Par Badr Soundouss, 24/12/2013
Ali Anouzla (Photo Anadolu Agency) |
Le juge d’instruction chargé des affaires de terrorisme près l’annexe de la Cour d’appel à Salé, le très peu indépendant Abdelkader Chentouf, a décidé lundi de reporter au 18 février prochain le procès du journaliste Ali Anouzla.
Ce report est une vieille ficelle du Makhzen pour gagner du temps.
Histoire de calmer le jeu pour avoir le temps d’éteindre ce dossier
après la neutralisation d’Anouzla, complètement soumis à certains
tenants du régime, Ilias El Omari, Driss El Yazami et Abdelkader Azria, ce dernier ayant joué un discret mais très actif rôle dans sa libération.
Poursuivi en état de liberté provisoire pour fourniture « délibérée d’aide à qui veut commettre des actes terroristes » et « de moyens d’exécution d’un crime terroriste » ainsi que « l’apologie d’actes constituant un crime terroriste », qui
sont des accusations gravissimes qui généralement ne permettent aucune
liberté d’expression, Anouzla aurait compris le message. Ses amis savent
qu’il ne pourra plus jamais reprendre ses vertes critiques sur la
monarchie et le roi. A moins qu’il ne s’exile à l’étranger.
D’où cette stratégie de faire durer le procès pour pérenniser le blocage des sites Lakome,
en arabe et en français, qui sont illégalement bloqués par les
autorités marocaines avec le consentement explicite d’Anouzla, ou du
moins son lourd silence à cet effet, alors que ni les noms des domaines
des sites bloqués ni la société éditrice ne sont à son nom.
Un communiqué d’Ali Anouzla dénonçant cette grossière illégalité ne serait pas de plus. Mais le veut-il ? Le peut-il ?
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