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dimanche 29 décembre 2013

Maroc : Des troubles sociaux pourraient secouer le pays classé "à très haut risque" en 2014

Le Maroc classé parmi les pays à très haut risque par l’Economist Intelligence Unit

Des troubles sociaux pourraient secouer le pays en 2014


Par Hassan Bentaleb, 27/12/2013
Digg


Le Maroc classé parmi les pays à très haut risque par l’Economist Intelligence Unit
Le Maroc n’est pas à l’abri des troubles sociaux en 2014. Il sera même particulièrement vulnérable. 

 D’après une étude de la société britannique de recherche et d’analyses, The Economist Intelligence Unit (EIU) sur le risque de troubles sociaux dans 150 pays en 2014, le Royaume est, en effet, classé comme un pays à haut risque ou à très haut risque. 
Il figure aux côtés de l’Algérie, de la Tunisie, de la Turquie, de l’Afrique du Sud, de l’Espagne et du Portugal, mais il sera moins exposé que l’Egypte, le Nigeria, la Grèce et l’Argentine qui font partie de 19 pays extrêmement exposés à l’instabilité sociale.
Des troubles sociaux qui n’épargneront pas l’Europe mais leur risque sera moyen voire faible en  France, en Grande-Bretagne, en Italie et en Allemagne. Six pays seulement connaîtront un très faible risque d’instabilité sociale, à savoir la Suisse, l’Autriche et le Japon, entre autres.
Selon Laza Kekic, analyste et responsable régional à l’EIU, 2014 s’annonce tendue dans plusieurs pays à cause du décalage enregistré entre les réactions politiques et la détresse économique des citoyens. Une situation amplifiée davantage par des politiques économiques marquées par l’austérité qui demeure à l’ordre de jour en 2014.   Des propos qui sonnent fort dans un contexte national marqué par une loi de Finances où les dépenses d’investissement, la subvention des prix des matières de première nécessité et la création de postes d’emploi ont subi des coupes claires qui rappellent la tristement célèbre Politique d’ajustement structurel qui avait marqué les années 1980. 
A ces causes économiques, l’analyste ajoute une autre cause politique, cette fois-ci, à savoir  le manque de confiance dans les gouvernements et les institutions ou ce qu’il appelle «une crise de la démocratie». 
Pourtant, Laza Kekic nuance ses propos en expliquant que  la détresse économique considérée comme une condition préalable pour protester  n’explique pas entièrement toutes les agitations sociales. «La baisse des revenus et le chômage élevé ne sont pas toujours suivis de troubles. Il faut que la détresse économique soit accompagnée d’autres facteurs de vulnérabilité pour qu’elle devienne un risque élevé d’instabilité. Parmi ces facteurs, Laza Kekic cite les inégalités de revenu, la mauvaise gouvernance, les faibles niveaux de prestations sociales, les tensions ethniques et une histoire du pays marquée par des troubles...
A ce propos, les analystes restent prudents et affirment que ces prévisions ne sont pas infaillibles. L’exemple de la Thaïlande demeure édifiant. Ce pays a connu des agitations sociales ces derniers jours alors qu’il a été classé comme étant seulement à «risque moyen».  

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