Des chercheurs et des universitaires ont demandé vendredi, à la
clôture des travaux du colloque de deux jours sur le Sahara occidental,
organisé à la Sorbonne (Paris), la mise en place d'un observatoire qui
regroupe toutes les données sur cette question irrésolue. Cet
observatoire, qui s'appuie sur une base de données, doit regrouper tous
les travaux de recherche sur la question, l'actualité multimédia et
toutes les informations objectives pour aider et les chercheurs et les
médias dans l'accomplissement de leur mission.
C'est dans une table-ronde de clôture, intitulée "Production,
diffusion et partage de connaissances sur le Sahara occidental:
perspectives de collaboration entre monde académique, médias et société
civile", que les différents intervenants ont relevé le manque "flagrant"
d'outils de stockage et de partage de connaissances.
Le travail médiatique n'a pas échappé aux animateurs de cette
table-ronde et aux intervenants qui ont été unanimes à pointer du doigt
l'attitude des médias français vis-à-vis du principe de
l'autodétermination du peuple sahraoui, consacré pourtant par les
résolutions de l'ONU.
Evitant de parler de boycott des médias français, par prudence
intellectuelle, les intervenants ont relevé toutefois la méconnaissance
des journalistes des tenants et aboutissants du conflit et du processus
de décolonisation d'un espace territorial déclaré par les Nations unies,
en 1964, territoire non-autonome.
Dans leur analyse et débats, ils n'ont pas manqué d'attirer
l'attention sur le fait que les journalistes ne peuvent plus effectuer
des reportages dans les territoires occupés du Sahara occidental. Le
Maroc interdit aux journalistes étrangers de travailler dans ces
territoires depuis l'été 2014. D'autres ont soulevé la problématique de
la censure dans les médias français qui montrent, à dessein ou pas, peu
d'intérêt à la question du Sahara occidental.
Une chercheuse a même indiqué aux participants qu'elle a été
plusieurs fois censurée non pas par les journalistes, mais par les
détenteurs de journaux, une fois le travail journalistique réalisé.
Ce qui a poussé un intervenant à pointer du doigt sur la "puissance"
du lobby marocain en France. "Le lobby marocain bloque toutes les
initiatives en France parce qu'il a une grande influence sur les médias,
les diplomates et les politiques", a-t-il souligné, résumant la
situation en disant : "Nous sommes dans un monde cynique".
Dans cette table-ronde, tout le monde s'est accordé à mettre en
valeur l'intérêt médiatique et la circulation des informations, saluant
les efforts des Sahraouis des territoires occupés qui ont mis en place
des mécanismes de production de l'information multimédia en utilisant
les réseaux sociaux.
A la fin de la table-ronde, le professeur honoraire de l'Université
de Genève, Christiane Perrégaux, a informé l'assistance qu'une pétition a
été lancée par les Comités suisses de soutien au peuple sahraoui
demandant au Conseil de sécurité de l'ONU d'organiser le référendum
d'autodétermination pour le peuple sahraoui avant la fin 2017. Elle est
publiée sur le site (www.westernsahara-referendum.org).
Par ailleurs, les organisateurs du colloque ont annoncé qu'ils
comptent lancer, en automne, une caravane sur les droits de l'homme au
Sahara occidental qui fera le tour des universités françaises.
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