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vendredi 13 décembre 2013

Droit de l'Homme et pêche, journées sanglantes au Sahara


Par Equipe media, Al Aaiun occupée, 10/12/2013 et 11/12/2013

 La journée Internationale des Droits de l'Homme, le 10 décembre, est traditionnellement célébrée par les Sahraouis des territoires occupés par des manifestations pacifiques. Ils demandent alors le respect de la déclaration universelle des droits de l'homme pour leur peuple et pour les autres peuples opprimés dans le monde, et en particulier le peuple palestinien.

Cette année, la date coïncide avec le jour du vote du Parlement Européen de l'accord de pêche avec le Maroc, qui couvre les eaux du Sahara Occidental. Depuis le 7 décembre d'importants convois de renforts sécuritaire et paramilitaire, soit plus de 300 véhicules, sont arrivés à El Aaiun en provenance, selon des sources policières, de Casablanca, Rabat, Meknes, Marakech Agadir, Essaouira.
Le mercredi 10 décembre, la coordination des associations et comités sahraouis de défense des droits au Sahara Occidental a appelé tous les citoyens sahraouis à une manifestation pacifique rue Essmara, pour dénoncer les violations des droits de l'homme commise par les forces d'occupation, mais aussi après la déception du vote européen, pour dénoncer l'accord de pêche illégal de l'Union Européenne avec le Maroc.
À 17h, et malgré le blocus imposé par les autorités d'occupation pour empêcher l'accès au départ de la manifestation, plus de 150 sahraouis femmes et hommes étaient sur place et ont commencé à lever leurs pancartes et les bannières contre l'accord de pêche, alors que d'autres manifestants levaient le drapeau de la RASD.  Cinq ressortissants espagnols solidaires avec la cause sahraouie ont également participé à la manifestation. Ils portaient des tee-shirts oranges sur lesquels étaient écrits des slogans.
Les forces marocaines sont intervenues  avec violence très peu de temps après le début de la manifestation pour la disperser. Le chef de la zone sécuritaire Mohamed Ait Omar et l'assistant du directeur régional de la DGST ont personnellement dirigé l'opération.
Cernés par les attaques, les manifestants et militants sont tombés au sol et y sont restés sous  les coups de pieds et de matraques, avant de parvenir à se relever et à continuer à crier les slogans. Voir http://www.youtube.com/watch?v=IA3RlqLKAjM
Les cinq espagnols ont eux aussi été attaqués et frappés à coup de poing et matraques, et pour les hommes, ont été déshabillés de leurs tee-shirt. http://www.youtube.com/watch?v=BYtTTGG3OBQ. Après l'attaque, on pouvait encore lire sur les tee-shirts des femmes "liberté pour les prisonniers politiques sahraouis", "non aux accords de pêche", "Sahara libre", et "Maroc assassin, UE voleur".
Les manifestants dispersés se sont rassemblés à nouveau au centre du quartier Ma'atalah, rue Maghreb Arabe, et ont levé les drapeaux de la RASD et chanté des slogans pour l'indépendance du Sahara Occidental. Ils ont aussi à nouveau dénoncé la décision du Parlement Européen de renouveler l'accord de pêche avec le Maroc sans exclure les eaux sahraouies, qui va permettre aux navires espagnols de revenir rapidement pêcher dans les eaux sahraouies, et d'aggraver les problèmes de graves diminutions du nombres de certains poissons malgré les multiples alertes d'organisations de pêcheurs sahraouis et marocains.
Plus de 400 policiers et agents des forces auxiliaires ont encerclé le quartier, et ont commencé à attaquer les manifestants. Ils criaient des insultes racistes et "vive le roi Med 6". http://youtu.be/I74wdVFAxlM. Ils ont aussi caillassé des maisons des Sahraouies jusque tard dans la nuit. http://youtu.be/mojDKSAqWCI
A minuit, un camion canon à eau chaude est arrivé en renfort pour intimider la population. il n'a pas servi.
Au total, ce sont plus de 150 personnes qui ont été blessées, dont la moitié des femmes, mineurs et des handicapés lors de cette journée internationale des droits de l'Homme. 
Mercredi 11 décembre,  tous les établissements scolaires ont été encerclés par les policiers en civil. Les agents ont empêché les enfants de s'attarder et les ont intimidés. Voir devant le lycée Essaguia El Hamra. http://www.youtube.com/watch?v=r3OkoZnq040
Malgré cela, plus d'une centaine d'élèves de ce même lycée se sont rassemblés et ont crié des slogans en brandissant le drapeau de la RASD. http://www.youtube.com/watch?v=mSvIqQC-cPI#t=117
Le siège de la Minurso a lui aussi été encerclé par les forces policières d'occupation, mais aussi par des barrières de sécurité. Selon les hypothèses des témoins, ces barrières seraient destinées à empêcher l'accès de la Minurso aux victimes sahraouies de la répressions marocaines pour y demander la protection de l'ONU. http://www.youtube.com/watch?v=K0E1ixkGvWM
À 12h, plus de 300 Sahraouis se sont rassemblés rue Tan Tan avec des drapeaux de la RASD   et ont crié leur souhait de l'indépendance du Sahara Occidental. 30 véhicules de police et 10 des forces auxiliaires sont arrivés rapidement pour intervenir contre les manifestants, et ont forcé les marchands de fermer leurs boutiques. 
Au même moment, plus de 150 sahraouis se sont rassemblés pour une manifestation sur le boulevard Al Qods. Les forces d'occupation sont là encore intervenues brutalement et une de leur voiture a percuté l'enfant Sahraoui Boubakar Khraibach 13 ans. Il a été conduit à l'hôpital et souffre d'entorse aux deux genoux.
De façon très insolite, la presse marocaine, en ce jour de grande violence des autorités d'occupation contre les sahraouis, a annoncé sans photos, ni aucun fondement, une manifestation de 40 femmes aux seins nues, qui selon eux ont choqué la morale locale. 
À Essmara occupée
Le 10 décembre, les familles des portés disparus ont organisé une manifestation devant la confédération démocratique du travail, la "CDT" et avec la participation des associations et comité sahraouis des droits de l'homme. Les manifestants ont chanté et crié des slogans politiques, et notamment le très populaire : "Le phosphate et le poisson vendus à l'Europe et les Sahraouis traînent les rues". 
À Boujdour occupée
Plus de cinquante sahraouis se sont rassemblés dans la rue principale "Hassan 2" pour dénoncer l'accord de pêche Union Européen avec le Maroc et ont été empêchés de manifester par les forces de la police marocaine.
Devant l'insistance des activistes, les forces d'occupation ont attaqué et ont blessé 10 personnes,  dont 5 femmes.
Parallèlement de l'autre côté de la rue, 30 chômeurs sahraouis ont organisé une manifestation brandissant des pancartes dénonçant le pillage systématique par l'État marocain des ressources naturelles du territoire occupé et la marginalisation généralisée des jeunes sahraouis diplômés. Les chômeurs diplômés ont également dénoncé la décision du Parlement européen concernant l'accord de pêche malhonnête avec le Maroc.

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