Au Maroc, le grand écart : un procès qui se prétend convenable et un
verdict honteux strictement destiné à rayer de l'histoire le mouvement de Gdeim
Izik! Du 8 au 17 février 2013, la Cour militaire de Rabat a jugé les 24 prisonniers politiques sahraouis, tous civils et dans leur majorité responsables associatifs, arrêtés à partir du 7 ou 8 novembre 2010, date du démantèlement du camp de la dignité de Gdeim Izik. Opération politique d'envergure qui a associé le pouvoir royal et les militaires à la manœuvre dans leur tribunal et a été fortement et sans nuance soutenue par une presse aux ordres, appelant au châtiment exemplaire de ces criminels. Alors que le Maroc est encore aujourd'hui membre non permanent au Conseil de sécurité, manifeste de grandes ambitions auprès du Conseil des droits de l'homme de Genève, le risque d'une telle opération a été pris pour définitivement faire oublier aux Marocains, aux Sahraouis, au Monde la grande protestation de Gdeim Izik qui a dit massivement le refus de l'occupation marocaine en octobre 2010. Règlement de compte politique tant les peines annoncées sont lourdes -de 20 ans à la perpétuité d'emprisonnement- et sans aucun rapport avec la qualification des charges retenues. Bande criminelle ces 24 militants sahraouis ? responsables associatifs, membres actifs du Comité de dialogue de Gdeim Izik, tous proclamant leur volonté d'action pacifique et surtout dénonçant devant ce tribunal les aveux extorqués, les tortures, les viols. Bande criminelle ces 24 de Salé alors que les observateurs présents n'ont pu que constater l'absence de toute preuve et la pauvreté des témoignages à charge qui n'ont jamais permis d'identifier aucun de ces criminels supposés. Atteinte à la sécurité intérieure et extérieure de l'Etat! mais à quel titre la Cour militaire peut-elle se prévaloir d'une telle qualification? Le Sahara occidental et sa population ne sont-ils pas considérés par la Communauté internationale comme territoire non -autonome sur lequel le Maroc n'exerce aucune souveraineté reconnue? Mais aussi, expression d'une mobilisation étonnante autour du tribunal qui ne va pas manquer de porter ses fruits et résister à la cruauté et à l'injustice des peines. Familles sahraouies nombreuses autour du tribunal, observateurs européens, avocats, représentants associatifs et de chancelleries qui ont été tout le temps du procès, présents, attentifs et vont s'employer désormais à le faire savoir! Liens renforcés avec des associations marocaines de défense des droits de l'homme comme l' AMDH, comme l'ASDHOM qui désormais sans "prudence" affichent publiquement leur solidarité avec les Sahraouis dont les droits humains sont menacés. Et prisonniers sahraouis tous résolus et confiants dans leurs convictions! A nous aussi, associations solidaires en France de "réveiller" nos médias si discrets pendant ce procès, de bousculer les autorités françaises toujours soucieuses de ménager l'ami marocain, d'entraîner avec nous partis, associations, élus pour dénoncer ce procès inéquitable et soutenir encore plus les prisonniers et leurs familles. Et faire en sorte que le Maroc soit contraint d'abandonner son grand écart et choisisse le droit : libération des prisonniers politiques et respect de l'autodétermination. Pour commencer aller de suite sur le site www.ecrirepourlesliberer et s'engager comme beaucoup d'autres dans le parrainage d'un prisonnier politique sahraoui. Nous avons besoin d'être nombreux pour davantage peser. Les prisonniers sahraouis attendent encore plus maintenant, que des lettres arrivent auprès de leurs familles, auprès des autorités marocaines et françaises pour défendre leur droit et leur libération. | |||||||
Association des Amis de la RASD 356 rue de
Vaugirard 75015 Paris
www.sahara-info.org / www.ecrirepourlesliberer.com ---------------------------------------------------------------------
Sahara occidental. Le procès de la peur
Pas de preuves,
mis à part l’exhibition d’armes sans aucune empreinte et la projection
d’une vidéo sur laquelle il n’était pas possible d’identifier un seul
des prévenus, pas de trace ADN, mais des prises de vue de certains
militants pacifistes de la cause sahraouie aux côtés de Mohamed
Abdelaziz, président du Polisario et pour finir des aveux obtenus en
détention, « sous la torture » selon les détenus …, pourtant, le verdict
tombé dimanche dernier à 3h du matin à Rabat, est très sévère, trop
sévère !
