Par Equipe media, Al Aaiun occupée, 10/12/2013 et 11/12/2013
Cette
année, la date coïncide avec le jour du vote du Parlement Européen de l'accord
de pêche avec le Maroc, qui couvre les eaux du Sahara Occidental. Depuis le 7
décembre d'importants convois de renforts sécuritaire et paramilitaire, soit
plus de 300 véhicules, sont arrivés à El Aaiun en provenance, selon des sources
policières, de Casablanca, Rabat, Meknes, Marakech Agadir, Essaouira.
Le
mercredi 10 décembre, la coordination des associations et comités sahraouis de
défense des droits au Sahara Occidental a appelé tous les citoyens sahraouis à
une manifestation pacifique rue Essmara, pour dénoncer les violations des
droits de l'homme commise par les forces d'occupation, mais aussi après la
déception du vote européen, pour dénoncer l'accord de pêche illégal de l'Union
Européenne avec le Maroc.
À
17h, et malgré le blocus imposé par les autorités d'occupation pour empêcher
l'accès au départ de la manifestation, plus de 150 sahraouis femmes et hommes
étaient sur place et ont commencé à lever leurs pancartes et les bannières
contre l'accord de pêche, alors que d'autres manifestants levaient le drapeau
de la RASD. Cinq ressortissants espagnols solidaires avec la cause
sahraouie ont également participé à la manifestation. Ils portaient des
tee-shirts oranges sur lesquels étaient écrits des slogans.
Les
forces marocaines sont intervenues avec violence très peu de temps après
le début de la manifestation pour la disperser. Le chef de la zone sécuritaire
Mohamed Ait Omar et l'assistant du directeur régional de la DGST ont
personnellement dirigé l'opération.
Cernés
par les attaques, les manifestants et militants sont tombés au sol et y sont
restés sous les coups de pieds et
de matraques, avant de parvenir à se relever et à continuer à crier les
slogans. Voir http://www.youtube.com/watch?v=IA3RlqLKAjM
Les
cinq espagnols ont eux aussi été attaqués et frappés à coup de poing et
matraques, et pour les hommes, ont été déshabillés de leurs tee-shirt.
http://www.youtube.com/watch?v=BYtTTGG3OBQ. Après l'attaque, on pouvait encore
lire sur les tee-shirts des femmes "liberté pour les prisonniers
politiques sahraouis", "non aux accords de pêche", "Sahara
libre", et "Maroc assassin, UE voleur".
Les
manifestants dispersés se sont rassemblés à nouveau au centre du quartier
Ma'atalah, rue Maghreb Arabe, et ont levé les drapeaux de la RASD et chanté des
slogans pour l'indépendance du Sahara Occidental. Ils ont aussi à nouveau
dénoncé la décision du Parlement Européen de renouveler l'accord de pêche avec
le Maroc sans exclure les eaux sahraouies, qui va permettre aux navires
espagnols de revenir rapidement pêcher dans les eaux sahraouies, et d'aggraver
les problèmes de graves diminutions du nombres de certains poissons malgré les
multiples alertes d'organisations de pêcheurs sahraouis et marocains.
Plus
de 400 policiers et agents des forces auxiliaires ont encerclé le quartier, et
ont commencé à attaquer les manifestants. Ils criaient des insultes racistes et
"vive le roi Med 6". http://youtu.be/I74wdVFAxlM. Ils ont aussi
caillassé des maisons des Sahraouies jusque tard dans la nuit. http://youtu.be/mojDKSAqWCI
A
minuit, un camion canon à eau chaude est arrivé en renfort pour intimider la
population. il n'a pas servi.
Au
total, ce sont plus de 150 personnes qui ont été blessées, dont la moitié des
femmes, mineurs et des handicapés lors de cette journée internationale des
droits de l'Homme.
Mercredi
11 décembre, tous les établissements scolaires ont été encerclés par les
policiers en civil. Les agents ont empêché les enfants de s'attarder et les ont
intimidés. Voir devant le lycée Essaguia El Hamra.
http://www.youtube.com/watch?v=r3OkoZnq040
Malgré
cela, plus d'une centaine d'élèves de ce même lycée se sont rassemblés et ont
crié des slogans en brandissant le drapeau de la RASD. http://www.youtube.com/watch?v=mSvIqQC-cPI#t=117
Le
siège de la Minurso a lui aussi été encerclé par les forces policières
d'occupation, mais aussi par des barrières de sécurité. Selon les hypothèses
des témoins, ces barrières seraient destinées à empêcher l'accès de la Minurso
aux victimes sahraouies de la répressions marocaines pour y demander la
protection de l'ONU. http://www.youtube.com/watch?v=K0E1ixkGvWM
À
12h, plus de 300 Sahraouis se sont rassemblés rue Tan Tan avec des drapeaux de
la RASD et ont crié leur souhait de l'indépendance du Sahara Occidental.
30 véhicules de police et 10 des forces auxiliaires sont arrivés rapidement
pour intervenir contre les manifestants, et ont forcé les marchands de fermer
leurs boutiques.
Au
même moment, plus de 150 sahraouis se sont rassemblés pour une manifestation
sur le boulevard Al Qods. Les forces d'occupation sont là encore intervenues
brutalement et une de leur voiture a percuté l'enfant Sahraoui Boubakar
Khraibach 13 ans. Il a été conduit à l'hôpital et souffre d'entorse aux deux
genoux.
De
façon très insolite, la presse marocaine, en ce jour de grande violence des
autorités d'occupation contre les sahraouis, a annoncé sans photos, ni aucun
fondement, une manifestation de 40 femmes aux seins nues, qui selon eux ont choqué
la morale locale.
À
Essmara occupée
Le
10 décembre, les familles des portés disparus ont organisé une manifestation
devant la confédération démocratique du travail, la "CDT" et avec la
participation des associations et comité sahraouis des droits de l'homme. Les
manifestants ont chanté et crié des slogans politiques, et notamment le très
populaire : "Le phosphate et le poisson vendus à l'Europe et les Sahraouis
traînent les rues".
À
Boujdour occupée
Plus
de cinquante sahraouis se sont rassemblés dans la rue principale "Hassan
2" pour dénoncer l'accord de pêche Union Européen avec le Maroc et ont été
empêchés de manifester par les forces de la police marocaine.
Devant
l'insistance des activistes, les forces d'occupation ont attaqué et ont blessé
10 personnes, dont 5 femmes.
Parallèlement
de l'autre côté de la rue, 30 chômeurs sahraouis ont organisé une manifestation
brandissant des pancartes dénonçant le pillage systématique par l'État marocain
des ressources naturelles du territoire occupé et la marginalisation
généralisée des jeunes sahraouis diplômés. Les chômeurs diplômés ont également
dénoncé la décision du Parlement européen concernant l'accord de pêche
malhonnête avec le Maroc.
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