Plateforme pour la solidarité avec le Sahara Occidental Paris le 30 avril 2014
SAHARA
OCCIDENTAL: L'ONU pour l'autodétermination mais une fois de plus contre un mécanisme international pour la
surveillance des droits de l'homme
En adoptant le 29 avril 2014 la résolution 2152
(sensiblement dans les mêmes termes qu'en
2013), le Conseil de sécurité des Nations unies a prolongé jusqu'au 30
avril 2015 la mission de l'ONU au Sahara occidental (Minurso). Il a engagé une
nouvelle fois le Maroc et le Front Polisario à poursuivre les négociations "en vue de parvenir à une solution politique juste, durable et
mutuellement acceptable permettant l'autodétermination du peuple du Sahara
occidental ". Mais la résolution ne propose aucune mesure pour amener
le Maroc à tenir ses engagements dans le respect du droit international. En
effet, le Maroc a certes réaffirmé sa disponibilité à s'investir dans le
processus de négociation mais, comme l'a précisé son ambassadeur à l'ONU,
"dans le respect de l'intégrité du Royaume du Maroc et de son unité
nationale"!
Le gouvernement français s'est
rangé une fois de plus auprès du pouvoir marocain pour empêcher un mécanisme
international pour la surveillance des droits de l'homme. Il a d'abord obtenu
du secrétaire général de l'ONU qu'il supprime de son rapport initial la
référence à un "mécanisme de contrôle". Au Conseil de sécurité, la
majorité des 15 États membres était
favorable à ce mécanisme. Seuls trois pays s'y opposaient, la France, la
Jordanie et le Maroc. Au final, ce mécanisme international, qui aurait pu se
concrétiser par l'extension du mandat de la Minurso, n'a pas été retenu bien
qu'il ait été demandé par le Parlement européen et de nombreuses associations
françaises, européennes et internationales (Amnesty, Human Rights Watch, Centre
Robert Kennedy...). Comme l'a souligné "Human Rights Watch" le 30
avril:
"C'est la France qui a apporté un soutien décisif au Maroc pour stopper
cette évolution du mandat de la Minurso". Comme en 2013, la
résolution a mis sur le même plan le colonisé et le colonisateur en leur
demandant de "renforcer la promotion et la protection des droits de
l'homme au Sahara occidental et dans les camps de réfugiés de Tindouf, y
compris les libertés d'expression et d'association". Le Maroc a salué le
refus du mécanisme des droits de l'homme qu'il a reçu comme un encouragement à
sa politique de répression et de maintien en prison des 22 militants sahraouis
de Gdeim Izik condamnés à de lourdes peines de prison.
La résolution a évacué totalement une préoccupation
évoquée par le secrétaire général dans son rapport: le risque d'une
exploitation peu équitable des ressources naturelles du Sahara occidental. La
résolution a toutefois réaffirmé que "le statu quo n'est pas
acceptable" comme l'avait souligné le secrétaire général en invitant les
parties en conflit à reconnaître "la nécessité urgente de progresser et de
dialoguer sur les deux questions clefs: le contenu d'une solution politique et
la forme de l'autodétermination".
Si aucun progrès n'est réalisé avant avril 2015, il a averti:
"Le moment sera venu d'inviter les membres du Conseil à examiner
complètement le cadre qu'il a fixé en avril 2007 pour le processus de
négociation".
Réaffirmant sa solidarité avec la
lutte du peuple sahraoui, la plateforme est décidée à poursuivre son action pour la libération des prisonniers
politiques sahraouis, l'arrêt de la
répression dans les territoires occupés, la mise en place d'un mécanisme
international permanent de surveillance des droits de l'homme et la mise en
œuvre rapide du référendum d'autodétermination permettant enfin au peuple sahraoui de décider librement
de son avenir.
Paris le 30 avril 2014
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