Mohammed VI et François Hollande à l'Elysée. D. R.
Les médias marocains n’ont pas
repris le message de fraternité adressé par le président Bouteflika au
roi du Maroc, Mohammed VI. Dithyrambique, la missive du chef de l’Etat à
son homologue marocain n’en contient pas moins une réprimande, formulée
dans un style diplomatique, sur le retard pris dans la construction de
l’Union du Maghreb arabe. Cette remontrance a-t-elle incommodé le
Makhzen qui a donné ordre à ses médias de ne pas relayer la lettre
d’amitié du président algérien ?
Cette éventualité n’est pas exclue. L’ensemble du complexe médiatico-politique marocain s’est, par contre, concentré sur la visite effectuée par le roi Mohammed VI à Paris, où il a eu des entretiens avec le président François Hollande. Une visite qui intervient dans un contexte marqué par la panique qui s’est emparée de Rabat, depuis l’annonce de la décision irrévocable du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de se rendre en personne dans la ville occupée de Laâyoune, où de graves atteintes aux droits de l’Homme sont signalées.
Parallèlement au déplacement de Mohammed VI en France, le ministre marocain des Affaires étrangères se trouve aux Etats-Unis, où il a été reçu par le secrétaire d’État américain John Kerry. Le Makhzen est loin d’accorder sa priorité aux appels du pied de Bouteflika, d’autant que les appels inattendus – lancés à partir d’Alger – à la réouverture des frontières fermées depuis 1994 n’ont eu aucun écho auprès des décideurs politiques qui n’y ont même pas répondu. De même que les tentatives du secrétaire général contesté du FLN de saboter le travail diplomatique de l’Algérie sur la question du Sahara Occidental se sont soldées par son isolement sur la scène politique, en attendant, vraisemblablement, son éjection de l’ex-parti unique pour cet écart impardonnable.
C’est dire l’atmosphère extrêmement tendue qui caractérise les relations entre Alger et Rabat que la situation dangereusement instable qui règne dans les régions du Maghreb, du Sahel et du Moyen-Orient divise au plus haut point. Le Maroc officiel suit docilement le régime wahhabite des Al-Saoud dans sa politique belliciste, alors que l’Algérie rejette l’intervention militaire de la coalition arabe au Yémen. Une intervention désastreuse qui fait des dizaines de milliers de victimes parmi les populations civiles, avec le consentement tacite de l’Occident. Les divergences sur le dossier libyen sont telles que le Maroc sert de contrepoids aux efforts de l’Algérie de parvenir à une solution politique dans les plus brefs délais afin d’éviter que les forces de l’Otan se déploient dans ce pays en proie à une guerre civile dont le prolongement adoube les groupes terroristes qui menacent tout le Maghreb.
En Syrie, le Maroc se dit disposé à envoyer ses soldats au casse-pipe si la demande lui en était faite, en contrepartie d’aides de diverses formes pour cette monarchie pauvre qui vit des subsides des puissances pétrolières du Golfe et de la France. Dès lors, l’Algérie n’entre en considération dans les calculs machiavéliques du Makhzen que parce que le Maroc partage une longue frontière avec elle et qu’elle l’empêche, depuis plus de quarante ans, d’annexer un territoire qui ne lui appartient pas.
Karim Bouali
Cette éventualité n’est pas exclue. L’ensemble du complexe médiatico-politique marocain s’est, par contre, concentré sur la visite effectuée par le roi Mohammed VI à Paris, où il a eu des entretiens avec le président François Hollande. Une visite qui intervient dans un contexte marqué par la panique qui s’est emparée de Rabat, depuis l’annonce de la décision irrévocable du secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, de se rendre en personne dans la ville occupée de Laâyoune, où de graves atteintes aux droits de l’Homme sont signalées.
Parallèlement au déplacement de Mohammed VI en France, le ministre marocain des Affaires étrangères se trouve aux Etats-Unis, où il a été reçu par le secrétaire d’État américain John Kerry. Le Makhzen est loin d’accorder sa priorité aux appels du pied de Bouteflika, d’autant que les appels inattendus – lancés à partir d’Alger – à la réouverture des frontières fermées depuis 1994 n’ont eu aucun écho auprès des décideurs politiques qui n’y ont même pas répondu. De même que les tentatives du secrétaire général contesté du FLN de saboter le travail diplomatique de l’Algérie sur la question du Sahara Occidental se sont soldées par son isolement sur la scène politique, en attendant, vraisemblablement, son éjection de l’ex-parti unique pour cet écart impardonnable.
C’est dire l’atmosphère extrêmement tendue qui caractérise les relations entre Alger et Rabat que la situation dangereusement instable qui règne dans les régions du Maghreb, du Sahel et du Moyen-Orient divise au plus haut point. Le Maroc officiel suit docilement le régime wahhabite des Al-Saoud dans sa politique belliciste, alors que l’Algérie rejette l’intervention militaire de la coalition arabe au Yémen. Une intervention désastreuse qui fait des dizaines de milliers de victimes parmi les populations civiles, avec le consentement tacite de l’Occident. Les divergences sur le dossier libyen sont telles que le Maroc sert de contrepoids aux efforts de l’Algérie de parvenir à une solution politique dans les plus brefs délais afin d’éviter que les forces de l’Otan se déploient dans ce pays en proie à une guerre civile dont le prolongement adoube les groupes terroristes qui menacent tout le Maghreb.
En Syrie, le Maroc se dit disposé à envoyer ses soldats au casse-pipe si la demande lui en était faite, en contrepartie d’aides de diverses formes pour cette monarchie pauvre qui vit des subsides des puissances pétrolières du Golfe et de la France. Dès lors, l’Algérie n’entre en considération dans les calculs machiavéliques du Makhzen que parce que le Maroc partage une longue frontière avec elle et qu’elle l’empêche, depuis plus de quarante ans, d’annexer un territoire qui ne lui appartient pas.
Karim Bouali
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