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samedi 29 juin 2013

Point hebdomadaire n°29 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, 24/6/2013

Association de Défense des Droits de l’Homme au Maroc
ASDHOM 79, rue des Suisses  92000 Nanterre

Point hebdomadaire n°29 sur la campagne de parrainage des prisonniers politiques au Maroc, 24/6/2013

Les familles des prisonniers politiques de l’Union Nationale des Étudiants du Maroc (UNEM) se sont données rendez-vous hier, 23 juin, devant le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH) à Rabat pour crier leur colère et réclamer la libération immédiate des leurs. Elles ont fait le déplacement de Fès, Meknès, Taza et d’Agadir et elles étaient soutenues dans leur sit-in par les militants de l’UNEM, de l’ANDCM (Diplômés chômeurs) et de l’AMDH. Sur les pancartes, on lisait leurs revendications et surtout le rappel du nombre de jours (105 jours) de la grève de la faim et de la soif que mènent les cinq détenus de Meknès depuis le 3 mars 2013. L’accès à ces revendications et à leur libération en passant par l’amélioration de leurs conditions de détention devient plus qu’une priorité. Le danger de mort les guète à tout instant et il faut que les autorités marocaines fassent quelque chose avant qu’il ne soit trop tard. C’est aussi l’objet de l’appel lancé par quelques parrains et marraines ainsi que le député français, Alain Bocquet. Vous trouverez leurs lettres d’interpellation sur la rubrique « Témoignages et Lettres » de notre site.
L’ASDHOM qui les soutient sans réserve est très préoccupée par leur sort. Elle s’indigne et condamne le traitement que leur réservent les autorités marocaines. Elle se rendra le 1er juillet dans la région de Gap (05)* pour participer à une rencontre-débat consacrée au parrainage de tous les prisonniers politiques et syndicaux au Maroc. Notre but étant de sensibiliser les citoyen(ne)s à cette forme de solidarité pour dire aux victimes de la répression que nous ne les oublions pas et dire aux autorités marocaines qu’elles n’arriveront jamais à briser et à isoler leurs victimes. Si nous avons réussi, depuis le lancement de cette campagne en novembre dernier, à faire parrainer une soixantaine de détenu(e)s politiques, la liste proposée au parrainage n’est malheureusement pas entièrement couverte. Notre site internet www.asdhom.org nous sert à tenir régulièrement alimentée une rubrique spéciale consacrée au parrainage. La liste s’est allongée depuis. Elle est passée de 172 en novembre 2012 à plus de 220 au jour d’aujourd’hui sachant qu’entre temps une trentaine de prisonniers politiques a retrouvé sa liberté en fin de peine.
Notre mobilisation ne doit pas faiblir et nous devons gagner plus de parrains et marraines à cette action de solidarité concrète. Un dépliant pour expliquer la procédure à suivre pour parrainer quelqu’un est édité. Vous le trouverez ci-dessous ainsi que sur notre site avec un dossier complet sur cette campagne de parrainage.
Pour illustrer nos propos, voici quelques informations inquiétantes que l’ASDHOM reçoit régulièrement. Et ce n’est pas le rapport sur le Maroc d’Humain Rights Watch (http://www.hrw.org/fr/node/116608), publié le vendredi 21 juin à Rabat, qui va nous rassurer sur les conditions d’arrestation et de détention.

Tribunal de Ain Sebaâ à Casablanca (nouveau): Le journaliste Youssef Jalili, directeur de l’hebdomadaire Al-Aan, a été condamné pour « diffamation » le 18 juin 2013 à 2 mois de prison avec sursis assortie d’une amende de 50 000 dirhams. Ce jugement devra être publié dans quatre journaux marocains. Youssef Jalili avait publié en juin 2012 un article sur les dépenses, qu’il a estimés extravagantes, pendant un voyage officiel au Burkina Faso du ministre marocain de l’Industrie, Abdelkader Amara. Reporters Sans Frontières (RSF) dénonce dans son communiqué cette « peine de privation de liberté ». Vous retrouverez ce communiqué sur le site de l’ASDHOM. Cette condamnation témoigne une fois encore du décalage entre le discours de l’État marocain en matière de respect des libertés et la pratique quotidienne bafouant la liberté d’expression entre autres.

