Le monde célèbre ce mardi la Journée mondiale des droits de l'Homme. L'occasion de revenir sur les principales affaires qui se sont déroulées au Maroc cette année et touchant cette question. Le Royaume se veut, à coup de réformes, un bon élève en matière de droits de l'Homme mais les violations sur le terrain et les rapports négatifs se poursuivent, décrédibilisant ce discours.
Le Maroc, malgré les efforts entrepris depuis quelques années déjà en matière des droits de l'Homme, est encore perçu comme un mauvais élève./DR
Le Maroc, malgré les efforts entrepris depuis
quelques années en matière de droits de l'Homme, est encore perçu comme
un mauvais élève. Preuve en est que tous les rapports des ONG
internationales, et même nationales, où le Maroc garde toujours l'image
d'un pays où les violations des droits universels sont courantes.
Le tout dernier rapport en date est celui de Maplecroft, publié mercredi dernier. Dans son classement sur la situation des droits de l’Homme, cette société d’analyse des risques et de conseil stratégique, basée au Royaume-Uni, a mis le Maroc dans le rang des pays à “haut risque”. Maplecroft estime en effet que le Maroc reste un pays où les droits humains sont “très menacés”.
Il faut donc avouer que malgré toutes les mesures prises, et les recommandations faites de l'intérieur comme de l'extérieur du pays, la situation des droits de l'Homme ne s'améliore pas.
Ce procès est venu entériner l'image d'un Maroc qui viole quotidiennement les droits de ses citoyens. Plusieurs ONG internationales de renom, avaient crié au scandale. Human Rights Watch avait même réclamé, quelques mois plus tard, un nouveau procès devant un autre tribunal.
L'autre dossier, qui décrédibilise le Maroc à l'échelle mondiale, est celui de la violation des droits de l'Homme dans les provinces du Sud. Cette partie du Royaume se trouve, depuis une trentaine d'année, au cœur d'un différend régional, avec les séparatistes du Polisario et l'Algérie. Sur cette question encore, plusieurs associations des droits de l'Homme semblent avoir accordé leurs violons contre le Maroc.
Le département d'État américain avait publié, quelques jours avant, un rapport accablant sur les droits de l'Homme dans le monde, où les critiques n'ont pas épargné le Maroc, surtout dans les provinces du Sud.
Le mandat de la MINURSO a été finalement reconduit pour un an, sans y inclure la surveillance de la question des droits de l'Homme. La répression des manifestations s'est poursuivie, selon les rapports élaborés par les centres régionaux de l'Association marocaine des droits de l'Homme.
L'AMDH avait dénoncé une “dégradation” de la situation des droits de l'Homme dans le Royaume, évoquant notamment le recours à la torture et à des procès politiques. Elle a accusé les forces de sécurité de recourir à “la répression, la provocation et au harcèlement” de militants.
Évoquant des violations constatées en 2012 et durant la première moitié de 2013, le rapport annuel de l'ONG estime que “la violation la plus grave concerne les détenus et consiste à les poursuivre pour des charges de droit commun dans le but de cacher la nature politique des procès”.
L'AMDH critique en outre “les irrégularités qui ont entaché” plusieurs procès dont ceux de militants sahraouis, de présumés jihadistes et de militants du 20-Février.
Mais ce n'est pas tout. En matière de droit d'opinion et d'expression, la situation au Maroc n'est pas vue d'un bon œil. Le pays a été classé 136e mondial selon Reporters sans frontières (RSF), qui pointait du doigt l'affaire des journalistes emprisonnés, dont deux poursuivis dans le cadre de la loi anti-terroriste.
Si aucune ONG internationale ne s'est intéressée de près au cas de Mustapha Hasnaoui, journaliste dans un hebdomadaire pro-salafiste, les échos concernant le cas de Ali Anouzla sont arrivés jusqu'à la Maison Blanche.
