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lundi 15 février 2016

Khadija Ryadi «Au Maroc, la lutte contre le terrorisme est utilisée pour opprimer les dissidents»

Extrait 1 : "Avec cette vague de répression contre les défenseurs de droits humains lancée ces derniers mois, les rapports des ONG internationales ont beaucoup changé. Le Réseau euro-méditerranéen des droits de l'homme, la FIDH, Amnesty International dans son rapport sur la torture en 2015, Human Rights Watch, ont émis des rapports très critiques sur le Maroc.

  Maintenant, même les ONG internationales ont des problèmes avec le Maroc. Deux enquêteurs d'Amnesty International ont été expulsés. Human Rights Watch n'est plus acceptée. La représentante de la Fondation Friedrich Naumann a été forcée de quitter le Maroc. Les ONG internationales ont du mal à travailler au Maroc. Même s'ils soignent cette image, ça ne peut pas durer. 

Et les pays européens défendent leurs intérêts et ferment les yeux sur ces violations. Ils savent que tout cela est une fausse image mais ils continuent à ne pas faire pression sur le Maroc parce qu'ils ont des intérêts communs. Ils ferment aussi les yeux sur la répression des migrants parce que ça les arrange. Ils ont besoin des services du Maroc dans la lutte antiterroriste. Ils ferment les yeux sur les abus des autorités parce qu'ils en profitent."

Extrait 2 : "La monarchie continue à être omniprésente. Le roi préside un ensemble d'institutions exécutives, législatives, religieuses, sécuritaires. On a attendu que le rapport de forces soit de nouveau en faveur des autorités pour sortir les lois organiques et on est en train de sortir des lois qui sont en contradiction avec la Constitution. Par exemple, le droit de l'information est une chose acquise dans la Constitution (article 27), mais on ne voit pas la concrétisation de ce droit au niveau des lois puisqu'il le projet de loi en cours de préparation contient énormément de conditions pour avoir accès à l'information. Une association qui forme des journalistes d'investigation a d'ailleurs des problèmes avec les autorités. On ne veut donc pas de journalisme qui permette au citoyen d'avoir accès à l'information."
Extrait 3 : "Vous militez depuis maintenant vingt-cinq ans. Vous avez reçu le prix des Nations unies pour les droits de l'homme, une véritable consécration. Mais au Maroc, vous avez subi la diffamation, la violence parfois, lors de manifestations. Avez-vous parfois envie de laisser tomber ?

Non, ça jamais ! Tout d'abord, il faut dire qu'être victime de diffamation, c'est une nouvelle forme de répression dont je ne suis pas la seule victime. Un ensemble d'activistes en sont victimes. Il y a des organes de presse qui ne travaillent que sur ça. Ils sont spécialisés dans ce genre d'articles. Tout le monde les connaît. Je ne laisserai jamais tomber. C'est un devoir de militer pour les libertés dans son pays. C'est un devoir de citoyen."
Source et suite : Voir le PDF en pièce jointe ou ce lien mediapart (pour les abonné(e)s médiapart)


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Salutations militantes,
Pour le bureau de l'AMDH-Paris/IDF
Khadija Ryadi (sur Mediapart): «Au Maroc, la lutte contre le terrorisme est utilisée pour opprimer les dissidents»

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