Au même titre que la juridiction retenue –le Tribunal militaire permanent des Forces armées royales marocaines, pour ne pas le citer-, l’organisation du procès des militants de Gdeim Izik (El Ayoun) et les nombreuses irrégularités enregistrées en matière de détention provisoire, cette sentence, sans commune mesure avec la nature des preuves produites par l’accusation, ne visait pas à appliquer le droit, mais à faire peur.
C’est la recette que semble désormais
vouloir appliquer le palais marocain à la question du Sahara
occidental : la gestion de ce dossier par la peur, quitte à recourir à
des simulacres de justice. Résultat logique de ces largesses que
s’était octroyé la monarchie avec le droit : Neuf militants pacifistes
condamnés à perpétuité, quatre à 30 ans de réclusion, huit à 25 ans et
deux autres à 20 ans de prison. Enfin deux des accusés ont vu leurs
peines déduites à la durée de leurs détentions provisoires.
Nombre d’observateurs ont relevé que
l’exploitation par l’accusation des prises de vue de certains militants
pacifistes avec le président du Polisario, témoigne, on ne peut mieux,
que le procès est bel et bien politique.
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CORELSO : Le Comité pour le
Respect des Libertés
et des Droits humains au Sahara Occidental
UN
PROCES INIQUE!
UN VERDICT SCANDALEUX!
Des militants
sahraouis condamnés à de très lourdes peines,
jusqu’à la perpétuité, par le tribunal militaire de Rabat
Détenus depuis novembre 2010 à la prison de Salé (près
de Rabat), les 24 militants sahraouis, tous des civils, ont été jugés par un
tribunal militaire en violation du droit international et même de la
législation marocaine.
Leur procès, "vicié à la base" selon Amnesty
International, s'est déroulé du 8 au 17 février. Malgré le déchaînement de la
presse au Maroc qui les présentait comme des criminels et malgré la forte
présence policière jusque dans la salle d'audience, les militants sahraouis ne
se sont pas laissé intimider et ont imposé leurs témoignages au tribunal.
Accusés de crimes qu'ils n'ont pas commis, ils ont décrit et dénoncé leur
enlèvement, les humiliations, tortures et traitements inhumains, les pressions
psychologiques, les procès-verbaux fabriqués ou falsifiés...
La violence des traitements subis et le refus par le tribunal de faire pratiquer
des examens médicaux pour prouver les sévices n'ont pas eu raison de leur
dignité, ni de leur idéal de liberté. Déniant la compétence de ce tribunal
militaire, qui "est contraire aux
normes d'équité reconnues au plan international "(Amnesty
International), ils ont chanté à la face des juges l'hymne du Front Polisario
et exprimé leur volonté de poursuivre leur lutte contre la colonisation
marocaine et pour l'autodétermination du peuple sahraoui.
Ils ont rendu un hommage appuyé à leurs familles qui
les soutiennent en manifestant jusque devant le tribunal, à leurs défenseurs
mais aussi aux organisations internationales et marocaines (AMDH) des droits de
l'Homme, aux nombreux observateurs internationaux et aux représentants
d'ambassades qui ont tous été fortement impressionnés par leur détermination.
Le 17 février, le tribunal militaire les a condamnés à de très lourdes peines de prison : 9
à perpétuité, 4 à 30 ans (dont Ennâama Asfari
co-président du CORELSO), 7 à 25 ans, 2 à 20 ans.
Au déchaînement médiatique partisan au Maroc répond le
silence médiatique en France!
Le verdict scandaleux du 17 février doit être dénoncé
par les gouvernements, les partis, les syndicats et les associations des droits
de l’homme.
Le mouvement de solidarité avec la lutte
du peuple sahraoui doit renforcer la mobilisation. Il faut dès maintenant
briser le silence des principaux médias français et obtenir du gouvernement
qu'il cesse enfin de soutenir les thèses marocaines et s'engage pour la mise en
œuvre du droit à l'autodétermination et l'extension du mandat de la Minurso à
la surveillance des droits de l'Homme au Sahara occidental.