Ce dernier avait été arrêté pour avoir renvoyé à un lien d'une vidéo d'Al Qaïda, menaçant de s'attaquer au Maroc, sur son site d'information Lakome. Anouzla est toujours poursuivi mais en liberté provisoire.
Le Maroc a lancé et même co-parrainé plusieurs initiatives, à commencer par la déclaration des Nations Unies sur l'éducation et la formation aux droits de l'Homme, la création d'une procédure spéciale sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non récurrence des crimes et des violations graves des droits de l'Homme.
Le Maroc a également brigué un siège au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en novembre dernier pour un mandat de trois ans, en signe de sa bonne foi.
Mais les efforts fournis jusqu'à maintenant doivent se multiplier et de vrais mécanismes de coordination entre les départements de l’État doivent être mis en place.
Quand il s'agit des droits de l'Homme, il faut finalement trancher : s'impliquer pleinement ou pas.
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Maplecroft, une entreprise d’analyse des risques et de conseil stratégique basé à Bath, au Royaume-Uni a indiqué dans son classement sur la situation des droits de l’homme dans le monde que le Maroc est un pays à « haut risque ». Dans un baromètre réparti en cinq niveaux à savoir « extrême, haut, moyen, faible ou sans données », le Maroc reste un pays ou les droits homme sont hautement menacés, indique Maplecroft.
Le tout dernier rapport en date est celui de Maplecroft, publié mercredi dernier. Dans son classement sur la situation des droits de l’Homme, cette société d’analyse des risques et de conseil stratégique, basée au Royaume-Uni, a mis le Maroc dans le rang des pays à “haut risque”. Maplecroft estime en effet que le Maroc reste un pays où les droits humains sont “très menacés”.
Il faut donc avouer que malgré toutes les mesures prises, et les recommandations faites de l'intérieur comme de l'extérieur du pays, la situation des droits de l'Homme ne s'améliore pas.
Plusieurs dossiers qui fâchent
L'année
2013 a été marquée par plusieurs événements, à commencer par le dossier
des prisonniers du camp de Gdim Izik à Laâyoune. Cette affaire a été
pointée du doigt par le Conseil national des droits de l'Homme, qui a
dénoncé une poursuite engagée contre des civils devant un tribunal
militaire. Le CNDH avait alors appelé à arrêter ce genre de pratiques.Ce procès est venu entériner l'image d'un Maroc qui viole quotidiennement les droits de ses citoyens. Plusieurs ONG internationales de renom, avaient crié au scandale. Human Rights Watch avait même réclamé, quelques mois plus tard, un nouveau procès devant un autre tribunal.
L'autre dossier, qui décrédibilise le Maroc à l'échelle mondiale, est celui de la violation des droits de l'Homme dans les provinces du Sud. Cette partie du Royaume se trouve, depuis une trentaine d'année, au cœur d'un différend régional, avec les séparatistes du Polisario et l'Algérie. Sur cette question encore, plusieurs associations des droits de l'Homme semblent avoir accordé leurs violons contre le Maroc.
Mandat de la MINURSO
Il
faut rappeler que le Royaume a dû s'activer diplomatiquement, en avril
dernier, lorsque les États Unis ont menacé de présenter une demande au
Conseil de sécurité de l'ONU pour inclure la surveillance des droits de
l'Homme, dans le mandat de la Mission de l'ONU au Sahara (MINURSO).Le département d'État américain avait publié, quelques jours avant, un rapport accablant sur les droits de l'Homme dans le monde, où les critiques n'ont pas épargné le Maroc, surtout dans les provinces du Sud.
Le mandat de la MINURSO a été finalement reconduit pour un an, sans y inclure la surveillance de la question des droits de l'Homme. La répression des manifestations s'est poursuivie, selon les rapports élaborés par les centres régionaux de l'Association marocaine des droits de l'Homme.
