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vendredi 17 juin 2011

Maroc : Il faut réinventer la démocratie !

Chronique d'un observateur marocain.
Par Mohamed Hifad, 10/6/2011

Il ne peut y avoir de démocratie sans une limitation rigoureuse et un partage équitable des richesses et l’un ne va pas sans l’autre.

C’est ce qui nous amène à dire que quel que soit le contenu de la nouvelle constitution royale, ce ne sera qu’un petit pas sur le plan social, juridique et politique. La situation économique des marocains ne fera qu’empirer de plus en plus et les mouvements de contestation se multiplieront et finiront par se généraliser. Ce phénomène n’est plus l’apanage des pays arabes. De grandes démocraties, comme l’Espagne, la Grèce et la France, commencent à vivre les mêmes problèmes.

Au Maroc, le marché est saturé et une petite minorité de Marocains, avec à leur tête la famille royale, accaparant plus de 95 % des richesses du pays. Le reste de la population ne va pas vivre du texte de la plus belle constitution du monde. On ne peut construire un nouveau projet démocratique de société sur les acquis de la corruption, de l’inégalité, de l’injustice et de l’anarchie d’un siècle et même plus. La démocratie occidentale, prise en référence par les Marocains, a atteint également ses limites et la crise économique et la mondialisation avancées comme cause et solution s’avèrent fausses et inefficaces.

Il ne s’agit pas seulement de la crise économique car ces mouvements de protestation sont prévisibles dans la mesure où des milliers de jeunes , bardés de diplômes ou non, arrivent sur le marché du travail et ne trouvent rien à faire. Sous prétexte de la mondialisation, les voleurs de l'Occident vont s’installer dans les pays pauvres pour plus de gains et ceux du tiers monde vont tenter de vivre dans les pays riches. Dans les deux cas, ils ont pris la fuite car ils savent très bien qu’ils risquent de tout perdre face aux générations montantes dont ils ont bradé l’avenir par des crédits à des institutions monétaires internationales et qu’ils ont détournés à leur profit personnel.

Que reste –t-il à faire au Maroc face à la famille royale et à quelques privilégiés ? Si on ne fixe pas un plafond de richesse à ne pas dépasser et que les caisses vides de l’Etat ne récupèrent pas, de gré ou de force, le surplus, la plus belle des constitutions au monde n’apportera rien au pays.

Il est du devoir du Roi ,d’abord en tant que citoyen marocain , et ensuite en tant qu’Amir Al Mouminin et Roi du Maroc , de donner le premier l’exemple en rendant au moins la moitié de sa fortune aux caisses de l’Etat sinon , le pays est désormais sur le chemin de grandes turbulences qui risquent de tout détruire et de tout emporter. Il vaut mieux partager avec les autres que de tout perdre un jour ou l’autre. Les derniers événements aussi bien au Maroc qu’ailleurs ont montré clairement que les dispositifs sécuritaires ont atteint leur limite. Chaque phénomène qui atteint son point culminant se transforme en son opposé. C'est une loi physique constante. De la même manière que ce dispositif sécuritaire est conçu pour protéger les riches contre le peuple démuni et exploité, il peut, sous la pression continuelle de la rue , se retourner contre son commanditaire et se mettre du côté du peuple dont il est issu pour un nouveau projet de société plus citoyen, clément, démocratique et juste.

C’est inutile de différer à chaque fois les solutions radicales qui s’imposent pour un meilleur avenir pour tous les citoyens. Ce n’est pas la monarchie qui est un problème au Maroc, mais l’enrichissement forcené, astronomique et incontrôlable de la famille royale et des autres. Le modèle de la Norvège est à méditer dans ce sens. Vider ses poches et tout mettre sur la table pour un nouveau partage et un nouveau départ, est la valeur suprême qui s’impose aujourd’hui à tous les citoyens(ennes) du monde.

La meilleure garantie pour ne pas recommencer la même erreur est que l’armée et la police secrète ne doivent pas rester entre les mains du chef de l’Etat et d’un seul individu car c’est la source de tous les déséquilibres et c’est extrêmement dangereux. L’exemple de la Libye, du Yémen, de la Syrie etc sont édifiants en la matière en ce moment. Ces forces doivent être soumises au parlement qui représente le peuple et les décisions les concernant doivent être prises d’une manière collective. Pour les révolutions tunisienne et égyptienne, les peuples seront bientôt obligés de redescendre dans la rue car elles ne peuvent vivre de simples principes. Elles et doivent aller jusqu’au bout des changements : limiter les richesses, fixer un plafond de richesse à ne pas dépasser, récupérer le surplus et partager désormais d’une manière équitable les gains entre les citoyens(ennes).

Pour un pays comme le Maroc un plafond comme 50 millions de dirhams est largement suffisant pour faire vivre une famille dans un luxe raisonnable et citoyen. Faites alors le compte pour avoir une idée de ce que peut récupérer l’Etat et ce qu’il peut en faire pour améliorer les conditions de vie du peuple marocain sans avoir de nouveau recours au crédit. Tout est possible!

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