Poème / A l'occasion du décès de Paco /
Hommage à Al Ghiwane et à Jil Jilala /
Hommage à Al Ghiwane et à Jil Jilala /
par Mohammed Belmaïzi, 15/10/2012
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Battements des cœurs
À l’unisson qui tanguent
Comme bateau ivre
Face à la tempête
Face à la tyrannie
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Danse et transe
Bendir et Hajhouj
Fumigation et bougies
À l’ombre du marabout
Pour abjurer le silence
Pour biffer le désert bleu
Des prédateurs
Hyènes et fauves
Rapaces et alligators
Se mouvant à l'odeur du sang
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Les cœurs froufroutent
Mémoire crevant la terreur de 1965
Casablanca carbonisée
Le Rif brûlé en 1959
Peuple mis en joue
Snipers-Dieux
Anges de la mort
Oiseau de fer mitraille
Avenues jonchées de cadavres
Ramassés en brouettes
Mis en fosses communes
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Et vous êtes venus ya Ghiwane
Wa dandane daani danii
Et vous êtes venus ya Jil Jilala
Iiiiih ihhhh Danya ya danya
Pour faire entendre
Le souffle des humbles
Amoureux du clair de lune
Iiiiih ihhhh Danya ya danya
Wa dandane daani danii
Le réveil de tout un peuple
Sur vos mots du terroir
Extraits des puits de jadis
Et nous avons grandi
En ruminant ces sonorités
Sémantique de la résistance
Insoumission souterraine
Échappant au tyran borné
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Qui de nous
En prison
Ou en ‘liberté’
N’a pas fredonné
L’un ou l’autre de vos couplets
Strophes enracinant
Nos litanies suspendues
Au chapelet de l’espoir !
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Jusqu’au moment
Ou nos cœurs ont grandi
Et le tyran prédateur
S’est rapetissé devant nos gosiers
Qui ne mâchent point les mots de jadis
Et qui crient
Nous ne sommes plus
« La mouche dans la peau »
D’un mouton écorché
Nous ne sommes plus
Cette « dabbana fi labtana »
Et ces mots ne sont plus
Ce qu’ils étaient
Se passant en catimini
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Nos mots d'aujourd'hui
Retentissent au loin
Beaux et crus
Liberté
Dignité
Justice sociale
Fierté
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Et vous voilà ya Ghiwan
Et vous voilà ya Jil Jilala
Aah Yawin aawin-win
Aah Yawin aawin-win
Honorés par l’Histoire
Et même si vous partez
Les uns après les autres
Nos cœurs sont pleins
De vos sermons vivaces
Wa dandane daani danii
Iiiiih ihhhh Danya ya danya
Aah Yawin aawin-win
Aah Yawin aawin-win
Notre reconnaissance est immense
Qui pourra vous oublier?
Qui pourra ignorer
Votre apport précieux?
Wa dandane daani danii
Battements des cœurs
À l’unisson qui tanguent
Comme bateau ivre
Face à la tempête
Face à la tyrannie
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Danse et transe
Bendir et Hajhouj
Fumigation et bougies
À l’ombre du marabout
Pour abjurer le silence
Pour biffer le désert bleu
Des prédateurs
Hyènes et fauves
Rapaces et alligators
Se mouvant à l'odeur du sang
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Les cœurs froufroutent
Mémoire crevant la terreur de 1965
Casablanca carbonisée
Le Rif brûlé en 1959
Peuple mis en joue
Snipers-Dieux
Anges de la mort
Oiseau de fer mitraille
Avenues jonchées de cadavres
Ramassés en brouettes
Mis en fosses communes
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Et vous êtes venus ya Ghiwane
Wa dandane daani danii
Et vous êtes venus ya Jil Jilala
Iiiiih ihhhh Danya ya danya
Pour faire entendre
Le souffle des humbles
Amoureux du clair de lune
Iiiiih ihhhh Danya ya danya
Wa dandane daani danii
Le réveil de tout un peuple
Sur vos mots du terroir
Extraits des puits de jadis
Et nous avons grandi
En ruminant ces sonorités
Sémantique de la résistance
Insoumission souterraine
Échappant au tyran borné
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Qui de nous
En prison
Ou en ‘liberté’
N’a pas fredonné
L’un ou l’autre de vos couplets
Strophes enracinant
Nos litanies suspendues
Au chapelet de l’espoir !
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Jusqu’au moment
Ou nos cœurs ont grandi
Et le tyran prédateur
S’est rapetissé devant nos gosiers
Qui ne mâchent point les mots de jadis
Et qui crient
Nous ne sommes plus
« La mouche dans la peau »
D’un mouton écorché
Nous ne sommes plus
Cette « dabbana fi labtana »
Et ces mots ne sont plus
Ce qu’ils étaient
Se passant en catimini
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Nos mots d'aujourd'hui
Retentissent au loin
Beaux et crus
Liberté
Dignité
Justice sociale
Fierté
Wa dandane daani danii
Wa dandane daani danii
Et vous voilà ya Ghiwan
Et vous voilà ya Jil Jilala
Aah Yawin aawin-win
Aah Yawin aawin-win
Honorés par l’Histoire
Et même si vous partez
Les uns après les autres
Nos cœurs sont pleins
De vos sermons vivaces
Wa dandane daani danii
Iiiiih ihhhh Danya ya danya
Aah Yawin aawin-win
Aah Yawin aawin-win
Notre reconnaissance est immense
Qui pourra vous oublier?
Qui pourra ignorer
Votre apport précieux?
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En savoir plus sur Paco :
L'artiste Abderrahmane Kirouche, alias Paco du groupe mythique Nass El Ghiwane, est décédé dimanche des suites d'une longue maladie.
Né à Essaouira en 1948, Paco grandit dans un milieu gnaoui. Il est initié par de grands maâlems et devient lui-même maâlem en 1964.
C'est au début des années 1970 que le public marocain découvre le mieux Paco, à l'époque où il rejoint les groupes Jil Jilala puis Nass El Ghiwane, dont il enrichit la musique en y introduisant avec brio le rythme gnaoua. Le défunt a consacré sa vie entière à la musique, en laissant une trace indélébile dans le répertoire du patrimoine musical populaire marocain.
Pour ses fans, Paco restera un symbole éclatant du phénomène ghiwani, dont il a marqué le parcours créatif de son sceau, à travers un riche répertoire de chansons qui ne cessent de faire vibrer les mélomanes de tous les âges avec des tubes tels "Ghir Khodouni", "Mahmouma", "Nerjak Ana" ou l'anthologique "Sinia ".
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