L'AMDH avait dénoncé une “dégradation” de la situation des droits de l'Homme dans le Royaume, évoquant notamment le recours à la torture et à des procès politiques. Elle a accusé les forces de sécurité de recourir à “la répression, la provocation et au harcèlement” de militants.
Évoquant des violations constatées en 2012 et durant la première moitié de 2013, le rapport annuel de l'ONG estime que “la violation la plus grave concerne les détenus et consiste à les poursuivre pour des charges de droit commun dans le but de cacher la nature politique des procès”.
L'AMDH critique en outre “les irrégularités qui ont entaché” plusieurs procès dont ceux de militants sahraouis, de présumés jihadistes et de militants du 20-Février.
Mais ce n'est pas tout. En matière de droit d'opinion et d'expression, la situation au Maroc n'est pas vue d'un bon œil. Le pays a été classé 136e mondial selon Reporters sans frontières (RSF), qui pointait du doigt l'affaire des journalistes emprisonnés, dont deux poursuivis dans le cadre de la loi anti-terroriste.
Si aucune ONG internationale ne s'est intéressée de près au cas de Mustapha Hasnaoui, journaliste dans un hebdomadaire pro-salafiste, les échos concernant le cas de Ali Anouzla sont arrivés jusqu'à la Maison Blanche.
Ce dernier avait été arrêté pour avoir renvoyé à un lien d'une vidéo d'Al Qaïda, menaçant de s'attaquer au Maroc, sur son site d'information Lakome. Anouzla est toujours poursuivi mais en liberté provisoire.
Les efforts du Maroc
Mais
le Royaume tente tant bien que mal de redorer son blason sur la
question des droits de l'Homme. À l'occasion de la 22e session du
Conseil des droits de l'Homme de l'ONU, tenue en mars, le Maroc, a mis
en relief sa participation constructive aux différentes négociations et
consultations de ce conseil, comme signe de son implication dans ce
sujet.Le Maroc a lancé et même co-parrainé plusieurs initiatives, à commencer par la déclaration des Nations Unies sur l'éducation et la formation aux droits de l'Homme, la création d'une procédure spéciale sur la promotion de la vérité, de la justice, de la réparation et des garanties de non récurrence des crimes et des violations graves des droits de l'Homme.
Le Maroc a également brigué un siège au Conseil des droits de l'Homme de l'ONU en novembre dernier pour un mandat de trois ans, en signe de sa bonne foi.
Mais les efforts fournis jusqu'à maintenant doivent se multiplier et de vrais mécanismes de coordination entre les départements de l’État doivent être mis en place.
Quand il s'agit des droits de l'Homme, il faut finalement trancher : s'impliquer pleinement ou pas.
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Droits de l'homme : Le Maroc pays à haut risque selon Maplecroft
Maplecroft, une entreprise d’analyse des risques et de conseil stratégique basé à Bath, au Royaume-Uni a indiqué dans son classement sur la situation des droits de l’homme dans le monde que le Maroc est un pays à « haut risque ». Dans un baromètre réparti en cinq niveaux à savoir « extrême, haut, moyen, faible ou sans données », le Maroc reste un pays ou les droits homme sont hautement menacés, indique Maplecroft.
A regarder de près, le classement montre que les pays arabes
présentent tous un risque « extrême » ou « haut » en matière de droits
de l’homme. Dans le monde, la Syrie est le pays où les droits de l’homme
sont le plus bafoués devant le Soudan, la République démocratique du
Congo, le Pakistan et la Somalie.
Au niveau de la région MENA, c’est l’Irak (7ème) qui talonne la Syrie (1ère). Il est suivi du Yémen (9ème), de l’Iran (11ème), de l’Egypte (16ème) et de l’Arabie Saoudite 31ème.
Dans cette région, la répression des protestations sociales,
particulièrement celles de la jeunesse révèlent une augmentation du
nombre de « risque extrême » de 2 à 7 et un changement global de la
moyenne régionale de 4.29/10 en 2008 à 2.75/10 en 2014.
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