi qu’une application web pour permettre la communication sur tous
les manquements à notre déontologie.”
Revenant sur les derniers résultats sur l'indice de perception de la corruption (IPC) au Maroc, M. Aboudrar a contesté la validité de ce dernier qui classe le Royaume dans la médiane des 176 pays (88e) pour des raisons techniques. Il n’en reste pas moins, selon lui, qu’il caractérise bien le surplace que pays fait depuis 2002.
Le président de l'ICPC n'a pas manqué d'évoquer les difficultés que rencontre son institution pour obtenir les informations nécessaires en raison des réticences des administrations et organismes concernés. L'ICPC souffre aussi d'un manque de moyens matériels, d'une incapacité à réagir efficacement aux plaintes et dénonciations qui lui sont soumises en raison de l'absence de prérogatives d’enquête et d'investigation, selon M. Aboudrar.
Le Maroc, selon Akesbi continue, lui aussi, à avoir des comportements non transparents dans l'attribution de certains marchés de l’Etat comme le lancement de la ligne de grande vitesse.
“Notre mission de formation des étudiants ne se limite pas qu’aux disciplines de leur choix, mais aussi sur tout ce qui concerne les valeurs et les compétences. Nous n’ignorons pas notre rôle en tant que leader d’opinions, formateur de jeunes, mais aussi en tant qu’institution qui doit donner l’exemple”, a d'emblée indiqué M. Maceda.
Un code déontologique précis
Le
président de l'UIC a tenu à préciser les contours de la politique de
gestion des risques entre les collaborateurs de l’université mais aussi
dans leurs relations avec le monde extérieur.
“Notre
université est membre du plus important groupe universitaire mondial.
Nous sommes tenus d’appliquer des règles de gouvernance précises, non
seulement dans notre gestion mais aussi dans nos programmes académiques
et vis-à-vis des tiers. Notre université est une institution civile.
Chaque jour, nous avons des risques d’entrer dans des comportements non
éthiques. ”
Parmi
les outils que s'est donnée l'UIC, il y a, selon lui, la mise en place
du code déontologique qui a nécessité la formation de tous les collaborateurs avec un enseignement théorique et des applications
pratiques de mise en situation.
“Notre code
déontologique s’applique à tous nos collaborateurs concernant les
conflits d’intérêts, la fidélité et la confidentialité des données, la
protection des données personnelles, la protection de la propriété
intellectuelle. Mais, c’est aussi un code qui s’applique dans toutes nos
relations avec des tiers, concernant l’interdiction des avantages
dont on peut bénéficier, des cadeaux, des pots de vin, des influences.”
Etat d’avancement des travaux de l’ICPC
Quant
à Abdeslam Aboudrar, président de l'ICPC nommé par le chef de l’État,
il a souligné que son institution est destinée à avoir une large
autonomie.Revenant sur les derniers résultats sur l'indice de perception de la corruption (IPC) au Maroc, M. Aboudrar a contesté la validité de ce dernier qui classe le Royaume dans la médiane des 176 pays (88e) pour des raisons techniques. Il n’en reste pas moins, selon lui, qu’il caractérise bien le surplace que pays fait depuis 2002.
Le président de l'ICPC n'a pas manqué d'évoquer les difficultés que rencontre son institution pour obtenir les informations nécessaires en raison des réticences des administrations et organismes concernés. L'ICPC souffre aussi d'un manque de moyens matériels, d'une incapacité à réagir efficacement aux plaintes et dénonciations qui lui sont soumises en raison de l'absence de prérogatives d’enquête et d'investigation, selon M. Aboudrar.
L’INPLC: un nouveau souffle dans la lutte contre la corruption
La
Constitution est venue donner un nouveau souffle à la lutte contre la
corruption avec le projet de création de l’Instance nationale de
probité, de prévention et de lutte contre la corruption (INPLC).
L'INPLC dans la constitution
• Affirmation du principe de son indépendance (article 159)
• Consécration du pouvoir législatif qui doit adopter une loi fixant les modalités de création de ces instances pour garantir leur indépendance, conformément aux dispositions (article 171)
• Détermination de son champ d’intervention (article 36)
• Définition de ses fonctions (article 167)
• Débat parlementaire autour du rapport annuel (article 160)
L’INPLC
verra notamment le renforcement de son pouvoir d’auto-saisine et la
prise en compte de son avis sur tous les projets et propositions de
lois.• Consécration du pouvoir législatif qui doit adopter une loi fixant les modalités de création de ces instances pour garantir leur indépendance, conformément aux dispositions (article 171)
• Détermination de son champ d’intervention (article 36)
• Définition de ses fonctions (article 167)
• Débat parlementaire autour du rapport annuel (article 160)
Azzedine Akesbi, la lutte contre la corruption est avant tout un acte politique
A
son tour Azzedine Akesbi, membre fondateur de Transparency Maroc est
revenu sur les indicateurs existants actuellement et leur imperfection
notoire qui fait apparaître des pays comme le Qatar ou l’Arabie Saoudite
comme des champions de la bonne gouvernance.Le Maroc, selon Akesbi continue, lui aussi, à avoir des comportements non transparents dans l'attribution de certains marchés de l’Etat comme le lancement de la ligne de grande vitesse.
“L’acteur et le système”
Face
aux diverses questions de l’assistance qui a insisté notamment sur le
manque de concrétisation de la lutte contre la corruption par l’ICPC, M.
Aboudrar a, à juste titre, remis les choses en perspective. Le rôle de
l’ICPC n’est pas de se substituer au système judiciaire. Elle a un rôle
réformateur, a-t-il soutenu.
“Il n’y a que deux
solutions possibles. Soit faire la révolution, bouleverser la paysage,
changer les gens sanctionnés… Mais cela est un rôle politique. Soit
c’est la conduite d’actions réformatrices, petit à petit, jusqu’à
l’amélioration des comportements sociaux. Singapour a mis 30 années pour
commencer à avoir des résultats apparents et voir de nouvelles
générations plus attentives à la lutte contre la corruption.”
Abdeslam Aboudrar, président de l'ICPC.
Pour
mieux illustrer son propos, Aboudrar a cité le livre de Michel Crozier
“L’acteur et le système” qui traite longuement de la complexité de tout
système social dans lequel chacun est en réalité aussi un acteur qui
agit et réagit.
“C’'est l’'homme lui-même qui doit porter la responsabilité première du changement.”
Michel Crozier dans “L'acteur et le système”.
Comme l'a dit aussi le président de l’UIC, Antonio Maceda, “nous sommes tous responsables du changement de nos comportements”.
Abdelhak Sedrati
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