Paris
le 17 février 2013
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Par 18 février 2013
Mohammed VI "assassine" la paix
Les militants sahraouis qui comparaissaient
devant le tribunal militaire de Rabat depuis le 8 février, ont écopé de
peines allant de 2 ans d'emprisonnement à la réclusion à perpétuité.
Le souverain marocain qui a juré de ne pas «céder un pouce du Sahara»
a décidé de bâillonner la voix au peuple sahraoui. Mohammed VI
«assassine la paix». Rabat est désormais dans l'oeil du cyclone. Il faut
s'attendre à un déluge de feu contre le pouvoir marocain qui n'a déjà
pas bonne presse en matière de respect des droits de l'homme de la part
d'organisations (Centre Robert Kennedy, Human Rights Watch, Amnesty
International...) qui activent dans ce domaine.
Des manifestations à
travers les territoires occupés et à travers le monde, des condamnations
d'institutions internationales et de grandes capitales européennes qui
avaient un œil sur ce procès, ne sont pas non plus à écarter. «Nous
suivons de très près le procès des 24 prisonniers politiques sahraouis
détenus à la prison de Salé.
Notre ambassade à Rabat continuera à
insister auprès des autorités marocaines sur l'importance du plein
respect des droits de l'homme dans le traitement de cette affaire»,
avait déclaré Alistair Burt, le ministre britannique délégué aux
Affaires étrangères, chargé de l'Afrique du Nord. Le Parlement européen
qui a reçu le prix Nobel de la paix avait adopté, le 13 décembre 2012,
une résolution appelant au «respect des droits fondamentaux de la
population du Sahara occidental». Dans un rapport adressé au Congrès US,
le département d'Etat américain avait, de son côté, dénoncé «la
situation générale des droits de l'homme dans les territoires
sahraouis... la liberté d'expression et de réunion, le recours à la
détention arbitraire et les abus physiques et verbaux contre les détenus
lors des arrestations et emprisonnement». Ces grandes capitales très
sourcilleuses sur le respect des droits de l'homme se tairont-elles?
Certainement pas. Le pouvoir marocain a joué avec le feu. La justice
marocaine a eu la main lourde. Elle doit répondre de sa sentence.
Les
peines prononcées contre le groupe de militants sahraouis arrêtés suite
à l'assaut lancé le 8 novembre 2010 par les forces de répression
marocaines contre le camp sahraoui de Gdeim Izik à Laâyoune alors que
ses occupants manifestaient pacifiquement pour faire valoir leurs droits
et protester contre l'occupation marocaine, risquent d'embraser les
territoires occupés du Sahara occidental. Un tel scénario compliquerait
davantage une éventuelle reprise des négociations entre le Front
Polisario et le Maroc.
Un objectif auquel s'est déjà attelé
Christopher Ross, l'envoyé spécial de l'Organisation des Nations unies
pour le Sahara occidental. Il manquait une petite étincelle pour mettre
le feu aux poudres. C'est fait depuis hier. La paix a-t-elle été
assassinée dans la nuit de samedi à dimanche? Le procès de Gdeim Izik,
qui avait valeur de test pour juger de la qualité des discussions à
venir entre Sahraouis et Marocains pour mettre fin à un conflit vieux de
près de 40 ans, qui prive le peuple du Sahara occidental de décider
librement de son destin, a finalement accouché des réelles intentions du
Maroc.
Le royaume ne jure que par l'annexion de ce territoire. Il ne lâchera pas prise.
Le
verdict du tribunal de Rabat est une réponse aux aspirations
indépendantistes des Sahraouis. Rabat veut tuer toute contestation dans
l'oeuf. Pas un pouce du Sahara occidental ne sera cédé. C'est ce qu'a
fait entendre le souverain chérifien qui en a fait une question sacrée.
Gdeim Izik laissera des traces. Il fait désormais partie intégrante de
l'histoire dramatique du peuple sahraoui et de sa liberté en marche qui
reste à arracher...
------------------------------------------------------------------------ Par La Western Sahara Campaign, 18/2/2013
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Salek, de ses nouvelles par la famille
Il y a 5 ans
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