Cour d’appel de Taza (nouveau): Kamal Alami, un des militants arrêtés après les événements dits de « Koucha » en 2011 à Taza, a été présenté au tribunal ce mardi 18 juin. La Cour qui a reporté le dossier au 9 juillet 2013 lui a refusé la liberté provisoire que sa défense à demandée.

Groupe UNEM-Fès : Une petite victoire fêtée comme il se doit par les militants de l’UNEM à Fès. Quatre des leurs (Asmae Sabah, Aïcha Albouche, Achraf Sekkouri, Rachid Aghzar) ont été libéré-e-s provisoirement le 18 juin après avoir été condamnés à 3 mois de prison ferme et une amende de 500 dirhams en compagnie de Yassine Trid, Anas Bachiri, la militante Jihane Sghér et deux autres militants poursuivis mais en liberté provisoire. Le tribunal a reporté leur procès au 9 juillet 2013.

Groupe UNEM-Meknès : Hassan Koukou, l’un des cinq grévistes de la faim et de la soif est hospitalisé d’urgence depuis le 17 juin. Son état de santé s’est complètement détérioré. Il devient urgent de sauver la vie des grévistes de la faim. Les familles lancent un appel pour leur venir en aide. Le rassemblement du 23 juin devant le CNDH n’est qu’une étape dans leurs actions pour libérer et sauver leurs enfants d’une mort certaine.

Groupe Sahraouis-prisons de Laâyoune et Dakhla : Six prisonniers politiques sahraouis ont été transférés le 18 juin de la prison locale de Laâyoune à la prison locale de Dakhla au Sahara. Atikou Baray, Mohamed Manolo, Hasna Elouali, Abdelaziz Baray, Amar Kazzari et Hamada Alaoui, tous défenseurs des droits de l’Homme, avaient à plusieurs reprises demandé ce transfert pour se rapprocher de leurs familles. Ils laissent derrière eux deux autres défenseurs des droits de l’Homme, Mahjoub Oulad Cheikh et Kamal Treh. Ils étaient tous étonnés de voir l’administration pénitentiaire accéder à leur demande et procéder dans le même temps à quelques aménagements et améliorations des lieux de détention. Ce qu’ils ne savaient pas par contre c’est que cette même administration a accepté de recevoir la visite de quelques parlementaires européens qui avaient l’intention de les rencontrer le 23 juin 2013 pour s’enquérir de leur situation. Qu’avait-elle à leur cacher ? Peut-être ne voulait-elle certainement pas reproduire la même expérience qu’avec Juan Mendez, rapporteur spécial de l’ONU sur la torture lors de sa tournée dans la région en septembre dernier.

Groupe Gdeim Izik- prison de Salé1 : Claude Mangin, femme de Naâma Asfari, l’un des condamnés à 30 ans de prison ferme du groupe Gdeim Izik, a fait part à l’ASDHOM de sa déception et condamnation quant à la réponse du ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius, faite à des parlementaires qui l’ont interpellé sur la situation de son mari et de ses camarades dudit groupe. Elle lance à nouveau un appel à la communauté internationale pour faire pression sur l’État marocain en vue de, sinon libérer le groupe, du moins le rejuger devant une juridiction civile en lui garantissant les normes d’un procès équitable. Vous trouverez ces documents sur la rubrique « Témoignages et Lettres » du site de l’ASDHOM. Les parrains et marraines des prisonniers politiques de ce groupe peuvent adresser à Claude Mangin des lettres à transmettre à leurs filleuls. Elle compte rendre visite à son mari courant le mois prochain.   

Groupe Demnate : Le 18 juin, la Cour d’appel de Béni Mellal a de nouveau reporté le procès des événements connus sous le nom de « 25 mai 2013 » au 27 juin. Les citoyens arrêtés lors de ces événements sont jugés pour « désobéissance et blocage de route ». Pour rappel, les habitants de la ville de Demnate avaient protesté ce 25 mai contre la hausse des prix des bouteilles de gaz et la spéculation qui l’a accompagnée.
Une bonne nouvelle tout-de-même : le jeune Mohamed Akroud, élève en troisième au collège, a été libéré le jour-même.
  
Pour le bureau exécutif
Ayad Ahram
Président de l’ASDHOM
Paris, le 24 juin 2013 
* Cette rencontre-débat a dû être reportée à une date ultérieure

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