Le Maroc classé parmi les pays à très haut risque par l’Economist Intelligence Unit
Des troubles sociaux pourraient secouer le pays en 2014
Par Hassan Bentaleb, 27/12/2013
Le Maroc n’est pas à
l’abri des troubles sociaux en 2014. Il sera même particulièrement
vulnérable.
D’après une étude de la société britannique de recherche et d’analyses, The Economist Intelligence Unit (EIU) sur le risque de troubles sociaux dans 150 pays en 2014, le Royaume est, en effet, classé comme un pays à haut risque ou à très haut risque.
D’après une étude de la société britannique de recherche et d’analyses, The Economist Intelligence Unit (EIU) sur le risque de troubles sociaux dans 150 pays en 2014, le Royaume est, en effet, classé comme un pays à haut risque ou à très haut risque.
Il figure aux côtés de l’Algérie, de la Tunisie, de la Turquie, de
l’Afrique du Sud, de l’Espagne et du Portugal, mais il sera moins exposé
que l’Egypte, le Nigeria, la Grèce et l’Argentine qui font partie de 19
pays extrêmement exposés à l’instabilité sociale.
Des
troubles sociaux qui n’épargneront pas l’Europe mais leur risque sera
moyen voire faible en France, en Grande-Bretagne, en Italie et en
Allemagne. Six pays seulement connaîtront un très faible risque
d’instabilité sociale, à savoir la Suisse, l’Autriche et le Japon, entre
autres.
Selon Laza Kekic, analyste et responsable
régional à l’EIU, 2014 s’annonce tendue dans plusieurs pays à cause du
décalage enregistré entre les réactions politiques et la détresse
économique des citoyens. Une situation amplifiée davantage par des
politiques économiques marquées par l’austérité qui demeure à l’ordre de
jour en 2014. Des propos qui sonnent fort dans un contexte national
marqué par une loi de Finances où les dépenses d’investissement, la
subvention des prix des matières de première nécessité et la création de
postes d’emploi ont subi des coupes claires qui rappellent la
tristement célèbre Politique d’ajustement structurel qui avait marqué
les années 1980.
A ces causes économiques, l’analyste
ajoute une autre cause politique, cette fois-ci, à savoir le manque de
confiance dans les gouvernements et les institutions ou ce qu’il appelle
«une crise de la démocratie».
Pourtant, Laza Kekic
nuance ses propos en expliquant que la détresse économique considérée
comme une condition préalable pour protester n’explique pas entièrement
toutes les agitations sociales. «La baisse des revenus et le chômage
élevé ne sont pas toujours suivis de troubles. Il faut que la détresse
économique soit accompagnée d’autres facteurs de vulnérabilité pour
qu’elle devienne un risque élevé d’instabilité. Parmi ces facteurs, Laza
Kekic cite les inégalités de revenu, la mauvaise gouvernance, les
faibles niveaux de prestations sociales, les tensions ethniques et une
histoire du pays marquée par des troubles...
A ce propos,
les analystes restent prudents et affirment que ces prévisions ne sont
pas infaillibles. L’exemple de la Thaïlande demeure édifiant. Ce pays a
connu des agitations sociales ces derniers jours alors qu’il a été
classé comme étant seulement à «risque moyen».
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