Par Marie-Jo Fressard, solidarité Maroc 05, Gap, 14/4/2010
Vacances solidaires et solaires au Maroc
En 2008 une idée comme ça... Et si on allait découvrir les célèbres dunes de Merzouga, et en même temps montrer comment utiliser le soleil quasi permanent là-bas pour faire la cuisine et économiser bois et gaz ?
Des fours solaires en bois
Début janvier 2009, après avoir lu le site de l'Auberge Familiale de Merzouga http://www.merzouga-dromadaire.com , nous nous mettons en route pour découvrir l'Erg Chebi, le fourgon bourré de matériel pour construire des fours (bois, alu, verre, outils, etc.) et aussi de vêtements et de chaussures, selon le désir de Moha, avec qui nous avons pris contact. Il nous attend dans son "Auberge familiale", au milieu du village de Merzouga, loin des luxueux centres touristiques. Pas déçus en découvrant cet ancien nomade touareg, sa gentillesse, son humour et sa philosophie. Il a transformé sa maison familiale en gîte chaleureux et sans clinquant, ouvert aux touristes désireux de connaître un Maroc réellement authentique, mais aussi ouvert aux voisins et voisines qui viennent volontiers y boire un verre de thé à la menthe ou bavarder avec les cuisinières.( lire :" Une idée de vacances solidaires" 20/3/2009)
Dès le lendemain nous commençons à monter un four devant des spectateurs de plus en plus nombreux, intrigués puis intéressés. Nous achetons à Rissani du matériel pour en construire un second. Les menuisiers de l'Association Sijilmassa nous posent des questions, l'enthousiasme de Moha les gagne, nous leur laissons les plans et dans l'été ils réalisent et vendent une douzaine de fours à la population des environs.
Moha vante partout ce mode de cuisson écologique et économique, prête ses fours, invite ses voisins à goûter des repas mijotés au soleil : poulets, légumes, tajines...
Cette année, c'est au menuisier de Merzouga, un jeune musicien-chanteur gnaoua, que nous laissons les plans en lui souhaitant d'en vendre beaucoup !
Des fours simples en pare-soleil de pare-brise pour le désert
En mars 2010 nous revenons à Merzouga avec un nouveau projet. Pendant l'été, nous avons mis au point et expérimenté ( légumes, viande, gâteaux, pain...) un système de four très simple et efficace, facile à réaliser, à partir de pare-soleil de voiture dont on réunit deux côtés en entonnoir. Placé dans un trou creusé dans le sable il est à l'abri du vent et sa forme quasi parabolique permet de recevoir les rayons de soleil toute la journée sans le déplacer : c'est donc le four idéal pour le désert.
Nous chargeons devant l'auberge cinq dromadaires avec ce qu'il faut pour construire une vingtaine de ces fours, deux énormes sacs contenant vêtements et chaussures, et nos sacs à dos. Et nous voilà partis pour la plus merveilleuse des randonnées chamelières, dans un décor de rêve...dunes à perte de vue, petits massifs volcaniques, plateaux riches en fossiles.
Moha nous sert de guide et d'interprète. Nous allons à la rencontre de familles ou de groupes de nomades, certains sédentarisés vivant précairement , d'autres mieux organisés comme à Begaâ où une association est activement menée par des jeunes, d'autres encore continuant la vie de nomade, les plus pauvres..
Nous montons les fours en présence des habitants très intéressés et attentifs, qui nous offrent l'ombre et le thé, puis nous creusons un trou dans le sable pour l'installer, nous mettons au fond de l'entonnoir une pièce ronde en bois (ou du sable), pour assurer la stabilité d'un bocal peint en noir, sauf une tranche laissée transparente pour surveiller la cuisson. Pour le tester nous y versons un bol de riz et deux bols d'eau salée ; un trou percé dans le couvercle vissé permet d'introduire un thermomètre à tige. Le four est couvert d'une feuille de cellophane fixée avec des pinces à linge. Et il n'y a plus qu'à voir monter la température, surveiller le gonflement du riz jusqu'à absorption complète de l'eau.. Magique et convainquant!*
La dernière rencontre nous laissera le plus fort souvenir. Devant une tente nomade rapiécée de mille lambeaux de vêtements et de bouts de plastique, une grand mère entourée de quatre petits mômes tisse une des bandes qui, assemblées, serviront à confectionner une tente nomade. Remarquable travail réalisé sur un métier on ne peut plus rudimentaire avec comme navette une simple branche pour passer la laine de dromadaire qu'elle a filée. Un travail de patience : un mois pour une bande, six bandes pour une tente, qu'elle vendra pour continuer à assurer la survie de la petite famille.
La grand'mère qui a un beau sourire malicieux suit avec attention le montage du four, et saura retenir les explications pour pasteuriser l'eau et cuire les aliments. Entre elle et ses petits-enfants il y a une belle complicité. Quand Ahmed soulève le plus jeune pour faire semblant de le jeter en l'air, l'éclat de rire de ce petit nomade donne à ce coin de désert un petit air de fête.
La maman des enfants arrive avec un fagot de branches assemblées patiemment . Le four pourra en partie la libérer de cette tâche, tout en épargnant les rares arbres et buissons de ces lieux désertiques.
A ce moment nous entendons un bruit de moteur, insolite dans ce silence. C'est une de ces arrogantes caravanes de quads qui passe dans un nuage de poussière pour aller "s'éclater", sur les dunes comme sur un terrain de jeu, laissant des traces profondes que le prochain vent de sable n'arrivera pas à faire disparaître complètement.Triste civilisation...
Sans Moha cette belle aventure n'aurait pas pu avoir lieu. Lui-même ancien nomade,son constant souci du mieux-vivre de tous ceux qui l'entourent le rend attentif au niveau de vie précaire de ses amis qui vivent dans le désert. Il est un guide idéal pour ces rencontres inoubliables, parfois émouvantes.
C'est aussi pour aider les enfants de ces familles qu'il a pris des responsabilités à l'école primaire de Merzouga et au collège de Taouz, et qu'il nous a demandé d'apporter livres et fournitures scolaires, matériel électronique, vêtements et chaussures. Là-bas, on a besoin de tout..
L' auberge familiale de Merzouga est l'endroit idéal pour qui souhaite découvrir le Maroc et la population attachante de cette localité en bordure de désert.
*notice avec idées de recettes sur simple demande à solidmar05@gmail.com
que bueno amigo por tus fotos
RépondreSupprimeralla mohammed is mi tio y el tenner alberge de familia
grande salud
www.rutasnomades.tk
ismael achabou a ajouté un nouveau commentaire sur votre message "A Merzouga on met le soleil dans les assiettes" :
RépondreSupprimerque bueno amigo por tus fotos
alla mohammed is mi tio y el tenner alberge de familia
grande salud
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