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lundi 24 juin 2013

La prison de Salé, haut lieu de la torture au Maroc, s’humanise grâce à… l’ONU

Par Salah Elayoubi, 19/6/2013


Farida, la sœur de Ali Arrass,  ce détenu qui continue de clamer son innocence des charges de terrorisme qui lui ont valu une condamnation à une lourde peine de prison, a fait savoir à l’opinion publique que suite à la programmation de la visite du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, prévue entre le 14 et le 22 septembre, les autorités marocaines ont substantiellement amélioré les conditions de détention des prisonniers
Dans une vidéo postée hier, sur  Youtube, celle que l’on surnomme désormais la Madone,  pour ces foulards qui la font ressembler à un personnage de la liturgie et pour le rôle d’ange gardien qu’elle joue pour son frère,  a qualifié le changement de « phénoménal ».
Le fonctionnaire de l’ONU compte rendre visite à Ali et ses co-détenus qui purgent de lourdes peines de prison et dont on sait qu’ils ont subi des actes de torture et de barbarie lors de leur arrestation et leur séjour dans les locaux de la DST et ceux de la police marocaine. Ces actes se sont également poursuivis jusque dans la prison où les détenus étaient battus, humiliés, privés de promenade, de visite familiale et de téléphone.
Les changements intervenus concernent le rafraîchissement des locaux, l’ouverture des grilles des cellules, la journée, l’autorisation de la promenade portée d’une heure quotidienne à trois heures, l’autorisation des déplacements entre les cellules, ainsi que l’usage du téléphone à tempérament.Le changement n’a pas épargné le directeur de la prison dont Farida dit, sans apporter plus de précisions, qu’il a été muté dans le nord où il semble avoir subi des violences physiques et des actes de vandalisme sur son véhicule.
Ali Arrass purge actuellement une peine de quinze années d’emprisonnement pour sa prétendue participation aux actes de terrorismes imputés au groupe Belliraj.
Bien qu’ayant été lavé de tout soupçon, après une longue et minutieuse enquête du juge Balthasar Garzon, le détenu arrêté à Melilla, l’enclave espagnole au nord du Maroc, où il séjournait après la faillite de son imprimerie bruxelloise, a tout de même été extradé par l’Espagne vers le Maroc. Malgré des incohérences manifestes apparus dans le dossier d’accusation et les nombreuses contradictions qui auraient dû profiter à l’accusé, la justice marocaine a refusé de l’innocenter.
De nombreuses personnalités se sont solidarisées avec lui,  constituant plusieurs groupes de soutien qui n’ont cessé de dénoncer les conditions dans lesquelles s’est déroulé le procès, ainsi que les conditions de  détention.
La voix de ce prisonnier et celle de ses soutiens semblent donc avoir porté leurs fruits.

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